jeudi 19 avril 2018

Emmanuel Macron aux Bernardins : un discours très ambigu

20180409MacronBernardins2.jpgNous reproduisons ici le commentaire donné par Jean-Pierre Maugendre pour "Renaissance catholique"

Le 9 avril der­nier, le Pré­sident de la Répu­blique a tenu au Col­lège des Ber­nar­dins, devant les évêques de France, un dis­cours très remar­qué. Les catho­liques sont tom­bés sous le charme et les laïcs sous le choc. Cepen­dant ni l'enthousiasme des uns ni les impré­ca­tions des autres ne semblent tota­le­ment jus­ti­fiés.

Un éloge inattendu de l'Église

Notons d'abord qu'Emmanuel Macron n'a pas tari d'éloges sur l'Église et son rôle dans la socié­té fran­çaise, ren­dant en par­ti­cu­lier hom­mage à son action dans la vie asso­cia­tive au ser­vice des plus faibles : « Malades, iso­lés, déclas­sés, vul­né­rables, aban­don­nés, han­di­ca­pés, pri­son­niers ». Le Chef de l'État est allé jusqu'à dres­ser un tableau élo­gieux de la vie contem­pla­tive « vie de prière et de tra­vail ». Le pro­pos est pour le moins inha­bi­tuel même si Nico­las Sar­ko­zy dans son dis­cours du Latran, le 20 décembre 2007, avait déjà rap­pe­lé les racines chré­tiennes de l'Europe, noté la supé­rio­ri­té du curé sur l'instituteur, en appe­lant enfin à une « laï­ci­té posi­tive ». Son suc­ces­seur, de son côté, note oppor­tu­né­ment, au rebours de la vul­gate offi­cielle, que « nous ne sommes pas faits pour un monde qui ne serait tra­ver­sé que de buts maté­ria­listes ».
L'Église est, ain­si, appe­lée à appor­ter sa contri­bu­tion à la « poli­tique contem­po­raine » dont l'urgence est de « retrou­ver son enra­ci­ne­ment dans la ques­tion de l'homme » face à ce qui « grève notre pays (…) le rela­ti­visme et même le nihi­lisme ». Cela au titre de la longue tra­di­tion qu'elle repré­sente, son exper­tise en huma­ni­té aurait dit Paul VI, mais aus­si au regard de son enga­ge­ment huma­ni­taire. Le Pré­sident de la Répu­blique appelle ain­si les catho­liques à s'engager en poli­tique mais en leur rap­pe­lant que la voix de l'Église « ne peut être injonc­tive », elle ne peut être que « ques­tion­nante ». Et pour que les choses soient claires, il conclut son inter­ven­tion par une for­mule dont la sèche­resse contraste avec l'empathie des pro­pos anté­rieurs : « Je deman­de­rai (à chaque citoyen) de la même façon et tou­jours de res­pec­ter abso­lu­ment et sans com­pro­mis aucun toutes les lois de la Répu­blique. C'est cela la laï­ci­té, ni plus ni moins, une règle d'airain pour notre vivre-ensemble qui ne souffre aucun com­pro­mis, une liber­té de conscience abso­lue ».

Un raisonnement confus

Tout cela appa­raît à la fois inco­hé­rent et confus. En effet, com­ment conci­lier la lutte contre le rela­ti­visme et le nihi­lisme avec l'absolu res­pect de la loi répu­bli­caine qui est, par nature, évo­lu­tive et rela­ti­viste, puisqu'elle n'est que le fruit des rap­ports de force élec­to­raux d'un ins­tant. L'évolution de la légis­la­tion sur l'avortement, ces qua­rante der­nières années, est un exemple aveu­glant du rela­ti­visme ain­si induit par le pri­mat abso­lu de la loi posi­tive, consi­dé­rée comme contrai­gnante et obli­ga­toire si elle a été éla­bo­rée selon le pro­ces­sus juri­dique appro­prié. Selon la date (avant 1975 ; entre 1975 et 2001 ; après 2001), l'avortement consti­tue un crime : dès la concep­tion, à par­tir de 10 semaines ou à par­tir de 12 semaines, sauf si, bien sûr il s'agit d'une Inter­rup­tion Médi­cale de Gros­sesse, alors légale jusqu'à l'accouchement. À aucun ins­tant, Emma­nuel Macron n'emploie les mots au rebours du rela­ti­visme que sont : bien, mal, vrai, faux, beau, laid, etc.
Au début de son inter­ven­tion, le Pré­sident de la Répu­blique observe que « le lien entre l'Église et l'État s'est abî­mé ». Aucun fait n'est avan­cé pour étayer ce constat qui serait la consé­quence du fait que « pen­dant (plu­sieurs années) les poli­tiques ont mécon­nu les catho­liques de France » : cer­tains, les exploi­tant élec­to­ra­le­ment, d'autres les ostra­ci­sant comme « mino­ri­té mili­tante contra­riant l'unanimisme répu­bli­cain ». L'un des pro­blèmes cen­traux que pose le pro­pos pré­si­den­tiel est qu'il donne l'impression que les trois mots : France, Répu­blique et État sont par­fai­te­ment équi­va­lents et inter­chan­geables. Or ce n'est pas du tout le cas. La France et l'Église ont mille cinq cents ans d'Histoire com­mune. L'État s'est peu à peu mis en place, en par­tie au détri­ment du rôle de l'Église et le moins que l'on puisse dire est que les rela­tions entre l'Église et la Répu­blique sont, depuis l'origine, pla­cées sous le signe de la vio­lence et de la per­sé­cu­tion : des mas­sacres de Sep­tembre aux expul­sions des reli­gieux à par­tir de 1879, en pas­sant par les Guerres de Ven­dée et la Grande Ter­reur. Quand Emma­nuel Macron inter­pelle les évêques de France : « Ne renon­cez pas à la Répu­blique que vous avez si for­te­ment contri­bué à for­ger », on se demande s'il a toute sa rai­son.

