CULTIVER LES VERTUS FAMILIALES DANS L’ÉGLISE DOMESTIQUE QU’EST LA FAMILLE

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Chers pèlerins,
L’objet de la méditation que nous allons faire maintenant est de voir comment nous devons cultiver les vertus familiales dans l’Église domestique qu’est la famille, pour que celle-ci soit épanouie et vive en paix.


I. LA FAMILLE EST UNE CELLULE DE L’ÉGLISE

Tout à l’heure, vous avez entendu que « l’Église n’est autre que la « famille de Dieu » ». En effet, dès ses origines, le noyau de l’Église est constitué par ceux qui, « avec toute leur maison » sont devenus croyants (CEC, 1655). Ainsi, « l’Église est édifiée par les familles, « petites Églises domestiques » » Benoît XVI. Oui, en vérité, « la famille chrétienne est une image de l’Église, un sanctuaire domestique » Vénérable Pie XII, en 1942. Quelle merveille !

Le bienheureux Jean-Paul II nous dit dans sa « Lettre aux familles » que « la famille elle- même est le grand mystère de Dieu. Comme « Église domestique, elle est l’épouse du Christ. L’Église universelle […] se révèle plus immédiatement comme épouse du Christ dans l’ »Église domestique » et dans l’amour vécu en elle. »

Que ce mystère est grand et beau ! Vous comprenez donc que « la famille est l’élément essentiel de la société et de l’Église » Pie XII, et que « son modèle doit être cherché en Dieu- même. » Jean-Paul II.



II. POUR JOUER PLEINEMENT SON ROLE, LA FAMILLE DOIT PRATIQUER LES « PETITES VERTUS DU FOYER »

Si « vous désirez faire de cette société unique et privilégiée qu’est la famille une véritable cellule d’Église, où Dieu soit honoré » (Jean XXIII aux Équipes Notre-Dame en 1959), appliquez-vous à mettre en œuvre concrètement le mystère de l’Église. Mais comment ? Par la pratique des « petites vertus du foyer », comme les appelle Monseigneur Chevrot. Elles ne se substituent pas aux grandes vertus théologales : la Foi, l’Espérance et la Charité, ni aux vertus cardinales : la Force, la Justice, la Prudence et la Tempérance. Mais, d’une certaine manière, elles en sont une application pratique.
Monseigneur Chevrot en comptait treize. On pourrait en citer beaucoup plus, mais, en cette fin de journée, le temps nous manquerait. Alors, nous nous contenterons d’en retenir six.

1. La piété.
C’est en quelque sorte la traduction de notre Foi.
Écoutez ce qu’en dit Pie XII : « Si la famille prie, en effet, elle vit et, si elle prie unie, elle vit unie. ». Et Jean-Paul II d’ajouter : « Il est nécessaire que la prière devienne une habitude enracinée dans la vie quotidienne de chaque famille ». Claire de Castelbajac avait sept ans lorsque sa maman lui demande : « As-tu pensé à offrir ton cœur et ta journée ?  » – « Bien-sûr, répond-elle, sans ça, à quoi ça sert ? » Retenons ceci : Une famille qui prie est une famille qui vit. Si elle prie unie, elle vit unie.

2. L’espérance.
Il s’agit ici de la deuxième vertu théologale vécue au quotidien, celle que Charles Péguy appelait « la petite vertu d’Espérance ».

  •  Celle qui nous fait souhaiter le matin un « bon jour »,
  •  Celle qui se concentre sur le présent, puisque, « à chaque jour suffit sa peine »,
  •  Celle qui nous laisse confiant dans l’avenir, parce qu’il sera « à la grâce de Dieu »,
  •  Celle qui est porteuse de joie.

3. La bienveillance.
C’est une mise en pratique de la Charité.
Mgr Chevrot nous le rappelle : « Les foyers heureux, les foyers vraiment chrétiens sont ceux où on ne dit pas du mal des absents et où tout le monde est sûr de recevoir un bon accueil (…)La bienveillance nous fait accorder aux autres un préjugé favorable.» Halte au dénigrement ! Mais plutôt, sachons admirer la beauté et la bonté partout où nous les rencontrons. En admirant, on se grandit, on respire dans une atmosphère de respect et d’enthousiasme. Le chrétien bienveillant se fait tout à tous.

4. La sincérité.
« Dites oui si c’est oui, non si c’est non. Tout le reste vient du Malin », enseigne le Christ (Mat V, 33-37).
Avant de parler, passons au crible nos pensées, recherchons en toute bonne foi la Vérité, et ne disons que ce qui est juste et vrai ; et ne le disons que si c’est bon et utile.

5. L’humilité.
Que ce mot sonne mal à nos oreilles modernes !
Pourtant, comme disait sainte Thérèse d’Avila : « L’humilité, c’est la vérité ! » En quoi consiste-t-elle ? À savoir se tenir à sa place, à savoir reconnaître ses défauts, ses limites, et à ne pas se vanter du bien que l’on fait ou que l’on a. Saint Paul s’écrit : « Qu’as-tu que tu ne l’aies reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi t’en glorifies-tu comme si tu ne l’avais pas reçu ? »
(I Cor, IV, 7).
Application pratique dans la famille : chacun à sa place ! Les parents exercent l’autorité sans complexe, en se souvenant qu’elle est au service de la liberté des enfants. Ces derniers ne sont pas entre eux en compétition. Qu’aucun parmi eux ne se vante des facilités intellectuelles ou physiques qui lui viennent de Dieu, et qu’il ne se moque pas des autres.

6. L’humour.
Il va de pair avec l’humilité. Joseph Folliet disait :
« Bienheureux ceux qui savent rire d’eux-mêmes : ils n’ont pas fini de s’amuser (…) Bienheureux ceux qui sont assez intelligents pour ne pas se prendre au sérieux : ils seront appréciés de leur entourage. ». Et de son côté le Cardinal Etchegaray avait une autre formule : « Pour vivre ensemble, disait-il, il faut une brassée d’amour et une pincée d’humour. » Enfin, Saint Thomas More implorait Dieu en ces termes : « Seigneur, donnez-moi l’humour, pour que je tire quelque bonheur de cette vie et en fasse profiter les autres. »

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Chers pèlerins,
Mettons en œuvre toutes ces vertus et alors la paix fleurira dans nos familles. Le fruit de cette paix sera la gratitude et la reconnaissance mutuelles qui sont contenues dans ce simple mot : MERCI !

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