Pourquoi parle-t-on de dignité de la personne humaine ?

«  Chaque homme représente une valeur transcendante et absolue car l’auteur de la vie humaine lui a donné une âme immortelle » : c’est ce postulat énoncé par Pie XII qui manifeste pleinement la notion même de dignité propre à l’homme.

C’est parce que nous représentons tous une valeur transcendante et absolue que la société doit garantir le respect de cette dignité pour nous permettre t’atteindre notre fin et d’acquérir notre plein développement humain. Loin de satisfaire nos plaisirs égoïstes, elle doit viser à accomplir notre dimension par nature sociale.

Qu’est-ce qu’implique le respect de cette dignité ? L’écart de toute forme de totalitarisme au premier chef,  mais cela va plus loin : parce qu’il a été créé à l’image de Dieu (Genèse 1, 26), l’homme est comme le Créateur, « maître des choses », c'est-à-dire qu’il exerce sur les choses de la Création (animaux, végétaux etc…) une domination similaire à la souveraineté du Dieu Créateur sur le reste du monde. Dieu lui a confié la mission de participer à son gouvernement divin, pour qu’il fasse croître l’univers : c’est tout le sens de la Genèse.

Pourquoi l’homme a-t-il ce pouvoir ? Parce qu’il est libre, « maître de lui-même », et « responsable de ses actes  et de son destin ». Ce sont son esprit, son âme immortelle, son intelligence, sa raison, sa volonté qui lui permettent de réfléchir, de choisir, de décider, de gouverner. A l’image de Dieu, il est un être souverainement personnel et souverainement libre.

Ce qui fait sa dignité, c’est qu’il est a été fait à l’image de Dieu pour l’imiter dans sa perfection, dans sa bonté, dans son amour et sa miséricorde, qu’il est capable de se servir de son intelligence et de sa volonté pour découvrir le vrai sens de sa destinée, de s’élever vers Dieu pour participer à sa vie éternelle.

Le fondement de la dignité de l’homme, c’est donc Dieu lui-même. C’est la raison pour laquelle cette dignité est inébranlable. L’homme n’étant pas subordonné aux choses terrestres, ce n’est ni sa réussite, ni ses progrès, ni ses lois qui font sa dignité : c’est la religion seule qui en est le fondement et la justification. Léon XIII dans son encyclique Rerum Novarum en tire les premières conséquences : « il n’est permis à personne de violer impunément cette dignité de l’homme que Dieu lui-même traite avec un grand respect ».

Si cette règle était appliquée dans tout milieu professionnel, dans les familles, et de manière plus générale dans les relations à l’autre, il est certain qu’un climat différent règnerait partout. Léon XIII poursuit : «  Quant aux riches et aux patrons, ils ne doivent point traiter l’ouvrier en esclave : respecter en lui la dignité de l’homme, relevée encore par celle de chrétien…ce qui est honteux et inhumain, c’est d’user des hommes comme de vils instruments de lucre et ne les estimer qu’en proportion de la vigueur de leurs bras ». De même, il fait « défense aux maîtres d’imposer à leurs subordonnées un travail au-dessus de leurs forces ou en désaccord avec leur âge ou leur sexe ».

De cet appel de Léon XIII au respect de la dignité de la personne dans le monde professionnel sont nées toutes les mesures législatives, protectrices du travail des femmes et des enfants, limitatrices de la durée de travail…pour intégrer dans la vie quotidienne des travailleurs, l’importance de leur santé, de leur famille, de leur logement, de leurs revenus…

Et nous ? Si nous pensions à chacun de nos actes à ne jamais violer la dignité de l’homme que Dieu lui-même traite avec un grand respect dans nos vies personnelles, familiales, amicales, professionnelles…en préparation à notre pèlerinage 2019 qui prépare nos cœurs à la Paix du Christ par le Règne du Christ ?