J-2 : sous le regard tendre de Marie, se former pour agir dans la Cité

En ces temps agités régis par des systèmes politiques dont la perversité tient au renversement quotidien et systématique de l’ordre naturel et de l’ordre surnaturel voulus par Dieu ; en ces temps où la royauté du Christ est niée, bafouée et rejetée publiquement où règnent guerres et persécutions, désordres et scandales, la Vierge Marie a tenu à nous montrer lors de l’incendie de Notre-Dame que, malgré nos errements et nos injures à l’amour de son Divin Fils, elle restait notre Mère et tenait à cœur de nous remettre dans le droit chemin.

A chacune de ses apparitions (Rue du Bac, Lourdes, Fatima, Pontmain, La Salette, l’île Bouchard…)  la Vierge nous montre son visage aimant tour à tour radieux et empreint de tristesse, partout elle nous adresse le même avertissement poignant, et en même temps le même sourire céleste prometteur de pardon si la France et le monde reviennent à leur Dieu. A Lourdes comme à Fatima, les demandes de la Vierge à ses enfants furent les mêmes : prière et pénitence. Elle récita le chapelet avec Sainte Bernadette et demanda aux enfants de Fatima que l’on instaurât la dévotion des premiers samedis du mois en l’honneur de son cœur immaculé.

Partout la prière est le puissant moyen de faire retomber le bras de son Fils prêt à s’abattre sur nous pour punir nos fautes : à Pontmain, La Vierge dit aux voyants : « Mais priez mes enfants, mon Fils se laisse fléchir. » A Fatima l’Ange de la Paix : « Priez ainsi. Les Cœurs de Jésus et de Marie sont attentifs à vos supplications. ». Notre Mère est émue par notre détresse et accourt à notre aide : "Je suis venue particulièrement pour la conversion des pécheurs. Qu’ils prient, qu’ils aient confiance en moi. Je suis miséricordieuse et maîtresse du cœur de mon fils. Par moi, il touchera les cœurs les plus endurcis " ; mais elle veut que nous unissions nos voix à la sienne, que nous prenions conscience de nos faiblesses et que nous fassions nous-mêmes l’effort de demander, d’implorer avec confiance et avec persévérance la rémission de nos péchés et l’allégement de nos peines. Elle qui n’est que perfection et amour, prendra alors nos prières pour les présenter sanctifiées par son amour et sa tendresse maternelle à son divin Fils, qui ne lui refusera rien, ainsi qu’elle le fit à Cana.

 « Sacrifiez-vous pour les pécheurs… Les guerres ne sont que les châtiments des péchés du monde… Il faut faire pénitence : si les hommes changent de vie, Notre-Seigneur pardonnera encore au monde ; mais s’ils ne changent pas de vie, le châtiment viendra ». Le premier sacrifice que nous demande notre Mère - et qui ne devrait pas en être un - c’est d’abord de faire l’effort de vivre en chrétiens, de nous convertir et de tourner notre vie entière vers Dieu, Roi et centre de tous nos cœurs. « Le sacrifice qu’exigent de chacun l’accomplissement de son propre devoir et l’observance de ma loi, voilà la pénitence que je demande et que j’exige maintenant », disait Notre-Seigneur à sœur Lucie.

Ce sacrifice, c’est donc en fait la simple et entière observance de notre devoir d’état, de nos multiples devoirs d’état qui nous est demandée : devoirs de citoyen, de parent, d’acteur professionnel, de paroissien… Devoir d’état envers la cité, devoir d’état civique et devoir de charité politique. La Vierge est apparue dans des moments critiques pour avertir le monde entier de son châtiment, pour travailler au redressement des pays, tels la France, le Portugal, et l’Europe toute entière, déchirés par les guerres. Cette régénération ne pourra s’accomplir que si tous les chrétiens du monde travaillent au règne du Christ, seul vrai Roi. Lumen Gentium précise : « La vocation propre des laïcs consiste à chercher le règne de Dieu précisément à travers la gérance des choses temporelles qu’ils orientent selon Dieu. » L’Evangile disait déjà : « Vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde : si le sel s’affadit, avec quoi le salera-t-on ? La lumière doit briller pour tous, et non être placée sous un boisseau ». Le chrétien doit être un homme d’action, et non se contenter de gémir quand tout va mal : « Les fidèles laïcs sont appelés par Dieu à travailler, comme du dedans, à la sanctification du monde, à la façon d’un levain » commente le pape Jean-Paul II.

Dans notre société où de plus en plus, les lois vont à l’encontre de tous les principes religieux et moraux, il est du devoir du chrétien de se former et de participer à la vie politique de son pays, en prenant ses responsabilités pour œuvrer au redressement spirituel religieux et moral de sa patrie. Cette action politique est le devoir de tout citoyen et doit s’appuyer sur la doctrine sociale de l’Eglise, affirmée et réaffirmée au cours des siècles par nombre de grands papes dans leurs encycliques. Sa devise, la voici : « Omnia instaurare in Christo » « Tout restaurer dans le Christ ».

C’est à ce règne de Notre-Seigneur que Notre-Dame oeuvre en apparaissant sur terre et en adressant ses messages d’amour, de prière et de sacrifice à ses enfants. Reine et médiatrice, elle nous apprend à donner son titre de Roi à son Divin Fils ; sa présence active dans notre histoire et dans notre vie de société s’exerce avec discrétion et au moyen des hommes mais alors, leur force est « terrible comme une armée rangée en bataille ».

Confortés par la tendre sollicitude et les avertissements de notre Mère du Ciel, assurés de son amour et sûrs de son soutien, armons-nous donc de Foi, d’Espérance et de Charité pour accomplir notre devoir de chrétiens et travailler à instaurer le règne du Christ dans nos âmes, dans nos foyers et par là dans nos pays, afin de voir un jour la paix, la véritable paix des enfants de Dieu régner sur terre comme dans les cieux. Dans ce combat de tous les jours, au milieu des chutes et des découragements, suivons les conseils de Saint Bernard, regardons l’étoile, invoquons Marie Reine de la Paix, Marie Reine de France, Notre-Dame des Armées, Notre-Dame des Victoires, et gardons présente à l’esprit sa promesse : A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera.