vendredi 28 février 2020

Face aux abus, restaurer l’intelligence catholique - Abbé Christian Venard

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Contrairement à beaucoup de ceux qui se sont exprimés ces derniers jours, je ne connaissais pas Jean Vanier, je ne l’ai jamais rencontré, pas plus d’ailleurs qu’un certain nombre d’icônes du catholicisme français des années 1980 – 2000, en passe toutes, d’être déboulonnées du piédestal sur lequel les avaient placés ceux-là même qui, aujourd’hui, pleurent leurs errances. L’air du temps aidant, on peut certes parler d’ « indignation », de « sidération », d’ « émotion », mais je crois qu’il faut surtout parler de raison, et avoir le courage d’examiner, avec lucidité et recul, comment tant de figures dites charismatiques du dernier quart du XXe siècle, se retrouvent désormais au pilori, sans que la gravité des actes qu’elles ont commis – de la pédocriminalité systématique aux dérapages ponctuels sur fond d’emprise psychologique ou spirituelle – ne soit bien sûr remise en cause.

Ce qui est choquant au premier chef, dans cette triste litanie de fondateurs devenus prédateurs,  ̶  à L’Arche, à Point-Cœur, aux Béatitudes, aux Légionnaires du Christ, à la Communauté Saint-Jean, aux Fraternités monastiques de Jérusalem, au Foyer Sainte-Marie de Douvres, et sans doute à d’autres encore non connus  ̶ , c’est autant le sordide des faits que l’affreux silence complice qui les a entourés des années durant, le relativisme moral de certaines autorités ecclésiales, ou encore le contexte délétère d’une Église de France en perte de repère. Car, il faut bien se remettre dans le contexte des terribles années de l’après Concile, quand il était plus important pour les supérieurs de pourchasser les prêtres en soutane ou en clergyman, les réfractaires au grand n’importe quoi liturgique qui tenait lieu de messe, que de soutenir les fidèles dans la foi catholique et de réprimer les prêtres, religieux et autres figures charismatiques aux mœurs déviantes.

Que l’on se rappelle les années de plomb de l’Église de France. Ces années, où trouver une messe ressemblant à ce qu’indiquait le missel romain, relevait du défi dans nombre de diocèses ! Ces années où le clergé  ̶  y compris le haut  ̶  en France n’hésitait pas à critiquer ouvertement les positions magistérielles des papes, où le catéchisme est devenu un gloubiboulga humanitaire à peine digne d’une loge maçonnique théiste, où la confusion à tous les niveaux régnait en maîtresse et était publiquement soutenue par l’épiscopat. Dans ces années-là, quelques personnalités se sont élevées contre ce chaos organisé, ce sabbat diabolique où les hommes d’Église flirtaient avec le monde. C’est là que, face à l’incurie des autorités légitimes, au milieu de ces personnalités forcément aux caractères plus que trempés pour avoir le courage de résister, de s’opposer, se sont aussi glissés des « pervers », des « manipulateurs ». Leur tâche a été d’autant aisée, que le pauvre peuple chrétien, ou ce qu’il commençait à en rester, a vu en eux des planches de salut. De là, ont pu naître en effet des « idolâtries », parce que le peuple voulait des guides, quitte à s’en remettre de manière aveugle à des loups déguisés en bergers et parce que les bergers légitimes eux n’enseignaient plus la foi catholique et favorisaient le désordre et la désobéissance.

Que l’on ne s’y trompe pas. Ce n’est pas la trop grande sacralisation du clerc qui a été la source de ces déviances ; mais bien au contraire sa désacralisation, qui dérivait à la fois de la perte du sens du sacré dans le trésor le plus précieux de l’Église, sa sainte liturgie, et des mouvements idéologiques qui traversaient la société occidentale tout entière. Ceci est bien illustré dans les cas où les manipulateurs se sont révélés être des laïcs ! Le pape François a désigné le cléricalisme sous toutes ses formes comme une expression et une cause majeure de ces dysfonctionnements dans la vie des communautés chrétiennes. Le cléricalisme, ̶  à bien distinguer du « sacré », au risque une fois de plus de tomber dans des errements déjà connus ̶ , est avant tout une tournure d’esprit, qui frappe en premier lieu les clercs dans l’Église, du fait de la charge de gouvernance qui leur est confiée par le droit canon et la tradition. Mais, il peut toucher les laïcs aussi en ce qu’il est avant tout une manière de considérer cette charge comme un exercice de pouvoir (potestas) et non un service d’autorité (auctoritas). Pour le dire avec d’autres mots : est cléricaliste toute manière d’exercer une charge – aussi minime soit-elle, comme les fleurs de la paroisse !  ̶ en la considérant comme propriété personnelle au profit premier, et parfois unique, de soi-même…

Tirer les leçons de ce triste passé récent de notre Église de France est une urgence. Prions pour que nos évêques d’aujourd’hui aient le courage de l’affronter, de l’assumer, loin de la langue de buis et du déni de réalité qui leur sont trop souvent reprochés. Restaurer l’intelligence catholique des fidèles en est une autre, ainsi que leur réapprendre la vraie liberté intérieure. Cette dernière est toujours plus exigeante et inconfortable qu’une pseudo obéissance qui camoufle difficilement paresse et panurgisme ! Nous ne devons d’obéissance inconditionnelle qu’à notre conscience (à charge pour nous précisément de l’éclairer), au Christ et à ses enseignements transmis par la tradition et le magistère authentique, au pape vicaire du Christ à la tête de son Église. Pour le reste… bon sens, prudence, libre obéissance, discernement, sensus fidei, seront toujours les meilleurs guides. Dieu le Père n’invite pas le chrétien à être infantilisé dans des institutions humaines, seraient-elles ecclésiales, mais à devenir son enfant en Jésus-Christ, afin de parvenir, au jour ultime de la rencontre avec son Créateur, à la stature d’homme glorifié.

 

Source : https://blogdupadrevenard.wordpress.com/2020/02/27/face-aux-abus-restaurer-lintelligence-catholique/

mercredi 26 février 2020

Vidéoformation n°96: Quelles relations entre les anges et les hommes?

Entretien avec le TRP Serge-Thomas Bonino,
Dominicain, Secrétaire Général de la Commission Théologique Internationale, Président de l’Université Pontificale Saint Thomas d’Aquin.

Une vidéoformation proposée par Notre Dame de chrétienté avec sa "fiche résumé" accompagnée d’une bibliographie pour aller plus loin.

  Fiche résumé:

» lien direct vers la vidéo

mardi 18 février 2020

Appel de Chartres n°236: le pèlerinage, vecteur de chrétienté dans le réel !

