Pour le droit d'être chrétien - Eleutheros

Entretien avec Anne-Claude Ranson, présidente d’Eleutheros

Un entretien paru dans "Présent" n°8111 du samedi 24 mai 2014


— Quelle est la mission d’Eleutheros ?

— Notre association a pour objet de défendre et promouvoir la liberté de conscience, de choix et de pratique de la religion chrétienne en France.

— Pourquoi ce besoin de créer une telle association, en France, pays laïc et des droits de l’homme ?

— Un certain nombre de personnes, notamment d’anciens musulmans, rencontrent aujourd’hui chez nous, dès lors que l’entourage a connaissance de leur conversion au christianisme, des intimidations, des pressions, des menaces voire des persécutions parfois insoupçonnées ou pouvant passer pour des faits divers. En effet, le droit à l’apostasie dans l’islam n’est pas reconnu pour les musulmans : lorsqu’on naît musulman, on doit le rester toute sa vie ; dans la charia, la sanction est la mort. Même le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), créé au sein de notre République laïque pour être un interlocuteur avec le gouvernement, ne reconnaît pas ce droit dans sa charte. Au moment de sa création, notre gouvernement, après le refus d’une première mouture où cette liberté était mentionnée, n’a finalement entériné que la deuxième version proposée par le CFCM dans laquelle toute liberté de conscience et de droit de changer de religion est refusée (1) implicitement à tout musulman. Voilà pourquoi, parmi ces musulmans qui se convertissent au christianisme, beaucoup préfèrent taire cette conversion.

Par ailleurs, on peut noter aussi les pressions intolérables subies au sein des couples « christiano-musulmans » pour que le conjoint chrétien se convertisse à l’islam et que les enfants issus de ces unions soient obligatoirement musulmans. De même, le chrétien isolé en banlieue « musulmane » peut éprouver d’autres « mésaventures » destinées à le chasser hors de son quartier.

— Cela ne concerne-t-il que l’islam ?

— Notre association accueille également des personnes issues d’autres religions, puisque nous avons aussi été contactés par des personnes d’origine juive converties au christianisme, ayant aussi connu beaucoup de souffrances. Voilà pourquoi, vu le climat antichrétien qui se développe en France, nous avons préféré laisser notre association complètement ouverte et accueillir toute personne subissant des menaces, des entraves à son droit d’être chrétien chez nous.

— Quel est votre mode d’action ?

— Nous accueillons ceux qui prennent contact avec nous et leur offrons un soutien approprié en fonction du cas rencontré, de ses besoins ; en témoignant surtout à chacun beaucoup d’amitié, quand les siens le rejettent (2). Nous offrons une catéchèse à ceux qui souhaitent aller plus loin en se faisant baptiser. Il s’agit aussi de développer des formations auprès des chrétiens, qui ignorent la plupart du temps ces problèmes. Ils sont rarement informés, par exemple, de ce que représente véritablement la doctrine coranique. En fait, pour nous, l’islam est un système politiquo-juridico-théologique qui a pour but d’imposer et faire régner la charia partout dans le monde. Un monde où plus aucune liberté n’est laissée à l’homme puisqu’une fois entré dans ce régime, il ne lui est plus permis d’en sortir, alors que dans notre doctrine chrétienne, tout est si magnifiquement contenu dans la phrase d’un grand saint nord-africain : « aime et fais ce que tu veux ! » (Saint Augustin).

A la base de notre action se trouve avant tout la prière, nous nous y engageons : elle est notre soutien quotidien.

— Quels sont vos projets pour cette année ?

— Continuer avant tout notre mission d’accueil et d’accompagnement auprès de ces nouveaux convertis ; informer les chrétiens sur les conséquences des mariages mixtes. Mais aussi : lutter contre le relativisme et le syncrétisme qui se sont installés dans les esprits, même chrétiens. Faire découvrir à ceux qui les ignorent et qu’il nous est donné de rencontrer les fondements et le secret de la joie chrétienne : la Bonne Nouvelle.

Nous faire connaître, en développant notre communication et notamment dans les cités sensibles où nous ne sommes pas connus. Enfin, organiser pour la troisième année consécutive un colloque ou une rencontre sur un sujet d’actualité pour sensibiliser le plus de personnes possible aux problèmes soulevés.

— Que peut-on faire en France et en Europe pour protéger la liberté de conscience, surtout en ce qui concerne ceux qui ont choisi la religion chrétienne ?

— Nous pensons qu’il est important de faire connaître le vrai visage de l’islam et les découvertes historiques actuelles, qui permettent aujourd’hui d’affirmer que cette « religion » n’est pas une « religion révélée » comme elle le prétend mais prend bien ses origines dans les dérives d’une secte juive qui s’est opposée dès le départ à la reconnaissance de Jésus-Christ comme Fils de Dieu le Verbe fait chair et unique Sauveur du monde. La dénonciation médiatique de tous les cas de non-respect et d’atteinte à la liberté de conscience en France est nécessaire, sinon un à un ils semblent isolés. Cette dénonciation, aujourd’hui, est inexistante. Nous réfléchissons au moyen d’exporter notre concept d’association et de créer, si cela n’existe pas, dans les autres pays européens, des antennes semblables à Eleutheros. Face au grand péril auquel les chrétiens sont aujourd’hui confrontés, seule l’union fera leur force : il en va de la sauvegarde de nos magnifiques valeurs dont les origines et les assises, qu’on le veuille ou non, sont profondément ancrées dans le christianisme.

Nous avons d’ailleurs choisi le nom d’eleutheros (un mot grec qui veut dire « libre ») et pris pour internet un nom de domaine commençant par « eu », comme Europe. « L’adversaire » présente de multiples formes ; il est semblable à un cheval de Troie, en train de s’installer sournoisement dans notre pays. Il est urgent de s’en rendre compte. Seules la prière et l’union nous permettront d’y faire face.

Propos recueillis par Joanna Szubstarska

(1) Charte du culte musulman en France, La mosquée de Paris-Edition du Rocher, 1995.
(2) Il n’est en aucun cas question de généraliser notre propos, car il existe bien entendu des familles où les relations sont apaisées et non conflictuelles.

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