Les raisons d'une opération de séduction

L'opération de séduc­tion du Pré­sident de la Répu­blique vis-à-vis des catho­liques est peut-être sin­cère. Dieu seul sonde les reins et les cœurs ! Néan­moins, on peut obser­ver deux faits. Chaque chré­tien, en réci­tant la prière que le Christ lui-même nous a ensei­gnée, demande : « Que votre volon­té (celle du Père) soit faite sur la terre comme au ciel ». Or, ce n'est pas ain­si qu'Emmanuel Macron voit les choses. Ce qui le satis­fait, c'est la col­la­bo­ra­tion huma­ni­taire de ce qu'Alain Besan­çon a récem­ment défi­ni comme « un catho­li­cisme athée ».
Aujourd'hui, la dif­fi­cul­té majeure à laquelle est confron­té notre pays n'est pas liée au catho­li­cisme mais à l'Islam en pleine radi­ca­li­sa­tion et expan­sion numé­rique. Face à ce défi, l'échec de la laï­ci­té est fla­grant. Un peu tar­di­ve­ment, cha­cun redé­couvre la per­ti­nence de la Lettre de Saint-Exu­pé­ry au géné­ral X : « Ah ! Géné­ral, il n'y a qu'un pro­blème, un seul de par le monde. Rendre aux hommes une signi­fi­ca­tion spi­ri­tuelle, des inquié­tudes spi­ri­tuelles, faire pleu­voir sur eux quelque chose qui res­semble à un chant gré­go­rien. On ne peut vivre de fri­gi­daires, de poli­tique, de bilans et de mots croi­sés, voyez-vous ! » Emma­nuel Macron semble conscient de cette réa­li­té. Il sou­haite sans doute que l'Église de France insuffle une part de spi­ri­tua­li­té et de sens du ser­vice gra­tuit dans une socié­té ron­gée par le maté­ria­lisme et l'individualisme. Mais en met­tant le Christ et les Com­man­de­ments de Dieu de côté. On com­prend que nos évêques et le public des Ber­nar­dins se soient enthou­sias­més pour un dis­cours qui ces­sait de consi­dé­rer l'Église comme un enne­mi ou un adver­saire. Qui recon­nais­sait la légi­ti­mi­té de sa pré­sence dans le siècle. Il serait néces­saire qu'ils ouvrent les yeux sur le fait que, ce à quoi la bien­veillance du Pré­sident de la Répu­blique les invite, c'est à renon­cer à la mis­sion à laquelle ils ont été appe­lés.

Jean-Pierre Mau­gendre

mercredi 18 avril 2018

Réflexions sur l'opération "séduction" d'Emmanuel Macron lors du discours aux Bernardins

20180409MacronBernardins1.jpgpar Guillaume de Thieulloy, dans "Les 4 Vérités".

"Lundi 9 avril, Emmanuel Macron était reçu au Collège des Bernardins, par les évêques de France. Un certain nombre de catholiques ont protesté contre cette invitation, manifestement pensée sur le modèle des dîners du CRIF. Pour ma part, cette invitation me semblait plutôt logique et bienvenue: aussi important qu’ait été le catholicisme dans la construction de la France, il est bien évident que le nombre de politiques, d’intellectuels et de journalistes qui connaissent encore en profondeur la pensée catholique s’amenuise à vue d’œil. Dès lors, ce genre de réunions s’ impose pour tenter de faire comprendre les préoccupations des catholiques aux hommes politiques.

En sens inverse, plusieurs hommes politiques de gauche ont considéré qu’Emmanuel Macron avait violé la sacro-sainte laïcité, particulièrement en déclarant : « Nous partageons confu- sément le sentiment que le lien entre l’Église et l’État s’est abî- mé et qu’ il nous importe, à vous comme à moi, de le réparer. » Cependant, là aussi, je ne vois rien que de très logique : il saute aux yeux, effectivement, que les relations entre l’Église et l’État ne sont pas bonnes.

Mais personne, ni les évêques, ni le président, n’a semblé intéressé par les causes de cette détérioration des relations Église-État. Pire, le président, malgré son opération de séduction, fort bien menée, a tout à fait pour aggraver la situation.

La cause profonde de cette détérioration réside dans la dégradation de la liberté religieuse. Et cette dégradation vient de deux sources principales.

