A l'exemple de Charles Péguy !

dans l'année du centenaire de sa mort

2014.01.05_Peguy.png14 juin 1912, 9 heures du matin, Charles Péguy part de Notre Dame de Paris vers Notre Dame de Chartres. Plus de 100 km, aller et retour, sur des chemins que nous connaissons bien. Il a au fond de l’âme une volonté de conversion, de repentir et de supplication auprès de l’« Étoile du matin, Reine du dernier jour ».

Péguy est un nom important pour un pèlerin de Chartres.

Le pèlerinage de Notre Dame de Chrétienté (le Centre Henri et André Charlier au tout début) a voulu suivre l’exemple du lieutenant, pèlerin poète, tombé la veille de la bataille de la Marne le 5 septembre 1914, il y a un siècle. Juste avant sa mort, un de ses derniers gestes sur terre aura été de fleurir la statue de la Sainte Vierge à Montmélian dans l’Oise, un autre lieu de pèlerinage.

Ecoutons Charles Péguy écrivant à un ami à son retour de Chartres: « Mon vieux, j'ai senti que c’était grave... J'ai fait un pèlerinage à Chartres... J'ai fait 144 km en trois jours... On voit le clocher de Chartres à 17 km sur la plaine... Dès que je l'ai vu, ça a été une extase. Je ne sentais plus rien, ni la fatigue, ni mes pieds. Toutes mes impuretés sont tombées d'un seul coup, j’étais un autre homme. J'ai prié une heure dans la cathédrale le samedi soir; j'ai prié une heure le dimanche matin avant la grand-messe... J'ai prié comme je n'avais jamais prié, j'ai pu prier pour mes ennemis... Mon gosse est sauvé, je les ai donnés tous trois à Notre-Dame. Moi, je ne peux pas m’occuper de tout... Mes petits ne sont pas baptisés. A la Sainte Vierge de s'en occuper. »

La poésie de Péguy s’entend mieux en marchant dans la plaine de Beauce, « la profonde houle et l’océan des blés », dans la chaleur de juin au milieu des Ave : « Derrière la flotte des Pater, je vois la deuxième flotte, l'innombrable flotte des Ave Maria... Et tous ces Ave Maria, et toutes ces prières de la Vierge, sont de blanches caravelles humblement couchées, sous les voiles, au ras de l'eau. »

Préparez votre pèlerinage, chers amis pèlerins, en lisant Péguy et glissez dans vos méditations sa belle poésie. Gustave Thibon, le paysan poète qu’il vous faut connaître, nous dit avoir été amené à la foi par la beauté et surtout par la poésie (« la poésie est mon chemin vers un monde invisible»). Ainsi, la poésie devient prière à Notre Dame au loin à l’horizon:

Tour de David voici votre tour beauceronne.
C’est l’épi le plus dur qui soit jamais monté,
Vers un ciel de clémence et de sérénité,
Et le plus beau fleuron dedans votre couronne.

Un homme de chez nous a fait ici jaillir,
Depuis le ras du sol jusqu’au pied de la croix,
Plus haut que tous les saints, plus haut que tous les rois,
La flèche irréprochable et qui ne peut faillir.

Bonne préparation du pèlerinage dans vos récollections.
Notre Dame de la Sainte Espérance convertissez-nous !

Jean de Tauriers

Président de Notre Dame de Chrétienté