FORMATION : Evangelium vitae - L'Evangile de la vie

Lettre Encyclique de Jean-Paul II (1995)

Nous approchons de l'été, où souvent nous pouvons trouver plus de temps pour des lectures plus substantielles.

Pour préparer le thème du Pèlerinage 2011 il faut absolument revenir à la grande encyclique de Jean-Paul II, "Evangelium vitae" (25 mars 1995)

2010.06.13_EvangeliumVitae-240a7.jpgNous conseillons à tous nos amis de lire, ou de relire, crayon en main, cette encyclique qui n'a pas pris une ride et dont le caractère prophétique apparaît encore plus avec le recul.

Parmi les différentes versions celle des éditions Téqui se caractérise par la clarté, le format pratique et le prix minime.

Evangelium Vitae est aussi disponible sur le site du Vatican.

On aurait envie de tout citer. Limitons-nous aux lignes où Jean-Paul II nous appelle à l'action. Le Bien ne l'emportera pas sans notre action. Nous nous savons serviteurs inutiles, mais nous ne devons pas être des serviteurs incompétents.

Une stratégie au service de la vie

§ 95 - Il est urgent de se livrer à une mobilisation générale des consciences et à un effort commun d'ordre éthique, pour mettre en œuvre une grande stratégie pour le service de la vie. Nous devons construire tous ensemble une nouvelle culture de la vie: nouvelle, parce qu'elle sera en mesure d'aborder et de résoudre les problèmes inédits posés aujourd'hui au sujet de la vie de l'homme; nouvelle, parce qu'elle sera adoptée avec une conviction forte et active par tous les chrétiens; nouvelle, parce qu'elle sera capable de susciter un débat culturel sérieux et courageux avec tous. L'urgence de ce tournant culturel tient à la situation historique que nous traversons, mais elle provient surtout de la mission même d'évangélisation qui est celle de l'Église. En effet, l'Évangile vise à «transformer du dedans, à rendre neuve l'humanité elle-même»; il est comme le levain qui fait lever toute la pâte (cf. Mt 13, 33) et, comme tel, il est destiné à imprégner toutes les cultures et à les animer de l'intérieur, afin qu'elles expriment la vérité tout entière sur l'homme et sur sa vie.

On doit commencer par renouveler la culture de la vie à l'intérieur des communautés chrétiennes elles-mêmes. Les croyants, même ceux qui participent activement à la vie ecclésiale, tombent trop souvent dans une sorte de dissociation entre la foi chrétienne et ses exigences éthiques à l'égard de la vie, en arrivant ainsi au subjectivisme moral et à certains comportements inacceptables. Il faut alors nous interroger, avec beaucoup de lucidité et de courage, sur la nature de la culture de la vie répandue aujourd'hui parmi les chrétiens, les familles, les groupes et les communautés de nos diocèses. Avec la même clarté et la même résolution, nous devons déterminer les actes que nous sommes appelés à accomplir pour servir la vie dans la plénitude de sa vérité. En même temps, il nous faut conduire un débat sérieux et approfondi avec tous, y compris avec les non-croyants, sur les problèmes fondamentaux de la vie humaine, dans les lieux où s'élabore la pensée, comme dans les divers milieux professionnels et là où se déroule l'existence quotidienne de chacun.

§ 96 - La première action fondamentale à mener pour parvenir à ce tournant culturel est la formation de la conscience morale au sujet de la valeur incommensurable et inviolable de toute vie humaine. Il est d'une suprême importance de redécouvrir le lien inséparable entre la vie et la liberté. Ce sont des biens indissociables: quand l'un de ces biens est lésé, l'autre finit par l'être aussi. Il n'y a pas de liberté véritable là où la vie n'est pas accueillie ni aimée; et il n'y a pas de vie en plénitude sinon dans la liberté. Ces deux réalités ont enfin un point de référence premier et spécifique qui les relie indissolublement: la vocation à l'amour. Cet amour, comme don total de soi, représente le sens le plus authentique de la vie et de la liberté de la personne.

Pour la formation de la conscience, la redécouverte du lien constitutif qui unit la liberté à la vérité n'est pas moins déterminante. Comme je l'ai dit bien des fois, séparer radicalement la liberté de la vérité objective empêche d'établir les droits de la personne sur une base rationnelle solide, et cela ouvre dans la société la voie au risque de l'arbitraire ingouvernable des individus ou au totalitarisme mortifère des pouvoirs publics.