La Chrétienté, raison d'être du pèlerinage de Chartres

Pourquoi l’association Notre Dame de Chrétienté insiste-t-elle tant sur la Chrétienté ?

Tout simplement, parce que la Chrétienté est le modèle de société qui permet à chaque individu, qui le veut, de faire le plus aisément possible son salut sur terre.

Mais qu’est-ce que la Chrétienté ?

 C’est une question à la fois très simple et très compliquée. Néanmoins, pour être concis, on peut dire qu’une chrétienté, c’est une société qui vit ou, plus exactement, essaie de vivre selon l’Évangile, en appliquant les principes qui s’y trouvent. Notre-Seigneur Jésus-Christ est venu "accomplir", au sens de rendre définitive, la loi qui nous vient de l’Ancien Testament. Et Il l’a complétée avec un commandement nouveau, celui de l’Amour. Donc, vivre selon l’Évangile, c’est vivre en appliquant les commandements de Dieu (Les dix commandements), à la lumière du commandement nouveau : la Charité.

Alors ce n’est bon que pour les chrétiens ?

Pas du tout ! Dieu a mis, dans l’âme de tout homme une loi qu’on appelle la loi naturelle. C’est la loi qui, naturellement, quelle que soit notre religion, nous fait, par exemple, protéger les faibles, aimer la beauté, vouloir la paix,…Et Dieu, Créateur de toute chose, ne pouvant vouloir une chose et son contraire, a donné à Moïse des commandements qui ne sont que la traduction de cette loi naturelle. C’est pourquoi, vivre selon la loi naturelle ou selon les commandements de Dieu, c’est équivalent.

Ces sociétés qui vivent selon l’Évangile n’existent-elle pas déjà ?

En effet les familles (du moins certaines), les monastères, certaines écoles, les troupes scoutes…et beaucoup d’autres petits groupes. C’est bien, et il faut les encourager, mais ce n’est pas suffisant. En effet, ces sociétés qui forment comme des micro-chrétientés ne disposent que d’un pouvoir très limité dans le temps et dans l’espace. Ce qu’il faut, c’est que la société qui dispose de tous les pouvoirs, c'est-à-dire la nation elle-même, soit une chrétienté. En effet, c’est elle qui exerce le plus d’influence sur notre vie de tous les jours, et c’est donc elle qui doit vivre selon l’Évangile.

Cette forme de société n’est-elle pas comparable aux sociétés musulmanes ?

Absolument pas ! Nous ne voulons pas de confusion entre les pouvoirs temporels et les pouvoirs spirituels, comme dans les théocraties musulmanes. Mais nous ne voulons pas non plus de la séparation qu’essaient de nous imposer certains laïcistes. Nous voulons une distinction entre les deux pouvoirs, tout en demandant que le pouvoir temporel soit irrigué par le pouvoir spirituel. Nous voulons « rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu », sachant que César, lui-même, doit un culte à Dieu. En bref, ni confusion, ni séparation, mais distinction des pouvoirs et soumission de l’ensemble à Dieu : voilà ce qu’est que la Chrétienté.

En quoi suis-je utile pour aboutir à la Chrétienté ?

Ce qu’on présente comme l’âge d’or de la Chrétienté en France, c’est le XIIIème siècle, le siècle de Saint Louis. Saint Louis n’a pas dit, un matin au réveil : « A partir d’aujourd’hui, je crée une chrétienté ! » Il a, sa vie durant, essayé d’agir en chrétien. Et, comme il était roi, il a pu créer les conditions qui ont permis à la société de suivre son exemple. Même s’il manque actuellement un Saint Louis à la tête de la France, faisons comme les français du XIIIème siècle : agissons, dans le milieu où nous vivons, en chrétien, c'est-à-dire en respectant les lois de Dieu, et, petit à petit, nous arriverons à changer la face de la société.

N’est-ce pas un peu utopique ?

En effet ; c’est pour cela qu’il faut s’y mettre tout de suite. Eh puis, ne vous découragez pas en route ; compte tenu de la nature de l’homme, il n’y a pas de société parfaite. Cela n’empêche pas que nous avons tous le devoir d’agir pour que chacun puisse faire son salut. Notre salut, c’est notre « Bien Commun » ; la Chrétienté, c’est le moyen d’y parvenir. Tel est le but et l’un des trois piliers de notre pèlerinage.

 

« On ne bâtira pas la société autrement que Dieu ne l’a bâtie » Saint Pie X

« Vous ne m’avez pas accueilli ! Ce jugement lui aussi fait son chemin à travers l’histoire de nos familles ; il fait son chemin à travers l’histoire des nations et de l’humanité. Les paroles du Christ concernent aussi des institutions sociales, des gouvernements et des organisations internationales » Jean-Paul II, "Lettre aux familles"

« D’autres nations attendent de votre exemple chrétien. Dans le contexte de la société européenne, les valeurs évangéliques, encore une fois, deviennent une contre-culture, tout comme elles l’étaient du temps de saint Paul. » Benoît XVI

« On est toujours capable de revenir au bien lorsqu’on n’a pas quitté le vrai » Mgr Freppel