Pourquoi le pèlerinage de Chartres utilise-t-il la liturgie traditionnelle ?

Le pèlerinage de Chartres utilise un rite liturgique Romain dit "de St Pie V", du nom du Pape qui en a révisé et fixé la forme par la bulle "Quod Primum", en 1570. 
Ce rite est également appelé "Tridentin", parce que la publication de la bulle de St Pie V eut lieu à la suite du Concile tenu de 1545 à 1563 dans la ville de Trente (Italie du Nord). La messe célébrée dans ce rite est dite "traditionnelle", ou "de toujours", parce que c'est cette liturgie qui existait dans l'Eglise catholique d'Occident, avant la réforme de Paul VI aboutissant en 1969 aux messes que nous connaissons aujourd'hui dans la plupart des paroisses. 
 

ORIGINES DU RIT TRIDENTIN

Dès les début de l'histoire de l'Eglise, il fut rapidement nécessaire de codifier les pratiques liturgiques des fidèles, afin d'assurer l'unité des premières communautés de chrétiens, ainsi que pour donner à cette célébration tout le respect et la piété nécessaire.

L'apôtre Saint Paul eut dans ce domaine une grande influence. Ainsi, la structure générale de la messe telle que nous la connaissons aujourd'hui était déjà en place dès le IIIème siècle. Cette structure est commune à tous les rits actuels de l'Eglise catholique, qu'ils soient orientaux (chaldéen, byzantin, melkite, syriaque, maronite, arménien, copte, éthiopien) ou occidentaux (ambrosien, mozarabe, gallican, dominicain, lyonnais, parisien, romain, bénéventain).
Entre 590 et 604, Saint Grégoire le Grand réalisa une mise en ordre des prières de la messe, et la première publication d'un sacramentaire officiel complet. Il parachevait un travail commencé par ses prédécesseurs, en particulier Saint Léon le Grand et Saint Gélase. Dès cette époque, la structure de la messe romaine était achevée. Ne lui furent ajoutés que le Credo (texte datant du IVème siècle, mais ajouté au IXème siècle), et les prières de l'offertoire (introduction entre le 9ème et le 12ème siècle, depuis les rits gallicans). Pépin le Bref puis Charlemagne favorisèrent l'extension du rite romain dans tout l'empire d'Occident. En 1474, dès l'invention de l'imprimerie, parut le premier "Missel Romain". En 1570, le Pape Saint Pie V publie une nouvelle édition du missel Romain, qui n'est que la reprise, à de rares et minimes corrections près, du missel de 1474. Mais il accompagne cette publication de la bulle "Quod Primum", organisant la célébration du Saint Sacrifice.

Cette bulle a pour objet de "normaliser" les pratiques liturgiques de l'époque, et d'éliminer les fantaisies inopportunes que les protestants avaient introduites. Ainsi, elle énonce que le Missel de 1570 est désormais le missel unique que doivent utiliser tous les clercs de l'Eglise catholique Romaine. Mais, respectant les rits vénérables antérieurement pratiqués, elle donne l'autorisation de conserver tout rit pouvant justifier d'une pratique antérieure à deux siècles (le rite Dominicain, le rite Ambrosien, etc.). Ce texte solennel du saint Pape donne très clairement l'autorisation à tout prêtre, pour l'éternité, de célébrer la messe selon ce rite.
Les successeurs de Saint Pie V ont continué l'évolution du missel, en poursuivant le processus de développement continu qui, depuis l'origine, est le reflet de l'approfondissement par l'Eglise du trésor de la Révélation, nous transmettant un rite dont la forme initiale est fixée depuis 1400 ans ! Ainsi nous est parvenu, dans sa vivante fidélité aux origines, le vénérable rite romain, dont la dernière codification date de 1962.

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