La principale, c’est qu’une conception délétère de la loi, purement positiviste, s’impose de plus en plus – et le discours de M. Macron pousse dans cette direction. Cette conception a été admirablement résumée par l’ancien sénateur socialiste (et co-fondateur du très marxiste Syndicat de la Magistrature) Jean-Pierre Michel : « La loi, c’est l’expression d’un rapport de force à un moment donné. Point final.» A ce compte, on voit mal sur quelle base contester les lois raciales du IIIe Reich, votées dans les formes par un parlement régulièrement élu, et exprimant clairement un « rapport de force à un moment donné ». Même si la plupart des catholiques eux-mêmes ne s’en aperçoivent pas clairement, c’est là qu’il faut chercher les raisons de l’opposition des catholiques aux lois « sociétales ».

Et, là-dessus, Emmanuel Macron exigeant – sans qu’aucun évêque ne songe à protester! – que toutes les lois de la république soient respectées par-dessus tout, sans aucun compromis («loi d’airain», ajoute-t-il), ne peut pas ignorer que sa revendication est exactement une revendication totalitaire. Les lois de la république ne peuvent s’appliquer que dans les limites de la loi naturelle, qui s’impose à toutes les lois positives. L’ ignorer, ou pire le nier ,comme vient de le faire Emmanuel Macron, est évidemment exiger des catholiques qu’ ils choisissent entre leur foi et la république.

L’autre source de la dégradation de la liberté religieuse en France est la question de l’islam. C’est, en effet, parce que l’islam s’installe en France que l’on rogne nos libertés (religieuse, de circulation, scolaire, d’expression ...). Or, il est significatif qu’Emmanuel Macron n’ait parlé d’islam que pour vanter le dialogue interreligieux. Comme s’il méprisait délibérément le fait que l’islam n’est pas une religion comme le christianisme, mais bien davantage une doctrine politique totalitaire. Tant que le président ignorera notre légitime attachement à la loi naturelle et les spécificités de l’islam, toutes ses opérations de séduction seront vaines."


Transcription intégrale du discours sur le site de l'Elysée - extrait :

Je ne demanderai à aucun de nos concitoyens de ne pas croire ou de croire modérément. Je ne sais pas ce que cela veut dire. Je souhaite que chacun de nos concitoyens puisse croire à une religion, une philosophie qui sera la sienne, une forme de transcendance ou pas, qu’il puisse le faire librement mais que chacune de ces religions, de ces philosophies puisse lui apporter ce besoin au plus profond de lui-même d’absolu.
Mon rôle est de m'assurer qu'il ait la liberté absolue de croire comme de ne pas croire mais je lui demanderai de la même façon et toujours de respecter absolument et sans compromis aucun toutes les lois de la République. C'est cela la laïcité ni plus ni moins, une règle d’airain pour notre vie ensemble qui ne souffre aucun compromis, une liberté de conscience absolue et cette liberté spirituelle que je viens d'évoquer.

L'appel du pape en faveur de Vincent Lambert

20180418PapeFrancois.jpgMercredi 18 avril 2018 - Ce matin lors de l'audience générale, le Pape François a relancé son appel de défense de la vie, déjà exprimé dimanche dernier lors de la prière du Regina Coeli :

«J’attire de nouveau l’attention sur Vincent Lambert et le petit Alfie Evans, et je voudrais rappeler et fortement confirmer que l’unique maître de la vie, du début jusqu’à la fin naturelle, est Dieu ! Et notre devoir est de tout faire pour prendre soin de la vie. Pensons en silence et prions afin que soit respectée la vie de toutes les personnes et spécialement celle de nos deux frères. Prions en silence».

samedi 14 avril 2018

Pèlerinage 2018: Nous avons (encore) besoin de vous !

Chers pèlerins,

Il nous manque encore 200 bénévoles !

Vous trouverez ci-dessous la liste des services qui ont besoin de vous et une description des tâches qui vous attendent.

N’hésitez pas à vous inscrire le plus tôt possible sur cette page.

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Vous voulez aider à l’organisation ?


Les Services Logistique WC, Sacs, Tentes, Fontainiers, Transmissions Audio/Video, Accueil, Propreté ont besoin de vos bras !

Vous voulez suivre la colonne ?


Les Services d’Ordre Sécurité marche enfants et familles, Circulation, Haltes ont besoin de vous !

Merci de vous inscrire directement sur cette page en sélectionnant Soutiens - Logistique ou Service d’Ordre - puis le service souhaité
(Pour une question de responsabilité légale seuls les Adultes et Étudiants majeurs sont acceptés).

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ENTRETIENS WC


5 personnes dont une véhiculée

Se déplacer d'halte en halte en suivant les camions afin de nettoyer les cabines avant l'arrivée de la colonne.
Sur les bivouacs : durant la soirée, passage régulier dans toute les cabines + un tour d'inspection dans la toute fin de soirée + le lendemain matin très tôt.

Merci de vous inscrire directement sur cette page en sélectionnant Soutiens/Logistique/WC

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ÉQUIPIER SON ET TRANSMISSION VIDEO


Une dizaine de personnes, disponibilité vendredi et mardi souhaitée

Il charge, décharge, transporte, monte, démonte le matériel sur les indications d’un régisseur et/ou suivant un plan et une feuille de route.

