Ne plus rien lâcher - L'humeur de Pasquin

paru dans "l'Homme nouveau" n° 1488 en date du 26 février 2011

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L’HUMEUR DE PASQUIN

Ne plus rien lâcher


Il est dans une école catho. Plus exactement diocésaine, ces écoles qui nous coûtent un bras tous les mois mais que l’on choisit de payer pour avoir un enseignement différent de la bouillie actuelle, et une instruction religieuse. C’est dire si nous sommes naïfs ! Notre jeune collégien ingurgite donc sagement son cours de géographie ou de géopolitique. Vous le savez, les fleuves, les départements, les massifs montagneux, c’est de la géographie poujadiste ! Les enfants d’aujourd’hui ont besoin de comprendre le monde, de s’ouvrir ! Il doit donc comparer deux pays, un riche et un pauvre : la Finlande et l’Afghanistan ! Dans le manuel, les chiffres des deux pays se font face : population, salaire moyen, espérance de vie, taux de scolarisation, taux… d’utilisation de la contraception et taux moyen de fécondité. Les enfants sont sources de pauvreté, d’inégalités homme-femme, et de précarité scolaire. Le raisonnement présenté tient en un simple syllogisme : moins d’enfants implique plus de moyens, plus de culture, donc plus de citoyens éclairés et de démocratie ! Le taux d’utilisation de la contraception est une mesure de civilisation de culture et de démocratie ! La mère de famille (nombreuse donc arriérée), atterrée que l’on enseigne à son fils de 12 ans, élève de l’école Saint-Bidule, de telles âneries, allait laisser passer.
C’est alors que sa fille étudiante rentre, et lui tend un courrier. Il s’agit de remboursements de mutuelle… avec deux préservatifs pour la Saint-Valentin ! « Mais ils commencent sérieusement à nous chauffer avec toutes leurs saloperies », lâchet-elle avant de prendre sa plume pour un rendez-vous avec le professeur, décidée à ne plus rien lâcher ! Bravo… Quand la moutarde monte au nez du sel de la terre, c’est riche en arômes ! Et c’est comme ça qu’on aime les chrétiens !

A lire dans le dernier numéro de l'Homme nouveau