Marche pour la Vie : avez-vous vu, entendu, lu le compte-rendu dans la "grande presse" ?

Tirons-en les conclusions

Vous étiez à la Marche pour la Vie dimanche ... Vous avez vu des vos yeux le nombre des participants, vous avez entendu leurs slogans ... Et dans la grande presse ? Télévisions, radios, grands journaux ?
Rien ou presque.
Croyez-vous que cet exemple soit isolé. La réponse est non.
Tirons-en les conclusions : pour être informés complètement apportons notre soutien, c'est-à-dire nos abonnements, aux journaux, revues, radios qui ont parlé de la Marche pour la Vie.

A titre d'illustration vous pourrez lire ci-dessous l'article de "Présent" paru hier lundi. "Présent" étant quotidien a pu réagir vite. Mais "L'Homme nouveau" ou "Famille chrétienne" pour ne citer qu'eux ne seront certainement pas en reste. Ni Radio Courtoisie. Enfin une mention très spéciale au Salon beige.

Septième Marche pour la Vie :
Quatre évêques, et un succès sans précédent !

« Ça commence ! »


Deux mots, deux mots enthousiastes de l’abbé Le Coq, aumônier du pèlerinage Notre-Dame de Chrétienté : précédant les bannières de la marche priante qui clôturait l’immense cortège de la 7e Marche pour la Vie, il a résumé en deux mots le sentiment qui devait habiter chacun en cette fin de dimanche après-midi. « Ça commence ! » Une force s’est levée pour défendre les tout-petits, les plus fragiles, les plus malades, les plus faibles. C’est une vague qui s’est enflée d’enthousiasme, de courage, de jeunesse, de joie et de gravité, ici de chants aux rythmes dansants pour célébrer la beauté de la vie, là de prières récitées ensemble à cause de la tragédie de l’avortement. Elle a changé de dimension. C’est devenu une déferlante.

Ce qui a changé ? Le message de bénédiction du Pape. Le soutien de quinze évêques en exercice, dont le cardinal Barbarin. La présence de quatre évêques catholiques. La présence multiple de prêtres et de religieux, d’instituts « Ecclesia Dei », et de prêtres diocésains (soutane, clergy strict ou col romain, il y en avait pour tous les goûts) que cette année on n’arrivait plus à décompter. Un de Perpignan ; il est là avec un groupe d’une vingtaine de jeunes. Un de la banlieue parisienne, venu aussi avec ses ouailles. Un autre qui ne me dira pas sa paroisse – il est encore des évêques frileux, pour ne pas dire réticents, pour ne pas dire hostiles…

Le père Hubert Lelièvre, fondateur de la Famille missionnaire de l’Evangile de la Vie, aura une réaction analogue, alors que la lumière tombe et que la place de l’Opéra, littéralement noire de monde au point que la dernière partie de la Marche aura dû patienter longuement pour pouvoir y accéder : « C’est la Vierge Marie qui tisse sa toile. Elle nous réserve des surprises ! »

En quelques phrases, France Info donnera sa version des faits (oui, pour la première fois à cette échelle, de multiples médias ont rendu compte de l’événement) : Plusieurs milliers de chrétiens ont manifesté dans Paris pour l’abrogation de la loi Veil. C’est à la fois vrai et faux : en fait de « milliers », il aurait fallu parler de dizaines de milliers (les organisateurs revendiquent 40 000 participants) ; tous n’étaient pas chrétiens, même si la présence chrétienne était visible et sans complexes dans cette Marche qui n’était pas réservée à telle ou telle confession ; et les quatre objectifs de la Marche étaient bien plus riches que la simple – et nécessaire – opposition à l’avortement légal. Il s’agissait de « réveiller les consciences », mais aussi de demander la « libération des femmes poussées ou même contraintes à l’avortement » ; et de réclamer le « remplacement des lois et règlements contraires à la vie humaine par des dispositions favorisant l’accueil de la vie et respectant la loi naturelle », mais non sans demander une « véritable politique au service de la vie et de la famille » qui donne notamment aux associations d’aide aux futures mères les moyens et d’informer, et d’agir.

