Vendredi 1er juillet 2011

Fête du Sacré-Coeur de Jésus

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Fête du Sacré-Coeur de Jésus


"Ceux qui travaillent au salut des âmes travailleront avec succès et sauront l'art de toucher les coeurs les plus endurcis s'ils ont une tendre dévotion à mon Sacré-Coeur et s'ils travaillent à l'inspirer et à l'établir partout." (Promesse de Notre Seigneur à Ste Marguerite-Marie).

Le Saint Père Benoît XVI a parlé à plusieurs reprises de l'importance de la dévotion au Sacré-Coeur, symbole de l'amour de Dieu, "dévotion indispensable pour une relation à Dieu vivante".

Le texte de référence du magistère est l'encyclique du Vénérable Pie XII "Haurietis Aquas" (15 mai 1956).


Aimons à redire, au cours de nos journées, et spécialement en préparation de cette grande fête :

"Coeur Sacré de Jésus, j'ai confiance en Vous !"


"Dieu qui nous prodiguez avec miséricorde, dans le coeur de votre Fils, blessé par nos péchés, des trésors infinis de charité, faites qu'en lui rendant le fervent hommage de notre amour, nous lui offrions aussi nos devoirs de juste réparation. Par le même Jésus-Christ votre fils, notre Seigneur." (Collecte du missel romain)


"En ce Cœur est l'abrégé de toutes les merveilles du christianisme. Mystères de charité dont l'origine est au Cœur ; un Cœur, s'il se peut dire, tout pétri d'amour : toutes les palpitations, tous les battements de ce Cœur, c'est la charité qui les produit. Voulez-vous voir saint Jean vous montrer tous les secrets de ce Cœur ? Il remonte jusqu'au principe, in Principio. C'est pour venir à ce terme : et habitavit, il a habité parmi nous (Jean 1,14). Qui l'a fait habiter avec nous ? L'amour. C'est ainsi que Dieu a aimé le monde, sic Deus dilexit mundum. C'est donc l'amour qui l'a fait descendre pour se revêtir de la nature humaine. Mais quel Cœur aura-t-il donné à cette nature humaine, sinon un Cœur tout pétri d'amour ? C'est Dieu qui fait tous les Cœurs, ainsi qu'il lui plaît. Le Cœur du Roi est dans sa main, comme celui de tous les autres, Cor regis in manu Dei est (Prov. 21,1) ; regis, du Roi Sauveur. Quel autre Cœur a été plus dans la main de Dieu ? c'était le Cœur d'un Dieu, qu'il réglait de près, dont il conduisait tous les mouvements ; Qu'aura donc fait le Verbe divin, en se faisant homme, sinon de se former un Cœur sur lequel il imprimât cette charité infinie qui l'obligeait à venir au monde ? Donnez-moi tout ce qu'il y a de tendre, tout ce qu'il y a de doux et d'humain ; il faut faire un Sauveur qui ne puisse souffrir les misères sans être saisi de douleurs, qui, voyant les brebis perdues, ne puisse supporter leur égarement. Il lui faut un amour qui le fasse courir au péril de sa vie, qui lui fasse baisser les épaules pour charger dessus sa brebis perdue, qui lui fasse crier : Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi, si quis sitit, veniat ad me (Jean 7,37) ; venez à moi, vous tous qui êtes fatigués, venite ad me omnes qui laboratis (Mat. 11,28) ; venez pécheurs, c'est vous que je cherche. Enfin il lui faut un Cœur qui lui fasse dire : je donne ma vie, parce que je le veux, ego pono eam a meipso (Jean 10,17). C'est moi qui ai un Cœur amoureux, qui dévoue mon corps et mon âme à toutes sortes de tourments. Voilà, mes frères, quel est le Cœur de Jésus, voilà quel est le mystère du christianisme. C'est pourquoi l'abrégé de la foi est renfermé dans ces paroles : Nous avons cru à l'amour que Dieu a pour nous, nos credidimus caritati quam habet Deus in nobis, mais si nous y croyons, il faut l'imiter. Ce Cœur de Jésus embrasse tous les fidèles ; c'est là où nous sommes tous réunis "pour être consommés dans l'unité" (Jean 17,23). C'est le Cœur qui parlait, lorsqu'il disait : "Père, je veux que là où je suis, mes disciples soient aussi avec moi" (17,24). Il ne distrait personne, il appelle tous ses enfants, et nous devons nous aimer "dans les entrailles de la charité de ce divin Sauveur, in visceribus Jesu Christi" (Philip. 1,8). Ayons donc un Cœur de Jésus-Christ, un Cœur étendu, qui n'exclue personne de son amour. C'est de cet amour réciproque qu'il se formera une chaîne de charité qui s'étendra du Cœur de Jésus dans tous les autres, pour les lier et les unir inviolablement ; ne la rompons pas ; ne refusons à aucun de nos frères d'entrer dans cette sainte union de la charité en Jésus-Christ. Il y a place pour tout le monde. Usons sans crainte des biens qu'elle nous procure, nous ne les perdrons pas en les communiquant aux autres, mais nous les possédons d'autant plus sûrement ; ils se multiplient pour nous avec d'autant plus d'abondance que nous désirons plus généreusement les partager avec nos frères. Aimons donc dans le Cœur de Jésus. "Dieu est charité, et qui persévère dans la charité demeure en Dieu et Dieu en lui" (1 Jean 4,16)."

Bossuet, Panégyrique de l'Apôtre saint Jean