Rappel à Dieu de Michel de Penfentenyo

20180925MdePenfentenyo.jpg Mardi 25 septembre ont été célébrées à la cathédrale Saint Louis de Versailles les obsèques de Michel de Penfentenyo, rappelé à Dieu le 21 septembre.
Notre Dame de Chrétienté souhaite rendre hommage à un grand français et à un apôtre de l'engagement des laïcs dans la Cité.
Nous reproduisons ci-dessous le communiqué publié par ICHTUS :

Michel de Penfentenyo nous a quittés le 21 septembre 2018, à l’heure des Laudes.
C’est, pour ICHTUS, pour tous ceux qui l’ont connu, admiré, aimé, une très grande tristesse. Nous le recommandons, pleinement confiants, au Père tout puissant.
Dire ce qu’a représenté pour notre œuvre la présence si bienveillante et si forte, de Michel de Penfentenyo est difficile à exprimer en quelques lignes. Très tôt, dès janvier 1957, il s’engage aux côtés de Jean Ousset dans ce qui s’appelait alors la Cité Catholique, et exerce rapidement les fonctions de Directeur général de l’Office international des oeuvres de formations civiques et d’actions culturelles selon le droit naturel et chrétien, conduisant magnifiquement le navire à travers les tempêtes qui n’ont pas manqué. Mais, outre une force de caractère qui lui a permis de toujours garder le cap, beaucoup retiendront sa bonté et son extrême délicatesse à l’égard de tous, sa capacité d’écoute et de conseil, son énergie et son dévouement complet à la formation et au service d’une amitié pour servir le bien commun.
Après s’être engagé dans le combat pour la vie, il suscite à la création du Centre d’Études des Entreprises (CEE) et fonde le Secrétariat d’Information des Collectivités Locales Et Régionales (le SICLER), pour aider les élus à reconstituer les réseaux de solidarité naturelle, il se consacrera entièrement à cette action à partir de 1980. Beaucoup de collectivités lui doivent un véritable renouveau de la vie locale.
Convaincu que la France avait perdu le sens de sa vocation, il se battra aussi pour mieux faire connaître les sources et les fondements de son histoire.

mardi 25 septembre 2018

Jean Piat - « La voix du pèlerinage s'est éteinte... »

Jean-Piat.jpg Si Jean Piat n'a pas été, à ma connaissance, pèlerin de Chartres, il est « la voix » indissociable de notre pèlerinage. Citons de mémoire: « J'ai fait un pèlerinage... à Chartres. Je suis beauceron, Chartres est ma cathédrale. Je n'avais aucun entrainement, j'ai fait 105 kilomètres en 3 jours. Ah, mon vieux, les croisades, c'était facile ! On voit les flèches de la cathédrale à 18 kilomètres sur la plaine.... de temps à autre elles disparaissent, (…) Dès que je les ai vues, ça a été une extase ! Je ne sentais plus rien... J'ai prié, mon vieux, prié comme jamais je n'avais prié. Mon gosse est sauvé. Je les ai confié tous à Notre Dame ». Qui n'avait entendu, un petit matin de Pentecôte ou bien au soir, sur le bivouac, sa voix chaude balançant les mots de Péguy, comme une foulée de marcheur ? Jean Piat, c'est d'abord et surtout cela ; une voix et une présence.

Né en 1924, il est décédé ce 18 septembre dernier à Paris, en la fête de St Joseph de Cupertino.

Il fut un acteur de théâtre remarquable, interprète notamment des pièces d'Edmond Rostand et de Sacha Guitry. Lorsque le théatre arriva sur le petit écran, il fut encore le truculent Robert d'Artois des Rois maudits. Il prêta sa voix à des chefs d'oeuvre de la litterature et du cinéma ; Gandalf dans le Seigneur des Anneaux – le commissaire Jacomet dans un bel enregistrement sur Ste Bernadette – ou encore Lawrence d'Arabie... Il a encore dit quelques belles narrations accompagnant les spectacles du Puy du Fou. Et puis les amateurs de belles pages et de nobles pensées iront écouter le lien ci-dessous.

Mais, on l'a dit, il reste surtout pour nous la voix qui a porté quelques morceaux choisis de Péguy, redisant à des milliers de pèlerins l'âme de cette route de conversion et de sainteté qu'est le « pélé ». Il affirmait crânement « être né catho », quoi qu'il ait rencontré et exprimé quelques difficultés devant les fins dernières.

Sur le grand âge, il pensait sérieusement au terme de sa vie, au passage de la mort - cet ultime rideau qui tombe sur le théâtre de notre existence terrestre... Et qui se lève sur l'éternité. Dans la mythologie de Tolkien, alors que le combat fait rage pour la défense de Minas Tirith, et que le 2e rempart est pris d'assaut par les forces de Sauron, Gandalf réconforte un hobbit découragé: « Le voyage n'est pas fini... la mort n'est qu'un autre chemin qu'il nous faut tous prendre... Le rideau de pluie grisâtre de ce monde s'ouvrira et tout sera brillant comme l'argent... alors vous les verrez... les rivages blancs et au-delà la lointaine contrée verdoyante … Alors ça ne va pas si mal? Non en effet... » Cela n'a pas la consistance d'une profession de foi catholique explicite en la vie éternelle, dira-t-on... Et cela ne suffit pas à faire de notre cher défunt un « saint de vitrail »... Certes! Mais nous aimons à penser qu'il y a un peu de l'âme de Jean Piat dans ces mots qu'il prononçait pour le compte de Gandalf. Alors nous laissons l'ultime jugement au Dieu qui seul sonde les reins et les cœurs. Et surtout nous redirons pour lui la prière à Notre Dame de Chartres :
« Mère voici vos fils qui se sont tant battus.
Qu'ils ne soient pas pesés comme on pèse un esprit.
Qu'ils soient plutôt jugés comme on juge un proscrit
Qui rentre en se cachant par des chemins perdus. »

« Donnez-lui, Seigneur le repos éternel, et que pour lui brille votre lumière sans déclin ».

