Qu’est-ce que la Chrétienté ?


Texte rédigé par le comité de parrainage de NDC et publié dans le quotidien Présent, le 27 janvier 2007.

Pourquoi et comment l’édifier


A l’occasion du 25e anniversaire du pèlerinage de chrétienté de Paris à Chartres à chaque Pentecôte, le Comité de parrainage (1) de Notre-Dame de Chrétienté a rédigé cette note intéressante, à l’usage des cadres du pèlerinage, qui se veut une base de réflexion et d’action sur le thème central de la « Chrétienté » et que nous publions avec son aimable autorisation.

POURQUOI…
— Baptisés et fidèles aux enseignements de l’Eglise catholique, nous avons retenu de sa doctrine sociale :
• que l’organisation de la société et les lois qui la régissent doivent permettre à chaque homme de pratiquer le bien et de parvenir à la vie éternelle ;
• que cette organisation doit être conforme à l’ordre naturel, radicalement bon malgré la blessure du péché originel, et qu’elle doit s’ouvrir à la grâce qui guérit et élève la nature ;
• que la vraie charité est aussi politique, orientée vers le vrai, le beau, le bien ;
• qu’il importe de distinguer les deux ordres de la Chrétienté : l’ordre spirituel et l’ordre temporel ; il ne peut y avoir de confusion entre ces deux ordres, ni non plus de séparation ;
• que l’autonomie du pouvoir temporel ne lui enlève pas l’obligation de se soumettre à la loi de
Dieu inscrite dans le droit naturel et la Révélation.
— Instruits par les leçons de l’histoire et de l’actualité contemporaine, nous discernons avec exactitude ce que nous devons aux bienfaits de la civilisation chrétienne et ce que nous apportent les fruits amers du progrès des Lumières et de l’athéisme de masse avec leur poids de misères et de tristesse.
— Auditeurs attentifs de Jean- Paul II, nous n’avons pas oublié ses rappels sur l’importance des racines chrétiennes de l’Europe, de la culture chrétienne. Son interpellation : « France, fille aînée de l’Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? », avec sa puissance fondatrice, ne cessera de nous toucher au plus profond de nos coeurs.
— Héritiers de tant de générations de chrétiens, nous éprouvons une grande admiration et une profonde piété pour la masse des trésors, fruits d’une culture éminemment chrétienne, légués par nos ancêtres.
— Dépositaires de l’immense espérance que notre participation au pèlerinage de Chartres a fait naître en nos coeurs, nous savons que la chrétienté est possible ; nous l’expérimentons chaque année ; nous savons que, quelle que soit la gravité des désordres causés par nos péchés, il est facile et bienfaisant de vivre sous la loi évangélique, que son double précepte d’amour de Dieu et d’amour du prochain, codifié dans le Décalogue et les Béatitudes, produit des fruits admirables.
— Ayant compris les ruptures révolutionnaires frappant les deux ordres de la chrétienté – le temporel et le spirituel –, et unis, malgré nos différences légitimes, dans une véritable amitié française, nous sommes engagés dans un combat traditionnel pour renouer avec notre véritable identité « catholique et française », s’exprimant avec harmonie dans le concert des nations chrétiennes.
— Pèlerins de Chartres, nous n’oublions pas nos engagements du dernier jour du pèlerinage à travailler pour instaurer toutes choses dans le Christ : « Omnia instaurarein Christo ».
— Tous ces rappels alimentent en nous une ardente obligation à oeuvrer pour l’édification de la chrétienté.
La chrétienté est bien l’ultime alternative offerte à nos contemporains pour rendre vivable et aimable notre planète ; son universalité répond aux attentes de chaque homme.
Demain la Chrétienté

« La chrétienté est une alliance du sol et du ciel ; un pacte, scellé par le sang des martyrs, entre la terre des hommes et le paradis de Dieu ; un jeu candide et sérieux, un humble commencement de la vie éternelle. »
Dom Gérard