Il (elle) doit :

  • Etre familier du langage technique liés aux métiers du son, de la lumière, de la vidéo, de la structure, de la distribution électrique.
  • Avoir des notions de technique de manutention, d’électricité
  • Avoir son permis B valide (conduite de fourgon)
  • Travailler en équipe
  • Etre en bonne condition physique
  • Porter une tenue sombre et fonctionnelle (chaussure de sécurité notamment)


Posez vos questions à :
Eric Long

+33 1 39 50 81 71
+33 6 62 17 81 42

Et merci de vous inscrire directement sur cette page en sélectionnant Soutiens/Logistique/Rejoyce

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FONTAINIERS


15 personnes

Montage, démontage et approvisionnement des Lavabos et cuisines en eau
hommes costauds + quelques femmes (pour gérer les lavabos femmes)

Merci de vous inscrire directement sur cette page en sélectionnant Soutiens/Logistique/Fontainiers

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SACS


40 personnes

Adultes Costaud - Charger et décharger les sacs des pèlerins dans/des camions

Et merci de vous inscrire directement sur cette page en sélectionnant Soutiens/Logistique/Sacs Adultes

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TENTES


40 personnes

Adultes Costaud - Monter et démonter les tentes sur les bivouacs

Merci de vous inscrire directement sur cette page en sélectionnant Soutiens/Logistique/Tentes

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ACCUEIL BIVOUAC


40 personnes

Accueillir et orienter les pèlerins sur les bivouacs et dans les gares.

Adultes ou Étudiants

Merci de vous inscrire directement sur cette page en sélectionnant Soutiens/Logistique/Acc Bivouac

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PROPRETÉ


20 personnes

Au sein d’équipes mobiles précéder et suivre la colonne pour assurer la propreté des Haltes et Bivouacs.

Adultes disposant du Permis B et ayant un bon sens de l’orientation.

Merci de vous inscrire directement sur cette page en sélectionnant Soutiens/Logistique/ Propreté

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FOX (Sécurité Marche Famille) ou ECHO (Sécurité Marche Enfants)


30 hommes

Extraction-insertion des chapitres Famille ou Enfants dans la colonne, gestion des rotations de cars, suivi du pèlerinage en coordination avec le service d’ordre.

  • Adulte ou étudiant
  • Autonome
  • Polyvalent
  • Bonne communication car au contact permanent les pèlerins


Merci de vous inscrire directement sur cette page en sélectionnant Soutiens/Service d’Ordre/Sécurité marche chapitres Familles ou Enfants

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CHARLIE (Circulation)


30 hommes

La mission principale des « Charlie » est de sécuriser les carrefours difficiles qu’empruntera la colonne.
Les « Charlie » sont les plus visibles et les plus nombreux parmi les membres du SO.
Ils pourront se voir attribuer d’autres missions ponctuelles, en renfort.

Merci de vous inscrire directement sur cette page en sélectionnant Soutiens/Service d’Ordre/Circulation (Charlie)

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HALTES


8 Hommes

Adultes 20ans + chargées d’équiper les sites des cathédrales, des haltes pour les pauses, les cérémonies, les déjeuners, les bivouacs et de gérer l’arrivée, le positionnement et le départ des pèlerins et les camions des équipes mobiles.

  • Préparer les sites des Haltes : Matérialisation des espaces avec de la tresse de chantier, des barrières, etc.
  • A l’arrivée de la colonne, placer les pèlerins dans le bon ordre, en fonction du lieu de départ et du plan fourni.
  • Respecter scrupuleusement les horaires, et faire des appels au mégaphone pour faire repartir les chapitres.
  • Assurer la fluidité de l’interaction véhicules /colonne lors de l’arrivée et du départ des pauses, des haltes, et des étapes.
  • Organiser et surveiller un parking pour les véhicules tiers : cars, ramassage, Malte, SO, familles


Merci de vous inscrire directement sur cette page en sélectionnant Soutiens/Service d’Ordre/Haltes

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jeudi 12 avril 2018

Appel de Chartres n°219


En route vers Chartres avec Saint Padre Pio



padre-pio.jpgChers pèlerins,

Benoît XVI dans un discours du 20 août 2005 disait aux JMJ de Cologne « Les reliques nous conduisent à Dieu lui-même : en effet, c’est Lui qui, par la force de Sa grâce, donne à des êtres fragiles le courage d’être Ses témoins devant le monde. En nous invitant à vénérer les restes mortels des martyrs et des saints, l’Église n’oublie pas qu’il s’agit certes de pauvres ossements humains, mais d’ossements qui appartenaient à des personnes visitées par la puissance transcendante de Dieu. Les reliques des saints sont des traces de la présence invisible mais réelle qui illumine les ténèbres du monde, manifestant que le règne de Dieu est au-dedans de nous. Elles crient avec nous et pour nous : ‘Maranath (1 Cor.16:1)’ – ‘Viens Seigneur Jésus’. »
Pour la troisième année, le pèlerinage Notre Dame de Chrétienté offre aux pèlerins la présence d’une relique. Cette année, nous prierons devant les reliques du Saint Padre Pio dans les cathédrales de Paris et Chartres. Ce moment est également l’occasion de réfléchir à la vie de ce saint canonisé par Jean-Paul II le 16 juin 2002 dont l’œuvre, nous le verrons, peut aider à élever notre vie spirituelle.
2018 est le cinquantième anniversaire du rappel à Dieu du Padre Pio et le centième anniversaire de ses stigmates. La venue des reliques du Padre Pio en France est extrêmement rare (deuxième fois en cinquante années) ; nous tenons à remercier le Supérieur du Couvent de San Giovanni Rotondo pour son autorisation ainsi que les différentes autorités ecclésiales jusqu’au Vatican. Rien n’aurait été possible sans l’entremise experte, délicate et tenace de François Brunatto, pèlerin fidèle de Notre Dame de Chrétienté, fils d’Emanuele Brunatto, lui-même fils spirituel de Saint Padre Pio. Nous avions parlé de ce projet lors de la dernière retraite de Notre Dame de Chrétienté à l’abbaye de Fontgombault un premier dimanche d’Avent sans imaginer alors combien il était complexe de le réaliser.

