Lundi 30 septembre 2019

"Je combats le mal, pas les victimes du mal"

Voilà un petit bijou qui arrive à point nommé en cette période où l’on pourrait croire que tout espoir est perdu : 10 ans après sa sortie en Pologne et aux Etats-Unis où il a rencontré un vif succès, le film Popieluszko est disponible en France grâce à Sage Distribution, connue pour la qualité de ses films aussi engagés qu’engageants.

Une mise en scène enrichie de quelques archives qui permettent de vivre pleinement l’Histoire et une interprétation bouleversante d’Adam Woronowicz dans le rôle du père Popieluszko nous emmènent dans la Pologne communiste d’après guerre, jusqu’à la création du mouvement de résistance nationale à la dictature, Solidarnosc, fondé par Anna Walentynowicz et  Lech Wałęsa, dont le père Popieluszko devient malgré lui le référent spirituel du monde ouvrier, berger des âmes qui le composent ou le rejoignent en se convertissant.

Alors qu’en 1980 les ouvriers des Chantiers navals sont en grève pour obtenir le droit d’avoir une messe célébrée à l’usine, le Père Popieluszko est désigné d’office par ses supérieurs qui semblent ne pas trop savoir comment accompagner ses revendications. La providence fait bien les choses : le père Popieluszko est très vite apprécié de tous, il sait écouter mais aussi se montrer ferme. Ses Messes pour la Patrie attirent chaque mois des milliers de fidèles, ses sermons sont diffusés dans le monde entier. Traqué par la milice, sollicité de toutes parts par le peuple assoiffé de liberté, le Père Popielusko, soutenu par le pape Jean-Paul II, poursuit sa mission sans relâche : demander l’intercession de la Sainte Vierge auprès de son peuple opprimé,  dénoncer la culture de mort, soutenir les fidèles dans leur combat. Ce témoignage exemplaire d’un martyr des temps modernes, qui a l’image du Christ jusque dans sa Passion se sera donné et livré par amour de la Charité et de la Vérité, résonne de manière toute particulière en cette période troublée de lutte acharnée contre la loi naturelle.

L'exemple du pèlerinage de Cesztokowa, la résistance de la Pologne contre le communiste ont grandement influencé l’idée de création de notre Pèlerinage de Chartres : ce film, qui est à voir et offrir absolument, vient nous rappeler que nul combat n’est perdu, que toute loi peut être abrogée et  qu’au lieu de pleurer sur notre triste sort ou sombrer dans le désespoir sclérosant, il devient urgent de nous engager, à tous niveaux (manifestations, syndicats, écoles, paroisses…) pour la reconstruction de notre pays.

Pour commander, offrir, ou organiser la diffusion de Popieluszko dans votre école ou votre paroisse : cliquez ici

Dimanche 29 septembre 2019

Prière pour le Synode

Le 6 octobre prochain s’ouvrira le « Synode pour l’Amazonie » qui suscite de vraies inquiétudes en raison de la teneur de l’Instrumentum laboris qui en présente les objectifs. Plusieurs prélats ont déjà manifesté leur désarroi ou leur désapprobation à la lecture de ce document de travail. Dans cette situation inquiétante, nous vous proposons de réciter, à partir de la fête de saint Michel Archange (dimanche 29 septembre) et jusqu’à la fin du synode (26 octobre), la prière suivante, pour implorer la protection du grand Archange sur l’Église

Saint Michel Archange défendez-nous dans le combat ;
soyez notre secours contre la perfidie et les embûches du démon.
Que Dieu exerce sur lui Son empire,
nous le demandons en suppliant;
et vous, prince de la milice céleste,

refoulez en enfer, par la Vertu divine, Satan

et les autres esprits malins qui errent dans le monde
pour la perte des âmes. 
                            

 Amen.

Saint Michel Archange, protecteur du Royaume de France

Si le Saint-Siège a reconnu officiellement la sainte Vierge, honorée dans son Assomption, comme patronne principale de la France et seulement deux patronnes secondaires, sainte Jeanne d’Arc et sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, saint Michel a été adopté par la monarchie française comme un des Patrons principaux de la France. Mais d’où vient ce patronage ?

Saint Michel et Clovis

Ce grand patronage remonte à l’origine du royaume franc comme fille ainée de l’Église. À la bataille de Tolbiac, Clovis se sentant perdu, appela à son secours le Dieu de Clotilde qui donna la victoire sur les Alamans; selon certains auteurs ce secours serait parvenu au Francs par l’intermédiaire de saint Michel. Cela expliquerait par la raison pour laquelle, dans le sacre des rois de France, on invoquait particulièrement saint Michel pour la bénédiction de la bannière royale.

Le Pape Anastase et Clovis

Après la conversion de Clovis, le Pape Anastase écrivit aux deux souverains, Clovis et sainte Clotilde, où il reconnaissait saint Michel, comme Prince du peuple Franc et demandait à ce protecteur céleste de garder les Francs et de les secourir dans les combats.

Puisque le Christ-Sauveur a donné à saint Pierre et à ses successeurs le pouvoir des clés, c’est-à-dire, de lier et de délier sur la terre et au ciel, cette mission confiée à saint Michel par saint Anastase a été ratifiée au Ciel.

Saint Michel à Poitiers en 732

En 708 ou 709 saint Michel apparut au Mont Tombe, aujourd’hui le Mont Saint-Michel, pour demander l’érection d’un oratoire ; de cette manière il donnait à entendre aux Francs qu’ils devaient compter sur sa présence et sa protection. Ainsi les guerriers, comme Charles Martel, venaient déposer leurs épées sur ces autels afin de les y faire bénir. Si Charles Martel pu arrêter l’avance des Sarrasins, c’est donc grâce au secours de saint Michel Archange.

Sainte Jeanne d’Arc et saint Michel

Parmi les voix que sainte Jeanne d’Arc entendit à Domrémy, il y avait celle de saint Michel qui se présenta comme le protecteur du royaume de France. Ce témoignage est très intéressant, car c’est une confirmation venant du ciel du rôle de protecteur de la France attribué à  saint Michel.

Saint Michel et la Monarchie française

Cette vénération envers saint Michel se poursuivit dans la suite des siècles :

- Louis XI créa L’Ordre de Saint Michel ; tout le peuple de France se tourne vers lui et le prie quand les lois fondamentales du royaume désignent un huguenot sur le trône en la personne du futur Henri IV. Et ce dernier se convertit vraiment. La présence visible de l’archange, vue de tous les Parisiens, lors de la messe d’action de grâce demandée par ce roi à son entrée dans la capitale, est la preuve et de sa protection et de la sincérité de la conversion du monarque. Cet ordre fût supprimé par la Révolution mais restauré par Louis XVIII pour disparaitre définitivement en 1830.

- Durant les guerres de Religion la protection de saint Michel permit à la France de ne pas devenir protestante en raison de l’échec du complot de l’amiral de Coligny et du Prince de Condé.

- La régente Anne d’Autriche obtint la cessation de la Fronde grâce à un vœu fait à saint Michel

Même si ce patronage n’est pas reconnu officiellement par l’Eglise, c’est à bon droit que saint Michel est considéré comme patron secondaire de la France. En ces temps troublés où la France semble être à l’agonie, redoublons nos prières à saint Michel Archange pour qu’il délivre la France de ses ennemis, qu’elle recouvre son âme et qu’elle redevienne fidèle à son titre de fille ainée de l’Eglise.

Ô Saint Michel,

Qui avez entendu les battements du Cœur de Jésus,

Qui avez pénétré le mystère de ce Divin Cœur transpercé par la lance,

Faites nous connaître les sentiments de ce Cœur adorable,

Conduisez-nous à cette source de bénédiction.

Nous vous prions pour la France,

La nation privilégiée à laquelle il a montré son amour.

Obtenez-lui du Cœur de Jésus les grâces qui la relèveront.

Ô Prince de la Paix,

Regardez avec bienveillance ce pays qui vous est confié,

Apportez-lui la paix et la concorde,

Secourez les peuples chrétiens,

Reléguez en enfer les guerres qui font couler tant de larmes.

Descendez des sommets du ciel, jusque dans nos demeures,

Pour faire régner la paix parmi nous,

Grand Prince de la Milice Céleste,

Établi par la Providence Divine le protecteur spécial de la France,

Souvenez-vous que vous l’avez faite grande entre toute les nations,

Que vous l’avez établie la sentinelle de la foi et le soldat de Dieu dans le monde.

Obtenez-lui un prompt et sincère retour à l’antique foi, source de sa force et de sa grandeur.

Éclairez les incrédules, rassurez les timides, fortifiez les faibles, encouragez les bons,

Secourez-nous tous et rendez-nous meilleurs et plus chrétiens.

Ainsi soit-il.

 

samedi 28 septembre 2019

14 minutes pour percevoir l'Eglise de demain

Le pape François a annoncé, le 1er septembre, la création de 13 nouveaux cardinaux dont 10 électeurs. Vaticaniste reconnu, l'abbé Barthe présente l'origine géographique, le parcours et les orientations théologiques de ces cardinaux. Il analyse ces nominations et en tire des enseignements sur les orientations que le pape souhaite donner à l'Eglise. En cas de conclave, à ce jour, les cardinaux nommés par le pape François représenteraient presque la moitié du corps électoral, c'est dire l'importance de ces analyses. 

vendredi 27 septembre 2019

Appel de Chartres n° 233 : Osez... le violet !

Chers amis pèlerins,

 

La semaine passée était celle des Quatre Temps d'automne. Et nous avons vu revenir le violet dans la liturgie. Petit parfum de Carême en plein temps après la Pentecôte... Irruption du violet sur le vert serein et profond de cette saison liturgique.

En liturgie, l'admirable « code couleur » est un élément de langage  spirituel, il transmet un message.

Ainsi le violet est couleur de chair blessée, et évoque notre nature abîmée par le péché originel et ses suites, jusque chez les membres de l'Eglise. Il est ensuite un appel, un sursaut d'âme ; oser le violet, c'est prendre les armes de Dieu... A commencer par la prière, la pénitence.

Donc le message est simple, de la simplicité de la Sainte Vierge elle-même. Simple, mais urgent ; oser le violet, et (re) prendre les moyens de la prière et de la pénitence. Il y a bien des raisons de le faire. Écoutons les Evangiles de cette semaine des Quatre Temps, mis en regard de l'actualité de l'Eglise et de notre pays.

 

Dans cette semaine de 4 Temps, Notre Seigneur expulse un démon et pardonne une pécheresse.

Cet enfant possédé et tourmenté du démon... n'est-ce pas l'enfance mise à mal, déconstruite et reconstruite sans amour, sans mariage, sans filiation ?

Ce père accablé, impuissant, mais pourtant audacieux et persévérant dans la foi et l'humilité... n'est-ce pas un appel à résistance devant le coup de grâce qu'on veut porter à la paternité, le dernier acte de la « mort du père », à travers la PMA accessible «à tous»?

Cette pécheresse « passe derrière les pieds du Seigneur », avec quel soin ; les larmes pour les laver, la chevelure pour les essuyer, le parfum précieux pour les oindre. Quelle belle évocation de l'Eglise ! Elle est Corps mystique du Christ. Elle est aussi servante et consolatrice fidèle de son Seigneur.

 

La Tradition spirituelle nous rappelle les bonnes raisons de faire pénitence, d'oser le violet; satisfaire et compenser pour les offenses envers Dieu - obtenir quelque grâce particulière, ou la solution de quelque doute.

Offense à compenser, la PMA contrevient au plan du Créateur sur l'amour humain, la fécondité, le mariage et la famille. « L’humanité a confondu l’autorité qui fait grandir avec le pouvoir qui écrase et qui exploite tout à son profit. Ce désastre ne concerne pas seulement les plantes vertes et les animaux dans leur biodiversité, elle concerne de plus en plus l’humanité elle-même dans son désir de toute-puissance, par exemple lorsque l’on fabrique un hybride homme-animal ou que l’on vote des lois pour combler les frustrations sans tenir compte de la dignité de l’enfant qui a le droit de naître de l’acte d’amour de son père et de sa mère. »

Doute introduit dans l'Eglise, et confusion dangereuse, ce sont certaines adaptations et déclarations « pastorales » envisagées. C'est un coup au cœur de l'Eglise, oui! Ces propositions et projets douteux engendrent confusion et division pour la vérité et l'unité catholique, la communion de l'Eglise. Lisez les lignes admirables de NN SS les Cardinaux Burke, Müller, Brandmüller, et de Monseigneur Schneider. Elles expriment un cœur de pasteur et de serviteur vigilant envers la foi de l'Eglise. Avec 2 F ; filialement, fermement.

 

Alors, cet Appel de Chartres n'est pas un appel à l'agitation ou l'affolement.