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Chers pèlerins,

« Qu’est-ce que Dieu ? » s’interroge le jeune Saint Thomas d’Aquin. Dieu est unique, infiniment simple, supérieur à toute chose en restant pourtant infiniment proche de toute chose, immuable et éternel, ordonnateur de toute chose ; Il est l’Etre, la Vérité, l’Unicité, la Bonté, la Beauté…

Et Dieu dit : « Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance. » Quel mystère… en l’homme, grâce et pesanteur ; l’homme est image et ami de Dieu mais en même temps héritier du péché originel et pécheur lui-même. Il n’est ni bête, ni ange, mais incarné dans le temps et dans l’espace, à l’intelligence et au cœur embrassant de larges horizons et pourtant incapables de saisir entièrement les mystères de l’homme, et encore moins ceux de Dieu…

Quels sont les chemins que peut alors choisir l’homme face à sa condition ? Il peut se battre pour une illusion, celle de pouvoir atteindre une des perfections de Dieu dans une recherche d’absolu et d’universel : amasser des connaissances, multiplier les œuvres de charité, développer les sciences jusqu’à la dénaturation des mystères comme celui de la vie, rechercher des positions pour faire dépendre les autres de soi, etc. « Il fallait posséder l'infini de l'espace et l'infini du temps pour savoir que ces deux infinis sont encore des prisons, que l'âme n'est qu'un cri vers un autre infini. » Vouloir être l’égal de Dieu, c’est l’histoire de la Tour de Babel réactualisée ; l’homme n’a finalement guère changé !

Cependant l’homme peut également apprendre à connaître, à apprivoiser et à aimer le réelavec ses paradoxes que l’on ne pénètre qu’avec la vision des cœurs purs, vision simple de Dieu, embrassant le temps et l’espace dans son éternité. Apprivoiser le temps et l’espace, c’est marcher pendant trois jours pour franchir 100km alors que l’on prend l’avion toutes les semaines pour franchir les océans…, c’est oublier son portable et se rendre compte que notre vie et notre salut se jouent dans les relations avec ceux qui nous entourent à chaque instant.C’est d’abord la clef de toute vie humaine que le pèlerinage de Chartres nous aide à forger !

Le retour au réel est urgent ! A-t-il un jour cessé de l’être… ? « Rien ne mène plus sûrement à la barbarie que l’esprit pur. Et peut-être est-ce la forme la plus maléfique du péché contre l’Esprit que de tout ramener à l’esprit… ». Pas après pas, en marchant vers Chartres, nous mettons l’esprit en pratique, nous apprenons à bâtir une chrétienté !

Les pierres de cette chrétienté sont chacun de nous, pèlerins ; quant au ciment, nous l’incarnons et le vivifions sur la route entre les deux cathédrales : il s’agit d’un triple amour, d’une triple piété filiale.

- Amour profond du visage de l’Eglise actuelle. L’Eglise semble « rouler » à deux vitesses mais n’est-ce pas un nouveau paradoxe sur lequel repose l’unité intrinsèque de l’Eglise ? Le faible pousse le fort à l’exemplarité et à briser sa raideur ; le fort entraîne le faible à éclairer sa conscience et à maintenir sa volonté dans le bien…

- Amour de la France et de nos patries respectives actuelles, œuvrant pour qu’elles deviennent ce qu’elles sont en puissance : le terreau fécond de saints qui auront leur couleur propre dans les cieux, une nouvelle forme de réponse à l’Epoux.

- Amour de nos familles parfois déchirées, souvent blessées. Notre chrétienté repose sur l’unité fondamentale des familles, images de la Sainte Trinité.

Ces trois amours sont notre nourriture et le lieu où nous nous donnons. Le pèlerinage les vivifie. Comment ? En leur donnant des échelles adaptées. Notre amour pour l’Eglise se porte en priorité vers notre paroisse, non seulement entité territoriale, mais lieu où nous recevons les biens spirituels, et notre Evêque, en tant que successeur des apôtres, représentant du Christ en son diocèse, pasteur et docteur des fidèles. L’amour de la France passe par l’engagement dans nos villes et villages. L’amour de nos familles exige l’exercice concret de la charité fraternelle avec nos proches et entre les générations. Nous apprenons que « nous sommes en mesure de faire le bien pendant douze heures, ce qui ne saurait pas nousdécourager, comme si nous pensions que nous devons le faire toute notre vie durant. »

Ce ciment est purifié par l’épreuve de la fidélité, fidélité envers et contre tout, fidélité qui devient la manifestation en acte de nos trois amours et de notre Espérance ! Cela ne diminue certes pas la souffrance aiguë de la perte de sens, de l’incompréhension et du sentiment d’abandon mais le pèlerinage de Chartres est une grande grâce pour nous encourager à chercher la Vérité et à traverser cette nuit de l’Eglise, de la France et de nos familles. « Aimez donc votre état [de pauvreté spirituelle] et bâtissez dessus. C’est la pierre solide car c’est la pierre de la vérité, et l’édifice qui s’y appuie résiste aux vents et aux tempêtes. » nous encourage le Père Marie-Etienne Vayssière. L’amour nous blesse ; réjouissons-nous ! En devenant par amour comme « une humanité de surcroît en laquelle [le Christ] renouvelle tout son mystère », nous acceptons le partage de la croix, plantée dans notre cœur. Voici le chemin par lequel le Christ nous mène à Sa Lumière !

Ne nous laissons pas berner par le jeu si rapide des médias qui nous oppressent, espérant nous entraîner dans leur folie planétaire. Le réel nous rend confiance non pas en un synode mais en nos prêtres et en l’Eglise à la fois comme institution de droit divin et comme assemblée d’âmes pour lesquelles le cœur à cœur avec Dieu est plus qu’un précepte dominical. 

Alors OUI, « les temps sont durs », mais béni soit ce temps, dans lequel nous sommes nés, et bénie soit cette terre sur laquelle le bon Dieu nous veut saints pour sa plus grande gloire ! Ad superna semper intenti !

Chartres nous appelle !

Notre Dame de la Sainte Espérance, convertissez-nous !

 

La Direction des pèlerins

Lundi 17 février 2020

Querida Amazonia : pour une sorte d’« Église laïque »

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Cet article est la traduction du texte du Père Pio Pace (que les lecteurs de Res Novæ ont pu lire à différentes reprises) publié sur le blog Rorate Cæli.

Va-t-on ordonner des viri probati mariés ? Cette question, avant pendant et après l’assemblée du Synode sur l’Amazonie, a polarisé toute l’attention, les évêques du Synode allemand se tenant comme en embuscade, prêts à s’emparer du thème pour la transformation institutionnelle de l’Église. Pour toutes sortes de raisons politiques et tactiques, l’exhortation apostolique tant attendue n’en parle pas. Elle ne rejette pas la possibilité, comme on l’a dit trop hâtivement : elle n’en parle pas. En fait, elle va plus loin, vers une Église laïcisée, où le sacerdoce commun des baptisés absorbe largement le ministère sacerdotal en se confondant avec lui.

