Grandeur et importance du bien commun

Léon XIII disait du bien commun : « Ce bien est, après Dieu, dans la société, la loi première et dernière ».

Pour Pie XI, le bien commun étant déterminé par la nature de l’homme et par le but de la société, « s’écarter de cet ordre, c’est ébranler les colonnes sur lesquelles repose la société et donc compromettre la tranquillité, la sécurité, et l’existence même de la société ».

Ce qui fait la grandeur du bien commun, c’est que d’abord il répond au plan de Dieu qui a voulu unir les hommes entre eux par une nature commune, les faire vivre en société, les lier par une étroite solidarité dans la recherche de leur conditions de vie en commun pour les entrainer tous vers le bien et la poursuite de leur vocation en s’aidant les uns les autres.

Ce qui fait aussi la grandeur du bien commun, c’est qu’il est au-dessus des intérêts particuliers, qu’il est un bien supérieur qui conditionne l’existence, la vitalité, le bien-être et le bonheur d’un peuple. Lui seul peut réaliser l’unité et la grandeur d’une nation. Il est d’une portée universelle puisqu’il s’applique non seulement à l’intérieur de chaque groupe en société, mais encore dans leurs relations et subordinations.

Ce qui fait encore la grandeur du bien commun, c’est qu’il s’adresse à l’homme tout entier pour l’inviter à se dépasser, à s’accomplir en aidant les autres à devenir meilleurs, à prendre des responsabilités dans le corps social, à pratiquer toutes les vertus qu’exige le don de soi, dont la justice sociale. En plus de s’adresser à l’homme, il s’adresse à tous les hommes, à toutes les familles, à toutes les sociétés, pour provoquer et entretenir entre eux une saine émulation : il possède en lui-même une force capable d’opérer des transformations profondes dans la vie d’un peuple et d’assurer sa restauration sociale.

Loin de replier une nation sur elle-même, le bien commun appelle à coopérer au bien commun international, au bien commun de l’humanité. Le bien commun suprême étant Dieu, la mystique du bien commun, en se généralisant, prépare les hommes à se tourner vers le Père de tous, qui est lui-même « une grande récompense ».

Tiré de la Lettre Pastorale au clergé de Monseigneur Guerry