Mais c'est un appel à la lucidité paisible, à la détermination. Car il y a certaines compromissions pour Dieu qui sont inévitables, et certaines compromissions au monde qui sont inacceptables.

 

Enfin, cet élan de prière et de pénitence peut et doit s'accompagner d'autres moyens.

Et j'invite en particulier tous ceux et celles qui le peuvent parmi vous à se joindre à la manifestation du 6 octobre.

Il y a l'inévitable tentation de l'a quoi bon, le scepticisme ou peut-être la lassitude évidente devant le mal qui dure et progresse.

Mais il y a aussi l'humilité confiante du grain de sable ; « C'est bon... de se dire qu'on est un petit grain de sable, c'est tout, mais qu'à force de mettre des grains de sable dans la machine, un jour elle grincera et elle s'arrêtera ». Dont acte !

 

Chers amis pèlerins, osez le violet, il est de saison !

 

Abbé Alexis GARNIER, Aumônier Général de Notre Dame de Chrétienté.

 

 

jeudi 26 septembre 2019

Pour l'amour de l'Eglise

Quel livre passionnant donné par Monseigneur Fellay, ancien Supérieur de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X ! J’encourage nos amis de Notre-Dame de Chrétienté à lire cet ouvrage qui m’a beaucoup fait penser à la ‘Lettre aux catholiques perplexes’ de Monseigneur Lefebvre écrite en 1985 (éditions Albin Michel). Cette ‘Lettre’ voulait en son temps par son langage simple, accessible à tous, faire comprendre les positions d’un évêque qui demandait simplement à transmettre ce qui lui avait été transmis. Dans un contexte différent - 34 années après - mais avec la même volonté d’être compris de tous, Monseigneur Fellay nous explique l’histoire de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, de sa création à aujourd’hui, sans rien cacher des combats difficiles, en expliquant le sens des choix posés.

L’entretien avec Robert Landers sans langue de buis aborde les sujets principaux avec la volonté de prendre de la hauteur : la situation de l’Eglise, la vocation de la Fraternité Saint Pie X, les sacres de 1988, la levée des sanctions, les relations avec Rome, la formation des prêtres, la vie spirituelle, l’évangélisation etc.

Un extrait traitant du thème de notre pèlerinage 2019 (La Paix du Christ par le règne du Christ) nous replongera dans nos méditations de Pentecôte : « Toute société, comme toute créature, doit être soumise à dieu et à sa loi. Qu’il s’agisse de la famille, de la société civile, de l’Etat, toute société dépend de son Créateur. En outre, comme Notre Seigneur s’est incarné, il est par sa nature humaine le roi des nations. Toute société lui est soumise. Cela vaut aussi pour la société temporelle. Dès lors, quand nous parlons de l’autonomie du temporel, nous devons faire attention. L’expression est quelque peu ambiguë. Sans aucun doute, il y a une distinction à faire entre l’Eglise et l’Etat qui sont deux sociétés parfaites. L’encyclique Quas Primas de Pie XI le montre bien. Cependant, aujourd’hui, le temporel et le spirituel ne sont plus seulement distingués, mais séparés. Influencés par le libéralisme, beaucoup pensent que la société temporelle est indépendante de l’Eglise. C’est une grave erreur dont vous voyons les conséquences aujourd’hui. Cette « autonomie du temporel » comprise comme une véritable indépendance par rapport au pouvoir spirituel entrave l’action de l’Eglise. Elle l’empêche d’intervenir pour promouvoir la paix des nations, soulager les pauvres, défendre les vies humaines abandonnées à l’arbitraire des lois iniques. Bien des évêques et des cardinaux en sont conscients. Ce principe de séparation les empêche de s’impliquer efficacement dans la vie sociale et politique. Notre Seigneur est le roi du ciel et de la terre. L’Ecriture le dit. Les saints le proclament par leurs écrits et leurs œuvres. C’est pourquoi je crois qu’il faut revenir à la distinction traditionnelle entre temporel et spirituel, en donnant une interprétation juste du fameux ‘rendez à Dieu ce qui est à Dieu, rendez à César ce qui est à César’ ».

Nous remercions Monseigneur Fellay d’avoir écrit que « tous ceux qui œuvrent dans l’Eglise avec humilité en faveur de sa Tradition travaillent dans le bon sens », nous faisons nôtres ces propos.

Lisant ce livre cet été, je pensais à Jean Guitton, célèbre philosophe et ami de Paul VI, qui rapportait ses relations avec Monseigneur Lefebvre dans un entretien publié en août 1988. Il précisait qu’en dépit des divergences, sur son lit de mort (il avait près de quatre-vingt-dix ans), il souhaitait avoir un prêtre comme Monseigneur Lefebvre auprès de lui.

Les catholiques ont besoin d’évêques courageux pour nous aider à « fortifier notre foi » (Rm 4-20) ; le livre de foi, de conviction et d’amour pour l’Eglise de Monseigneur Fellay nous aidera et nous soutiendra dans cet effort.

 

Jean de Tauriers

 

Mgr Bernard Fellay, Pour l’amour de l’Eglise, entretiens avec Robert Landers, Via Romana, 2019, 152 pages, 19 €.

Disponible sur le site de Via Romana : contact@via-romana.fr ou à l’adresse : 5 rue du Maréchal Joffre 78000 Versailles France - 06 87 53 96 45.

 

 

mercredi 25 septembre 2019

Retour sur notre pèlerinage 2019

Notre-Dame de Chrétienté remercie particulièrement Hubert Lesueur, pèlerin, pour ce beau film qui a été malgré nous coupé lors de sa diffusion le 2 septembre : de nombreux pèlerins nous ont alerté de ce dysfonctionnement pour lequel nous vous présentons toutes nos excuses.

mardi 24 septembre 2019

L'institut Jean-Paul II dans la tourmente

Entre licenciements injustifiés, nominations surprenantes et réforme des statuts, le tournant pris par l'Institut Jean-Paul II pour le mariage et la famille (Rome) suscite une vive polémique. Un nouvel institut se substitue au premier, dans lequel l'héritage du pape Jean-Paul II semble mis à mal.

L’Institut Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille voulu par le saint pape polonais en 1981 dans la continuité de l’exhortation apostolique Familiaris consortio  et fondé par Mgr Carlo Caffarra est l’objet depuis trois ans d’une telle transformation que l’on peut légitimement se demander s’il n’a pas changé d’identité. Ce qui arrive à cette institution universitaire de haut niveau ne pourrait-il pas être perçu comme le symbole du « changement de paradigme » en matière morale proposé par le cardinal Kasper et insufflé par le pape François au moment du lancement du processus synodal sur la famille en 2014 ?

Genèse d’une transformation

Revenons sur les étapes clefs de cette transformation. Rappelons tout d’abord qu’étrangement aucun membre de l’institut n’avait été choisi par le pape comme expert aux synodes sur la famille de 2014 et 2015, signe révélateur que leur manière d’aborder ces questions lui apparaissait inappropriée. Il y a eu également la nomination en août 2016 de Mgr Paglia comme grand chancelier (auparavant c’était le cardinal vicaire du pape) et le remplacement du président Mgr Melina par Mgr Sequerri, théologien spécialiste… d’esthétique ; puis l’année suivante, deux jours après la mort du cardinal Caffarra, un motu proprio du pape changeant le nom (on passe des « études » aux « sciences ») mais surtout appelant à la création de nouveaux statuts ; enfin, après deux ans de statu quo extérieur, l’imposition cet été des nouveaux statuts sans concertation réelle avec le corps professoral et, étape décisive, le licenciement pur et simple d’une partie de l’équipe des professeurs, procédé inédit dans le monde universitaire. Une dizaine de professeurs sont concernés dont les deux professeurs de théologie morale Mgr Melina (morale fondamentale) et le professeur Noriega (morale spéciale) ainsi que Stanislaw Grygiel, professeur d’anthropologie philosophique, ancien étudiant et ami de saint Jean-Paul II.

Création d’un nouvel institut

Ce qui était resté feutré apparaît donc en pleine lumière : la démolition de l’institut existant pour en créer un nouveau. Non plus un lieu où l’approche morale et anthropologique de saint Jean-Paul II enracinée dans saint Thomas d’Aquin soit étudiée et diffusée mais un lieu de recherche et de dialogue avec le monde contemporain tel qu’il est décrit par les sciences humaines et sociales, le tout en vue d’accompagner par le discernement le chemin de croissance des personnes. Ce choix présuppose que l’ancien institut a été perçu comme un obstacle à cette nouvelle stratégie, une sorte de forteresse qu’il faut détruire.

C’est bien sûr la réception de l’exhortation Amoris laetitia qui a cristallisé cette divergence quant à la manière d’annoncer la Bonne nouvelle du mariage et de la famille. L’équipe des professeurs de l’institut a été en pointe pour donner une interprétation « continuiste » du chapitre VIII de l’exhortation sur les personnes en situation irrégulière, notamment du point délicat de l’accès aux sacrements de certains fidèles divorcés et remariés civilement. D’aucuns ont considéré que cette approche niait le changement apporté par le pape François au magistère de saint Jean-Paul II. Toute la difficulté est de savoir comment lire cette nouveauté comme un développement homogène et non pas comme une rupture. Le pape ayant choisi l’interprétation des évêques de la région de Buenos-Aires comme l’unique possible, il devenait inéluctable que ceux qui critiquent celle-ci soient sanctionnés. La question demeure entière : comment lire ce chapitre VIII dans la continuité du magistère, c’est-à-dire comme apportant une nouveauté mais une nouveauté qui explicite et ne nie pas ce qui était déjà enseigné ? Il ne suffit pas de l’affirmer pour que cette lecture soit faite. Il ne suffit pas de limoger les théologiens critiques pour répondre à cette question. La raison et l’intelligence de la foi sont imperméables à l’arbitraire, fût-il ecclésiastique. 

La crise de la théologie morale perdure

Pour saisir les enjeux de cette affaire, il est nécessaire de la resituer dans le temps long de la crise de la théologie morale initiée par la révolution technique moderne. Il faut au moins remonter aux années 50 pour saisir le sens profond de ces événements. En pleine euphorie progressiste, certains théologiens et évêques ont considéré que l’heure était venue d’adapter la morale catholique aux critères du monde. Cela passait par la valorisation de l’autonomie de la conscience d’un baptisé considéré enfin  comme un « adulte ». Cette question s’est cristallisée sur la légitimation de la contraception comme moyen de régulation des naissances au service de l’épanouissement « personnaliste » du mariage. L’encyclique Humanae vitae de saint Paul VI (1968) déclarant la contraception comme toujours illégitime fut l’objet d’une critique très virulente. On peut dire que Veritatis splendor (1993) est la réponse fondamentale de saint Jean-Paul II à tous les systèmes moraux refusant l’encyclique de saint Paul VI. Il est manifeste que la plupart des arguments développés en amont et en aval des deux synodes sur la famille soient les mêmes que ceux des critiques d’Humanae vitae. Le changement de paradigme réclamé par le cardinal Kasper, opposant majeur à saint Jean-Paul II sur ce sujet, permet de court-circuiter la notion d’acte intrinsèquement mauvais, c’est-à-dire qui ne peut jamais être perçu comme objet d’un discernement légitime et donc conseillé par un pasteur digne de ce nom. Les critères de l’accompagnement  et de la gradualité permettent de changer de regard sur des personnes en situation objective de péché. Ainsi nombre de théologiens vont chercher à valoriser ce qu’il y a de positif dans la stabilité et la fidélité d’un couple homosexuel ; ou chercher à faire admettre que certains divorcés remariés vivant more uxorio ne peuvent être dits en état d’adultère et qu’ils peuvent ainsi recevoir l’absolution et la communion.

Le choix de tourner le dos à l’enseignement authentique de saint Jean-Paul II signifie le refus du personnalisme réaliste qu’il promouvait pour lui substituer une version subjectiviste et ultimement relativiste. C’est le lien entre acte et personne, le lien entre subjectivité et vérité sur le bien à faire qui sont falsifiés dans cette nouvelle approche. Bref, les simples fidèles espèrent toujours que la Congrégation pour la doctrine de la foi leur explique en quoi Amoris laetitia peut être lue comme développement homogène de Veritatis splendor.    

Lundi 23 septembre 2019

Il ne faut pas abandonner l'Action Politique ( France Catholique)

Dans son dernier livre intitulé Pour un grand retournement politique, l'essayiste Pierre de Lauzun s'interroge sur les notions de valeurs communes, de progrès et de conservatisme.  Avec en ligne de mire cette question : quelle est la place d'un chrétien en politique ?

À l'instar de penseurs comme Pierre Manent et Marcel Gauchet, vous diagnostiquez l’impasse du fonctionnement politique actuel. Pour quelle raison ?

