14 septembre : fête de l'Exaltation de la Sainte Croix

Après le meurtre de son petit-fils Crispus, victime de complots dans la Rome impériale, Hélène partit en Terre Sainte. Jérusalem avait été vidé par l’empereur Adrien de tout souvenir judeo-chrétien, mais Hélène apprit, par révélation, que la croix avait été enfouie dans un des caveaux  du sépulcre de Notre Seigneur. A ce propos nous dira Saint Ambroise : « Elle commença par visiter les Lieux saints ; l’Esprit lui souffla de chercher le bois de la croix. Elle s’approcha du Golgotha et dit  "Voici le lieu du combat ; où est la victoire ? Je cherche l’étendard du salut et ne le vois pas." Elle creuse donc le sol, en rejette au loin les décombres. Voici qu’elle trouve pêle-mêle trois gibets sur lesquels la ruine s’était abattue et que l’ennemi avait cachés. Mais le triomphe du Christ peut-il rester dans l’oubli ? ». Sainte Hélène remercia Dieu d'une grande ferveur et fit bâtir au même lieu une église magnifique dans laquelle elle laissa une bonne partie de la Croix qu'elle fit richement orner ; une autre partie fut donnée à Constantinople ; enfin le reste fut envoyé à Rome, pour l'église que Constantin et sa mère avaient fondée près du Latran qui a toujours depuis le nom de Sainte-Croix-de-Jérusalem. 

Au lendemain de la dédicace de cette basilique construite par Constantin et Sainte Helene, aujourd’hui appelée, « basilique de la Résurrection », le dimanche 14 septembre 335, l'évêque de Jérusalem montre pour la première fois à la foule le bois sacré de la Croix, devenant ce jour-là, la fête de célébration annuelle de la dédicace et de l'exaltation.  Cette fête devint très vite extrêmement populaire en Orient, et passa à l’occident dès le Ve siècle. 

« Nous célébrons la fête de la Croix, de cette Croix qui a chassé les ténèbres et ramené la lumière. Nous célébrons la fête de la Croix et, avec le Crucifié, nous sommes portés vers les hauteurs, nous laissons sous nos pieds la terre et le péché pour obtenir les biens du ciel. Quelle grande chose que de posséder la Croix : celui qui la possède, possède un trésor. Je viens d'employer le mot de trésor pour désigner ce qu'on appelle et qui est réellement le meilleur et le plus magnifique de tous les biens; car c'est en lui, par lui et pour lui que tout l'essentiel de notre Salut consiste et a été restauré pour nous. En effet, s'il n'y avait pas eu la Croix, le Christ n'aurait pas été crucifié, la vie n'aurait pas été clouée au gibet et les sources de l'immortalité, le sang et l'eau qui purifient le monde, n'auraient pas jailli de son côté, le document reconnaissant le péché n'aurait pas été déchiré, nous n'aurions pas reçu la liberté, nous n'aurions pas profité de l'arbre de vie, le Paradis ne se serait pas ouvert ! S'il n’y avait pas eu la Croix, la mort n'aurait pas été terrassée, l'Enfer n'aurait pas été dépouillé de ses armes. La Croix est donc une chose grande et précieuse. Grande, parce qu'elle a produit de nombreux biens, et d'autant plus nombreux que les miracles et les souffrances du Christ ont triomphé davantage. C'est une chose précieuse, parce que la Croix est à la fois la souffrance et le trophée de Dieu. Elle est sa souffrance, parce que c'est sur elle qu’il est mort volontairement; elle est son trophée, parce le diable y a été blessé et vaincu, et que la mort y a été vaincue avec lui ; les verrous de l'Enfer y ont été brisés, et la Croix est devenue le Salut du monde entier. La Croix est appelée la gloire du Christ, et Son Exaltation. On voit en elle la coupe désirée, la récapitulation de tous les supplices que le Christ a endurés pour nous ». Saint André de Crète (660-740)