La fin justifie les moyens

Qu’est ce que la résolution ?

Selon le Littré, la résolution est une “décision volontaire arrêtée après délibération et avec intention de s’y tenir fermement”. On ne peut mieux dire : il y a réflexion, fixation d’un but et décision d’atteindre ce but.

“La résolution met le feu au regard” dit Victor Hugo. Mais s’il y a feu au regard c’est parce qu’il y a feu à l’âme. Il y a donc dans la résolution un jeu de l’intelligence et de la volonté. Les deux  sont aussi nécessaires l’une que l’autre : le volontaire sans intelligence devient têtu et peut provoquer des catastrophes. L’intelligent sans volonté sera d’une lucidité étonnante et peut-être admirable mais rien ne changera dans sa vie parce qu’il ne sait pas se donner.

 

Pourquoi prendre des résolutions ?

La fin est unique : la vie éternelle. Le but est unique : la pureté du coeur ou la perfection de la charité ou la sainteté.

Nos résolutions ne doivent pas nous écarter du chemin qui mène à la vie éternelle. Mais elles doivent, positivement, aider à la purification de notre coeur. Le coeur est à la fois synonyme de courage, de force d’âme et de profondeur d’âme. Ce que la vertu de tempérance nous apprend c’est que celui qui est trop dépendant de sa sensibilité risque de n’être ni assez intelligent (lire les choses et les personnes en profondeur) ni assez volontaire, prisonnier des apparences (beautés extérieures) il n’a pas la force de suivre sa vocation à une vraie vie intérieure. Il risque toujours de préférer le plaisir sensible à la joie spirituelle.

Tout le but de l’ascèse chrétienne est non pas de mépriser systématiquement tout plaisir sensible mais de faire en sorte qu’aucun plaisir sensible ne soit un obstacle à notre marche vers Dieu. Vaste programme qui suppose notre docilité au don de crainte. Car le don de crainte nous donne l’humilité. L’humilité nous met en garde contre nous-mêmes et nos défaillances toujours possibles. Et les défaillances sont courantes dans le domaine des plaisirs sensibles. Mais plus positivement l’humilité ne met l’Absolu qu’en Dieu et met chaque chose et chaque personne dans son vrai jour. L’union à Dieu est le meilleur adjuvant de la tempérance.

 La Beauté de Dieu décolore les beautés factices. Une hymne liturgique dit littéralement : “Beaucoup de maquillages fondent à votre lumière”. L’ascèse fondamentale est vraiment celle-là : les bienheureux ne pèchent pas parce qu’ils voient Dieu. Nous serons moins dépendants des choses sensibles si nous contemplons Dieu. Le Cardinal Journet dit admirablement : “Il faut aimer les belles choses pour pouvoir les quitter pour la Source”.

Extrait d'une méditation de l'Abbaye de Notre Dame de Fontgombault