Car le texte, sous des allures modestes, est très ambitieux. Il faut lire avec beaucoup d’attention le début de l’Exhortation : elle se présente comme « un cadre de réflexion », qui est une invitation à lire le document final du Synode (qui parle d’ordonner des diacres mariés), mais en s’élevant à des considérations plus fondamentales et assurément plus radicales. Le passage central concerne « l’inculturation de la ministérialité » (nn. 85-90), suivi de considérations sur les communautés (nn. 91-98), puis sur le rôle des femmes (nn. 99-103).

Le rédacteur principal (parmi les hypothèses, ce pourrait être le subtil P. Spadaro, jésuite, directeur de La Civiltà Cattolica) propose au nom du Pape une vision laïcisée de l’Église, fondamentalement hostile au « cléricalisme », et qui, par le fait, dépasse, et éventuellement inclut, la problématique des prêtres mariés dans une perspective plus large.

L’inculturation explique-t-il, doit aussi s’exprimer dans « l’organisation ecclésiale et la ministérialité ». Le ministère sacerdotal doit être repensé. Il ne se réduit pas au prêtre-clerc, dont le pouvoir spécifique est de consacrer et de pardonner les péchés, lequel est indispensable pour assurer « une plus grande fréquence de la célébration de l’Eucharistie, même dans les communautés les plus éloignées et cachées ». En revanche, le pouvoir hiérarchique dans l’Église, qui appartient au ministère sacerdotal, n’est pas propre au ministère ordonné : des laïcs, restant laïcs, pourront exercer cette autre face du ministère sacerdotal et « annoncer la Parole, enseigner, organiser leurs communautés, célébrer certains sacrements, chercher différentes voies pour la piété populaire et développer la multitude des dons que l’Esprit répand en eux ».

Certes, les communautés auront besoin de la célébration de l’eucharistie et du pardon des péchés, car « il est urgent d’éviter que les peuples amazoniens soient privés de cet aliment de vie nouvelle et du sacrement du pardon ». C’est ici, au n. 90, qu’intervient ce qui a été ressenti – à tort – comme une douche froide par toutes les instances progressistes et comme un immense soulagement par les conservateurs : le Pape, au lieu de parler d’ordination de diacres mariés, invite seulement à prier pour les vocations sacerdotales, tout en précisant qu’il convient de « réviser complètement la structure et le contenu tant de la formation initiale que de la formation permanente des prêtres, afin qu’ils acquièrent les attitudes et les capacités que requiert le dialogue avec les cultures amazoniennes »

Mais, continue-t-il, il faut des diacres permanents plus nombreux, des religieuses et des laïcs qui assument des responsabilités importantes pour la croissance des communautés. Il faut que ces laïcs « arrivent à maturité dans l’exercice de ces fonctions grâce à un accompagnement adéquat ». Au-delà donc de l’« objectif limité » d’une plus grande présence de ministres ordonnés pouvant célébrer l’eucharistie, il s’agit de promouvoir des laïcs « mûrs » qui, eux aussi ministres sacerdotaux mais comme laïcs, prendront en charge la communauté. Ceux qui font une fixation sur l’ordination d’hommes mariés sont en somme accusés de cléricalisme, alors qu’il est beaucoup plus important de promouvoir une sorte d’« Église laïque » : cela demande « une capacité d’ouvrir des chemins à l’audace de l’Esprit, pour faire confiance et pour permettre de façon concrète le développement d’une culture ecclésiale propre, nettement laïque [souligné dans le texte] ».

Rien n’exclut cependant que, parmi ces laïcs pleinement « mûrs », on puisse juger utile d’en ordonner certains pour les besoins de l’Eucharistie. Mais comme le faisait remarquer Élodie Blogie, dans le quotidien belge Le Soir, du 12 février, le Pape fait « une réponse très jésuite », et sur cette question, « très subtilement », ne dit ni oui, ni non : il ne dit rien, et en fait il dit plus.

Et de manière un peu semblable, il remarque que les femmes baptisent, annoncent la Parole, sont missionnaires, et qu’elles doivent exercer des pouvoirs. D’abord comme femmes laïques, avec toute leur féminité. Mais, « penser qu’on n’accorderait aux femmes un statut et une plus grande participation dans l’Église seulement [c’est moi qui souligne] si on leur donnait accès à l’Ordre sacré » serait « réductionniste ». Cela « limiterait les perspectives, nous conduirait à cléricaliser les femmes »

Sur ce point, tout de même, on touche peut-être à la part un peu « réactionnaire » de la pensée du Pape qui, en présentant le projet d’une recomposition (amazonienne, puis allemande, etc.) du visage de l’Église dont serait éradiqué le cléricalisme, fait la leçon aux féministes, qu’il supporte fort mal : il ne faut pas « nous enfermer dans des approches partielles sur le pouvoir dans l’Église » ; les femmes qui doivent prendre en charge l’Église, et sans laquelle l’Église s’effondrerait, doivent le faire de manière féminine. 

 

Source : L'Homme Nouveau : http://www.hommenouveau.fr/3064/res-novae/querida-amazonia---brpour-une-sorte-d--eglise-laique-.htm

jeudi 13 février 2020

« Hommage au Pr Jean de Viguerie (1935-2019) : la foi et le savoir »

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« Hommage au Pr Jean de Viguerie (1935-2019) : la foi et le savoir »

 

par Lydwine Helly, agrégée d’histoire, docteur en histoire médiévale, enseignant-chercheur

 

31 janvier 2020

 

Deux citations d’Augustin d’Hippone († 430) traduisent la synthèse entre foi et raison, intimement vécue par le Pr Jean de Viguerie, récemment décédé le 15 décembre 2019. La première est célèbre, elle signifie que la foi chrétienne est une ouverture à la vérité :

« Crede ut intelligas : Crois pour comprendre ». 

Mais cette première formulation ne fonctionne pas sans la seconde, immédiatement ajoutée par saint Augustin pour clore le sermon XLIII :

« Intellige ut credas : comprends pour croire ».(1)

L’un des plus célèbres Pères de l’Église distinguait foi et raison, mais il ne les séparait pas : la tension vers la vérité mène à Dieu. À la suite du saint d’Hippone, les théologiens ont glosé sur l’alliance de la foi et du savoir, et sur l’équilibre à trouver : en se méfiant tout à la fois de l’ignorance, porte ouverte aux déviances et à l’hérésie, et de la libido dominandi (2), véritable emprise peccamineuse sur celui qui n’a d’autre but que la domination d’autrui. 

