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Homélie du samedi


samedi 10 mai 2008.

Abbé Chanut Pour écouter l'homélie, cliquez sur le lecteur ci-dessous:




Chers pèlerins,

La seule question qui importe dans notre vie est celle-ci : aimons-nous le Christ ?

Et lorsque nous nous entendons nous-même poser cette question nous sommes proches de l’abîme. Qui peut répondre à cela ? Singulièrement dans les temps où nous sommes et où tout est basé sur l’illusion, sur l’émotion, sur l’affectif, autant de choses qui nous amènent vers la subjectivité de laquelle nous devons nous défendre. Cette subjectivité que nous n’avons pas à rechercher, mais que nous portons quelquefois comme une charge et une croix.

Tout au contraire, notre Seigneur, comme nous venons de l’entendre dans le passage de l’évangile qui vient d’être proclamé, nous ramène à l’objectivité. « Celui qui m’aime, c’est celui qui garde mes commandements. » « Si vous m’aimez, gardez mes commandements. » « Celui qui a mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime » Alors voila bien, chrétiens, ce qui nous appartient de regarder, de méditer et surtout de vivre. Il vit en nous et nous vivons en lui, à la mesure que nous avons ces commandements et que nous les gardons.

Mais pourquoi faire ? A cela, le passage des actes des apôtres qui a servit tout à l’heure d’épître, nous répons merveilleusement. Transportez-vous avec ce texte jusqu’aux prémices de l’église d’Ephèse. Là où vous trouvez une communauté johannite, c'est-à-dire les disciples de St Jean-Baptiste, qui ont reçu le baptême de Jean, baptême de contrition, baptême de pénitence et baptême aussi de foi, dit St Paul, dans celui qui allait venir et qui désormais est venu, le Messie, le Sauveur, le Christ Jésus. Alors il passe du baptême de Jean-Baptiste au baptême du Christ, du baptême de l’eau et de la pénitence au baptême de l’eau et de l’Esprit.

Et que se passe-t-il alors ? Sinon qu’ils détournent le regard d’eux-mêmes. La question jusqu’ici était : Pourquoi être fidèle ? Pourquoi être observant ? Pour soi, et soi seul. Pour s’occuper de son propre salut. Mais avec le baptême du Christ et mieux encore l’onction de la confirmation, le Christ avec Lui nous donne au monde. Et désormais, nous ne sommes plus ce que nous devons être pour nous même, mais avec le Christ, par le Christ et pour le Christ, pour le Salut du monde. Ainsi, dit le texte : « quand Paul leur eu imposé les mains, l’Esprit Saint vint sur eux et ils se mirent à parler en langue et à prophétiser. »

Allez-vous parler en langue, mes très chers frères ? Peut-être pas. Mais assurément, vous allez prophétiser. Que dis-je ? Vous allez prophétiser, vous prophétisez. Le prophète n’est-il pas celui qui di la parole de Dieu à temps et à contre-temps. Le prophète n’est-il pas d’abord le témoin de la divinité ? Et qu’êtes-vous ici, sinon d’abord cela ? Partout où vous passez, vous êtes les témoins du Christ. Ici l’on vous accueille, là on vous rejette. Mais le serviteur n’est pas plus grand que le maître. Vous êtes les prophètes des temps nouveaux. Vous êtes les prophètes d’aujourd’hui. D’aucun, depuis 25 ans que vous parcourez ces routes de pèlerinage voit passer avec vous le passé. Mais c’est l’éternité qui passe, parce que vous êtes le témoignage éternel, ininterrompu, jusqu’à la fin, du Dieu qui aime, du Dieu qui sauve, du Dieu qui assimile jusqu’à lui. Gardez les commandements que vous avez. Vivez selon le Christ, non point pour vous, mais pour le salut du monde. Telle est votre vocation. Telle est la vocation de la Chrétienté.

Abbé Chanut




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