Pierre de Lauzun : Même un regard superficiel confirme l’impasse actuelle : le décalage croissant entre les opinions et les élites politiques, le délitement et l’éclatement des partis et la montée de ce qu’on appelle populisme, en sont des symptômes immédiats. Derrière on peut lire la sourde angoisse naissant de la dégradation du lien social et de la perte de repères, sans parler de la mondialisation, des migrations ou de l’écologie. Tout se passe comme si face à une montée des interrogations, on ne se sentait pas les ressources collectives pour les affronter ensemble. Au-delà des péripéties politiques, françaises ou autres, j’y vois le signe d’un phénomène plus profond et de longue durée : l’aggravation des effets destructeurs du paradigme qui domine notre pensée collective depuis trois siècles et qui culmine dans le relativisme et l’individualisme actuels.

 

Ce que l’on appelle le « populisme » en est-il un symptôme ou une solution ?

Le populisme en est manifestement un symptôme, et un symptôme important : c’est en effet une remise en question parfois brutale des élites dominantes, en qui une partie appréciable de la population n’a plus confiance. Il peut avoir une influence appréciable dans l’immédiat sur nos systèmes politiques, comme le montrent les exemples de Trump, Johnson, Salvini ou Orban, et peut-être de façon plus durable. Mais ces noms montrent déjà que le populisme recouvre des réalités très variables. Surtout, pour être une solution sur la durée, un mouvement politique doit montrer qu’il peut déboucher sur une vie commune profondément renouvelée, y compris au niveau de la vie politique. Cela suppose que la vision sur laquelle vit la société soit elle-même renouvelée en profondeur et traduite dans les faits ; ce qui implique une élaboration intellectuelle appréciable, combinée avec l’émergence d’élites nouvelles et de manières nouvelles de vivre en commun. Mais à ce stade non seulement les divers populismes ne proposent rien de tel, mais leur positionnement même les conduit à refuser la plupart de ces tâches. D’où à terme le risque soit de l’échec, soit d’une dérive.

 

Cette politique neutre que vous observez a des racines profondes. Lesquelles ?

Le paradigme de neutralité, ou relativiste, dont je parlais est ce principe qui s’oppose à ce qu’ambitionnait la pensée classique : la recherche collective du bien de la personne et de la communauté à la lumière de l’expérience des siècles, l’éducation au vrai et au bien, et le pragmatisme dans les constructions politiques. Il la rejette au profit du refus de l’idée de bien objectif et de l’affirmation fondatrice du droit de chacun de se fabriquer ses valeurs comme il l’entend, sous réserve du droit équivalent du voisin – comme le proclame la Déclaration des droits de l’homme de 1789. Dans cette optique le débat est supposé régner, mais dans les faits les références communes se réduisent au minimum : le matérialisme, l’argent et le politiquement correct. Il trouve ses origines au XVIIe siècle, mais n’a fait sentir que progressivement tous ses effets. Une étape majeure en a été la révolution des mœurs des années 60, et ses effets encore en cours, notamment sur la famille. Un paradigme est ce qui conditionne toute la pensée collective, il est donc très structurant et ne peut être remis en cause facilement, car penser autrement est socialement très difficile tant que son emprise subsiste.

 

La pensée moderne a-t-elle eu des apports positifs ?

Bien sûr. Le fait qu’un paradigme colore et oriente la pensée collective ne la stérilise pas, mais il la gauchit sérieusement. La notion de personne humaine, par exemple, vient du christianisme, et ne me paraît pas avoir sensiblement progressé. En revanche l’idée de formaliser des droits, même si elle a des racines médiévales chrétiennes, est caractéristique de la modernité. Cette idée moderne est en soi un outil utile ; mais encore faudrait-il que ces droits soient bien énoncés et fondés sur une idée de bien objectif. L’Église a fini par reconnaître leur utilité, mais notons-le, c’est sur la base de la Déclaration universelle de 1948, qui était un compromis raisonnable, pas de celle de 1789 qui est beaucoup plus typique de notre paradigme. Mais l’influence de ce dernier se poursuit, de sorte que la conception commune actuelle de ces droits s’éloigne considérablement de 1948.

 

Où la pensée politique chrétienne peut-elle puiser les ressources intellectuelles pour sortir des oppositions purement partisanes ?

La difficulté première est de reconnaître ce biais structurellement mal orienté de notre pensée collective, qui la met en porte à faux par rapport aux exigences chrétiennes, quelle que soit l’orientation politique que le chrétien retient ensuite. Si on ne reconnaît pas ce fait, on oscille entre trois écueils : l’acceptation de fait des dominantes de l’époque, des combats souvent perdus, ou un refus sans espoir. Un outil commun majeur est ici la Doctrine sociale de l’Église, sachant que c’est un champ d’étude en constant enrichissement et non un corpus définitivement arrêté, même si les principes sont stables.

 

Comment les chrétiens doivent-ils se positionner dans cette longue période de transition ? D’autant que le système électoral oblige à des choix politiques très fréquents…

Il est impératif de bien garder à l’esprit la distinction des deux horizons. D'abord l’horizon long, structurel, mais indispensable à terme, du remplacement du paradigme dominant par un autre. Ensuite, l’horizon court de la vie immédiate. Là où l’action est de toute façon indispensable, et aussi plus à notre portée, c’est au niveau de la base, dans notre action autour de nous : famille, travail, associations, entreprise, commune, etc., ainsi que dans la réflexion et l’élaboration intellectuelle, indispensable comme je l’ai rappelé. Et c’est aussi cette action-là qui est la plus féconde à long terme, car si elle est suffisamment suivie par assez de gens elle finit par permettre une vraie transformation. Mais il ne faut pas abandonner l’action politique, même si elle est plus frustrante par nature, et qu’elle l’est plus encore si vous vous inspirez de principes ou valeurs qui sont en porte-à-faux par rapport au système de pensée dominant.

 

Le conservatisme se doit d’être créatif, dites-vous… Comment le concilier avec l’idée chrétienne de progrès ?

L’idée d’un temps linéaire, où le passé et l’avenir ne se répètent pas, avec un début et une fin, est effectivement chrétienne. Elle implique un effort personnel et collectif pour que demain soit meilleur qu’aujourd’hui. Mais elle se distingue du progressisme au sens naïf, qui croit inéluctable ce progrès. Le chrétien qui est conséquent avec sa foi sait que le mal et le péché existent, et donc que tout progrès peut être remis en cause, et est d’ailleurs souvent ambigu. Il faut donc à la fois agir dans le sens de ce qu’on pense en conscience être celui du bien ; mais savoir les limites de l’action en la matière, le politique n’étant pas un domaine où on refaçonne à son gré la société sans risque majeur, et ne pas s’imaginer que l’on va établir le Royaume de Dieu sur terre.

 

Quelle place pour la religion catholique à côté du politique en France ? Les catholiques doivent-ils renoncer au rêve de (re)construire la cité chrétienne, si jamais elle a existé ?

Une cité chrétienne, quel que soit le sens de ce terme, suppose un peuple chrétien. Ce n’est plus le cas de la France actuelle, loin de là, et cela ne paraît pas devoir être à portée rapidement, encore que cela soit entre les mains de Dieu. En outre, seule l’évangélisation pourra y conduire. On pourra alors débattre de ce qu’est une 'cité chrétienne’, ce concept à la fois désirable et ambigu, car en soi une cité est de ce monde et ne peut être dite pleinement chrétienne, même si, comme les papes l’enseignaient autrefois, une cité où le peuple et les dirigeants cherchent à être chrétiens est en soi un objectif désirable. Mais nous n’en sommes pas là, notamment avec notre paradigme dominant. D’ici là, les catholiques n’ont aucune raison de renoncer au champ politique, ni de cacher leurs convictions ; ils doivent donc s’engager ; mais il est peu probable que cela conduise à des formations politiques spécifiques significatives. Les chrétiens sous l’Empire romain, minoritaires, n’ont pas emprunté cette voie ; ce n’est qu’après une évolution de plusieurs siècles qu’elle s’est ouverte, et de façon bien ambiguë, avec Constantin.

 

 Propos recueillis par Aymeric Pourbaix - France Catholique

Dimanche 22 septembre 2019

La vie n'est pas un dû mais un don

Aujourd'hui (Lc 7,11-16) , Jésus est touché.

Il est touché par la peine, la tristesse, les larmes de cette femme. Et il y a de quoi.

D'abord parce qu'il y a une peine légitime et une compassion chrétienne pour toute personne qui porte le deuil.

Ensuite, la peine de cette femme a pour lui une signification particulière.

 

Regardez de près la situation des personnages.

Un fils unique, et une mère, veuve, une femme sans mari. En effet, le lien du mariage se termine avec la mort d'un des époux. Donc son fils n'a pas de père sur la terre.

 

Alors, nous comprenons mieux ce passage bref ; misericordia motus... touché de compassion.

Nous devinons combien est profonde la miséricorde de Jésus. Par la miséricorde, on est vulnérable. Parce que l'amour véritable, fidèle, incarné exige cela; être vulnérable, être fragile, perméable à la peine, à la souffrance ; celle de Jésus, la nôtre, celle du prochain. Accepter d'être touché, atteint au cœur par la peine du prochain. Ce n'est pas illimité, mais c'est très beau...

Alors on rejoint le Seigneur et le prochain dans cette peine comme si c'était la nôtre. Et ensuite, on fait tout son possible pour soulager cette peine.

 

Et bien dans la peine de cette maman, Jésus devine une autre peine...

Il devance une autre souffrance qui le touchera de près, au coeur... La peine d'une autre femme, une autre maman; la sienne, au pied de la croix. Et il le sait déjà. Jésus est le Fils unique du Père des cieux, et n'a sur terre qu'un père adoptif, St Joseph. Jésus, lui aussi sera un jour porté en terre, enseveli. Et puis... Surge ! Lève-toi, dit-il au défunt. Ce mot a donné résurrection, et la résurrection du jeune homme annonce aussi celle de Jésus par la même puissance.

 

Jésus reconnaît encore une autre peine, celle de l'Eglise.

L'Eglise est une vraie mère. Elle verse de vraies larmes spirituelles... les larmes du cœur, plus mystérieuses que celles des yeux. Les larmes de la prière et de la pénitence pour ses enfants perdus, pour ceux qui sont loins de Dieu, ceux dont l'âme ne vit plus de la grâce. L'Eglise pleure sur les pécheurs. Elle se réjouit aussi parce que chaque conversion lui rend un fils vivant, ramené à la vie de Dieu, à la grâce!

 

Enfin Jésus honore le lien parental, la filiation.

Il se penche avec bonté sur ce lien, sur cet amour des parents qui reflète si bien le sien. Sur ce dévouement, cette générosité, cette petite providence des pères et mères qui incarne et prolonge la sienne.

 

Mes amis, je vous propose un calcul difficile, mais essentiel. Essayez..

Essayez de compter le nombre d'heures que vos parents ont dépensé pour vous, la peine qu'ils ont prise pour vous. Les nuits à veiller, les trésors d'imagination, de perseverance, de dévouement à votre chevet... les biberons et autres soins... l'aide aux devoirs scolaires... la transmission de la foi... les humeurs endurées quelque part entre 2 et 20 ans, parfois plus longtemps.

On ne peut pas compter tout cela. On ne fait pas le compte du devoir et de l'amour parental. Ah oui, mon Dieu, merci pour les parents, en particulier pour les mamans! N'oublions jamais cela. Faisons passer cela en premier sur les éventuelles imperfections, défauts, erreurs que nous avons pu constater parfois. Au moins prions pour nos parents.

 

Et enfin, comprenons bien le prix de ce qui se joue, et de notre engagement dans la cité, pour défendre la filiation et la paternité.

Une personne humaine n'est pas un produit fabriqué dans un laboratoire, disponible pour satisfaire je ne sais quel droit absolu à l'enfant. Il n'est pas un produit livré sur commande, par contrat de parentalité.

Il est le plus beau don de Dieu, comme le rappelait Mère Teresa. Oui, pas un dû, mais un don. Un don reçu et relié à une relation déterminée, stable, ouverte à la vie. Un don qui a sa source première en Dieu, et sa source seconde dans l'amour d'un homme et d'une femme, devenus l'un par l'autre père et mère, dans un acte sacré que Dieu a béni. C'est le fondement d'une société!

 

Il faut redire cela, il faut le défendre... Avec bonté et charité, avec tact et délicatesse, mais aussi avec fermeté.

 

 

 

Loi bioéthique : comprendre, convaincre, combattre

Jeanne Smits, vice-présidente de l’AGRIF et journaliste pro-vie, explique le sujet qu’elle présentera pendant sa conférence sur la propagande dans les médias, lors du colloque organisé par le Centre Henri et André Charlier le 5 octobre sur la loi de bioéthique qui se tiendra au 70 bd St Germain - 75 005 Paris, de 15h à 20h ( suivi d'un buffet).

