« La paix est la tranquillité de l’Ordre » nous rappelle St Augustin. Mais de quel Ordre s’agit-il ? En fait, cet Ordre en regroupe trois : l’ordre qui doit être en nous, celui au sein de notre famille et celui de la Cité. Cette trilogie nécessaire à l’équilibre implique donc de développer une éthique personnelle, une éthique familiale et une éthique politique, elles-mêmes directement tributaires d’une sagesse personnelle pour se gouverner soi-même, d’une sagesse économique pour le gouvernement de la maison familiale et d’une sagesse politique pour le gouvernement de la cité. Ces trois sagesses « pratiques » sont toutes directement issues de la sagesse philosophique, théologique et mystique.
Parce que la paix est d’abord une paix intérieure dans l’âme, elle ne peut exister que si la multitude des passions de l’âme est maîtrisée. « En votre patience, vous posséderez vos âmes » (Lc 21:19) Cette paix intérieure dans la possession de l’âme dont parle Notre-Seigneur, c’est une maîtrise de toutes les passions de celle-ci ; c’est une maîtrise de tous les mouvements de l’affectivité sensible et spirituelle. La paix est dans mon âme parce que je maîtrise les mouvements de l’amour, de joie, de haine, du désir, de fuite, d’espoir, de désespoir, de crainte, d’audace, de tristesse, de colère en mon affectivité sensible et spirituelle. Cette maîtrise requiert toutes les vertus naturelles et surnaturelles. Elle requiert par-dessus-tout la charité.
Entre toutes les affections, entre tous les amours de notre cœur, entre toutes les vertus, la charité doit « présider et régner sur toutes les affections, voire même sur l’entendement et la volonté.
« Entre tous les amours, celui de Dieu tient le sceptre, et a tellement l’autorité de commander inséparablement unie, et propre à sa nature, que s’il n’est le maître incontinent il cesse d’être et périt. » Traité de l’Amour de Dieu, livre I, chap.6
« Les vertus sont en l’âme pour modérer ses mouvements, et la charité, comme première de toutes les vertus, les régit et les tempère toutes, non seulement parce que le premier en chaque espèce des choses sert de règle et mesure à tout le reste, mais aussi parce que Dieu ayant créé l’homme à son image et ressemblance, veut que comme en lui tout y soit ordonné par l’amour et pour l’amour. » Traité de l’Amour de Dieu, livre I, chap.6
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