Les béatitudes - Sur nos routes d'exil - Père Calmel

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On parle et on écrit beaucoup pour faire comprendre que l'Evangile doit faire sentir ses effets dans la part de la vie des hommes qui est tournée vers les choses de ce monde, comme l'économique et le politique. Mais pour manifester cette idée il n'est pas nécessaire de laisser entendre que l'Evangile concerne à égalité les choses de César et les choses de Dieu, la politique et la conversion du cœur ; il faut même suggérer ou plutôt déclarer explicitement le contraire. L'Evangile ne doit pas être soigneusement écarté des choses de César, c'est évident ; mais il est encore plus évident que l'Evangile qui se rapporte aussi aux choses de César ne se rapporte pas en premier aux choses de César. (...) La glorification du dernier jour n'est pas l'achèvement des choses de César, mais l'accomplissement des huit béatitudes. De même, si l'Evangile nous demande, lorsque du moins c'est notre vocation, d'aménager un monde dont les institutions soient justes c'est avant tout pour plaire à Dieu, par charité pour nos frères et dans l'espérance de l'éternité avec le Seigneur ; ce n'est pas dans l'espérance d'une sorte de Parousie terrestre ; je veux dire dans l'espérance de créer des techniques et de promouvoir des institutions qui seraient une approximation des cieux nouveaux et de la terre nouvelle. (...) L'Espérance chrétienne concerne un ordre de choses radicalement nouveau par rapport aux progrès matériels et par rapport à la cité de César. L'Evangile s'oppose à la sécularisation de l'Espérance, comme il s'oppose à l'identification de l'Eglise et de César. (…) Pour être roi d’une cité, Jésus-Christ, en effet, demande d’abord la fidélité au droit naturel pris dans son ensemble et non pas seulement un hommage public aux ministres de sa religion et aux Sacrements de son Corps et de son Sang.