VATICAN II : UN DÉBAT À OUVRIR

Le livre de Mgr. Brunero Gherardini

2010.07.27_Gherardini_c.JPG
Le Concile Oecuménique Vatican II
Un débat à ouvrir
Casa Maria Editrice - 2009
264 pages - 15 €


Brunero Gherardini, prêtre de Prato (Italie), est au service du Saint-Siège depuis 1960, notamment comme professeur d'ecclésiologie et d'oecuménisme à l'Université pontificale du Latran jusqu'en 1995. Il est l'auteur d'une centaine d'ouvrages et de plusieurs centaines d'articles de revues, sur trois sujets de recherche : la Réforme au XVIe siècle, l'ecclésiologie, la mariologie. Brunero Gherardini est actuellement chanoine de l'Archibasilique Vaticane.

Préface de Mgr. Malcolm Ranjith, archevêque de Colombo, ancien secrétaire de la Congrégation pour le Culte divin
Lettre d'introduction de Mgr. Mario Oliveri, évêque d'Albenga

Extraits du prologue

Jusqu'à aujourd'hui, on s'est surtout préoccupé de célébrer le Concile Vatican II de façon grandiose et ininterrompue. Cela va des apologies au sein des plus humbles paroisses jusqu'à des cérémonies grandiloquentes qui se déroulent dans les chaires universitaires, par les congrès, les commémorations, les tables rondes, sans oublier les publications aussi prestigieuses que multipliées. Outre les initiateurs, s'y joint évidemment la foule immense des imitateurs et des suiveurs, de ceux qui cherchent le sens du vent et de l'histoire.
De plus, le Saint Siège et l'épiscopat catholique ne se sont jamais lassés de faire référence aux documents conciliaires, aussi bien dans des circonstances de grande importance que dans la vie quotidienne de l'Eglise, avec une insistance telle qu'elle légitime l'impression (voir le soupçon) d'une obsession malsaine. "Appliquer le Concile" est devenu comme le mot d'ordre de toute la vie ecclésiale.
A certains moments, il a vraiment semblé que tout débutait avec Vatican II, que les vingt siècles de l'histoire précédente de l'Eglise pouvaient être biffés d'un trait de plume. Cependant, puisqu'il est impossible de faire disparaître les monuments incontestables de cette histoire bimillénaire, on tolère par-ci par-là quelque citation rapide du Magistère antérieur, comme si cela suffisait pour en reconnaître l'actualité pérenne dans l'Eglise. Mais, et ceci de façon parfaitement intentionnelle, ces rares références au passé ne mettent presque jamais en lumière l'enracinement de Vatican II dans le Magistère précédent (...)
En réalité, c'est avec une superficialité stupéfiante qu'on a tendu sur le Magistère antérieur un voile, voir un drap funèbre, empêchant l'observateur de faire le point sur le passé, et dans le passé, sur la Tradition, qui est partie constitutive de l'Eglise et qui est l'axe porteur du christianisme. Il y avait, il ne devait même y avoir que le concile oecuménique Vatican II. (...)


Le livre se termine par une supplique à Benoît XVI, supplique ainsi présentée par Mgr. Oliveri (évêque d'Albenga), qui s'y associe pleinement :

Il est facile de penser que le Saint Père voudra apporter une grande attention à votre supplique, (par laquelle) vous demandez qu'au plus haut degré du Magistère soit réalisée "une mise au point grandiose et si possible définitive sur le Concile Vatican II dans chacun de ses aspects et de ses contenus", qui touche sa vraie nature, qui indique ce que signifie le fait qu'il ait voulu se proposer comme un concile "pastoral". Quelle est alors sa valeur dogmatique ? Tous ses documents ont-ils la même valeur, ou non ? Toutes les expressions présentes dans ses documents ont-elles la même valeur, ou non ? Son enseignement est-il entièrement irréformable ?