Le Pr Jean de Viguerie laisse une œuvre considérable (cf Encart bio-bibliographique),composée de recherches historiques sur les XVIe-XVIIIe siècle et d’une réflexion sur l’histoire du Moyen Âge à nos jours. La lecture de sa bibliographie invite à distinguer l’histoire de l’enseignement, véritable ligne de crête et préoccupation constante du grand savant (3)

 

1. Honneur aux maîtres 

Issu d’une ancienne famille enracinée dans le pays de Toulouse, Jean de Viguerie naît à Rome en 1935, comme il aimait à le dire pour exprimer le lien affectif et spirituel qu’il entretenait avec la Ville éternelle. Il répétait volontiers tout ce qu’il devait à ses maîtres, à Louis Jugnet(1913-1973), professeur de philosophie, dont il avait suivi suivit les cours à Toulouse. Le jeune homme a absorbé l’enseignement de ce philosophe réaliste et thomiste, et il a emprunté à Jugnet la manière délicate qu’avait ce maître d’aider ses élèves et de se préoccuper d’eux. Le volume de Louis Jugnet, consacré aux  Problèmes et grands courants de la philosophie(1ère éd. en 1970, 2ème éd., revue et augmentée et préfacée par Marcel De Corte, en 1974) reste une excellente entrée en philosophie, très utile pour tous ceux qui, qu’elles que soient les raisons, manquent de repères en ce domaine. Après avoir réussi l’agrégation d’histoire (1959) et passé son service militaire à enseigner les petits Algériens (1961-1962), vint le temps pour Viguerie de préparer la thèse du doctorat ès lettres. Il le fit sous la direction du Pr Roland Mousnier (1907-1993), l’un des historiens modernistes (spécialiste des XVIe-XVIIIe siècle) les plus éminents de la Sorbonne, fort hostile aux relectures idéologisées du passé des marxistes et des structuralistes.

L’obtention du diplôme supposait de produire une recherche innovante, fondée sur une documentation inexploitée. Jean de Viguerie s’attela à l’étude d’un ordre religieux (les Doctrinaires), fondé en 1592, dans le contexte post-conciliaire (Concile de Trente, 1545-1563) et dispersé en 1792. Nul n’avait encore étudié cet ordre consacré à l’éducation des enfants pauvres, et analysé l’évolution philosophique de leurs programmes : initialement thomistes, les Doctrinaires s’étaient ralliés au cartésianisme entre 1711 et 1745 (donc, assez tardivement), avant le retour à la tradition pour lutter contre le matérialisme et l’athéisme ambiant. La thèse exigeait de combiner approches sociales, religieuses et philosophiques ; elle donnait à comprendre le mouvement des idées à la veille de la Révolution. Viguerie menait de concert recherche et enseignement. Et c’est en tant qu’assistant du Pr Roland Mousnier qu’ilfit 68 à la Sorbonne. Le maître avait maintenu ses séminaires et il avait missionné son assistant à garder les livres de la bibliothèque en un temps où ils étaient jetés par les fenêtres et brûlés dans la cour. Viguerie l’a raconté d’une plume alerte dans ses Trois semaines vécues à la Sorbonne, mai-juin 1968. 

 

2. Rechercher, enseigner et écrire 

Il était conseillé aux nouveaux gradués de mener de front trois carrières : la poursuite de leurs recherches, la transmission aux plus jeunes et l’écriture. Devenu docteur ès lettres en 1973 et professeur de l’université (Angers, puis Lille), Jean de Viguerie publia sa thèse en 1976 sur Une œuvre d’éducation sous l’Ancien Régime : les Pères de la doctrine chrétienne en France et en Italie (1592-1792) et ajouta encore à sa recherche dans L’Institution des enfants : l’éducation en France, XVIe-XVIIIe siècle en 1978.

Il faut relire ce livre, dont le titre reprenait un chapitre des Essais (I, 26), où Montaigne s’élevait contre l’éducation traditionnelle fondée sur le par cœur. Ce n’était pas l’objet de Viguerie, qui exposait d’emblée les trois caractères fondamentaux de l’éducation sous l’Ancien Régime : l’enfant n’est pas un sujet d’expérience ; chaque enfant est unique ; l’éducateur doit respecter l’âme de chacun. Autrement dit, l’éducation se devait d’être le fruit de l’expérience, progressive car fonction des âges de la vie, chrétienne dans son essence, et libérale au sens où elle devait le libérer des entraves matérielles. Les enjeux de cette éducation, assumée par l’Église, étaient terrestres (hic et nunc) et célestes (salut). Les maîtres ne doutaient pas de la légitimité de l’enseignement, appelée alors, le mot est révélateur, la « nourriture », aussi vitale pour l’enfant que l’alimentation. La documentation de cette recherche sur la réalité de cette éducation ne manquait pas, mais il avait fallu rassembler un corpus éclaté, constitué par les nombreux traités pédagogiques, les mémoires, les biographies, les manuels de classe, les textes des programmes, les règlements et les archives des écoles, les correspondances familiales. 

Viguerie organisa cette masse en un plan simple : Qui éduquait ? Qu’enseignait-on ? Comment les éduquait-on ? Au terme de L’institution des enfants, l’historien concluait : 

« L’ancienne éducation est politique. Elle est l’apprentissage de la vie en société. Elle est ordonnée au bien commun de la cité ».

Et il datait les infléchissements touchant la discipline et la substance de l’enseignement aux années 1660. Citons les principaux traits de la nouvelle pédagogie, qui tend à faire de la pédagogie  une science, alors qu’elle était un art, fait de contenus et de savoir-faire appliqués au réel. Les nouvelles théories empruntent à Descartes la conviction que l’esprit humain ne saisit directement que sa propre pensée, le reste étant affaire de démonstration. L’intellect de l’enfant est passif, il faut le façonner. Les seules études dignes de ce nom sont celles qui sont utiles : le faire l’emporte sur l’être. On peut encore mesurer l’influence de cette doxa sur les expériences pédagogiques contemporaines. 

 

Conclusion

La liste non exhaustive des publications atteste qu’il n’y a pas de retraite pour les universitaires. Jean de Viguerie n’a cessé de poursuivre ses recherches et de transmettre, y compris aux plus jeunes comme l’attestent ses conférences faites dans les écoles primaires (4). L’attention de ces publics les plus divers s’expliquait aussi par le tempo de sa voix et le sens qu’il avait de la musicalité des phrases. L’histoire (Clio) n’était-elle pas sœur de la poésie (Calliope) ? En décembre 2001, il fut élu « mainteneur » (défenseur des règles de la poésie) à la très ancienne et prestigieuse Académie des Jeux Floraux (Toulouse). 

À l’exemple de ses maîtres, Viguerie éprouvait gratitude et piété pour ceux qui avaient été les passeurs de la foi et du savoir, et empathie pour ceux qui, à leur tour, transmettent aux plus jeunes. Maîtres d’hier, d’aujourd’hui et de demain forment une communauté. Il nous disait qu’il avait ses listes, celles des défunts et des vivants pour lesquels il priait. Le passé ne meurt pas pour ceux qui se souviennent que « L’histoire enfin, [est] témoin des temps, lumière de vérité, vie de la mémoire, maîtresse de vie, messagère du passé » (5)

 

1 Saint Augustin, Sermons, XLIII, 9, à partir du verset d’Isaïe (7, 9) : Si vous ne croyez vous ne comprendrez pas.

2 La libido est un désir, une envie, une passion (au sens de ce qui a une emprise sur la créature) chez saint Augustin comme chez saint Thomas d’Aquin.

