"Le chapelet, c'est surtout un moment que l'âme vient passer avec Elle"

Le Rosaire est composé des plus belles prières

Le Pater : la prière que Jésus lui-même nous enseigna (Mt 6, 9-13). Il nous apprend à demander d'abord ce qui est le plus important : la gloire de Dieu et la venue de son Règne sur la terre comme au ciel ; puis ce qui est second et que Dieu veut que nous lui demandions également : ce dont nous avons besoin pour accomplir sa volonté. Notons le caractère communautaire de cette prière. Le chrétien n'est pas isolé, il appartient à un peuple, le Peuple de Dieu, il fait partie d'un corps, le Corps Mystique du Christ ; aussi prie-t-il au nom de tous et pour tous.

L'Ave Maria : composé d'une série de louanges et de supplications adressées à la Très Sainte Vierge-Marie. La beauté du Je vous salue Marie provient d'abord de ce que nous honorons la Vierge avec les paroles mêmes dont se servit l'archange Gabriel pour la saluer au nom de Dieu : Je vous salue, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous (Lc 1, 28). Quelles paroles pourraient l'émouvoir davantage ? Nous lui rappelons qu'elle est la pleine de grâce, celle qui est comblée de la faveur divine, la tout aimée de Dieu. Et nous ajoutons les paroles que prononça sainte Elisabeth lors de la Visitation : Vous êtes bénie entre toutes les femmes et béni le fruit de vos entrailles (Lc 1, 42), proclamant la place exceptionnelle de Marie dans l'histoire du salut. Nous y ajoutons le saint Nom de Jésus. Remarquons la valeur que prend la récitation des Ave rien que par la répétition des noms bénis de Marie et de Jésus. La seconde partie apparut à la fin du Moyen Age. Elle est une grande supplication adressée à Notre-Dame sainte Marie sous son titre de gloire qui définit sa vocation : Mère de Dieu. Puisqu'elle est la Mère du Verbe incarné Jésus, elle est vraiment Mère de Dieu ; elle peut donc tout nous obtenir ; aussi nous lui demandons de prier pour nous aujourd'hui et à l'instant qui déterminera notre éternité, l'instant de notre mort.

 Le Gloria Patri : comme les psaumes sont suivis dans l'Office divin de la doxologie du Gloria Patri, ainsi chaque dizaine de notre chapelet se termine par la glorification de la Trinité Sainte. Elle rappelle que le Rosaire est "un enchaînement d'amour de Marie à la Trinité" (Père Vayssière).

Le Credo : il résume les vérités de foi qui vont être méditées dans les mystères du Rosaire.

La méditation des mystères

Le propre du Rosaire est d'unir la récitation litanique des Ave et la méditation des mystères de la vie du Seigneur. Pour cette ascension de l'âme vers Dieu qu'est la prière, le Rosaire prend appui sur les scènes de la vie du Christ. A l'imitation de Marie qui conservait et méditait dans son cœur toutes les circonstances de la vie de Jésus (Cf. Lc 2, 19 et 51), le Rosaire nous conduits à nous rappeler d'abord, puis à approfondir dans notre cœur avec Marie les actions de Jésus. La foi nous en fait découvrir toutes les richesses de grâces contenue

Une école de contemplation

La prière connaît normalement des transformations pour tendre vers une union de plus en plus simple et profonde avec Dieu. Le Rosaire conduit merveilleusement vers les sommets de cette union à Dieu. Le premier stade de l'oraison réside dans la méditation. Le Rosaire nous apprend à méditer la vie de Jésus avec Marie, et à orienter notre vie en conséquence. Puis la prière méditative devient une oraison, surtout d'adoration et d'action de grâces pour Jésus accomplissant notre salut par Marie. Enfin, elle se transforme en une contemplation très simple sous l'influence des dons du Saint-Esprit. "La prière de demande, chez celui qui récite (le Rosaire), se transforme pour ainsi dire en prière contemplative", notait Paul VI (8 octobre 1969). Le Rosaire favorise cette contemplation parce qu'il offre une vue globale des vérités de notre foi, mais à travers des événements à la fois très simples, concrets, prenants, et en même temps profonds parce qu'inépuisables.

Une prière pour tous

Le Rosaire est riche de tout le mystère du Christ qu'il nous fait contempler et pourtant il demeure une prière toute simple : simple, parce que composée des prières que tout chrétien connaît ; simple aussi, parce qu'il laisse une grande liberté dans la méditation tout en soutenant la prière par la récitation des Ave. C'est pourquoi le Rosaire est une prière pour tous. Les papes depuis un siècle ont insisté sur ce point. Oui, le Rosaire s'adresse aux simples comme aux savants, aux jeunes comme aux adultes et aux personnes âgées, aux débutants dans la vie spirituelle comme aux grands contemplatifs et aux saints. Par lui, tous peuvent tendre vers une profonde contemplation. "J'ai connu de pauvres gens très ignorants qui disaient le Rosaire d'une façon sublime, disait Mgr d'Hulst (Car il est) l'initiation aisée des mystères qui nous montrent en action le Dieu vivant"

Léon XIII explique pourquoi le Rosaire est à la portée de tous : "Ce ne sont pas des dogmes, des articles de foi, que le Rosaire propose à méditer, mais plutôt des faits à contempler de ses yeux et à se remémorer, et ces faits présentés dans leurs circonstances de lieux, de temps et de personnes s'impriment d'autant mieux dans l'âme et l'émeuvent plus utilement. Lorsque, dès l'enfance, l'âme s'en est pénétrée et imprégnée, il suffit dès lors d'énoncer les mystères ; quiconque a vraiment le goût de la prière peut, sans aucun effort d'imagination, par le jeu naturel des facultés de l'esprit et des sentiments, passer de l'un à l'autre et n'a plus qu'à recueillir la rosée des grâces célestes que verse généreusement Marie

Vers une prière continuelle

Jésus nous enseigne "la nécessité de toujours prier sans jamais se lasser" (Lc 18, 1). "Veillez donc et priez en tout temps" (Lc 21, 36). Le Rosaire nous conduit sur cette voie. Il peut être récité non seulement dans un temps d'oraison plus intense, mais aussi au milieu des multiples activités qui remplissent nos journées. Il correspond à l'enseignement des Pères du désert qui invitent à répéter le plus souvent possible des oraisons jaculatoires, c'est-à-dire de courtes prières qui s'élèvent comme des flèches (jacula veut dire flèche en latin) vers le ciel.

Réparties au cours de nos activités, les dizaines de notre chapelet sanctifieront toutes nos journées. Mais, objectera-t-on, n'y a-t-il pas un risque de lassitude produite par la répétition monotone d'une prière toujours la même ? Nous l'avons vu, cette prière inlassablement répétée, celle du Pater et de l'Ave, est d'une infime richesse. Lacordaire a pu écrire à son propos : "Le rationaliste sourit en voyant passer des files de gens qui redisent une même parole : celui qui est éclairé d'une meilleure lumière comprend que l'amour n'a qu'un mot, et qu'en le disant toujours il ne le répète jamais". De plus, la méditation des mystères joyeux, douloureux et glorieux offre une grande variété de sujets de contemplation.

 Le Rosaire est à l'image de l'année liturgique qui nous fait revivre tous les ans Noël et Pâques, sans que ce soit deux fois pareil. Enfin, lorsque l'esprit est trop fatigué pour fixer son attention sur une scène évangélique, il pourra simplement répéter l'Ave comme une suite de louanges et de supplications à Notre-Dame. "Voyez mes enfants, disait le Père Calmel, le chapelet, c'est surtout un moment que l'âme vient passer avec Elle".

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