47 nouveaux chapitres en 2019 : retour sur la journée nationale de formation des chefs de chapitre

Le 11 mai dernier avait lieu la journée nationale de formation des chefs de chapitres du pèleriange de Notre Dame de Chrétienté : avec la création de 47 nouveaux chapitres cette année, cette journée était particulièrement dense pour transmettre à chacun l'âme d'une belle mission et exigeante qu'est celle d'accompagner les pèlerins certes pendant 3 jours, mais de faire également vivre le chapitre tout au long de l'année !

La formation des chefs de chapitre est un des points essentiels pour la direction des pèlerins. Contrairement aux années précédentes où la formation à l’animation d’un chapitre avait lieu lors d’une soirée, organisée par le chef de chaque région, cette année, une journée complète a été consacrée à cette formation et plus généralement aux chefs, journée à portée nationale. Cette journée vient compléter le triptyque des trois grands rendez-vous annuels de formation de Notre-Dame de Chrétienté avec l’université d’automne et les récollections régionales des chefs de chapitre.

L’intervention des principaux responsables de Notre-Dame de Chrétienté assure la continuité de la formation des chefs au fil des années ; la direction des pèlerins a également demandé à Thierry Delcourt, ancien pèlerin et auteur de Rendre les salariés heureux (Editions Téqui, 2018) de développer l’art d’être un bon chef, contribution inestimable pour percevoir les enjeux d’un chef catholique dans une société libéralisée.

 Après la messe, le directeur des pèlerins commence par les vertus d’un bon chef de chapitre : Prudence, Charité, Humilité… L’essentiel pour le chef est d’aimer non pas seulement son chapitre mais chaque pèlerin de son chapitre. C’est un composé de délicatesse et de grand amour qui porte en-dehors de soi-même, composé qui se prépare par une vie spirituelle nourrie et une vraie formation afin de faire passer l’amour d’une simple velléité à un acte ayant une densité : j’aime mon pèlerin en priant pour les intentions qu’il me confie et en lui apportant une formation correspondant à son besoin, tant sur la forme que le fond. L’amitié entre chef et pèlerins n’est pas pur effet de communication ; selon Aristote : « il n'est pas possible de se connaître l'un l'autre avant d'avoir consommé ensemble la mesure de sel dont parle le dicton » On précise qu’un saucisson contient 2 à 3g de sel ; alors au travail !

Puis, l’Abbé Garnier, Aumônier général, aborde les trois états d’esprit qui peuvent habiter les pèlerins de Chartres : 1/ Je viens pour prendre et consommer, comme un passager en croisière, 2/ Je viens pour recevoir : spiritualité du vrai pèlerin disponible intérieurement et extérieurement, 3/ Je viens pour donner : spiritualité  du chef qui veut coopérer au règne du Christ dans les âmes. Celui qui vient donner ainsi, trouvera.

Pour bien préparer le pèlerinage,  il faut une certaine compétence, avoir une bonne vue d’ensemble, pour faire toute chose en temps opportun. Le regard du plus faible provoque le plus fort à l’excellence. Dévotion et compétence fondent l’autorité du chef qui a un certain devoir d’exemplarité. Il lui faut s’entourer d’adjoints talentueux, comprendre sa mission par rapport aux clercs pour faire de la colonne du pèlerinage un grand confessionnal à ciel ouvert… Le chef est pour ses pèlerins l’écho d’une autre voix intérieure, celle du Christ même.

Poursuivons avec un éclair historique de Jean de Tauriers, Président. La moyenne d’âge du pèlerinage est jeune, voire très jeune, et la plupart des chefs n’ont pas connu ses origines. Il faut connaître les combats des origines (résistance pour sauver le catéchisme, les sacrements ; esprit d’exigence, de résistance, de transmission), en conserver la substance et agir concrètement dans les circonstances actuelles. Il présente essentiellement : 1. les Charlier, deux frères, qui ont fasciné une génération. Henri, sculpteur et peintre, veut convertir par l’art. Il écrit dans la revue Itinéraires fondée par Jean Madiran. André Charlier est un professeur de français. Il a été celui de Dom Gérard, tout comme Madiran, professeur de philosophie quant à lui. Marqué par la perte du sens du surnaturel après un 19ème siècle ébranlé par le scientisme et le positivisme, André Charlier crée une école où il veut refonder toute une génération, transmettre leur amour passionné de la France et la foi de leurs pères. « Un enfant, c’est d’abord une âme ». Ses « capitaines » sont en quelque sorte des « chefs de chapitre ». 2. Le Mesnil Saint Loup : une paroisse de la Champagne semblable à celle du Curé d’Ars. Il y règne une ambiance de chrétienté qui marque la génération de paroissiens, dont André Charlier. 3. Charles Péguy : qui prend la défense d’un catholicisme social. Il touche par ses poésies mystiques et vante la chrétienté. Il voit les périls de l’époque moderne, il est frappé par l’athéisme. Péguy est lu dans l’école des Charlier. Dom Gérard le lisait dans les universités d’été.

Malouine de Dieuleveult, chef de région Paris Est, expose ensuite le lien intrinsèque entre Tradition, Chrétienté et Mission. La Chrétienté est un fleuve, qui prend sa source dans la Tradition et se jette dans la mer de la Mission. Ite missa est. Allez, vous êtes envoyés. La tradition est premièrement à recevoir, à contempler, avant de porter aux autres le fruit de la contemplation. Aux chefs de recréer la chrétienté, puis d’être missionnaire comme un vitrail. Tous les vitraux laissent passer la lumière de Dieu.

Frédéric Espieux, chef de région Paris Nord, traite de la préparation intellectuelle et spirituelle du pèlerinage. Ce qui est essentiel, c’est le principe de réalité, afin d’adapter chaque « activité » au moment de la journée et à la fatigue des pèlerins. Cela compte également dans la préparation qui ne sera pas la même pour le samedi matin ou pour le lundi après-midi. C’est l’occasion de rappeler quelques consignes pratiques.

Après le déjeuner, Thierry Delcourt captive son auditoire en expliquant ce qu’est un bon chef. Chef de syndicat ou chef d’entreprise… La noblesse du rôle de chef est d’agir sur l’avenir, sans même le savoir. Quand un chef ne fait pas son travail, c’est dans la crise que l’on s’en rend compte. Le bon chef fait en sorte que chacun donne le meilleur de soi pour atteindre un objectif commun. Il a la confiance de ses pèlerins ; il sait les remercier ; il leur montre à quel point leur présence et leur participation est importante pour lui, sans hypocrisie. Thierry Delcourt recommande aux chefs de déléguer : le principe de subsidiarité doit descendre jusqu’au plus bas échelon possible.

Et la journée se termine avec quelques derniers conseils du directeur des pèlerins. En particulier les chefs doivent toujours s’interroger sur leur succession, ou la simple éventualité d’une impossibilité à faire le pèlerinage… ; les chefs assurent la survie du chapitre par leurs adjoints quoiqu’il arrive. Une belle carrière à Notre-Dame de Chrétienté est possible ; le rôle des chefs est de révéler les talents des pèlerins et les entraîner à prendre des initiatives, puis des responsabilités !

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La Dirpel