Programme : 
Dr Jacques Larmande :  " La mise à mort du serment d'Hippocrate, quelle confiance avoir dans le système médical ? "
M. L'abbé Raffray : "De l'extase face aux progrès de l'intelligence artificielle à l'horreur de l'humain augmenté : morale philosophique et théologique"
Me Jérôme Triomphe : "Comment faire face aux arguments libertaires et progressistes du bioéthisme" ? 
Jeanne Smits : "la propagande d'Etat dans les médias"

Pour s'inscrire : conference.bioethique@gmail.com ou 07 56 95 63 94

samedi 21 septembre 2019

Colloque Catholiques catholiques en action

Chers amis,

Après la crise des Gilets jaunes, qui manifeste la profondeur de la fracture sociale contemporaine, il apparaît aujourd'hui urgent de reconstruire des communautés de destin à partir des solidarités locales et des responsabilités de chacun, dans tous les domaines de la vie sociale : éducation, famille, culture, économie, entreprise, etc.

Les Samedi 12 et Dimanche 13 Octobre prochain se tiendra le grand rendez-vous d'Ichtus : le Colloque Catholiques en Action !

Comment les catholiques peuvent-ils agir dans la société à la lumière de la doctrine sociale de l'Église ?

Le but de ce colloque est de donner à tous ceux qui souhaitent s'engager des moyens d'actions concrètes dans la cité en exerçant en particulier les responsabilités qui sont déjà les leurs.

A l'occasion de ce grand rassemblement, vous pourrez rencontrer et échanger avec plusieurs centaines d'acteurs déjà engagés dans la vie civique.

Soyons nombreux à nous retrouver les 12 et 13 octobre prochains pour créer les liens nécessaires à nos actions !

Rejoignez-nous dès maintenant ! 

Guillaume de Prémare

Bruno de Saint Chamas

Pour s'inscrire c'est ici

vendredi 20 septembre 2019

Église catholique: le “suicide assisté” de l’Eglise et de la société

En ces derniers jours, en Italie, toute l’attention s’est portée sur la crise politique. Mais il existe une autre crise, plus grave et plus grande, qui constitue l’arrière-plan de la crise politique : c’est la crise religieuse et morale de l’Occident.

La crise politique est visible, elle entre dans nos foyers à travers les médias et même un œil ou une oreille distraits peuvent la percevoir. La crise religieuse et morale, par contre, ne peut être perçue que par celui qui a une sensibilité spirituelle développée. Ceux qui sont immergés dans le matérialisme de la vie contemporaine ont une forte capacité de saisir le plaisir des sens, mais ils sont spirituellement enténébrés, voire totalement aveugles. La crise religieuse et morale est une crise qui se vérifie lorsque l’homme perd de vue son but ultime et les critères qui doivent guider ses actions. La société s’immerge dans l’agnosticisme, se dissout et meurt.

En Italie, par exemple, la crise gouvernementale nous fait oublier un rendez-vous important. Le 24 septembre est prévue une audience de la Cour constitutionnelle pour juger la légitimité de l’article 580 du Code pénal qui punit le délit d’incitation ou aide au suicide. L’instance juridique suprême de l’Etat italien a invité le Parlement à promulguer une nouvelle loi avant cette date, autrement ce sera la Cour qui prendra une décision. Or la Cour a déjà affirmé que dans certains cas, le suicide peut être admis (et donc « assisté » sur le plan médical et administratif) car, « l’interdiction absolue d’aide au suicide finit pour limiter la liberté d’autodétermination du malade dans le choix des thérapies, y compris celles finalisées à le libérer des souffrances » (Ordonnance n. 207 du 16 novembre 2018). L’autodétermination de l’individu est la règle suprême d’une société qui ignore l’existence d’une loi morale inscrite dans le cœur de tout homme, à laquelle les hommes et la société doivent se conformer s’ils veulent éviter l’autodestruction.

L’actuelle crise politique semble exclure la possibilité pour le Parlement d’aborder la question du suicide dans le mois de septembre. Il est donc probable que la Cour constitutionnelle cause une nouvelle blessure grave au droit à la vie, vers une complète libéralisation de l’euthanasie. Après le testament biologique, un nouveau pas en avant sera fait sur la voie de la culture de la mort qui caractérise la société contemporaine.

Le suicide assisté est l’aide médicale, psychologique et bureaucratique offerte à ceux qui ont décidé de se donner la mort. Le suicide assisté représente un délit moral tout comme l’euthanasie. La loi naturelle et divine interdit le suicide, car l’homme n’est pas maître de sa propre vie et il ne l’est non plus de celle des autres. Le suicide est l’acte suprême de rébellion à Dieu car, comme la philosophie traditionnelle l’enseigne, l’acte de domination le plus grand est vouloir détruire ce qui ne nous appartient pas (Victor Cathrein S.J., Philosophia moralis, Herder, Rome 1959, p. 344).

Dans le suicide semble se réaliser le destin de l’homme moderne, incapable de s’élever au-delà de l’horizon mondain de sa propre existence, prisonnier de sa propre immanence. L’homme s’autodétruit lorsqu’il refuse le fardeau de l’être que chacun est appelé à supporter en existant.

Le suicide peut être accompli non seulement par les hommes, mais aussi par les nations, les civilisations et même l’Eglise, considérée dans l’humanité des hommes qui la constituent. L’Eglise vit, depuis plus de cinquante ans, un processus suicidaire que Paul VI avait défini comme « auto-démolition » (Discours au Séminaire pontifical Lombard à Rome du 7 décembre 1968). Cette auto-démolition aujourd’hui pourrait être définie comme un véritable « suicide assisté » de l’Eglise. Assisté car induit et favorisé par ces grandes puissances qui ont toujours lutté contre l’Eglise.

Le Document préparatoire du Synode des Evêques sur l’Amazonie, avec le culte de la Nature qui se substitue à celui de la Très Sainte Trinité, l’abolition du célibat ecclésiastique et la négation du caractère sacramental et hiérarchique du Corps Mystique du Christ, est le dernier exemple de ce suicide assisté provoqué par les dirigeants de l’Eglise et encouragé par ses ennemis. Comme l’a dit le cardinal Walter Brandmüller, « l’Instrumentum laboris [sur l’Amazonie] confie au synode des évêques et en définitive au pape la charge d’une grave violation du Depositum fidei, avec pour conséquence une autodestruction de l’Eglise ».

Les catholiques minimalistes proposent comme alternative au suicide assisté la sédation profonde, par laquelle on arrive à la mort du malade de façon indirecte, mais également inexorable. Nous n’appartenons pas à ce groupe. Nous ne sommes pas en mesure, tous seuls, de sauver le malade, car il y a un seul Médecin qui peut le faire, à tout moment : Celui qui a fondé l’Eglise, la dirige et a promis qu’Elle ne mourra pas. Ce Médecin des âmes et des corps est Jésus-Christ (Matthieu 8, 5-11). L’Eglise et la société appartiennent à Lui et aucune renaissance n’est possible hormis le retour à Sa loi. Roberto de Mattei – Correspondance Européenne

jeudi 19 septembre 2019

Synode sur l'Amazonie : des erreurs et des hérésies dénoncées par le cardinal Burke et Mgr Schneider ( L'Homme Nouveau)

Un texte à lire absolument : Notre-Dame de Chrétienté remercie l'Homme Nouveau de cette diffusion, le Cardinal Burke que Mgr. Schneider ayant honoré le pèlerinage de leur présence et de leur enseignements ces dernières années.

Du 6 au 27 octobre, se déroulera le synode des évêques sur l'Amazonie. La publication de l'Instrumentum Laboris, le document préparatoire de ce synode, a suscité des craintes et des réactions chez plusieurs théologiens, clercs et fidèles laïcs. Ce texte avait déjà fait l'objet de vivre critiques par la cardinal Müller et le cardinal Brandmüller. Le cardinal Burke (déjà auteur d'une lettre à destination des cardinaux et pointant du doigt les erreurs de l'Instrumentum Laboris) et Mgr Schneider ont choisi de présenter à l'ensemble des fidèles catholiques, six sujets gravement problématiques ressortant du texte préparatoire. Ils invitent à "une croisade de prière et de jeûne afin d'implorer Dieu pour que l'erreur et l'hérésie ne pervertissent pas la prochaine assemblée extraordinaire du synode des évêques sur l'Amazonie". Voici une traduction de leur lettre ouverte.

Divers prélats et commentateurs fidèles laïcs, ainsi que des institutions laïques, ont mis en garde sur le fait que les auteurs de l'Instrumentum Laboris, publié par le secrétariat du Synode de Evêques pour servir de base pour la discussion durant la prochaine assemblée extraordinaire sur l'Amazonie, ont inséré de graves erreurs théologiques et des hérésies dans le document.

Nous invitons le clergé catholique et les fidèles à participer à une croisade de prière et de jeûne afin d'implorer Notre Seigneur et Sauveur, par l'intercession de la Sainte Vierge sa Mère, pour les intentions suivantes :

  • Que les erreurs théologiques et les hérésies insérées dans l'Instrumentum Laboris ne soient pas approuvées durant l'assemblée synodale.
  • Qu'en particulier le Pape François, dans l'exercice de son ministère pétrinien, puisse confirmer ses frères dans la foi par un rejet sans ambiguïté des erreurs de l'Instrumentum Laboris, et qu'il ne consente pas à l'abolition du célibat sacerdotal dans l'Eglise latine en introduisant la pratique de l'ordination d'hommes mariés, les dits « viri probati », pour le sacerdoce sacré.

Nous proposons une croisade de quarante jours de prière et de jeûne à commencer le 17 septembre et à terminer le 26 octobre 2019, le jour précédant la conclusion de l'assemblée extraordinaire du Synode des Evêques sur l'Amazonie. Quiconque serait informé de la croisade après la date officielle de son commencement pourrait bien sûr s’y joindre à n’importe quel moment.

Durant les quarante jours de la croisade de prière et de jeûne, nous invitons à prier au moins une dizaine du Saint Rosaire et à jeûner une fois par semaine pour les intentions mentionnées plus haut. Selon la tradition de l'Eglise, jeûner consiste à manger un seul repas complet dans la journée et, en addition, il est possible d'y ajouter deux petites collations. Jeûner au pain et à l'eau est également recommandé pour ceux qui sont capables de faire ainsi.

Il est de notre devoir de faire prendre conscience aux fidèles de quelques-unes des erreurs répandues dans l'Instrumentum Laboris. En guise d'introduction, il faut observer que le document est long et qu'il est marqué par un langage qui n'est pas clair dans sa compréhension, tout spécialement ce qui concerne le dépôt de la foi (depositum fidei). Parmi les principales erreurs, nous notons plus particulièrement les suivantes :

1. Un panthéisme implicite

L'Instrumentum Laboris promeut une socialisation païenne de la « Terre Mère », reposant sur la cosmologie des tribus amazoniennes, implicitement panthéiste.

  • Les peuples aborigènes découvrent comment toutes les parties « sont des dimensions qui existent de façon constitutive en relation, formant un tout vital » (n°21) et ainsi vivent « en communion avec la nature comme un tout » (n°18) et « en dialogue avec les esprits » (n°75).
  • Leur vie et leur « bonne manière de vivre » sont caractérisées par « l'harmonie des relations » entre « le cosmos total- nature, hommes, l'être suprême » et « les diverses forces spirituelles » (n°12 et 13), résumé dans le « mantra » du Pape François : « tout est connecté » (n°25).
  • Les croyances et les rites des « guérisseurs traditionnels » (n°88 et 89) concernant « la divinité aux noms multiples », agissant avec et en relation avec la nature (n°25) « créent harmonie et équilibre entre les êtres humains et le cosmos » (n°87).
  • Ainsi, nous devons écouter les pleurs de la « terre Mère » (n°146), arrêter son extermination (n°17) et vivre sainement en harmonie avec elle (n°85).

Le Magistère de l'Eglise rejette un tel panthéisme implicite comme incompatible avec la Foi catholique : « La chaleur de la Terre Mère, dont la divinité s'étend à toute la création, comble, dit-on, le fossé entre la création et le Dieu-Père transcendant du judaïsme et du christianisme en écartant la perspective de devoir être jugés par un tel Être. » (Conseil Pontifical pour la Culture et Conseil Pontifical pour le Dialogue interreligieux, « Jésus Christ, le porteur d'eau vive : une réflexion chrétienne sur le « Nouvel Age »,2.3.1)

Dans l'affirmation suivante, le Magistère de l'Eglise rejette panthéisme et relativisme en enseignant ceci :

« Ils (NDT :les adeptes du Nouvel Age) tendent à relativiser la doctrine religieuse en faveur d'une vague vision mondialiste exprimée comme un système de mythes et de symboles habillés d'un langage religieux. De plus, ils proposent souvent un concept panthéiste de Dieu qui est incompatible avec les Saintes Ecritures et la Tradition chrétienne. Ils remplacent la responsabilité personnelle envers Dieu pour nos actions par un sens du devoir envers le cosmos, renversant par conséquent le véritable concept de péché et le besoin de rédemption à travers le Christ. » (Jean-Paul II, Adresse aux évêques américains de l'Iowa, du Kansas, du Missouri et du Nebraska, visite« Ad Limina », 28 mai 1993).