3 Jusqu’au livre posthume, corrigé par son ami Patrick de Beaucaron : La Dégradation de l’école en France, éditions de L’Homme Nouveau, 2020.

4 Lire l’hommage à Jean de Viguerie que lui a consacré L’Homme nouveau, n° 1702, janvier 2020, p. 26-30, et en particulier celui de Christophe Dickès qui écrit « qu’une de ses plus belles leçons fut de me dire que le chercheur ne devrait jamais oublier la simplicité des jours, des travaux quotidiens de sa propre maison, tout comme la joie de ses amitiés » (p. 27).

5 « Historia vero testis temporum, lux veritatis, vita memoriae, magistra vitae, nuntia vetustatis » (Cicéron, De oratore, II, 9) 

 

Encart bio-bibliographique (non exhaustif)

24 février 1935 naissance à Rome

1959 agrégation d’histoire 

1961-1962 service militaire en Algérie - Croix du combattant 

1968 Trois semaines vécues à la Sorbonne, mai-juin 1968, Les Dossiers du Centre d’Études politiques et civiques (CEPEC), 23, 1968. 28 pages.  

1973 Docteur ès lettres

1976 Une œuvre d’éducation sous l’Ancien Régime : les Pères de la doctrine chrétienne en France et en Italie (1592-1792), Paris, Nouvelle Aurore, 1976. 702 pages (Prix Marcelin Guérin de l’Académie française).

1978 L’Institution des enfants : l’éducation en France, XVIe-XVIIIe siècle, Paris, Calmann-Lévy, 1978 (épuisé).

1986 Christianisme et Révolution : cinq leçons d’histoire de la Révolution française, Paris, Nouvelles Éditions Latines, 1986 ; nouv. éd., 1988.

1988 Le Catholicisme des Français dans l’ancienne France, Paris, Nouvelles éditions latines, 1988.

1995 Histoire et dictionnaire du temps des Lumières 1715-1789, Paris, Robert Laffont, coll. Bouquins, 1995.

1998 Les Deux Patries : essai historique sur l’idée de patrie en France, Bouère, Dominique Martin-Morin(DMM), 1998 (Prix des Intellectuels indépendants) ; nouv. éd. 2004 et éd. poche en 2017.

2000 Itinéraire d’un historien : études sur une crise de l’intelligence, XVIIe- XXe siècle, Bouère, DMM, 2000.

2001 L’Église et l’éducation, Bouère, DMM, 2001 ; 2e éd. augm, 2010.

15 décembre 2001 élection au 26ème fauteuil de l’Académie des Jeux Floraux (discours de réception en ligne).

2003 Louis XVI, le roi bienfaisant, Monaco, éd. du Rocher, 2003.

2007 Filles des Lumières : femmes et sociétés d’esprit à Paris au XVIIIe siècle, Bouère, DMM, 2007.

2010 Le Sacrifice du soir : vie et mort de Madame Élisabeth sœur de Louis XVI, Paris, Éditions du Cerf, 2010.

2012 Les Pédagogues : essai historique sur l’utopie pédagogique, Paris, Éditions du Cerf, 2012.

2014 Histoire du citoyen, Versailles, Via Romana, 2014.

2016 Le passé ne meurt pas, Versailles, Via Romana, 2016.

2017 Liber amicorum. Jean de Viguerie, dir. Philippe Pichot-Bravard, Versailles, Via Romana. 648 pages. 

2018 « Racine, poète religieux, traducteur des hymnes du bréviaire romain », Sedes sapientie, 143, Printemps 2018, p. 60-28.

15 décembre 2019 décès à Montauban 

2020 La Dégradation de l’école en France, Paris, Éditions de L’Homme Nouveau, 2019.

 

 

mercredi 12 février 2020

Ils célèbrent la messe vers l’orient

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MAGAZINE – Des prêtres diocésains disent parfois la messe en direction de l’est. Ils nous expliquent les raisons de ce choix.

Joseph Ratzinger

• « La prière vers l’orient est de tradition depuis l’origine du christianisme, elle exprime la spécificité de la synthèse chrétienne, qui intègre cosmos et Histoire, passé et monde à venir dans la célébration du mystère du Salut. »
• « Dans la prière vers l’orient, nous exprimons donc notre fidélité au don reçu dans l’Incarnation et l’élan de notre marche vers le second avènement. »

Extraits de L’Esprit de la liturgie, Ad Solem, 2001.

 

Ils ne sont pas « tradis », n’ont pas adopté la forme extraordinaire du rite romain, mais célèbrent pourtant de temps à autre la messe ad orientem. Traduisez « tournés vers Dieu ». D’aucuns disent « dos au peuple » (voir encadré ci-dessous).

« Je célèbre habituellement la messe face au peuple, mais j’ai toujours considéré que c’était naturel de célébrer vers l’orient », indique l’abbé Vincent de Mello, aumônier du patronage du Bon Conseil à Paris. « Je le fais systématiquement pour certaines messes : celle de l’aurore, à Noël, celle de l’Ascension, pour signifier que nous sommes tournés vers le Christ monté en gloire et que notre vocation est d’aller au Ciel, et lorsque c’est la fête d’un saint représenté sur la mosaïque placée derrière l’autel de la chapelle. » Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, déclare célébrer « assez régulièrement » la messe ad orientem dans les églises de son diocèse, selon l’emplacement de l’autel qui s’y trouve : « À travers cette disposition, je signifie que le prêtre et la communauté sont dirigés dans la même direction qu’est le Christ. »

Tandis que, pour prier, les juifs et les musulmans se tournent vers un lieu spirituel (Jérusalem, La Mecque), les chrétiens ont pris l’habitude de se tourner vers l’orient, d’où, selon les Écritures, le Christ est venu sur Terre et d’où Il reviendra. « Comme l’éclair part de l’orient et brille jusqu’à l’occident, ainsi sera la venue du Fils de l’homme », nous dit saint Mathieu (24, 27).

