J-4 : pourquoi se confesser pendant le pèlerinage ?

Pourquoi Notre-Dame de Chrétienté sollicite de nombreux prêtres pour permettre à tous les pèlerins de se confesser durant le pèlerinage ? Parce que nous avons tous péché et que nous avons  confiance dans la miséricorde de Dieu.

Nous avons tous péché. « Si nous disons : "Nous n'avons pas de péché", affirme saint Jean, nous nous abusons et la vérité n'est pas en nous » (1ère épître, I,8). C’est pour cette raison que Notre Seigneur a institué le Sacrement de pénitence : pour nous donner son pardon et réparer en notre âme les dramatiques conséquences du péché. Par le péché, nous avons préféré notre plaisir immédiat ou notre volonté propre à la volonté et à la loi de Dieu ; nous avons opposé un refus à Dieu comme s'il n'était pas notre Créateur, comme si sa volonté n'était pas remplie d'amour pour nous. Tout péché est une plongée dans les ténèbres où l'homme ne veut plus regarder qui est Dieu. Dans un péché grave, la vie d'amitié avec Dieu, reçue au Baptême, est brisée en nous ; et une blessure est portée au Corps Mystique qu'est l'Eglise.

Alors tout est-il perdu pour le pécheur ? Non, car l'amour miséricordieux du Christ le poursuit. Jésus attend notre repentir pour nous donner son pardon. N'oublions pas : Il est mort sur la Croix pour cela... Il me suffit de dire oui, de regretter la folie de mes péchés et de me présenter au tribunal de miséricorde qu'est le sacrement de pénitence.

Me confesser pour répondre à l'appel de Notre-Dame. Marie, parce qu'elle est notre Mère, nous attend aussi. Elle est plus intéressée que quiconque à ce que je dise oui. C'est pourquoi, à Lourdes, à Fatima et ailleurs, elle réclame toujours la pénitence en même temps que la prière. La pénitence est ce mouvement profond de notre être qui se détourne du péché pour se porter vers son fils, le Roi d'Amour. Quel plus bel acte d'amour peut lui offrir une âme repentante ? « Quand on va se confesser, disait le Curé d'Ars, il faut comprendre ce que l'on fait : on peut dire qu'on va déclouer Notre Seigneur. »

Me confesser pour renaître à la vie éternelle. Le pardon de Dieu est efficace. Le Curé d'Ars disait encore : « Le Bon Dieu, au moment de l'absolution, jette nos péchés derrière les épaules, c'est-à-dire il les oublie, il les anéantit, ils ne réapparaîtront jamais plus. « Votre âme, nous dit-il, serait noire comme le charbon, rouge comme l'écarlate, par l'absolution je la rendrai blanche comme la neige ». Voyez, mes enfants, la grande bonté de Dieu pour les pécheurs ! » Et de ce pécheur, Dieu fait à nouveau son ami. Dans le confessionnal, il se passe quelque chose de plus prodigieux que ne le fut la création du ciel et de la terre : l'homme contrit et repentant reçoit la vie d'enfant de Dieu. Le voilà devenu frère du Christ, ami de Dieu, temple du Saint-Esprit ! Réconcilié aussi avec l'Eglise, il appartient pleinement, par la charité, à la communauté ecclésiale.

Me confesser souvent pour devenir un saint, car c'est là la grande affaire de ma vie chrétienne. Sacrement du pardon, la pénitence est encore le sacrement de la libération. Car le seul esclavage qui étreint totalement une vie humaine est celui du péché. Lors de l'absolution, le Précieux Sang qui coule mystiquement sur notre être, le purifie des péchés véniels comme des péchés mortels. Il arrache les habitudes vicieuses ancrées en nous. Il nous affermit dans la pratique des commandements de Dieu. Comprenons bien que ce sacrement de la tendresse divine comporte une grâce propre de libération que ne confère aucun autre sacrement, pas même l'Eucharistie dans la Communion. Combien de pénitents n'ont trouvé qu'en sa réception fréquente les forces nécessaires pour sortir de rechutes continuelles dans un péché grave ! Chaque confession affaiblit le règne du péché en nous et nous établit dans la vertu ; elle nous rend « morts au péché et vivants en Dieu » (Romains, VI, 2).

C'est pourquoi les papes ne cessent de nous inciter à recevoir souvent ce sacrement. Pie XII le faisait en montrant tous ses bienfaits. « Nous tenons à recommander vivement la confession fréquente, introduite par l'Eglise, sous l'impulsion de l'Esprit Saint ; elle augmente la vraie connaissance de soi, favorise l'humilité chrétienne, tend à déraciner les mauvaises habitudes, combat la négligence spirituelle et la tiédeur, purifie la conscience, fortifie la volonté, se prête à la direction spirituelle, et, par l'effet propre du sacrement, augmente la grâce » (Enc. Mystici Corporis Christi).

Me confesser pour rencontrer le Christ. Le prêtre, au confessionnal, est le ministre de Dieu. Loin d'être une « machine d'absolution », il est pour chaque fidèle un père, un maître et un juge de la part de Dieu. Comme père, le prêtre nous accueille comme l'Enfant prodigue ; comme juge, il nous place devant la vérité de notre situation face à l'amour de Dieu, et enfin, comme maître, il a charge de nous stimuler et de nous guider au nom du Christ sur les voies de la sainteté. Ainsi cette « démarche libératrice et éducatrice permet à chacun de réorienter concrètement sa propre vie vers Dieu » (Jean Paul II, 1-IV-82).

« La tristesse me revenait chaque soir, lorsque je me trouvais seul dans mon appartement ; ...elle me tenait muet et accablé pendant ce qu'on appelle les fêtes : je les organisais, mais le moment venu je les passais dans un mutisme, un dégoût, un ennui infini...Vous me donniez cette inquiétude vague d'une conscience mauvaise, qui, tout endormie qu'elle est, n'est pas tout à fait morte. Je n'ai jamais senti cette tristesse, ce malaise, cette inquiétude qu'alors. Mon Dieu, c'était donc un don de vous...comme j'étais loin de m'en douter. Que vous êtes bon. Et en même temps que vous empêchiez mon âme, par cette invention de votre amour, de se noyer irrémédiablement, vous gardiez mon corps : car si j'étais mort alors, j'aurais été en enfer... Vous ne pouviez pas entrer, mon Dieu, dans une âme où le démon des passions immondes régnait en maître... «  Charles de Foucauld (Lettres et carnets)

«  En me faisant entrer dans son confessionnal, un des derniers jours d'octobre, entre le 27 et le 30, je pense, vous m'avez donné tous les biens, mon Dieu : s'il y a de la joie dans le ciel à la vue d'un pécheur se convertissant, il y en a eu quand je suis entré dans ce confessionnal !... Quel jour béni, quel jour de bénédiction !... Et depuis ce jour, toute ma vie n'a été qu'un enchaînement de bénédictions ! Vous m'avez mis sous les ailes de ce saint, et j'y suis resté. Vous m'avez porté par ses mains, et ce n'a été que grâces sur grâces. Je demandais des leçons de religion : il me fit mettre à genoux et me fit me confesser, et m'envoya communier séance tenante... « Charles de Foucauld (Lettres et carnets)