2. Les superstitions païennes comme sources de la révélation divine et comme voies alternatives pour le salut

L'Instrumentum Laboris retire, de son implicite conception panthéiste, un concept erroné de la Révélation divine, affirmant dans l'ensemble que Dieu continue de se communiquer Lui-même dans l'histoire à travers la conscience des peuples et les cris de la nature. Selon cette vision, les superstitions païennes des tribus amazoniennes sont une expression de la Révélation divine méritant une attitude de dialogue et d'acceptation de la part de l'Eglise :

  • L'Amazonie est une « place théologique » où la foi « ou l'expérience de Dieu dans l'histoire » est vécue ; c'est « une source particulière de la révélation de Dieu : des lieux épiphaniques » où « les caresses de Dieu » deviennent « incarnées dans l'histoire » (n°19).
  • L'Eglise doit « découvrir la présence incarnée et active de Dieu » dans « la spiritualité des peuples d'origine » (n°33), reconnaissant en eux « d'autres avenues/voies »  (n°39), puisque l'Esprit Créateur « a nourri la spiritualité de ces peuples pendant des siècles, même avant la proclamation de l'Evangile » (n°120), leur enseignant « la foi en Dieu Créateur Père-Mère » et « la relation vivante avec la nature et la « Terre Mère » ainsi qu' « avec les ancêtres » » (n°121).
  • À travers le dialogue, l'Eglise doit éviter d'imposer des « doctrines pétrifiées » (n°38), « des formulations de la foi exprimées avec d'autres références culturelles »  (n°120), et une « attitude corporatiste qui réserve le salut uniquement à son propre credo ». (n°39) ; en faisant ainsi, l'Eglise marchera «  en cherchant son identité vers l'unité dans le Saint Esprit ». (n°40)

Le Magistère de l'Eglise rejette la relativisation du caractère unique de la Révélation de Dieu contenue dans les Saintes Ecritures et la Tradition sacrée, en enseignant ceci :

« L’Église a toujours vénéré les divines Écritures, comme elle le fait aussi pour le Corps même du Seigneur, elle qui ne cesse pas, surtout dans la sainte liturgie, de prendre le pain de vie sur la table de la Parole de Dieu et sur celle du Corps du Christ, pour l’offrir aux fidèles. Toujours elle eut et elle a pour règle suprême de sa foi les Écritures, conjointement avec la sainte Tradition, puisque, inspirées par Dieu et consignées une fois pour toutes par écrit, elles communiquent immuablement la Parole de Dieu lui-même et font résonner dans les paroles des prophètes et des Apôtres la voix de l’Esprit Saint. » (Second Concile du Vatican, Constitution dogmatique Dei Verbum n°21)

Le Magistère de l'Eglise affirme qu'il n'y a qu'un unique Sauveur, Jésus-Christ, et que l'Eglise est son unique Corps mystique et Epouse :

« Par conséquent, compte tenu de l'unicité et de l'universalité de la médiation salvifique de Jésus-Christ, on doit croire fermement comme vérité de foi catholique en l'unicité de l'Église fondée par le Christ. Tout comme il existe un seul Christ, il n'a qu'un seul Corps, une seule Épouse : une « seule et unique Église catholique et apostolique ». De plus, les promesses du Seigneur de ne jamais abandonner son Église (cf. Mt16,18 ; 28,20) et de la guider par son Esprit (cf. Jn16,13) impliquent, selon la foi catholique, que l'unicité et l'unité, comme tout ce qui appartient à l'intégrité de l'Église, ne feront jamais défaut. ». (Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Déclaration Dominus Iesus sur l'unicité et l'universalité salvifique de Jésus Christ et de l'Eglise, n°16)

3. Dialogue interculturel au lieu d'évangélisation

L’Instrumentum Laboris contient la théorie erronée que les peuples aborigènes ont déjà reçu la révélation divine et que l’Eglise catholique en Amazonie devrait opérer « une conversion pastorale et missionnaire », au lieu d’introduire la doctrine et la pratique de la vérité et du bien universels. L’Instrumentum Laboris affirme également que l’Eglise doit s’enrichir des symboles et des rites des peuples aborigènes :

  • Une « Eglise en chemin » évite le risque de « proposer une solution avec une valeur universelle » ou l’application d’ « un corps monolithe de doctrine regardé par tous » (n°110), et favorise l’interculturalité, c’est-à-dire « un enrichissement mutuel des cultures dans le dialogue », parce que « les sujets actifs de l’interculturation sont les peuples indigènes eux-mêmes » (n°122).
  • En outre, l’Eglise reconnaît « la spiritualité indigène comme une source de richesse pour l’expérience chrétienne » et se charge d’ « une catéchèse qui assume le langage et le sens des récits des cultures indigènes et d’ascendance africaine » (n°123).
  • En partageant mutuellement « leurs expériences de Dieu », les croyants font « de leurs différences un stimulus de croissance et d’approfondissement de leur propre foi » (n°136).

Le Magistère de l’Eglise rejette l’idée que l’activité missionnaire soit simplement un enrichissement interculturel, en enseignant ceci :

« Les initiatives particulières par lesquelles les prédicateurs de l’Évangile envoyés par l’Église et allant dans le monde entier s’acquittent de la tâche d’annoncer l’Évangile et d’implanter l’Église parmi les peuples ou les groupes humains qui ne croient pas encore au Christ, sont communément appelées « missions » (…). La fin propre de cette activité missionnaire est l’évangélisation et l'implantation de l’Église dans les peuples ou les groupes humains dans lesquels elle n’a pas encore été enracinée (…). Mais le moyen principal de cette implantation, est la proclamation de l’Évangile de Jésus Christ . » (Second Concile du Vatican, Décret Ad Gentes, n°6)

« Par l’inculturation, l’Eglise incarne l’Evangile dans les diverses cultures et, en même temps, elle introduit les peuples avec leurs cultures dans sa propre communauté; elle leur transmet ses valeurs, en assumant ce qu’il y a de bon dans ces cultures et en les renouvelant de l’intérieur. Pour sa part, l’Eglise, par l’inculturation, devient un signe plus compréhensible de ce qu’elle est et un instrument plus adapté à sa mission. ». (Jean-Paul II, Encyclique Redemptoris Missio, n°52)

4. Une conception erronée de l’ordination sacramentelle, postulant des ministres du culte des deux sexes pour accomplir même des rites chamaniques

Au nom de l’inculturation de la foi, et sous le prétexte du manque de prêtres pour célébrer fréquemment l’Eucharistie, l’Instrumentum Laboris est en faveur d’adapter les ministères ordonnés catholiques aux coutumes ancestrales des peuples aborigènes, accordant aux femmes des ministères officiels et ordonnant les dirigeants mariés de la communauté comme prêtres de second rang, privés d’une partie de leur pouvoir ministériel mais autorisés à célébrer des rites chamaniques :

  • Comme « le cléricalisme est inacceptable sous toutes ses formes » (n°127) « un changement est nécessaire en ce qui regarde le critère de sélection et de préparation des ministres autorisés à célébrer l’Eucharistie » (n°126), étudiant la possibilité de l’ordination presbytérale « pour des anciens, préférablement indigènes, respectés et acceptés dans leur communauté, même s’ils ont une famille stable et existante » (n°129), ceci montrant « une autre manière d’être l’Eglise (…) sans la censure, le dogmatisme ou les disciplines rituelles. » (n°138).
  • Parce que, dans les cultures de l’Amazonie, « l’autorité est rotative », il serait opportun « de reconsidérer l’idée que l’exercice de la juridiction(pouvoir du gouvernement) doive être lié dans tous les domaines (sacramentel, juridique, administratif) et de façon permanente au sacrement de l’Ordre sacré ». (n°127)
  • L’Eglise doit « identifier le type de ministère officiel qui peut être conféré aux femmes ».(n°129)
  • Reconnaissance doit être donnée « aux rites et cérémonies indigènes » qui « créent une harmonie et un équilibre entre les êtres humains et le cosmos » (n°87), de même qu’ « aux éléments traditionnels qui sont parts des processus de guérison » pratiqués par les « guérisseurs anciens » (n°88) dont « les rites, les symboles et les styles de célébration » devraient être intégrés dans « les rituels sacramentels et liturgiques ». (n°126)

Le Magistère de l’Eglise rejette de telles pratiques, et leurs idées implicites, en enseignant ceci :

« Le sacerdoce ministériel diffère essentiellement du sacerdoce commun des fidèles parce qu’il confère un pouvoir sacré pour le service des fidèles. Les ministres ordonnés exercent leur service auprès du peuple de Dieu par l’enseignement (munus docendi), le culte divin (munus liturgicum) et par le gouvernement pastoral (munus regendi).» (Catéchisme de l’Eglise catholique, n°1592)

« Le Christ, Fils unique du Père, du fait même de son incarnation, est constitué Médiateur entre le ciel et la terre, entre le Père et le genre humain. En pleine harmonie avec cette mission, le Christ est resté durant toute sa vie dans l’état de virginité, qui signifie son dévouement total au service de Dieu et des hommes. Ce lien profond qui, dans le Christ, unit la virginité et le sacerdoce, se reflète en ceux à qui il échoit de participer à la dignité et à la mission du Médiateur et Prêtre éternel, et cette participation sera d’autant plus parfaite que le ministre sacré sera affranchi de tout lien de la chair et du sang . » (Paul VI, Encyclique Sacerdotalis Caelibatus, n°21)

« La volonté de l’Église trouve sa dernière motivation dans le lien du célibat avec l’Ordination sacrée, qui configure le prêtre à Jésus Christ Tête et Époux de l’Église. L’Église, comme Épouse de Jésus Christ veut être aimée par le prêtre de la manière totale et exclusive avec laquelle Jésus Christ Tête et Époux l’a aimée. Le célibat sacerdotal alors, est don de soi dans et avec le Christ à son Église, et il exprime le service rendu par le prêtre à l’Église dans et avec le Seigneur. » (Jean-Paul II, Exhortation apostolique Pastores dabo vobis, n°29)

« L’ordination sacerdotale, par laquelle est transmise la charge, confiée par le Christ à ses Apôtres, d’enseigner, de sanctifier et de gouverner les fidèles, a toujours été, dans l’Église catholique depuis l’origine, exclusivement réservée à des hommes. (…) D’autre part, le fait que la très sainte Vierge Marie, Mère de Dieu et Mère de l’Église, n’ait reçu ni la mission spécifique des Apôtres ni le sacerdoce ministériel montre clairement que la non-admission des femmes à l’ordination sacerdotale ne peut pas signifier qu’elles auraient une dignité moindre ni qu’elles seraient l’objet d’une discrimination. (…) C’est pourquoi, afin qu’il ne subsiste aucun doute sur une question de grande importance qui concerne la constitution divine elle-même de l’Église, je déclare, en vertu de ma mission de confirmer mes frères (cf. Lc22,32), que l’Église n’a en aucune manière le pouvoir de conférer l’ordination sacerdotale à des femmes et que cette position doit être définitivement tenue par tous les fidèles de l’Église. » (Jean-Paul II, Lettre apostolique Ordinatio Sacerdotalis, n°1, 3 et 4)

5. Une « écologie intégrale » qui dévalorise la dignité humaine

En accord avec ses vues implicitement panthéistes, l’Instrumentum Laboris relativise l’anthropologie chrétienne qui reconnaît la personne humaine comme créée à l’image de Dieu et donc le sommet de la création matérielle (Gen. 1, 26-31). À l’opposé, il considère l’humain comme un simple lien dans la chaîne écologique de la nature, regardant le développement socio économique comme une agression envers la « Terre Mère ».

