Le Rosaire, prière ancestrale au coeur du pélé

Le pèlerin de Chrétienté s'avance, chapelet à la main et l'Ave Maria sur les lèvres. Le chant du Rosaire rythme sa marche. Certains s'en étonnent : pourquoi accorder une telle place au chapelet ? N'est-ce pas une prière monotone ? N'est- elle pas trop compliquée ? Mais la voix de l'Eglise vient nous répondre, rejoignant ce que des milliers de pèlerins ont déjà expérimenté. "Elle est bien admirable, disait Pie XI en citant Léon XIII, cette couronne formée de la salutation angélique et de l'oraison dominicale unies à la méditation ; elle forme la plus excellente méthode de prière".

Léon XIII en était si convaincu qu'il ne consacra pas moins de douze encycliques pour recommander la prière du Rosaire. Les papes n'ont cessé, depuis, d'y inviter avec force les chrétiens. Et, aujourd'hui, le chapelet n'est-il pas le cadeau que le Saint- Père offre à tous ceux qui viennent lui rendre visite ? Voilà un argument d'autorité qui porte, pour un fils de l'Eglise.

Pourquoi l'Eglise nous présente le Rosaire comme la plus excellente méthode de prière, et d'où proviennent ses richesses, en un mot quel est son secret ?

Le Rosaire récapitule en lui toute l'expérience de la tradition chrétienne de la prière. Il s'inscrit dans la tradition de répétition d'une même prière, apparue en Orient. En Occident, la répétition d'Ave Maria, dans sa première partie tirée de l'Evangile, est attestée dès le XIème siècle et devient courante au XIIème siècle. Elle rencontre la coutume de la récitation comptée de Pater, pour s'unir à la psalmodie de l'Office divin, par ceux qui ne comprenaient pas le latin. Comme le psautier biblique comporte 150 psaumes, on prit l'habitude de compter 150 Ave pour former le Psautier de la bienheureuse Vierge Marie.

Cette récitation s'accompagnait souvent de génuflexions ou de prostrations devant une image ou un autel de la Vierge. On offrait à la Vierge la louange de l'Ave comme une rose et l'ensemble de ces fleurs formait une couronne ou une coiffure de fleurs, d'où le nom de rosaire et de chapelet (sorte de petit chapeau). Une cordelette aidait à compter les Ave.

Un élément essentiel s'adjoignit au psautier marial afin qu'il devienne notre Rosaire. C'est la méditation des mystères de la vie de notre Sauveur unie à la récitation des Ave. Elle fut favorisée par l'usage des clausules ajoutées à la suite du nom de Jésus. Les clausules, en rappelant tous les événements de la vie du Christ et ses enseignements, aident à maintenir l'esprit dans le recueillement nécessaire pour faire du Rosaire une méditation. Il y avait une grande liberté quant au choix des mystères à méditer.

Cependant s'établit la coutume de les répartir en cinq mystères joyeux, cinq douloureux et cinq glorieux, pour contempler l'incarnation, la passion et la glorification du Sauveur. Ainsi, c'est toute l'économie des mystères du salut qui était méditée.

Du XVème siècle à nos jours Le Rosaire avait ainsi acquis sa forme définitive. Le bienheureux Alain de la Roche, par la création des confréries du Rosaire, travailla à répandre sa pratique. Il fit surtout des milliers de dévots au Rosaire de Notre-Dame, une armée dont les membres s'unissaient par un lien spirituel. Cette armée confiée à la direction des fils de saint Dominique obtenait par le Rosaire de nombreuses grâces.

Un événement allait révéler sa puissance pour le bien de la chrétienté. C'est la célèbre victoire de Lépante. La coalition des forces navales chrétiennes parvint à détruire presque complètement la flotte turque le 7 octobre 1571. C'était le premier dimanche du mois, jour où les membres des confréries du Rosaire faisaient une procession. Saint Pie V vit dans cette victoire inespérée un miracle de Notre-Dame obtenu par la prière du Rosaire et institua, en action de grâces, au premier dimanche d'octobre la fête de Notre-Dame de la Victoire. Le premier titre de Notre-Dame du Rosaire fut celui de Notre-Dame des Victoires ! De nouvelles victoires des armées chrétiennes face au danger turc (délivrance de Vienne en 1683 et les victoires d'août 1776) devaient amener les papes à faire de la solennité du Rosaire une fête de l'Eglise universelle.

Dans ce survol de l'histoire de la dévotion du Rosaire, il faut évoquer l'action de saint Louis-Marie Grignion de Montfort. Il renouvela la foi et l'espérance des chrétiens de l'Ouest de la France en leur communiquant son amour du Rosaire. Aux XIXème et XXème siècles, après la tourmente révolutionnaire, le Rosaire connut un renouveau, encouragé par la voix des Papes et surtout par... Notre-Dame elle-même. A Lourdes, elle apprend à Bernadette à réciter son chapelet. Elle se présente à Fatima comme Notre-Dame du Rosaire et montre aux trois pastoureaux, en trois visions, les mystères joyeux, douloureux et glorieux. A chacune des six apparitions et toujours dans les mêmes termes, elle demande : "Récitez le chapelet tous les jours".

"Le chapelet, dira soeur Lucie, est pour la plus grande partie des âmes qui vivent dans le monde comme le pain spirituel de chaque jour".

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