Pèlerinage de Pentecôte
de Paris à Chartres

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LA CHRETIENTE - Dom Gérard Calvet


Dom Gérard Calvet Pour écouter la conférence, cliquez sur le lecteur ci-dessous:



Chers amis du pèlerinage de Chartres,

J’avais promis à Olivier de Durat d’être parmi vous ce soir, mais sur ordre de mon Père Abbé, je me vois assigné à résidence, pour le remplacer au monastère, lui-même étant absent pour la grande fête de l’Immaculée Conception que nous célébrons aujourd’hui. Cependant ma station en cellule, loin de m’éloigner de Villepreux m’a inspiré la question brûlante que je vous pose ce soir.
Que signifie cette route de dévotion et de pénitence que nous faisons chaque année sur les routes de Chartres ?
Vous me répondrez qu’il s’agit d’une grande imploration en faveur de cette portion de terre appelée France, dont nos ancêtres avaient fait jadis l’apanage royal de la Mère de Dieu. C’est vrai.
Imploration pressante, au bord de la détresse, parce que jamais sans doute notre pays ne s’était trouvé si tragiquement en voie de disparition. Il n’y a que les inconscients pour ne pas s’en apercevoir.
Imploration confiante, cependant, parce que jamais au dire de S. Bernard, on a entendu dire que ceux qui ont eu recours à Marie aient été abandonnés.
Et, pour contrebalancer les terribles prévisions que nous sommes obligés de faire, je voudrais évoquer ce soir un fait concret, historique, capable d’anéantir à lui seul toute tentation de désespoir.
Ce fait brut le voici ; le 8 décembre 1947, il y a donc soixante ans jour pour jour, notre pays était au bord de la catastrophe. Mais les français ayant la mémoire courte et la tête légère, permettez-moi de vous résumer rapidement la situation.
Novembre 1947 : la France est secouée par une crise politique très grave. Toute l’activité du pays est paralysée. La grève est générale ; on redoute la guerre civile. Le gouvernement rappelle deux classes. Il y a des soulèvements à Paris et dans certaines villes de Province. La troupe a été obligée de faire feu, on craint le pire. Le gouvernement est débordé. Le Général Leclerc est rappelé d’urgence par message secret, il est nommé gouverneur général de Paris ; on pense que lui seul peut sauver la situation. Le 29 novembre il est victime d’un accident d’avion. Le 1er décembre à la chambre des députés les débats sont houleux pendant 35 heures. Le 4 décembre, sabotage du Paris-Arras, 20 morts. Le 5 décembre le Commandant de la base aérienne de Tours échappe de justesse à un assassinat commandité par le KGB ; l’officier qui devait l’exécuter est mis aux arrêts. Les 6 et 7 décembre scènes d’émeutes à Paris et dans certaines villes de Province, où les sections communistes passent à l’action.
Or voilà que subitement, contre toute prévision, le 8 décembre le calme revient, quatre députés communistes - sur les ordres de Moscou - quittent le Parlement. Les grévistes se remettent au travail, les C.R.S. qui avaient pactisé avec les émeutiers rentrent dans leurs casernes.
Que s’était-il passé ? Il s’est passé seulement ceci : par une grande miséricorde de Dieu, le Ciel a visité la terre.
Le 8 décembre 1947, donc il y a 60 ans jour pour jour, 4 petites filles avant d’aller en classe vont faire une prière à la paroisse du village. Il s’agit de la paroisse St Gilles, à l’Ile Bouchard, à 40 km de Chinon.
Au bout de quatre Je vous salue Marie, qu’est ce qu’elles aperçoivent ? Une dame d’une beauté merveilleuse qui les regarde en souriant. L’aînée des enfants lui demande :
— Madame, est-ce que vous êtes notre maman du Ciel ?
— Oui, bien sûr, répond-elle en souriant, je suis votre maman du Ciel.
Mais peu après le visage de la Vierge se nimbe de tristesse :
— Dites au petits enfants de prier pour la France, car elle en a bien besoin. Priez beaucoup pour les pécheurs.
Puis, quelque temps après :
— Je mettrai du bonheur dans les familles.
Une deuxième fois la Vierge renouvelle sa demande :
— Priez pour la France qui est dans un grand danger.
Par trois fois la Sainte Vierge reviendra à la charge.
Lorsque Jacqueline lui demande de faire un miracle pour prouver sa présence, elle répond :
— Je ne suis pas venue pour faire des miracles, mais pour que vous priiez pour la France.
La Sainte Vierge demande qu’on récite une dizaine de chapelet les bras en croix. Un historien des apparitions pourra dire que l’Ile Bouchard est le Fatima français, à cause de cette attention portée à notre pays, de même qu’à Fatima la Vierge avait affirmé : « Le Portugal gardera la foi. »
Dieu aime les nations.
Hélas, pendant 50 ans ce fut de la part des hommes d’Eglise un silence complet et systématique. Ce n’est qu’en 2001 que l’archevêque de Tours autorisa les pèlerinages officiels sur les lieux de l’apparition et aujourd'hui même, à l’Ile Bouchard, il y a une grande cérémonie pour le 60ème anniversaire de la visite de Marie le 8 décembre 1947. Nous sommes avec eux en esprit.
Sans doute nous n’échapperons pas au grand châtiment. Je demande à ceux qui ont de la difficulté à me croire de peser la constatation suivante : un quart de la population de moins de vingt ans, dans notre pays, est musulmane ; 500 mosquées sont en voie d’y être construites chaque année, et 3000 églises doivent être détruites, chiffre officiel.
Comme vous le voyez le châtiment est déjà commencé, mais la renaissance est concomitante. Nous voilà donc à pied d’oeuvre pour combattre, pour prier, pour témoigner et pour donner notre vie en mourant, s’il le faut, non pas avec hébétude et gémissement, mais DEBOUT s’il plaît à Dieu, et les YEUX OUVERTS.

Dom Gérard OSB.



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