  • « Un aspect fondamental de l’origine du péché humain est de se détacher de la nature et de ne pas la reconnaître comme une part de l’humain en exploitant la nature sans limites.» (n°99)
  • « Un nouveau paradigme de l’écologie intégrale » (n°56) devrait se fonder sur « la sagesse des peuples indigènes » et sur leur vie quotidienne qui « nous enseigne à nous reconnaître comme part du biome » (n°102), « part de l’écosystème » (n°48), « part de la nature ». (n°17)

Le Magistère de l’Eglise rejette les opinions suivantes : que les hommes ne possèdent pas une dignité unique au-dessus du reste de la création matérielle, et que le progrès technique est lié au péché, en enseignant ceci :

« Aux hommes, Dieu accorde même de pouvoir participer librement à sa providence en leur confiant la responsabilité de «  soumettre la terre et de la dominer » (cf. Gn 1, 26-28). Dieu donne ainsi aux hommes d’être causes intelligentes et libres pour compléter l’œuvre de la Création, en parfaire l’harmonie pour leur bien et celui de leur prochains. » (Catéchisme de l’Eglise catholique, n°307)

6. Un collectivisme tribal qui amoindrit le caractère propre de la personne et la liberté

Selon l’Instrumentum Laboris, une « conversion écologique » intégrale inclut l’adoption du modèle social collectif des tribus aborigènes dans lesquelles la personnalité individuelle et la liberté sont amoindries :

  • « Le concept de sumak kawsay ["bonne vie"] a été construit à partir de la sagesse ancestrale des peuples et nations indigènes. Il s’agit d’un mot riche d’expérience, plus ancien et plus réel qui propose un style de vie communautaire où tous SENTENT, PENSENT et AGISSENT de la même façon, comme un fil de laine qui maintient, enveloppe et protège, comme unponchode différentes couleurs » (Appel « Le Cri du Sumak Kawsay en Amazonie », cité dans la note 5 du n°12).
  • « La vie en Amazonie est intégrée et unifiée au territoire; il n’y a pas de séparation ou de division entre les parties. Cette unité inclut toute l’existence: travail, repos, relations humaines, rites et célébrations. Chaque chose est partagée; les espaces privés, si caractéristiques de la modernité, sont réduits au mininum. La vie avance sur un chemin commun où les tâches et les responsabilités sont distribuées et partagéesdans le but du bien commun. Il n’y a pas de place pour l’idée d’un individu détaché de la communauté ou du territoire. »(n°24)

Le Magistère de l’Eglise rejette de telles opinions en enseignant ceci :

« La personne humaine doit toujours être comprise dans sa singularité inimitable et inéluctable.De fait, l’homme existe avant tout comme subjectivité,comme centre de conscienceet de liberté,dont l’histoire unique et non comparable à aucune autre exprime l’impossibilité de le réduire à quelque tentative que ce soit de l’enfermer dans des schémas de pensée ou dans des systèmes de pouvoir, idéologiques ou non. » (Compendium de la Doctrine sociale de l’Eglise, n°131)

« À juste titre, l’homme apprécie la liberté et la cherche passionnément: à juste titre, il veut et doit former et conduire, de sa libre initiative, sa vie personnelle et sociale, en en assumant personnellement la responsabilité.( Veritatis Splendor, n°24) De fait, non seulement la liberté permet à l’homme de modifier convenablement l’état de choses qui lui est extérieur, mais elle détermine la croissance de son être en tant que personne, par des choix conformes au vrai bien : (Catéchisme de l’Eglise catholique, n°1733) de la sorte, l’homme s’engendre lui-même, il est le père de son propre être (Saint Grégoire de Nysse, De Vita Moysis), il construit l’ordre social.» (Compendium de la Doctrine sociale de l’Eglise, n°135)

Conclusion

Les erreurs théologiques et les hérésies, implicites et explicites, dans l’Instrumentum Laboris de l’imminente assemblée extraordinaire du Synode des Evêques sur l’Amazonie, sont une manifestation alarmante de la confusion, de l’erreur et de la division qui affectent l’Eglise d’aujourd’hui. Personne ne peut s’excuser de ne pas être informé de la gravité et de la situation, et de ne pas prendre les mesures appropriées par amour pour le Christ et pour sa vie avec nous dans l’Eglise. Par-dessus tout, tous les membres du Corps mystique du Christ, en présence d’une telle menace contre son intégrité, doivent prier et jeûner pour le bien éternel de ses membres qui risquent d’être scandalisés, c’est-à-dire induits dans la confusion, dans l’erreur, dans la division par ce texte pour le Synode des Evêques. De plus, chaque catholique, comme un vrai soldat du Christ, est appelé à protéger et à promouvoir les vérités de la foi et la discipline par lesquelles ces vérités sont honorées dans la pratique, de peur que la solennelle assemblée des évêques au Synode ne trahisse la mission du Synode qui est « d’aider de ses conseils le Pontife Romain pour le maintien et le progrès de la foi et des mœurs, pour conserver et affermir la discipline ecclésiastique (…) » (Droit Canon, n°342).

Le 13 octobre 2019, lors de la tenue de l’assemblée extraordinaire du Synode des Evêques sur l’Amazonie, aura lieu la canonisation du bienheureux cardinal John Henry Newman. Puissent le Saint Père et tous les membres de l’assemblée extraordinaire du Synode des Evêques sur l’Amazonie, entendent et acceptent l’enseignement lumineux de ce nouveau saint de l’Eglise, par lequel il prévient contre des erreurs théologiques semblables à celles mentionnées plus haut dans l’Instrumentum Laboris :

« Les credos privés, les religions capricieuses peuvent être très voyants et s’imposer à beaucoup de nos jours; les religions nationales peuvent s’étaler sur une grande échelle de façon inerte, et occuper le terrain pendant des siècles, et distraire l’attention ou semer la confusion dans le jugement des savants ; mais, à la longue, il apparaîtra que, ou bien la Religion catholique est en vérité et vraiment la préfiguration du monde invisible dans celui-ci, ou bien qu’il n’y a rien de positif, rien de dogmatique, rien de réel dans nos idées sur d’où nous venons et où nous allons. » (Discourses to Mixed Congregations, XIII)

« Jamais la Sainte Eglise n’a eu autant besoin de champions contre [l’esprit de libéralisme dans la religion] qu’actuellement, alors que, hélas, c’est une erreur se répandant comme un piège sur le monde entier ; … Le libéralisme dans la religion est la doctrine qui affirme qu’il n’existe aucune vérité positive dans la religion, et que toutes les croyances se valent, position dont l’enseignement prend substance et force de jour en jour actuellement. C’est inconsistant avec la reconnaissance de n’importe quelle religion comme vraie. Il enseigne que toutes doivent être tolérées, car toutes sont des questions d’opinions. La religion révélée n’est pas une vérité, mais un sentiment et un goût; pas un fait objectif; pas un fait miraculeux: et donc c’est le droit de chaque individu de lui faire dire ce qui lui plaît le plus. La dévotion n’est pas nécessairement fondée sur la la foi. Les hommes peuvent fréquenter les Eglises protestantes ou l’Eglise catholique, peuvent recevoir de la nourriture des deux et n’appartenir à aucune. Ils peuvent fraterniser ensemble dans des pensées spirituelles et des sentiments, sans avoir de doctrines communes et éprouver la nécessité d’en posséder. » (Biglietto Speech, 12 mai 1879)

Que Dieu, par l’intercession de tant de vrais missionnaires catholiques qui évangélisèrent les peuples indigènes des Amériques, parmi lesquels sont saint Turibius de Mongrovejo et saint José de Anchieta, et par l’intercession des saints que les peuples indigènes ont donnés à l’Eglise, parmi lesquels sont saint Juan Diego et sainte Catherine Tekakwitha, et tout spécialement par l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, Reine du Saint Rosaire, qui vainc toute hérésie, accorde que les membres de la prochaine assemblée du Synode des Evêques sur l’Amazonie et le Saint Père soient protégés du danger d’approuver des erreurs doctrinales et des ambiguïtés, et de miner la règle apostolique du célibat sacerdotal.

 

Cardinal Raymond L. Burke

Mgr Athanasius Schneider

12 septembre 2019

mercredi 18 septembre 2019

De l'importance de s'engager personnellement

"De tous les mauvais usages que l'on peut faire de la prière et des sacrements, aucun n'est aussi odieux que cet abus de paresse qui consiste à ne pas travailler et à ne pas agir et ensuite, et pendant et avant, à faire intervenir la prière pour combler le manque… Demander la victoire et ne pas avoir envie de se battre, je trouve que c'est mal élevé. (…) Les croisés, entre tous autres Saint Louis, qui faisaient une guerre sainte, qui se battaient littéralement pour le corps de Dieu, pour le temporel de Dieu, puisqu'ils se battaient pour le recouvrement du tombeau de Jésus Christ, ne s'y fiaient pourtant pas. Ils ne priaient pas comme des oies qui attendent la pâtée. Ils priaient, mieux que nous, et ensuite, et si je puis dire en exécution de leur prière, et presque déjà en couronnement de leur prière, ils se battaient, euxmêmes, tant qu'ils pouvaient, de tout leur corps, et eux-mêmes de tout leur temporel. Car dans le temporel et pour la conquête du temporel, il faut aussi engager le temporel. Et pourtant ces gens-là priaient mieux que nous. Mais quand ils avaient prié, ils bouclaient leur ceinturon, pour le couronnement même de leur prière et aussi obéissant ainsi à la loi de travail." Charles Péguy

L'Université de rentrée Marchons Enfants - La Manif Pour Tous (samedi 21-dimanche 22 septembre, près de Versailles) et la Manifestation du 6 octobre à Paris sont une bonne mise en pratique de l'engagement personnel de la rentrée...

mardi 17 septembre 2019

Rendez-vous le 6 Octobre !

MANIFESTATION NATIONALE CONTRE LA PMA SANS PÈRE ET LA GPA


Une mobilisation unitaire contre la PMA sans père et la GPA                     

Parce que le Gouvernement refuse toute forme de dialogue et reste sourd au dissensus clair à propos de la PMA sans père et de la GPA,

Parce que le Président de la République et sa majorité n’ont pas daigné prendre connaissance des conclusions des États généraux de la bioéthique,

Parce que le Comité Consultatif National d’Éthique souligne lui-même l’absence de de consensus sur cette question à l’issue des États généraux de la bioéthique (« Il n’y a pas de consensus sur la procréation médicalement assistée », Pr. Delfraissy, Le Monde, 5 juin 2018),

Parce qu’il est injuste de vouloir autoriser la fabrication d’enfants volontairement privés de père,

Parce que l’autoconservation des ovocytes n’est ni plus ni moins qu’une soumission au capitalisme ultra-libéral ne jugeant la dignité d’une personne qu’à sa valeur économique,

Parce que cela fragiliserait le tissu familial et donc toute la société,

Parce que le droit à l’enfant par la PMA sans père ne résistera pas à la voie de la GPA,

Parce que cet asservissement de la femme est une nouvelle forme d’esclavage,

Mobilisons-nous le 6 octobre à Paris en descendant dans la rue !

Marchons enfants !

 

VENIR À LA MOBILISATION DU 6 OCTOBRE

Département Villes  
06 - Alpes-Maritimes Départ de car sur Antibes et Nice, pour rejoindre le TGV à Aix  
09 - Ariège Départ Pamiers puis Auterive, Toulouse.... et Paris  
13 - Bouches-du-Rhône Marseille, Aix TGV  
16 - Charente Au départ d'Angoulême avec co-voiturage depuis autres villes de Charente  
18 - Cher Bourges -  
19 - Corrèze Brive Uzerche + à voir selon inscriptions  
22 - Côtes-d'Armor Carhaix, Loudéac, Lannion, Tréguier, Guingamp, Saint-Brieuc, et Dinan  
24 - Dordogne Car : Bergerac, Les Lèches, Périgueux, Thiviers  
31 - Haute-Garonne Pamiers (09), Auterive (31), Toulouse  
33 - Gironde Bordeaux  
37 - Indre-et-Loire Tours Centre - Tours Nord - Tours Sud - Amboise - Loches - Chinon - Bourgueil  
40 - Landes DAX  
41 - Loir-et-Cher Blois - Vendome - Mondoubleau - Romorantin - Lamotte-Beuvron  
42 - Loire St Etienne Roanne Moulins Nevers  
44 - Loire-Atlantique Nantes, Saint-Nazaire, Pornic  
46 - Lot co-voiturage jusqu'à Brive + bus (depuis Cahors, gramat, Figeac, Gourdon...)  
49 - Maine-et-Loire Saumur, Angers, Segré, Le Lion d'Angers  
49 - Maine-et-Loire Cholet  
56 - Morbihan Vannes, Lorient, Locminé, Ploërmel, Guer  
59 - Nord Lille, Croix, Valenciennes, Cambrai  
63 - Puy-de-Dôme Clermont-Ferrand, Riom, Moulins, Nevers  
69 - Rhône Lyon  
72 - Sarthe La Flèche, Le Bailleul, Le Mans, La Ferté Bernard (pour le moment)  
83 - Var Toulon  
84 - Vaucluse Avignon TGV  
85 - Vendée La Roche sur Yon  

Ce tableau est en cours de mise à jour.

Lundi 16 septembre 2019

Université de la Manif pour Tous à ne pas manquer le 21 septembre !

UNIVERSITÉ DE RENTRÉE MARCHONS ENFANTS !

L’Université de rentrée de Marchons Enfants aura lieu dans les Yvelines, près de Versailles.