C’est vrai que ces demandes passent mieux lorsqu’elles sont aussi bien soutenues. D’où la joie suscitée par la présence, du début à la fin de la Marche, de Mgr Bagnard, venu dire son inquiétude devant la tournure que prend la révision des lois bioéthiques. Il a même bien voulu s’exprimer au micro de Présent, une quasi première pour les évêques de France. Mgr Aillet – la nouvelle jeunesse de cet épiscopat ! – était venu exprès de Bayonne, très entouré et très applaudi. Mgr Andreas Laun, infatigable défenseur de la vie, avait fait le voyage d’Autriche (voir son interview ci-contre). Mgr Lebrun, unique évêque présent l’an dernier, est revenu pour la 7e édition. Cela fait donc le triple d’évêques français. Et qu’ils n’en doutent pas : c’est leur présence, et leur exemple qui expliquent grandement le succès croissant de ce rendez-vous annuel.

Vous dire qu’il y avait beaucoup de monde ? Les organisateurs assurent que la participation a doublé depuis l’an dernier, et m’est avis qu’ils sont peut-être trop modestes. Je n’ai pas réussi à faire ce qui était pourtant facile les autres années, et même plusieurs fois : arpenter le long de la Marche, depuis le début jusqu’à la fin et retour. La colonne était interminable. Impossible de l’embrasser d’un seul regard où que ce soit sur le parcours. Et – nous avons décidément quelques leçons à apprendre des défilés de la CGT ! – la foule était souvent compacte, serrée, s’étalant sur toute la largeur des boulevards et laissant un minimum d’espace entre les marcheurs.

Contrairement à ce que l’on a pu lire çà ou là, la foule était aussi frappante par sa diversité sociologique : je n’ai pas vu des « tribus BCBG » se rassemblant entre deux rallyes pour se congratuler entre soi ou être vues. Mais des gens de tous styles, de tous âges, visiblement de tous milieux, et surtout, surtout des jeunes au regard clair et des familles venues avec armes et bagages (enfants et poussettes !) à l’assaut de Paris un dimanche après midi où l’on est tellement mieux chez soi.

J’ai mon avis sur la question : les jeunes au regard clair – au regard « propre » –, ne finit-on pas par les cataloguer d’emblée comme « cathos tradis » et par les ranger dans une petite case de « privilégiés », de « sectaires » ou pire, de militants du « racisme » et de « l’extrémisme » ? Ne pas se tromper : c’est de là que vient l’hostilité de « certains » évêques.

Mais elle est en train de tomber. Il ne faut pas non plus négliger le soutien, et la présence de nombreux politiques, même si la Marche ne portait aucune bannière politique. Sauf omission, j’ai vu Bruno Gollnisch (victime d’une panne de mon appareil enregistreur lorsque je l’interviewai : je rapporte ses propos de mémoire ci-contre), Thibaut de La Tocnaye pour le Front national. Beaucoup de cadres du Parti de la France : Carl Lang, Martial Bild, Myriam et Christian Baeckeroot, Martine Lehideux, Michel Bayvet, Jean-Claude Martinez… Patrick Louis, MPF, député européen. Des représentants du Parti chrétien démocrate, qui comme le Parti de la France avait officiellement invité ses sympathisants à participer à la marche étaient là aussi, comme Xavier Lemoine, maire de Montfermeil.

Et puis beaucoup, beaucoup de lecteurs de Présent. Le croirez-vous ? Présent était le seul organe de presse présent au moment de la conférence de presse à l’ouverture de la Marche (rejoint peu après par Daniel Hamiche, et Guillaume de Thieulloy des 4 vérités) : on cherchait en vain les autres quotidiens nationaux et une certaine presse catholique…

Pourtant, l’avenir est là.

JEANNE SMITS