Sur la base notamment d’une interprétation de la « participation active » des fidèles, souhaitée par Vatican II (Constitution sur la sainte liturgie Sacrosanctum Concilium, 1963), cette pratique de célébrer la messe vers l’orient a été très largement abandonnée dans l’Église catholique après le Concile. Abandonnée, mais pas abolie, nuance l’abbé de Mello. « Après le concile, l’Église n’a pas absolutisé une manière de faire. Célébrer face au peuple est une permission. Dans le missel rénové de 1969, les rubriques précisent qu’à certains moments le prêtre doit se tourner vers l’assemblée, ce qui signifie que la messe doit être célébrée dos au peuple. Ce sont les éditions françaises successives du missel romain qui ont supprimé ces mentions, mais je constate qu’elles ont été réintroduites dans l’édition du missel à paraître en novembre prochain. »

Une tradition très ancienne

Fondateur de la communauté Aïn Karem et auteur d’une Initiation à la liturgie romaine (Ad Solem), le Père Michel Gitton explique que la célébration ad orientem est très ancienne et que les premières églises étaient déjà orientées vers l’est. « Cela a été remis en cause dans les années 1930 par le Mouvement liturgique sur la base d’études sans doute incomplètes montrant que le prêtre était tourné vers le peuple dans les premiers temps de l’Église. Certains ont alors commencé à célébrer face au peuple. Le concile Vatican II n’a pas tranché cette question, mais cette nouvelle pratique s’est généralisée dans les années qui l’ont suivi, avant que l’on retrouve, notamment sous l’influence du cardinal Joseph Ratzinger, l’importance de la célébration versus dominum. »

Dans un ouvrage sorti en 2000, le futur pape Benoît XVI souligne notamment que « l’orientation versus populum (face au peuple) implique une conception nouvelle de l’essence de la liturgie : la célébration d’un repas en commun », ce qui procède, dit-il « d’une compréhension pour le moins approximative de ce que fut la sainte Cène ». Pour Mgr Rey, cette mise au point était nécessaire. « On a quelquefois sous-estimé la dimension sacrificielle de la messe. L’autel est certes le lieu de l’Incarnation (les quatre côtés symbolisent les points cardinaux) et du partage fraternel, mais il est aussi celui du sacrifice eucharistique, que manifeste la célébration ad orientem face au tabernacle, en direction duquel le prêtre et l’assemblée se tournent après la liturgie de la Parole. »

Devant le mystère de Dieu, il faut rester humble, et la meilleure façon de l’être est de se tourner face au Seigneur.

 Père Allain Nauleau

Par la suite, en 2016, le cardinal Robert Sarah, préfet pour la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, a invité les prêtres à « retourner aussi vite que possible à une orientation [...] vers l’est ou du moins vers l’abside [...] dans toutes les parties du rite où l’on s’adresse au Seigneur ».

Pour les prêtres qui ont répondu à cet appel, il ne s’agit pas seulement de se tourner symboliquement vers l’est, mais aussi, en se mettant dans la même direction que les fidèles, de redonner à la messe sa dimension théocentrique. « Cela aide à mieux comprendre que ce que l’on célèbre nous dépasse », explique le Père Allain Nauleau, 65 ans, prêtre à Blanzay, dans le diocèse de Poitiers. « Devant le mystère de Dieu, il faut rester humble, et la meilleure façon de l’être est de se tourner face au Seigneur, comme le reste de l’assemblée, afin de ne pas en être le centre d’attention. »

 

 

 

« La célébration orientée est moins cléricale »

C’est un « point majeur » pour le Père Christian Lancrey-Javal, curé de Notre Dame-de-Compassion (Paris) : « Autant durant la liturgie de la Parole, être face à l’assemblée s’impose, puisque le prêtre est dans une fonction d’enseignement, autant dans ce qui est le grand mystère de la consécration, l’exposition du ministre face à l’assemblée est gênante. Elle rend plus difficile notre présence au Christ au moment le plus intime et le plus sacré de la messe. En outre, cette trop forte exposition du prêtre renforce le cléricalisme. Je pense même qu’elle peut constituer chez certains un élément d’inquiétude, voire un obstacle à la vocation sacerdotale. La célébration orientée est moins cléricale, et la symbolique du pasteur situé en tête du troupeau pour emmener le peuple vers le Christ est magnifique. »

Qu’en pensent les fidèles qui assistent occasionnellement à ces messes ? Olivier, 33 ans, les trouve en effet « plus centrées sur Dieu ». « Lorsque le prêtre est face à Dieu, il est comme un premier de cordée qui nous emmène vers le sommet. C’est plus vertical. Il s’efface devant le mystère qu’il célèbre, ce qui favorise notre acte d’adoration. Avec le face-à-face, la relation est plus horizontale et nous avons tendance à juger la messe en fonction du charisme du célébrant. »

Lorsque le prêtre est face à Dieu, il est comme un premier de cordée qui nous emmène vers le sommet. C'est plus vertical.

 Olivier

 

« Quelque chose de précieux »

Constance, 29 ans, reconnaît avoir été plusieurs fois touchée par le visage du prêtre lors de la consécration, « des yeux levés, graves, qui canalisent et éduquent le regard à se tourner vers le Christ », décrit-elle. Elle trouve cependant le face-à-face parfois perturbant, « car le prêtre peut faire écran, et l’on doit se concentrer pour penser à l’essentiel ». Pour son mariage, elle a demandé au prêtre une messe ad orientem. « Le chantre et les mariés attirent déjà le regard de l’assemblée, c’est le meilleur moyen pour mettre l’eucharistie au centre de la messe », justifie-t-elle.

D’autres fidèles, généralement les plus âgés, apprécient moins le retour de cette pratique. « J’ai dû renoncer à célébrer la messe ad orientem pour des raisons purement pastorales, se désole le Père Lancrey-Javal. J’ai senti que cela bouleversait certains de mes paroissiens, ceux qui ont déjà connu le changement de l’après-concile. Bien qu’ils ne soient pas progressistes, ils ne veulent pas être à nouveau bousculés. »

Lorsqu’il célèbre sa messe ad orientem, Mgr Rey prend toujours soin d’en expliquer le geste à l’assistance au préalable, pour ne pas créer de tensions ou d’incompréhensions. Il note toutefois que la jeune génération est réceptive à cette catéchèse mystagogique (qui initie aux mystères). « Elle est sensible à la ritualité et la sacralité dans un monde sécularisé. »

Pour l’abbé de Mello, il est important d’offrir ce patrimoine liturgique à tous les fidèles. « En ne le faisant jamais, on les prive de quelque chose de précieux. »

Tournés vers Dieu ou dos au peuple ?

Les prêtres disant la messe ad orientem préfèrent dire qu’ils célèbrent « face à Dieu » que « dos au peuple », qui a une connotation plus péjorative. Notons toutefois que les deux expressions ne recouvrent pas toujours une même réalité. On peut célébrer vers l’orient sans être dos au peuple, comme c’est le cas à Saint-Pierre-de-Rome, dont l’abside, pour des raisons topographiques, fait face à l’ouest. Pour célébrer vers l’orient, le célébrant se retrouve donc face au peuple. De même qu’il peut arriver à certains prêtres de privilégier la célébration « dos au peuple » sans qu’elle coïncide avec une orientation vers l’est pour des raisons purement pratiques – autel latéral collé au mur et non orienté, ou volonté du prêtre d’éviter un tête-à-tête lorsqu’il célèbre la messe en présence d’un petit nombre de fidèles.