  • Samedi 21 septembre de 10h30 à 23h : journée ouverte à tous (sur inscription)

Au programme : un face à face exceptionnel entre Laurent Alexandre (médecin, fondateur de Doctissimo et écrivain) et Bérénice Levet (philosophe et essayiste) sur le thème : « Transhumanisme, biotechnologies, robotique… : l’histoire est-elle écrite ? »

Et plein d’autres débats et interventions : de Chantal Delsol (philosophe), André Bercoff (écrivain), Philippe Bilger (ancien magistrat et blogueur), Joseph Thouvenel (syndicaliste), Gilles-William Goldnadel (avocat et essayiste), Anne Schaub-Thomas (psychothérapeute), Franck Meyer (porte-parole des Maires pour l’Enfance), Blanche Streb (directrice de la recherche d’Alliance Vita), Bertrand Lionel-Marie (secrétaire générale des AFC), Jean-Pier Delaume-Myard (porte-parole de La Manif Pour Tous), Ludovine de La Rochère et Albéric Dumont (présidente et vice-président de La Manif Pour Tous) …

  • Dimanche 22 septembre : journée de formation pour les bénévoles du 6 octobre (sur inscription aussi, réservé aux personnes enregistrées comme bénévoles)

Nombre de places limité : il est vivement conseillé de s’inscrire dès maintenant !pour s'inscrire, c'est ici !

Dimanche 15 septembre 2019

Rendre la pensée de St Thomas d’Aquin accessible à tous, gratuitement et dans le monde entier

Je te loue, je te glorifie, je te bénis, mon Dieu, pour les immenses bienfaits que tu m’as accordés, à moi indigne.

Je loue ta clémence si patiente à m’attendre, ta douceur qui ne fait que simuler la vengeance, ta tendresse qui m’appelle, ta bénignité qui me reçoit, ta miséricorde qui pardonne mes fautes, ta bonté qui me comble au-delà de mes mérites, ta patience qui ne se souvient pas de l’injure, ta condescendance qui me console, ta longanimité qui me protège, ton éternité qui me conserve, ta vérité qui me récompense.

Que dirai-je, mon Dieu, de ta libéralité ineffable ? Fugitif, tu me rappelles ; à mon retour, tu me reçois ; chancelant, tu me secours ; désespérant, tu me consoles ; négligent, tu m’excites ; combattant, tu me donnes des armes ; triomphant, tu me couronnes ; pécheur, tu ne me méprises pas après ma pénitence, tu oublies mon injure. Tu me délivres d’une foule de maux ; tu touches mon cœur pour qu’il se repente ; tu m’effraies des supplices, tu m’attires par des promesses, tu me corriges par tes châtiments ; tu me gardes par le ministère des anges ; tu me procures les biens temporels et me réserves les éternels ; tu m’exhortes par le prix de ma création, tu m’invites par la clémence de ma rédemption, tu me promets les biens de la rémunération.

Pour tout cela, je ne suffis pas à te louer. A ta Majesté je rends grâces pour les largesses de ton immense bonté, afin que toujours tu augmentes en moi ta grâce et, augmentée, que tu la conserves, et, conservée, que tu la récompenses. Amen.

Aquinas - Prière attribuée à St Thomas d'Aquin

Pour soutenir Aquinas : https://iaquinas.com/dons/

Saint Thomas d’Aquin est une autorité parmi les théologiens de l’Église catholique. Lancé en 2016, l’objectif du projet Aquinas est de rendre la pensée de saint Thomas d’Aquin accessible à tous, gratuitement et dans le monde entier.

Le projet est né d’un constat : une demande croissante d’initiation à saint Thomas émane d’un public toujours plus varié et dispersé dans le monde entier. La formation en ligne est l’outil idéal pour répondre à cette demande. Elle est adaptée à des profils d’élèves très variés par leur état de vie, leur langue, leur âge, leur disponibilité et leur niveau de connaissances. C’est ce que nous avons fait en créant le site internet iAquinas.com.

Notre site internet a pour ambition d’être une plateforme internationale de référence pour l’étude de la pensée de saint Thomas d’Aquin. Il rassemble et ordonne le contenu que nous produisons (vidéos, visuels, audios, textes) et du contenu externe que nous référençons.

Le projet Aquinas s’appuie juridiquement sur une association française : l’association « Aquinas ». Il a été soutenu dès le début par plusieurs collaborateurs bénévoles de nationalités différentes, experts ou amis, laïcs ou religieux dominicains, tous amateurs de saint Thomas

samedi 14 septembre 2019

14 septembre : fête de l'Exaltation de la Sainte Croix

Après le meurtre de son petit-fils Crispus, victime de complots dans la Rome impériale, Hélène partit en Terre Sainte. Jérusalem avait été vidé par l’empereur Adrien de tout souvenir judeo-chrétien, mais Hélène apprit, par révélation, que la croix avait été enfouie dans un des caveaux  du sépulcre de Notre Seigneur. A ce propos nous dira Saint Ambroise : « Elle commença par visiter les Lieux saints ; l’Esprit lui souffla de chercher le bois de la croix. Elle s’approcha du Golgotha et dit  "Voici le lieu du combat ; où est la victoire ? Je cherche l’étendard du salut et ne le vois pas." Elle creuse donc le sol, en rejette au loin les décombres. Voici qu’elle trouve pêle-mêle trois gibets sur lesquels la ruine s’était abattue et que l’ennemi avait cachés. Mais le triomphe du Christ peut-il rester dans l’oubli ? ». Sainte Hélène remercia Dieu d'une grande ferveur et fit bâtir au même lieu une église magnifique dans laquelle elle laissa une bonne partie de la Croix qu'elle fit richement orner ; une autre partie fut donnée à Constantinople ; enfin le reste fut envoyé à Rome, pour l'église que Constantin et sa mère avaient fondée près du Latran qui a toujours depuis le nom de Sainte-Croix-de-Jérusalem. 

Au lendemain de la dédicace de cette basilique construite par Constantin et Sainte Helene, aujourd’hui appelée, « basilique de la Résurrection », le dimanche 14 septembre 335, l'évêque de Jérusalem montre pour la première fois à la foule le bois sacré de la Croix, devenant ce jour-là, la fête de célébration annuelle de la dédicace et de l'exaltation.  Cette fête devint très vite extrêmement populaire en Orient, et passa à l’occident dès le Ve siècle. 

« Nous célébrons la fête de la Croix, de cette Croix qui a chassé les ténèbres et ramené la lumière. Nous célébrons la fête de la Croix et, avec le Crucifié, nous sommes portés vers les hauteurs, nous laissons sous nos pieds la terre et le péché pour obtenir les biens du ciel. Quelle grande chose que de posséder la Croix : celui qui la possède, possède un trésor. Je viens d'employer le mot de trésor pour désigner ce qu'on appelle et qui est réellement le meilleur et le plus magnifique de tous les biens; car c'est en lui, par lui et pour lui que tout l'essentiel de notre Salut consiste et a été restauré pour nous. En effet, s'il n'y avait pas eu la Croix, le Christ n'aurait pas été crucifié, la vie n'aurait pas été clouée au gibet et les sources de l'immortalité, le sang et l'eau qui purifient le monde, n'auraient pas jailli de son côté, le document reconnaissant le péché n'aurait pas été déchiré, nous n'aurions pas reçu la liberté, nous n'aurions pas profité de l'arbre de vie, le Paradis ne se serait pas ouvert ! S'il n’y avait pas eu la Croix, la mort n'aurait pas été terrassée, l'Enfer n'aurait pas été dépouillé de ses armes. La Croix est donc une chose grande et précieuse. Grande, parce qu'elle a produit de nombreux biens, et d'autant plus nombreux que les miracles et les souffrances du Christ ont triomphé davantage. C'est une chose précieuse, parce que la Croix est à la fois la souffrance et le trophée de Dieu. Elle est sa souffrance, parce que c'est sur elle qu’il est mort volontairement; elle est son trophée, parce le diable y a été blessé et vaincu, et que la mort y a été vaincue avec lui ; les verrous de l'Enfer y ont été brisés, et la Croix est devenue le Salut du monde entier. La Croix est appelée la gloire du Christ, et Son Exaltation. On voit en elle la coupe désirée, la récapitulation de tous les supplices que le Christ a endurés pour nous ». Saint André de Crète (660-740)

vendredi 13 septembre 2019

De la PMA au transhumanisme : l'urgence de comprendre

Sur l’échelle des progrès que la technoscience offre au monde moderne, la PMA occupe une place de choix que personne ne s’avise ni de remettre en cause ni même de discuter. Et pourtant …

D’un point de vue historique, la PMA s’inscrit dans le droit fil de la légalisation de l’avortement, comme un revers positif de la médaille. En effet, sans la possibilité de mettre la main sur l’être humain aux premiers instants de sa vie, ce qu’a permis l’avortement, impossible d’autoriser la PMA, grande consommatrice d’embryons, puisqu’on ne réimplante que les plus aptes après les avoir triés. Contrairement à l’avortement qui était « faire l’amour sans faire l’enfant », la PMA c’est « faire l’enfant sans faire l’amour ». Il ne s’agit plus d’enlever du ventre des femmes des enfants indésirables mais d’y introduire des enfants désirés. Au pouvoir de défaire l’embryon s’ajoute celui de le faire, de le refaire, voire de le parfaire.

A « un enfant si je veux » succède « un enfant comme je veux ». Les deux propositions revêtent le même degré d’impériosité, la magie de la deuxième venant compenser la tragédie de la première. Sur le plan philosophique, la PMA introduit une nouvelle définition de l’enfant qui n’avait encore jamais été osée : l’enfant reste « projet parental » tant qu’il n’est pas conforme aux canons de la société. L’enfant est devenu interchangeable, monnayable et négociable s’il ne correspond pas au projet parental. Ce qui compte ce n’est plus la réalité de tel enfant mais l’idée d’enfant, l’enfant virtuel plus que l’enfant réel, l’enfant générique plus que l’enfant génétique. La technique le permet, le marché y trouve son intérêt et la loi légitime tout progrès plus qu’elle ne recherche la justice. En dissociant la procréation de la sexualité, la PMA a rendu l’embryon « disponible », en contradiction avec le principe d’indisponibilité du corps humain. En effet, l’embryon issu d’une PMA peut être fabriqué, trié, congelé, décongelé, transféré, donné à un autre couple, cédé à la recherche, disséqué sur une paillasse de laboratoire, détruit à date de péremption.

Il paraît dès lors inévitable que nos sociétés acceptent la PMA pour toutes les femmes ainsi que l’enfant de substitution procuré par une GPA « éthique ». Le matérialisme, l’argent et le droit se conjuguent pour faire de la PMA la première marche du transhumanisme. Après la déconstruction de l’homme par l’avortement, la PMA a ouvert la reconstruction de l’homme sur des critères qui échappent dorénavant à l’éthique, à la médecine hippocratique et au politique : la reconstruction de l’homme sans l’homme. Il est urgent de le comprendre et de le faire comprendre.

Jean-Marie Le Méné, Président de la fondation Jérôme Lejeune

jeudi 12 septembre 2019

« Le 6 octobre, tous dans la rue » : entretien avec Ludovine de la Rochère ( La Nef)

Ludovine de La Rochère est présidente de La Manif pour Tous (LMPT) qui appelle à une grande manifestation le 6 octobre pour contester le projet de loi bioéthique qui inclut notamment la légalisation de la « PMA pour toutes ». Elle nous en explique les raisons. Entretien.

La Nef – Que pensez-vous du projet de loi bioéthique, qu’est-ce qui vous semble le plus critiquable ?
Ludovine de La Rochère
 – Ce projet de loi serait le franchissement d’un abîme anthropologique, éthique et civilisationnel.
Dans sa partie « procréation », il prévoit que la PMA ne serait plus réservée aux couples souffrant d’infertilité. Les couples de femmes et les femmes seules pourraient donc avoir un enfant en l’absence de père : elles n’auraient besoin d’hommes que pour leur fournir des gamètes. Quant aux couples homme-homme féconds, pourquoi leur ouvrir la PMA, si ce n’est pour les faire profiter d’un diagnostic prénatal. Joint à l’élargissement, prévu dans ce projet, du diagnostic prénatal, cela implique une orientation eugénique.
Le texte prévoit aussi la possibilité, sans condition médicale, de faire prélever et conserver ses gamètes. Sous prétexte de libérer la femme de son « horloge biologique » – une illusion complète – on va mettre la femme enceinte à un âge habituel en position d’avoir à se justifier de ne pas avoir reporté sa grossesse à plus tard…
Quant à la partie qui concerne la recherche, elle veut créer une différence entre l’embryon humain et les cellules embryonnaires. Or ces dernières proviennent évidemment de l’embryon lui-même, et la question en jeu est bien le statut de l’embryon dans tous les cas. Le projet vise aussi à faciliter encore davantage l’utilisation de l’embryon. Les chercheurs n’auraient plus qu’à « déclarer » leurs projets scientifiques : il n’y aurait même plus d’autorisation à demander. L’embryon humain ne serait plus qu’un matériau de recherche comme un autre !
Le projet prévoit en outre d’autoriser la fabrication d’embryons transgéniques. Le transfert in utero ne serait pas autorisé mais, évidemment, si ces recherches sont conduites, c’est bien pour autoriser un jour la naissance d’enfants dont on dira qu’on a « traité » tel ou tel gène pour éviter une maladie. Enfin, le projet veut « encadrer » les travaux qui cherchent à faire des cellules germinales à partir de cellules iPS : en clair, il s’agit d’essayer de produire des spermatozoïdes et des ovocytes à partir de cellules de peau, par exemple. Cela rejoint la partie « procréation » du projet de loi, lequel nous emmène vers une procréation asexuée.

