Etre chef, c'est servir

 Tous les commandements se résument  aux commandements de l’amour de Dieu et de  l’amour du prochain. Or l’amour n’est pas un sentiment, c’est un acte. Acte par lequel l’on va servir Dieu (adorer = 3 premiers commandements) et servir nos frères en promouvant le respect de l’autorité (4ième commandement), le respect de la vie (5ième commandement), le respect de l’amour (6ième  et 9ième  commandements), le respect de la vérité (8ième commandement), le respect de la liberté de chacun par le respect de la propriété légitime (7ième et 10ième commandement).

Le chef est donc celui qui, dans toute communauté humaine, saura promouvoir et faciliter l’exercice de ces différents respects auprès de ceux dont il a la charge.

Ce n’est pas pour rien que la tradition catholique rattache au 4ième commandement l’exercice de l’autorité : en effet, le respect des parents dans l’obéissance, le service et l’amour naturel est la première condition et le premier signe d’une société humaine stable. Toute autorité venant de Dieu, celle des parents l’est pour l’organisation et l’épanouissement de la famille comme celle des chefs pour l’organisation et l’épanouissement de la communauté qui leur est confiée. Le 4ième commandement est le 2ième du tableau du décalogue parce que sans lui, tous les autres s’écroulent. Exercer l’autorité, c’est « être auteur » du bien commun, c’est faire grandir ( augere auctum = croître, augmenter) en eux le goût et l’exercice des différents respects.

Nous le savons par notre propre expérience : les être humains sont faibles et pécheurs. C’est pour cela qu’ils ont besoin d’exemples : il leur faut des chefs qui soient des exemples par leur fidélité inconditionnelle aux commandements de Dieu. Ce n’est pas irréalisable. Ce qui fut réalisé hier, la Chrétienté, l’est encore aujourd’hui, mais au même prix : la conversion. Celle-ci ne commence que par l’humble fidélité au Décalogue, ce merveilleux mode d’emploi que Dieu nous a laissé pour nous apprendre comment aimer (donc servir) d’abord Lui-même et par voie de conséquence nos frères.

Nous voulons des chefs qui soient des saints ? Commençons déjà nous-mêmes par vivre les commandements de Dieu dans toutes les communautés auxquelles nous appartenons ou dont nous avons la charge. Vivre le Décalogue ce n’est pas vivre dans la crainte un code desséchant, mais c’est vivre dans l’allégresse les conseils d’amour donnés par notre Père à ses fils pour leur montrer le chemin du paradis perdu.

Vivons avec la certitude joyeuse que nous serons pour nos contemporains d’autant plus chefs, c'est-à-dire guides, que nous vivrons l’authenticité de ces commandements que notre Père nous a donnés pour la conduite de notre vie et toute communauté. Souvenons-nous que nous vivrons d’autant ces commandements que nous resterons greffés par toute la vie sacramentaire à Celui qui est la Tête, le Chef, notre seul chef, Jésus-Christ. Faisons nôtre celle belle prière que le scoutisme enseigne à tous ses chefs : "Seigneur et Chef Jésus-Christ, qui malgré ma faiblesse, m’avez choisi comme gardien et chef de mes frères, faites que ma parole et mes exemples guident leurs pas aux sentiers de Votre Loi ; que je sache leur montrer Vos traces divines dans la nature que vous avez créée, leur enseigner ce que je dois, et les conduire d’étape en étape, jusqu’au camp du repos et de la joi où Vous avez planté votre tente et la nôtre pour l’éternité".