Pourquoi le Padre Pio est-il si cher à Notre Dame de Chrétienté ?

Saint Padre Pio est le saint du XXème siècle de la Sainte Messe, de la Confession et de la Sainte Vierge. Reconnaissez qu’un pèlerin de Chartres ne peut qu’être sensible au Padre Pio ! Notre pèlerinage a mis au cœur de sa vocation missionnaire la messe tridentine, celle justement célébrée pendant toute sa vie par le Padre Pio.
Jean-Paul II le 17 juin 2002, lendemain de la canonisation du Padre Pio : « La messe de Padre Pio ! Il s’agissait pour les prêtres d’un rappel éloquent de la beauté de la vocation sacerdotale et pour les religieux et les laïcs, qui accouraient à San Giovanni Rotondo également très tôt le matin, il s’agissait d’une catéchèse extraordinaire sur la valeur et l’importance du Sacrifice eucharistique. » Dans notre temps d’apostasie du mystère de l’Eucharistie, Saint Padre Pio incarne le lien entre le sacrifice et la miséricorde, entre les sacrements de l’Eucharistie et de Pénitence, entre la messe et le confessionnal.
Notre pèlerinage est chaque année l’occasion de milliers de confessions donnant la grâce et le pardon de Dieu. Certains pèlerins viennent au pèlerinage de Chartres uniquement pour recevoir ce sacrement de pénitence d’un prêtre, instrument de la miséricorde et de la justice de Dieu. Le Padre Pio a été un très grand confesseur, passant souvent quasiment toute la journée au confessionnal. Il avait parmi beaucoup d’autres charismes celui de lire dans les âmes, rappelant à certains pêcheurs la gravité de fautes oubliées. Il savait aussi être sévère car on ne se moque pas du Bon Dieu.
Le Père Derobert, fils spirituel du Padre Pio, a beaucoup écrit pour raconter ses rencontres avec le Padre Pio (notamment Saint Pio de Pietrelcina, transparent de Dieu aux éditions Hovine) et je n’ai jamais oublié certaines de ses conférences (disponibles sur internet). Je vous engage également à lire le Hors-Série tout récent de l’Homme Nouveau (1) (« Padre Pio, une vie pour le salut de âmes »).
Le Padre Pio avait une grande dévotion pour la Sainte Vierge. Ecoutons les mots de Saint Jean-Paul II : « Padre Pio nous invite tout particulièrement à aimer et vénérer la Vierge Marie. Sa dévotion à la Madone se manifestait à tous les moments de sa vie : dans ses paroles et ses écrits, dans les enseignements et les conseils qu’il donnait à ses nombreux enfants spirituels. Il ne se lassait pas d’inculquer à ses fidèles la dévotion à la Vierge Marie, dévotion tendre, profonde et enracinée dans la plus pure tradition de l’Église » (Regina Cæli, 2 mai 1999) et Benoît XVI à l’Angélus du 21 juin 2009 : « Comme tous les grands hommes de Dieu, Padre Pio était lui-même devenu prière, corps et âme. Ses journées étaient un chapelet vécu, une méditation et une assimilation continues des mystères du Christ en union spirituelle avec la Vierge Marie. »

Pendant ces trois jours de pèlerinage nous réciterons cette prière du rosaire que le Padre Pio a tant aimée et nous demanderons au Padre Pio de nous protéger pour nous conduire au Ciel.

Enfin, nous ferons nôtre cette phrase qu’il répétait à la fin de sa vie terrestre : « Aimez la Vierge Marie et faites-la aimer » et qui résume toute la vocation de Notre Dame de Chrétienté.

Jean de Tauriers,
Président Notre Dame de Chrétienté

(1) www.hommenouveau.fr ou 01 53 68 99 77, Editions de l’Homme Nouveau, 10 rue Rosenwald 75015 Paris.


Le mot de l'Aumônier Général.


abbe-garnier.jpgLe culte des reliques ; un bel acte de foi et d’espérance !
OBJECTION !
« Comment prier devant un morceau corporel, un reste physique ? Je trouve cela effrayant ! » Une récente discussion avec des jeunes autour du culte des reliques m'a valu cette remarque. C'est partiellement vrai. En tout cas c'est stimulant, pour redécouvrir le fondement de ce culte des reliques. Merci de cette « provocation à rendre compte avec raison » !

FONDEMENTS DU CULTE DES RELIQUES.
Déjà dans les relations humaines, nous gardons un lien avec les absents par des objets qui leur sont familiers, et qui nous les rappellent. Et bien la religion catholique a intégré cette constante dans le culte rendu aux saints. Ainsi nous vénérons leurs « reliquia », restes. Non seulement des objets leur ayant appartenu, mais aussi leurs restes corporels.