Abbé Alexis Garnier,
Aumônier Général de Notre Dame de Chrétienté.


Pour réentendre Jean Piat déclamant Denoix de St Marc (« Que dire à un jeune de 20 ans »), cliquer sur ce lien.

Lundi 17 septembre 2018

Appel de Chartres n°221

Edito de l'Aumônier Général de Notre Dame de Chrétienté.

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CALME, COURAGE, CONFIANCE !



Chers amis pèlerins,

Les vacances sont une belle occasion de desserrer le temps, de le retrouver, de le reprendre. Pourquoi ? Pour l'essentiel. « Vacare Deo », prendre du temps en Dieu, pour Dieu. Les camps, sessions familiales, colonies, séjours et tournées diverses, les retrouvailles en famille, la visite d'un sanctuaire ou d'une abbaye nous permettent cela. Et nous nous exclamons avec crainte et émerveillement ;
« Dieu est ici, et je ne le savais pas ! » (Genèse, XXVIII).

De passage à Pellevoisin, j'ai pour ma part lu un sermon excellent (et court!), en 3 mots. 3 mots qui peuvent résumer l'esprit dans lequel nous attaquons cette rentrée, et la préparation du prochain pèlerinage.

« CALME, COURAGE, CONFIANCE! »

Nous avons besoin de cet encouragement marial, dans une période difficile pour l'Eglise ! Nous en avons besoin pour apaiser l'indignation, la stupeur, et (peut-être) la tentation de scandale que le démon jette contre nos âmes ! Nous en avons besoin devant ces faits accablants. Ils salissent le visage de l'Eglise. Ils rendent difficilement audible pour certains son message de salut et de vérité !

vierge-sacre-coeur2.jpg Sur ce sujet, certaines paroles éclairent notre jugement surnaturel, et notre sensus fidei :
« Les prêtres de mon Fils sont devenus des cloaques d'impureté (1) » - « L'Eglise est du côté des victimes ! (2) » - « Il est inévitable que des scandales arrivent, mais malheur à celui par qui le scandale arrive ! » Devant les infidélités des membres de l'Eglise, y compris haut placés, la sagesse populaire nous rappelle cependant que « Le bruit de l'arbre qui tombe ne doit pas faire oublier la forêt qui pousse ». Mais surtout, gardons le verset du psaume : « Seigneur, il y a beaucoup de paix pour ceux qui aiment votre Loi, et pour eux, point de scandale » (3)

Alors, oui, mes amis, le pèlerinage 2019 aura d'autant plus de sens ! Il sera une protestation amoureuse de nos âmes, une protestation de fidélité, un acte de réparation par les mains jointes et les pieds douloureux, par la grâce de la Sainte Messe, par la prière des enfants et des jeunes.
Car le Coeur de Dieu est blessé sur la croix par tant de crimes monstrueux.
Mais il est aussi consolé d'avance par les actes de charité envers Dieu et le prochain, par les pénitences acceptées et offertes (celles du devoir d'état), par les larmes du cœur pleurant sur ses péchés propres et sur ceux du monde. Ces larmes-là sont posées devant le Seigneur, in conspectu Domini !
Je vous souhaite à tous de bonnes rentrées, et vous donne rendez-vous ici ou là ; lors du petit pèlerinage de rentrée en vallée de Chevreuse (13 octobre), ou encore à l'Université d'automne le 17 novembre à Paris, ou à la retraite spirituelle ouverte à tous à Fontgombault, les 1° et 2 décembre prochains !

Calme, courage, confiance !

Vd abbé Alexis Garnier, Aumônier Général.

(1) Message de Notre Dame de la Salette.
(2) Abbé Pierre Hervé Grosjean, 15 mars 2016, plateau de Canal +.
(3) Psaume 118, v 165.

Dimanche 16 septembre 2018

Itinéraires de Chrétienté avec Jean Madiran

madiran-fontaine-2.jpg Jean Madiran (1920-2013) fut, au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, l’une des plus importantes figures de la résistance française et catholique à la subversion et à l’apostasie générale.

Fondateur de la revue Itinéraires, puis animateur du quotidien Présent, sa plume acérée défendit inlassablement « France et Chrétienté », abandonnées par la plupart des élites, tant laïques qu’ecclésiastiques, pourfendant l’impiété moderne.

L’ouvrage de Rémi Fontaine, qui travailla longtemps avec Jean Madiran, permet de découvrir la cohérence et la logique de la pensée du grand auteur contre-révolutionnaire – tout en offrant des pistes d’interprétation originales et encore méconnues, notamment sur l’influence du scoutisme ou de la vie bénédictine sur la pensée de Madiran.

Rémi Fontaine, né en 1956, est journaliste et essayiste.

Préface de Dom Louis-Marie, Père Abbé du Barroux.

Postface d’Yves Chiron, historien

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