Élisabeth Caillemer

 

Source : Famille Chrétienne

Lundi 10 février 2020

Le Grand 8 de Jean de Tauriers

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Chers amis pèlerins,

 

Chacun connaît les positions du Père Paul Valadier, jésuite éminent de 87 ans, professeur de philosophie au Centre de Sèvres (faculté jésuite de Paris), ancien rédacteur en chef de la revue Etudes et auteur de nombreux livres. Il représente et incarne une tendance qui a été puissante dans l’Eglise dans les années soixante et qui retrouve de vives couleurs sous le pontificat de François.

En écoutant notre bon Père le 6 février sur Radio Notre-Dame dans la très bonne émission de Louis Daufresne, « Le grand témoin », il fallait accrocher sa ceinture et se préparer « à du lourd » comme dirait Fabrice Lucchini. Je n’ai pas été déçu, ce sera l’objet de ce petit mot. Pour bien documenter mes propos, je vous indiquerai le minutage précis sinon vous ne me croiriez pas.

(19.24) au sujet de Saint Jean-Paul II accusé d’« idéologie » avec l’encyclique Veritatis Splendor (1993) :

Père Valadier : Il faut toujours s’adapter à la situation de celui auquel on parle et pas donner la splendeur de la vérité qui vous tombe dessus et vous écrase.

Louis Daufresne : Jean-Paul II, c’était cela alors ?

Père Valadier : Un peu, oui, malheureusement oui. C’est d’ailleurs pourquoi il a été si peu entendu parce que ces vérités qui vous tombent de haut et que personne n’est capable de suivre, c’est pas des vérités mais de l’idéologie… Sa vérité morale de « Vérité et splendeur », c’est quand même lui. Il prétend que c’est la tradition catholique. C’est pas vrai, c’est lui. C’est pas la tradition catholique, il oublie complètement ce que vous disiez, la tradition casuistique, qui est énorme dans la tradition morale.

(21.24) au sujet des divorcés remariés et donc d’Amoris Laetitia et sa fameuse note 351 donnant la possibilité de communier aux personnes « dans une situation objective de péché ». Le Père Valadier s’éloigne de l’enseignement de l’Eglise en défendant la loi de gradualité récemment fermement condamnée par Jean-Paul II.

Père Valadier : Oui, ils savent très bien leur situation. Simplement, les circonstances les ont amenés à. Alors, il faut les aider dans cette situation à vivre leur vie chrétienne aussi bien que possible ou le moins mal que possible. Ils ne vont pas tout de suite sauter à la sainteté. Ils vont tenter d’affronter la situation difficile qui est la leur. 

Louis Daufresne : Mais quand vous entrez dans le dur, l’accès à la communion. Il y a bien un moment où il faut dire oui ou il faut dire non ?

Père Valadier : Oui bien sûr.

Louis Daufresne : La casuistique, elle trouve ses limites, non ?

Père Valadier : La communion n’est pas le tout, c’est la vie chrétienne qui est le tout. Vous pouvez vivre la communion dans la vie chrétienne vous dévouant, en aidant les autres, à aimer vos enfants. C’est là-dessus que la vie chrétienne se juge et non seulement sur le fait de passer à la communion. Au contraire, la communion peut être un pharisaïsme extraordinaire si vous ne la vivez pas dans le concret de votre vie.

Louis Daufresne : Donc là, vous inversez le jugement que l’on peut porter sur le sujet.

Père Valadier :  Il nous est demandé de vivre la vie chrétienne, de vivre la charité dans le quotidien et les sacrements sont là pour nous aider à ça. Et c’est pas l’inverse qui est vrai.

(29.00) Pour être objectif le Père Valadier dira des choses justes et courageuses sur la situation du cardinal Barbarin et le traitement de cette affaire par les médias.

(34.46) Le Père se lâche avec violence sur le dernier (et excellent) livre de Benoît XVI et du cardinal Sarah (‘Des profondeurs de nos cœurs’) :

Père Valadier : Je crois que c’est un livre malhonnête. C’est à se taper la tête contre les murs. C’est un homme malhonnête qui a certainement trompé Benoît XVI. Il ne faut pas lire ce genre de littérature. Malheureusement très lu. Si vous allez à la Procure ici à Paris, vous voyez des piles d’ouvrages de Sarah (sic) alors que c’est un homme tout à fait contestable. On aurait envie de lui conseiller de balayer devant sa porte au lieu de s’occuper de l’Amazonie et de faire de grands discours pseudo-spirituels. Qu’il regarde ce qui se passe en Afrique avec le célibat des prêtres. Et puis après on pourra en parler.

Louis Daufresne : Père Valadier vous parlez du « débat permanent » et vous ne voulez pas débattre à l’intérieur de l’Eglise avec des personnes qui pourraient ne pas partager vos positions.

Père Valadier : Vous croyez que le cardinal Sarah veut parler. Il condamne ceux qui ne pensent pas comme lui. … C’est un homme qui nuit à l’Eglise…. On baigne dans le pseudo spirituel qui n’a aucun sens… Sarah est fermé à l’intelligence des choses.

(38.45) Il regrette ensuite que le pape Benoît XVI continue « à se déguiser en blanc » (sic) et « entretient ainsi la confusion » (resic) !

*

* *

Ces propos sont choquants, blessants, sans aucune charité et très faux. Pour avoir eu le bonheur de croiser le cardinal Sarah pendant tout un pèlerinage avec vous tous, ces mots suscitent une immense tristesse. 

Je sais bien que certains d’entre nous considérent qu’il ne faut pas parler de ces interviews et que le Père Valadier a désormais 87 ans et raconte n’importe quoi. De plus, il est bien connu pour ses excès. 

Vaut-il se taire, étouffer le scandale ? Faut-il regarder ailleurs, positiver ? Je pense qu’il faut regarder la situation en face, être courageux, affronter le réel et apprendre à argumenter devant de telles erreurs.

Le Père Valadier est représentatif d’une génération de prêtres qui a consacré tout son sacerdoce (en donnant toute sa vie d’ailleurs) à l’adaptation de l’Eglise au monde moderne.

Est-il possible de juger de l’œuvre de cette génération avec quelques chiffres ? C’est bien sûr impossible d’un seul point de vue naturel qui ne peut être que le nôtre. 

Pourtant, et comme conclusion, je présenterai quelques chiffres sur les fruits de toutes ces dérives. Ce ne sont que des chiffres mais ils sont plus éloquents qu’un long discours, et permettent de se faire une idée de l’arbre qui les a générés :

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Dimanche 09 février 2020

Se comporter en chrétien dans un monde qui ne l’est plus

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Journaliste à Valeurs Actuelles, chroniqueuse sur CNews, Charlotte d’Ornellas ne dissimule pas sa foi. Elle se confie sur la façon de se comporter en chrétien dans un monde qui ne l’est plus beaucoup. Profond et très stimulant.

