Requiescat in pace

« Mais il partit vers le Père

Et jamais ne le revis.

Je me penchai sur la terre

Et la contemplai, ravi.

Car il n’est que l’espérance

Pour animer notre cœur

Qui de nos plus noires souffrances

                                                                                             Sait toujours être vainqueur. »

Notre Dame de Chrétienté rend hommage, par ce dernier couplet de son chant de prédilection à Francis Mahiout, cadre du Service d'Ordre dans les équipes de sureté Bivouac, rappelé à Dieu le 8 Avril 2019.

Un homme au destin peu ordinaire qui se plaisait à dire que « la vie s’attrape le couteau entre les dents » : orphelin à 17 ans, il quitte ses terres de Valençay pour rejoindre Paris où il devient rapidement SDF avant de s’engager dans la Légion étrangère. A 25 ans, parce qu’il est convaincu que la réussite est à la portée de qui a la ferme volonté de s’en sortir, il passe son baccalauréat, entreprend des études et change radicalement de vie. Profondément touché par le Togo et sa population, il crée une entreprise innovante dédiée à la logistique nécessaire à l’organisation des grands sommets internationaux (Afrique-France, Union Africaine, Cédéao…).  « Il faut savoir monter dans le train de la chance » disait-il : cette chance qu’il a su saisir et faire fructifier le poursuit encore dans les airs, lorsque le 21 septembre 2000, il est réchappé d’un atterrissage forcé du Boeing 707 présidentiel de Gnassingbé Eyadama, qui prend feu en plein vol. Son heure n’était pas encore venue, il avait encore probablement de grandes choses à accomplir. Homme d’affaires incontesté, dirigeant de nombreuses sociétés, le fond de sa personne est ailleurs : il veut témoigner de ce qui l’anime vraiment, sa foi,  la fidélité, l'entraide, l’amitié, la force de la famille, mais surtout, l’Espérance, qui a guidé sa vie et à laquelle il consacre un ouvrage « L’espérance comme horizon » (Les Presses littéraires, 9 septembre 2013).

Tout sa vie pourrait finalement se résumer à ce chant scout, « son » chant :

« Le front penché sur la terre

J’allais seul et soucieux,

Quand résonna la voix claire

D’un petit oiseau joyeux.

Il disait : « Reprends courage,

L’espérance est un trésor

Même le plus noir nuage

A toujours sa frange d’or. »

 

Lorsque le soir se fait sombre

J’entends le petit oiseau

Gazouiller là-haut, dans l’ombre,

Sur la branche au bord de l’eau.

Il me dit : « Reprends courage,

L’espérance est un trésor,

Même le plus noir nuage

A toujours sa frange d’or. »

Il était pour nous tous un pèlerin plein d’enthousiasme avant de devenir un bénévole unanimement remarqué pour son esprit de service et son entrain, véritable ode à la vie.