Bien sûr, à travers cette partie d'eux-mêmes, nous vénérons leur « tout », leur personne. Notre acte de dévotion passe par ces reliques, mais il va jusqu'aux saints et saintes de Dieu. C'est une médiation entre nous et eux. Cela nous fait vivre la communion des saints.

APPELES AU SALUT ET A LA SAINTETE, … CORPS ET AME.
Plus encore, le culte des reliques des saints nous rappelle l'étendue et l'impact de la rédemption, du plan de salut de Dieu. Ce plan touche premièrement nos âmes rachetées par la grâce du Christ, mais il concerne aussi nos corps, unis à l'âme durant cette vie, avant de l'être dans l'autre. « Je crois à la résurrection de la chair ! », pouvons-nous redire devant les reliques. C'est tout notre être, corps et âme, qui est touché par la puissance de la passion et de la résurrection de Jésus. C'est tout notre être qui est appelé à le suivre.

Ainsi les reliques remettent devant nos yeux tout le mystère de l'éternelle vie et des fins dernières, vers lesquelles nous marchons. Le corps y est associé comme serviteur et frère de l'âme. A la mort, il connait ordinairement la dissolution et le « retour à la poussière ». En cette vie, il est dans un état passible et mortel, sujet à la fatigue, à la maladie, à la souffrance, à la mort. Il est appelé à suivre l'âme, à la rejoindre au terme de l'histoire. Il doit lui être réuni pour le « 2° » et dernier jugement, qui viendra confirmer le « 1° » jugement (particulier) prononcé au sortir de cette vie.

Nous en avons un avant-gout et une annonce en ce temps pascal, en regardant Jésus ressuscité lors des apparitions et aussi dans sa transfiguration. Il possède un vrai corps, non fantomatique, mais son état est changé ; il est glorieux. Il possède de nouvelles qualités ; agilité et rapidité – subtilité – clarté... Il reste marqué des stigmates, plaies de sa Passion. Ils sont non plus douloureux mais glorieux, comme l'exprime les 5 clous du cierge pascal. Per sua sancta vulnera... Que par ses saintes blessures glorieuses, le christ Seigneur nous garde et nous protège !
Dans le sillage du Christ, les saints martyrs, les stigmatisés voient leurs blessures et leurs souffrances glorifiées dans le ciel, au jour de la résurrection de la chair. Ainsi les stigmates du Saint Padre Pio seront glorieux, et brilleront au ciel comme une ressemblance spéciale avec Jésus crucifié.

Quels repères pratiques pourrons-nous en retirer ?

  • D'abord, accepter cette condition présente dans la foi, avec les conséquences du péché originel et la valeur rédemptrice des épreuves ; « Je complète en mon propre corps ce qui manque aux souffrances du Christ pour son Corps mystique qui est l'Eglise ».
  • Honorer le corps, vase de l'âme, temple du Saint Esprit... « Glorifiez et portez Dieu en vos corps ! »
  • En respecter le mystère de beauté et de pudeur... Le corps exprime l'âme. Dans les gestes de la prière, de la pénitence, de l'effort, de la charité fraternelle... Dans un sourire, une attention, un service rendu...
  • Exercer une juste maîtrise sur les mouvements de ce corps, par la tempérance et la pénitence...
  • Reconnaître ses lois, ses facultés, ses limites, ses rythmes... « Qui veut faire l'ange, fait la bête ! »
  • Désirer et espérer pour lui la résurrection glorieuse et la réunion à l'âme par la puissance divine ! « Je sais que mon Rédempteur est vivant !... Je verrai Dieu. Je le verrai, et il me sera favorable; Mes yeux le verront ! » (Job).


Ce sont des fondamentaux de la vie chrétienne. C'est aussi notre meilleure réponse aux 2 excès de l'histoire hier et aujourd'hui. Les mirages dualiste, mécaniste ou spiritualiste sur la créature humaine ont leurs tentations : adulation ou profanation, culte ou destruction du corps conçu tantôt comme une machine jetable, tantôt comme une idôle. Cor meum et caro mea exsultaverunt in Deum vivum !
Mon cœur et ma chair ont exsulté dans le Dieu vivant ! (Psaumes).

Abbé Alexis Garnier,
Aumônier Général de Notre Dame de Chrétienté.

samedi 07 avril 2018

Pèlerinage 2018: La Direction des pèlerins recrute


ndc2015-389.jpgChers amis,

Le pèlerinage 2018 arrive à grand pas et nous sommes à la recherche de volontaires pour rejoindre l'équipe qui accompagne les chapitres Familles durant les trois jours de marche vers Chartres.

Les Familles représentent aujourd’hui près de 2000 pèlerins de tous les âges regroupés sous les bannières de plus quarante chapitres. C’est pour eux l’occasion de prier en marchant dans un esprit familial regroupant enfants, adolescents, parents et grand-parents. Cette spécificité nécessite un dispositif adapté : un rythme de marche plus réduit, des topos pour chaque tranche d’âge et une équipe de Notre-Dame de Chrétienté dédiée : les FOX. Ils s’assurent que les pèlerins puissent marcher vers Dieu en les déchargeant des aspects temporels.