COMMENT…
• En commençant, humblement, par les fondements, c’est-à-dire par nous-mêmes ; c’est le travail quotidien de la conversion, dans le droit fil des recommandations de L’Ame de tout apostolat.
• En poursuivant ensuite par nos proches : rendre chrétiennes les communautés naturelles les plus immédiates et soutenir toutes les initiatives explicitement catholiques (écoles, journaux, maisons d’éditions,
etc.). De façon générale, en militant pour la restauration d’un pouvoir temporel du laïcat chrétien.
La promotion de son pouvoir, distinct du pouvoir spirituel, nous fera rompre avec le laïcisme par un juste « communautarisme » chrétien, réellement missionnaire par son efficience politique. Ce mouvement conduit à la constitution de véritables institutions chrétiennes.
• En apportant à notre formation personnelle toute la persévérance que justifie l’enjeu de la chrétienté.
Retrouvons avec joie nos grands auteurs, ils sont pléiade.
• En apprenant à nous libérer des sophismes cachés sous des formules toutes faites comme « laïcité apaisée », « liberté de conscience », « vertu de la tolérance », « bienfaits du métissage », « non-confessionnalité de l’Etat », etc., par un travail critique de réfutation, de reformulation, d’appropriation.
• En ne nous laissant pas impressionner par le climat général d’hostilité à l’Eglise, hostilité à ses réalisations, hostilité à cette période où son influence était considérable, bref à toute cette « christianophobie » qui marginalise si souvent les catholiques. Ne cédons pas au découragement ni à la pusillanimité : « tout est possible à celui qui croit ».
• En proportionnant nos propres objectifs à nos vocations, à nos moyens et à l’athéisme ambiant. Constituons des « microchrétientés », des communautés où s’exprime toute la vitalité chrétienne ; la dispersion de ces « îlots » ou « espaces de chrétienté » impose de travailler en « réseau ».
• En réservant, dans nos activités de chrétienté, la première place au culte rendu à Notre Seigneur et à son Sacré-Coeur. Ne pas oublier cette réalité transcendante : sans Lui nous ne pouvons rien faire de bien.
• En témoignant de la profondeur de notre foi par les oeuvres de miséricorde, dont le souci des pauvres et l’engagement réel à leur service sont la pierre de touche ; merci saint Vincent de Paul, merci au bienheureux Frédéric Ozanam et merci à tant d’autres saints de la charité ; « Deus caritas est » nous rappelle Benoît XVI.
• En cherchant des alliés dans toutes les directions, dans la société civile comme dans l’Eglise. II ne manque pas de députés, de journalistes, d’enseignants, de chefs d’entreprise, ou de prêtres et d’évêques,
qui ne ressentent une véritable attirance vers bien des aspects qui caractérisent la chrétienté.
• En se consacrant, enfin, à cette oeuvre de chrétienté la plus immédiate qui nous réunit tous : « Le pèlerinage » ; si la chrétienté est bien une réalité, c’est dans des lieux comme le pèlerinage qu’elle s’enracine ; c’est son berceau, son creuset. Le rôle des cadres du pèlerinage est bien de faire revivre cette harmonie entre les deux ordres, le spirituel et le temporel.
Baptisés, fils de France, pèlerins de Chartres, nous sommes requis pour ce travail de construction de la Chrétienté. Sans illusion ! Il est hors de portée humaine. Nous y utiliserons donc les outils surnaturels habituels : pratique sacramentaire, consécration à la Très Sainte Vierge Marie, dévotions recommandées à Fatima ainsi que la petite dose de « folie » ou d’héroïsme requise – eh oui ! parlons-en : « sans générosité et sans magnanimité on ne fait rien de grand ».
Adoptons les trois objets du bénédictin : le crucifix, le livre et la charrue : « ora et labora », et faisons nôtre la sagesse de saint Thomas afin de contempler et transmettre aux autres la Vérité contemplée.

(1) Michel Berger, Philippe Bévillard, Alain Brossier, Gilles Deschars, Rémi Fontaine, Albert Kfouri, Arnaud de Lassus, Philippe Maxence, Pierre Vaquié.


Chants de pèlerinage à Notre-Dame


Chants de pèlerinage à Notre-DameDepuis sa création il y a plus de vingt-cinq ans, les members du Choeur Montjoie Saint-Denis pèlerinent chaque année bannières au vent – sous la direction de leur chef – vers Notre-Dame de Chartres ou d’autres lieux de dévotion mariale comme Notre-Dame du Puy, en l’année jubilaire 2005, et alternent sur les routes de France Ave Maria et cantiques. Autant de chants traditionnels « en l’honneur de la Vierge Marie », connus ou oubliés, mais dont on recherche bien souvent les paroles et les airs. De Chez nous, soyez reine à Couronnée d’étoiles, sans oublier les Ave Maria de Lourdes et de Fatima, les voilà enfin réunis sur un même CD et un même livret magnifiquement illustré à la gloire de Marie, médiatrice de toutes grâces.
« Voici trente-six cantiques populaires français qui montent vers Notre-Dame. Ils sont chantés de tout coeur et à pleine voix par ses fils pèlerins. Puissent-ils Lui plaire et vous aider à L’aimer, La chanter et mieux La servir. C’est le voeu que nous Lui avons confié », souligne Jacques Arnould dans la préface de ce dernier CD du Chœur Montjoie Saint-Denis qui – encore plus qu’une oeuvre artistique – se veut une invitation à la dévotion mariale. Les intentions de prières ne manquent pas. Alors, en route et chantons Notre-Dame, patronne principale de la France.
• CD de 72 minutes comprenant 36 cantiques. Accompagné d’un livret de 40 pages en quadrichromie. Prix public : 18 euros l’unité (+ 4 euros de port, quel que soit le nombre de CD). Commande à adresser à : Choeur Montjoie Saint- Denis « Chez Valérie » 21, rue Campagne-Première, 75014 Paris, ou sur internet : www.choeur-montjoie.com.