Pourquoi la PMA est-elle pour vous une mauvaise chose ?
La PMA pour les femmes seules et les couples de femmes consistera, d’abord, à faire volontairement des orphelins de père, ce qui va à l’opposé de la finalité du droit, qui est la protection du plus faible.
Cela implique, en outre, une révolution de la filiation : celle-ci ne serait plus fondée sur la réalité humaine – charnelle et psychique – mais sur la volonté de l’adulte. L’enfant devient dès lors otage de l’adulte.
J’ajoute que le fait d’ouvrir la PMA à des personnes fécondes serait un détournement de la médecine. Alors que celle-ci est faite pour soigner les maladies et les prévenir, le législateur pourrait en faire une prestation de service destinée à réaliser nos désirs individuels. Or les désirs humains sont illimités. La PMA sans père entraînera dès lors la PMA post-mortem (réalisée avec les gamètes congelés du père décédé), la gestation pour autrui (GPA), etc.
À cela s’ajoutera d’ailleurs le détournement de l’Assurance maladie puisque le projet prévoit le remboursement de la PMA sans motif médical et ce, dans un contexte où notre système de santé est confronté à de grandes difficultés budgétaires.
Un autre problème majeur est l’insuffisance de gamètes : à ce jour, 3,9 % des couples ayant recours à la PMA ont besoin d’un don de sperme. Si on étend la PMA aux femmes seules et couples de femmes, 100 % d’entre elles auront besoin d’apports de sperme. C’est pourquoi l’extension de la PMA entraînera la France dans le commerce des gamètes. Et dès lors qu’on achète, on choisit… ce qui nous ramène aux implications eugéniques de ce projet de loi.

À quoi ont servi, selon vous, les états généraux de la bioéthique ?
Ils ne sont clairement pas pris en compte en ce qui concerne la PMA, puisqu’il était ressorti des états généraux une opposition très importante à cette pratique.
En revanche, la GPA n’est pas abordée dans le texte, contrairement à ce qui était envisagé. On peut penser que les 90 % d’opposition des participants a eu une certaine portée.

La « PMA pour toutes » est une étape supplémentaire dans la suppression du père : comment analysez-vous la situation actuelle, passons-nous d’une société patriarcale à une société matriarcale ?
Oui, la PMA sans père est une manière de mettre les pères de côté, et donc les hommes. Si ce n’est pour avoir leur sperme (en attendant qu’on puisse en fabriquer à partir de cellules de peau), la société n’aurait pas besoin d’eux. Laurence Rossignol, l’ancienne ministre « des familles », expliquait ainsi, sur le plateau de la chaîne LCI en juin, que la PMA « ne regarde que les femmes, leur ventre, leur grossesse », que « les hommes n’ont rien à dire ». En réalité, les femmes ne font pas les enfants toutes seules, même avec la PMA !
Un autre aspect sous-jacent se déploiera encore davantage je pense : c’est l’indifférenciation sexuelle. La PMA sans père, en effet, consiste à dire qu’un homme et une femme, ou deux femmes, cela revient au même. L’idée, fondamentalement, est qu’un père et une mère ne diffèrent pas… parce qu’un homme et une femme ne diffèrent pas : certes, ils ne sont pas pareils physiquement, mais cela n’aurait pas d’importance. Quant à la différence dans la manière d’être, féminin ou masculin, elle serait due à la culture : la société construirait cette différence pour assurer la domination de l’homme. Comme vous l’avez compris, la PMA sans père est fondée sur l’idéologie du genre.

Le « mariage pour tous » appelait la PMA, qui appelle aussi la GPA au nom de l’égalité et de la lutte contre les discriminations, sésame face auquel personne n’ose vraiment s’opposer : comment communiquer sur ces questions, un débat honnête et non faussé est-il possible ?
Les militants de la PMA et de la GPA utilisent en effet toujours les mêmes arguments. Et pourtant, comme le Conseil d’État l’a exposé, l’encadrement actuel de la PMA n’est pas inégalitaire ni discriminatoire. Mais le fait est que nos opposants n’ont pas d’autres arguments… et que la victimisation fonctionne.
Cependant, il semble que les Français voient très bien la manipulation. Lorsque nous participons à des débats médiatiques, par exemple, nous voyons bien que beaucoup d’internautes, sur les réseaux sociaux, sont d’accord avec nous.
D’ailleurs, 83 % des Français pensent que « l’enfant né par PMA a le droit d’avoir un père et une mère » (sondage IFOP de juin 2019). Nous sommes une immense majorité !

Qu’avez-vous prévu face à ce projet de loi ? Envisagez-vous de revenir à de grandes manifestations et pensez-vous possible de rééditer des rassemblements comparables à ceux de 2013 sur ces questions de bioéthique ?
Le 24 juillet, le projet de loi a été présenté au Conseil des Ministres. Le jour même, avec 18 autres associations, nous avons lancé l’appel à la mobilisation nationale, à Paris, le 6 octobre. Face à l’absence de dialogue et de raison, c’est la meilleure solution.
Je pense que la mobilisation peut être immense, oui, parce que ce projet concerne les enfants et parce que nos concitoyens ne veulent pas du « meilleur des mondes » qui se profile.

Malgré le succès en nombre des manifestations de 2013, la loi pour le « mariage pour tous » est quand même passée : quelle leçon en tirez-vous, était-ce la bonne méthode ?
Il est vrai que la loi Taubira a été votée malgré tout. Mais n’oublions pas nos grandes victoires, des premières dans l’histoire sociétale : reculs successifs de François Hollande sur la PMA ; retrait du projet de loi « Familles » le 3 février 2014, au lendemain de l’une de nos manifestations ; retrait du projet d’ouverture de l’adoption aux couples pacsés et concubins ; volte-face de Manuel Valls sur la GPA… La France a aussi entraîné de nombreux pays à résister : Croatie, Italie, Finlande, Slovaquie, Roumanie, Mexique, Chili, Taïwan…
Le 6 octobre, soyons tous dans la rue !

Propos recueillis par Christophe Geffroy

Tout renseignement pour la manifestation du 6 octobre sur le site de LMPT : http://www.lamanifpourtous.fr/

mercredi 11 septembre 2019

Rentrée littéraire : et si l'on remettait les choses à l'endroit ?

Les croisades étaient-elles une entreprise impérialiste à l’encontre de l’Orient musulman ? L’Inquisition a-t-elle brûlé des milliers d’hérétiques ? La chrétienté médiévale était-elle antisémite ? L’Église s’est-elle vraiment interrogée pour savoir si les femmes avaient une âme ? Les papes de la Renaissance ressemblaient-ils tous aux Borgia ? Pendant les guerres de Religion, les catholiques ont-ils fait preuve d’intolérance alors que les protestants incarnaient la liberté d’esprit ? Galilée a-t-il été condamné parce que les papes s’opposaient aux découvertes scientifiques ? L’Église du XIXe siècle étaitelle par principe hostile à la modernité ? Dans les années 1930, le Vatican s’est-il aveuglé par anticommunisme sur les dangers du fascisme et du nazisme ?

Autant de questions explosives en forme de réquisitoire dans un procès couramment fait à l’Église catholique. Les réponses données ici par quinze historiens visent d’abord à remettre en contexte chaque question dans son époque, avec le souci d’éviter tout anachronisme.

Sans jamais remplacer la légende noire par une légende dorée, cette fresque alerte et passionnante redonne sa place à une investigation historique sans préjugés et sans œillères.

Des signatures: Jean-Christian Petitfils, Sylvain Gouguenheim, Olivier Chaline, Bernard Lecomte, Olivier Hanne, Martin Aurell, Grégory Woimbée, Jean-Louis Benoit, Éric et Émeline Picard, Christophe Dickès, François Huguenin, Yves Chiron, Frédéric Le Moal, Jean Sévillia.

Jean Sévillia est le chroniqueur histoire du Figaro Magazine. Il est aussi membre du comité scientifique du Figaro Histoire. Il a notamment publié Historiquement correct (2003) et Historiquement incorrect (2011), ainsi que, plus récemment, Les Vérités cachées de la guerre d’Algérie (2018).

mardi 10 septembre 2019

Amis pèlerins bretons, nous vous attendons au Feiz e Breizh les 28 et 29 septembre !

Comme nous vous l’annoncions avant l’été, les samedi 28 et dimanche 29 septembre 2019, pour la deuxième année consécutive, se déroulera le pèlerinage « Feiz e Breizh » vers Sainte-Anne-d’Auray.

Lors de la première édition en 2018, le pèlerinage a rassemblé plus de 200 pèlerins marcheurs. Enfants, adolescents et adultes s’étaient groupés derrière les oriflammes de Vannes, Lorient, Quimper, Brest, Saint-Brieuc, Rennes, Nantes… et de la Bretagne extérieure. Plus de 600 personnes assistèrent à la messe de clôture, célébrée dans la Basilique de Sainte-Anne-d’Auray, selon la forme extraordinaire du rit romain.

Le but de ce pèlerinage est de raviver la foi en terre de Bretagne et dans le cœur des bretons qui y participent ou qui le croisent.

Le pèlerinage s’appuie sur trois piliers :

  • Mission : Feiz e Breizh veut toucher spirituellement les familles, en terre de Bretagne, et se faire missionnaire auprès de la jeunesse bretonne.

La foi est une grâce que l’on prie d’obtenir ou pour y être fidèle : nous marchons pour glorifier Dieu, sanctifier les âmes et enraciner notre foi.

  • Tradition : La liturgie romaine, dans sa forme extraordinaire, est une invitation à découvrir le sens du sacré et du beau.

En s’appuyant sur la tradition et le magistère de l’Église, Feiz e Breizh s’inscrit au cœur de la piété bretonne et de ses croyances séculaires.

  • Patrimoine : À l’exemple des saints bretons, nous souhaitons favoriser l’attachement et la connaissance du patrimoine culturel et religieux de Bretagne.

Le pèlerinage Feiz e Breizh convie à la méditation de la vie des saints locaux et à la diffusion des cantiques de langue bretonne.

Le pèlerinage est accessible à tous, la marche se fait en chapitre, unissant ceux qui chantent, méditent et prient ensemble. Plusieurs prêtres diocésains, de la Fraternité Saint-Pierre et de l’Institut du Christ-Roi accompagnent ce « pèlerinage pour la Bretagne ».

Les pèlerins se mettront en marche vers le sanctuaire de Sainte-Anne-d’Auray, mère de la Sainte Vierge Marie et grand-mère du Christ. C’est ici que saint Anne est apparue en 1623. C’est donc ici que la patronne de la Bretagne et des Bretons est spécialement honorée depuis les premiers pèlerinages du XVIIe siècle.

Amis, ne restez pas immobiles, ne soyez pas reclus : venez marcher, prier, chanter et vous fortifier avec nous !

 

Au programme :

  • Thème du pèlerinage : « Prier avec nos saints »
  • Saints patrons des deux jours : « Saint Iltud, à l’origine de la chrétienté bretonne » et « Sainte Anne, patronne des familles ».
  • Samedi 28 septembre au matin, les pélerins ont rendez-vous à Guénin (Baud). La Messe sera célébrée vers midi à la La Chapelle Neuve et le bivouac dressé à Bieuzy-Lanvaux (Notre-Dame de Fatima), avec feu de veillée et adoration nocturne au Saint-Sacrement. La distance parcourue sera de 28 kilomètres.
  • Dimanche 29 septembre, la colonne des pélerins franchira encore 20 kilomètres pour atteindre Sainte-Anne-d’Auray. À 16h15, Son Excellence Monseigneur Raymond Centène, évêque de Vannes, présidera la Messe Pontificale pour la clôture de l’édition 2019 du Pèlerinage « Feiz e Breizh ».
  • Pour s’inscrire et pour tout renseignement : www.feiz.bzh

    Contact Presse : Bertrand de Tinténiac – Mobile : +33 6 58 04 06 84 – Courriel : contact@feiz.bzh