La particularité de cette équipe est donc sa polyvalence par la diversité des missions qui lui sont confiées : accueil et information des familles sur les bivouacs et haltes, organisation des topos en lien avec les prêtres et les religieux, extraction-insertion des chapitres dans la colonne, gestion des rotations de cars, suivi du pèlerinage en coordination avec le service d’ordre. Le tout s'appuyant sur une relation privilégiée avec les chefs de chapitres et leurs adjoints, nos relais au sein de la colonne.

Nous avons cette année besoin de renfort et nous serions très heureux de vous accueillir au sein de notre équipe. N’hésitez pas à nous rejoindre en me contactant sur cette page et à transmettre ce message à vos amis qui souhaiteraient faire le pèlerinage autrement !

Je compte sur vous et je vous remercie par avance pour votre aide !

Thomas Masurel
Responsable des Chapitres Familles

Pèlerinage 2018: consécration mariale


fatima-consecr.jpg Chers amis pèlerins,

Voici venu le moment de vous inscrire sans tarder à la préparation pour la consécration à la Sainte Vierge, ou plus exactement à son Coeur Immaculé. La préparation démarre le lundi 16 avril prochain et la consécration aura lieu dimanche 20 mai au bivouac de Gas.

Cette année, nous reprendrons les méditations des magnifiques paroles que l’Ange de la Paix et Notre-Dame de Fatima ont dites aux trois pastoureaux Lucie, François et Jacinthe en 1916 et 1917.

Au témoignage unanime des pèlerins qui ont fait cette préparation l’année dernière (totalement refondue pour le centenaire des apparitions de Fatima), elle est un excellent moyen pour bien préparer son pèlerinage et le rendre fructueux. Cette préparation s’adresse à tous les pèlerins soucieux de « saler » spirituellement notre pèlerinage. « Certes, bonne chose que le sel. Mais si le sel lui-même vient à s’affadir, avec quoi l’assaisonnera-t-on ? Il ne vaut plus rien ni pour la terre, ni pour le fumier : on le jette dehors » (Luc XIV, 34-35)

Pour vous inscrire, merci de bien vouloir cliquer sur le lien ci-dessous et suivre les instructions :



Vous recevrez chaque jour à partir du lundi 16 avril et jusqu’au vendredi 18 mai inclus le texte de la méditation. Vous pouvez retrouver aussi ces textes sur le site de Notre-Dame de Chrétienté.

En union de prière dans le Coeur Immaculé de Marie pendant cette préparation,
et à bientôt sur les routes de Chartres !

Jérôme Deprecq
Responsable de la préparation à la Consécration

NOTA BENE 1 : les méditations sont reprises du site www.fatima100.fr, avec l’aimable autorisation de M. Yves de Lassus.
NOTA BENE 2 : cette inscription à la préparation est gratuite et indépendante de l’inscription au pèlerinage.



Calendrier pour 2018

Inscriptions par courriel jusqu'au dimanche 15 avril minuit
33 jours de préparation du lundi 16 avril au vendredi 18 mai
Début du Pèlerinage de Pentecôte samedi 19 mai à Notre-Dame de Paris
Consécration (ou renouvellement)    dimanche 20 mai au soir au bivouac de Gas   





Lundi 02 avril 2018

Route Saint Gatien du 6 au 18 août 2018

Saint-gatien200.png
Deux semaines de marche (20 km par jour) de la patrie de saint François à la cité de Sienne, en passant par Pienza, Montepulciano et les abbayes de Sant'Antimo et du Monte Oliveto. Arrivée à Sienne le 16 août pour la course du Palio !
Avec les Frères de la Fraternité Saint Vincent Ferrier et les Soeurs de la Consolation

https://route.chapitresaintgatien.fr





Lt.-Colonel Beltrame : il a donné sa vie pour sauver son prochain

20180330ArnaudBeltrame2.pngAttentat après attentat, nous avions pris l’habitude de pleurer sur le sort des victimes. Depuis Trèbes, et sans aucunement laisser de côté les trois autres morts, l’action d’un officier a généré dans la population une réaction différente. L’étonnement que provoque l’admiration et la piété naturelle à l’égard de celui qui s’est sacrifié pour le service de la France l’emportent sur la compassion. Dans l’hommage unanime, les mêmes mots sont repris, sans qu’il soit besoin de chercher longtemps le qualificatif adapté : le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame est un héros français.

Nous tenons ici à exprimer notre reconnaissance au Lt.-Colonel Beltrame, et à partager le deuil de son épouse et de sa famille.

Plusieurs très bons textes mettent en évidence les les leçons à tirer afin que ce sacrifice porte tous ses fruits (en particulier le texte de J.-P. Maugendre). Nous vous proposons ci-dessous les réflexions de Ph. Maxence dans "l'Homme nouveau".

La France a subi une nouvelle fois un attentat terroriste, dont l’origine est très clairement lié à l’islam et à Daech. Des morts ont malheureusement jalonné cette nouvelle station du chemin de croix d’une France abasourdie par l’événement.
Le sacrifice, consenti et volontaire, du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame en est d’autant plus fort. Depuis ce drame, on sait le chemin de conversion réalisé par cet officier français, tel que l’a révélé le Père Jean-Baptiste de l’Abbaye de Lagrasse. À l’heure où l’Église entre de par sa liturgie dans la méditation de la Passion du Christ, de son libre et volontaire abandon aux forces ennemies afin de pouvoir accomplir, malgré celles-ci, son œuvre de Salut, le sacrifice d’Arnaud Beltrame montre combien le centurion peut suivre le Christ jusqu’au bout. Non pas vers une mort sans raison, mais une mort par amour et assurée de la Résurrection finale.

Les vertus militaires
Si, bien sûr, le sacrifice du lieutenant-colonel Beltrame est le fruit de son courage, de son idéal d’officier, de sa conversion et de sa capacité de jugement lors de circonstances terribles, il est aussi le fruit plus globalement des vertus militaires issues d’un monde que l’on qualifie facilement d’ancien et de dépassé, mais qui permet à celui dans lequel nous sommes plongés de survivre lors des secousses et des catastrophes.
On répugne bien évidemment à le dire, mais le dégout est encore plus grand de le taire : la France apostate, infidèle à sa vocation, oublieuse de son passé, de ses racines et de sa foi, survit aujourd’hui encore grâce à ceux qui n’hésitent pas à faire le don d’eux-mêmes pour que nos modernes Sodome et Gomore ne soient pas ensevelies. Prêtres, moines et moniales, ermites, officiers, soldats et tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, répondant à l’appel de Dieu sur eux, n’arrêtent pas leur vie à l’horizon d’une feuille de salaire et des points de retraite. Chesterton l’avait déjà expliqué magnifiquement dans L’Homme éternel :
« Les plans de l’économiste sont, à chaque instant remis en question par le soldat qui meurt pour son pays, par le paysan qui laboure son champ, par le converti qui s’exerce à suivre les préceptes de sa religion, ce qui ne relève pas d’une compatibilité des moyens de subsister, mais d’une vision du sens de l’existence ».
Il faut donc poser la question : les plans de l’économiste et les plans du politicien seront-ils remis en question par les derniers événements et par l’exemple du lieutenant-colonel Beltrame ?

Le plan de l’économiste…
Au risque de contredire Chesterton, tout laisse à penser que les temps ne sont pas encore mûrs. Au-delà des personnes, qui sont toujours susceptibles de se convertir ou de modifier, au moins en partie, le cours de leur itinéraire, nous devons malheureusement constater la lourdeur d’un système idéologique qui repose sur des présupposés philosophiques qu’il conviendrait de remettre radicalement en cause pour sortir de notre situation.
À plusieurs reprises, les différents gouvernants de ces dernières années ont déclaré que la France était en guerre contre le terrorisme, première façon d’esquiver la réalité du problème et de ne pas désigner l’ennemi : l’islam qui fait la guerre à notre pays et à notre civilisation. Tout pays en guerre se doit d’éviter les morts inutiles et concentrer ses forces dans la lutte contre l’ennemi. Un pays en guerre ne peut normalement pas s’offrir le luxe de grèves dans les transports publics ou de dysfonctionnement dans le service public. Un pays en guerre ne peut accepter que des universités ne fonctionnent plus et que des enclaves dans le pays continuent de vivre en dehors de la perspective du bien commun.

Retrouver le vrai sens de la politique
Mais le système dans lequel nous sommes plongés repose malheureusement sur une conception erronée de la politique, qui n’est plus entendue comme la plus haute des sciences pratiques, dont l’exercice doit assurer la justice et le bien commun et conduire à l’amitié politique. Tout au contraire, perçue comme étant par essence négative, la politique n’est là que pour limiter les débordements des libertés en action. La vertu, le bien, la justice, l’amitié n’appartiennent plus à son horizon. Seule reste une vision pessimiste qui fait de l’autorité politique un mal nécessaire, mais un mal, alors que saint Thomas d’Aquin réaffirme sa bonté en soi, utile à l’homme.
L’individualisme, qui n’est pas sorti comme par fatalité de Mai 1968, mais dont les racines remontent aux origines même de la modernité politique, est le seul absolu qui tienne aujourd’hui. Il impose par un réflexe mental que l’on ne désigne pas clairement l’ennemi, qui toujours ne peut être qu’un individu isolé, mu par la folie. Il impose l’impossibilité de mener une guerre avec les vrais moyens de la guerre. Il impose de la même façon la disparition de la famille comme cellule de base de la société et son remplacement par l’individu. Il impose l’impossibilité pour l’autorité politique de conduire le pays vers la voie de l’effort et du sacrifice parce que la démocratie moderne a substitué à la primauté du bien commun celle de l’individu. Il impose aussi hélas que l’on célèbre les individus morts ou qui se sont sacrifiés, sans remonter à la cause de leur sacrifice.
Si nous voulons que le sacrifice des morts ne soit pas vain, nous devons remonter à l’origine de leur courage. Retrouver le sens ancien des vertus, se réconcilier avec le sens traditionnel de la politique, en vue du bien commun et de l’amitié politique, embrasser à nouveau la foi qui a construit ce pays, rompre avec la modernité politique et cette « dissociété » dans laquelle nous sommes plongés. C’est un long travail, un effort constant à mener, une œuvre à entreprendre, une foi à retrouver. Il exige tout à la fois de prier pour le repos éternel des morts et de s’inscrire dans la continuité de leur sacrifice.