Sur France Inter, vous avez fait les frais d’attaques concentrées sur votre foi. Êtes-vous parvenue à jeter un regard chrétien sur ceux qui vous roulaient dans la boue ?

Je ne vais pas faire croire que se faire insulter, en des termes franchement sales, sur le service public, est agréable ou réjouissant. C’est humiliant. Mais je crois très honnêtement que l’auteur de cette chronique, comme de beaucoup d’autres qui ne me concernent pas, s’est plus sali lui-même qu’il ne m’a atteinte. Passée la stupéfaction, j’avais très sincèrement de la peine pour lui.

Dans ce genre de situation, il faut en revenir à ses principes, et à l’enseignement choisi et reçu. Il faut apprendre à pardonner, et à prier pour ses adversaires. Ce n’est pas facile, mais il faut essayer. Il est nécessaire, je crois, de faire la différence entre la faiblesse et la charité. On peut dénoncer l’absence de réactions, l’insulte que cet homme ne se serait permise avec personne d’autre, sans pour autant vouloir de mal à cet homme. En l’occurrence, l’attaque était trop pitoyable et bien trop personnelle pour mériter la révolte.

Quel est le juste regard que les chrétiens doivent adopter face à ceux qui, en public, les détestent ou les raillent ?

C’est une question difficile. Je crois qu’il faut vraiment distinguer les attaques. La moquerie, l’insulte, la dégradation ou la profanation sont des choses différentes, et leur gravité n’est pas égale. Il faut se tenir droit, exiger que la justice soit rendue, formuler le scandale et se garder de la faiblesse. Ensuite, il faut aussi avoir conscience que la foi est un choix exigeant, difficile et que nous croyons en un Dieu qui a donné son fils pour racheter nos péchés. Tous nos péchés, ceux de nos adversaires, mais les nôtres aussi.
Il ne faut pas perdre de vue que le péché – la moquerie gratuite en est un – ne nous fait horreur que par amour pour le pécheur. Quand nous nous défendons, il faut défendre un bien universel et non sombrer dans la victimisation. Il faut relire saint Thomas d’Aquin sur le blasphème, il est lumineux !

En revanche, il faut avoir à l’esprit aussi que la défense d’un patrimoine, d’une culture et d’une partie de notre identité française ne relève pas de la foi, mais du droit à la continuité historique. Pour les catholiques évidemment, mais aussi pour tous les Français. Et je crois que l’évangélisation passe aussi par les paysages, les œuvres, ce que l’on entend et voit. Le combat se situe alors sur un terrain différent : là, je crois qu’il nous faut relever la tête et défendre ce qui est attaqué dans l’indifférence générale. Par charité.

Plusieurs journalistes chrétiens évoluent désormais sur les plateaux de radio ou de télévision. Y a-t-il une évolution favorable ? Ou servent-ils de caution de pluralité à un système plus intolérant que jamais ?

Il est difficile de répondre pour une raison simple : le système médiatique est une réalité, mais il est composé de personnes qui réagissent différemment. Le témoignage de foi génère des moqueries ou des insultes, comme depuis 2 000 ans, mais il peut aussi engendrer des conversations incroyables. Il y a surtout une grande méconnaissance de ces sujets religieux, et tout particulièrement au sujet du catholicisme. On ne «  connaît  » l’Église que par d’atroces scandales, on imagine que la foi se résume à une doctrine morale dépassée…

Le système n’est pas plus intolérant que jamais, il suffit de se pencher sur l’histoire de France, du christianisme, ou même de regarder ce que subissent les chrétiens persécutés à travers le monde. Il se peut en revanche que nous nous soyions nous-mêmes affadis par confort, par crainte, par volonté de respectabilité… Alors il faut se souvenir de sainte Bernadette : «  Nous ne sommes pas chargés de le faire croire mais de le dire.  »

On peut craindre d’être une «  caution  » sur le terrain politique ou idéologique. Mais sur celui du témoignage de foi, qui est un trésor que l’on rêve de partager, c’est impossible. Notre foi nous enseigne que seul Dieu sauve, et il faudrait avoir assez peu confiance en Lui pour imaginer qu’un système médiatique ait le dessus. Ni ce système-là ni un autre n’ont jamais réussi à empêcher la grâce de passer. Il faut simplement avoir à l’esprit que les voies de Dieu sont décidément impénétrables… Et essayer d’être témoins, qui se dit martyr en grec… 

jeudi 06 février 2020

Vidéoformation n°95: Quel est le rôle des anges?

Entretien avec le TRP Serge-Thomas Bonino,
Dominicain, Secrétaire Général de la Commission Théologique Internationale, Président de l’Université Pontificale Saint Thomas d’Aquin.

Une vidéoformation proposée par Notre Dame de chrétienté avec sa "fiche résumé" accompagnée d’une bibliographie pour aller plus loin.

  Fiche résumé:

» lien direct vers la vidéo

mercredi 05 février 2020

Recollection préparatoire des chefs de chapitre de la Province Ile-de-France

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« Saints Anges, protégez-nous dans les combats ! » 

 

Le samedi 25 janvier, les chefs de chapitre des régions Ile-de-France se sont réunis au foyer Don Bosco pour une journée de récollection préparatoire au trente-huitième pèlerinage. 

Le thème d’année a été remarquablement introduit par la prédication du Père Chalufour :  en méditant sur les Anges, nous apprenons à leur suite à rendre à Dieu la gloire et l’adoration qui lui sont dues. 

Après un petit-déjeuner bien garni et de joyeux échanges, le directeur des pèlerins, a rappelé aux chefs de chapitre l’importance d’une perpétuelle formation. Seule une élite, en effet, entendue au sens de ce petit nombre à la fois levain, sel et lumière, en tout exemplaire, sera capable d'ébranler une foule. « Les gens d’armes batailleront et Dieu donnera la victoire » : prenons donc les armes de la formation et préparons avec ardeur cette trente-huitième édition du pèlerinage de Notre-Dame de Chrétienté ! Grâce à la présentation du chapitre des Anges Gardiens (plus de 3000 en 2019), nous comprenons combien leur soutien et leurs prières sont précieuses pour la fécondité du pèlerinage. 

 

Quatre enseignements ont ponctué la journée, dispensés par les différents aumôniers de région et par l’abbé Garnier, aumônier général. M. l’Abbé de Massia a tout d’abord interrogé la nature même des anges et les causes du « non serviam ». Puis M. l’Abbé Damaggio a rappelé le rôle des bons anges envers les hommes, et surtout la « présence, la bienveillance et la bonne garde » (saint Bernard) de notre Ange Gardien. 

Le déjeuner fut l’occasion pour les nouveaux chefs de chapitre de bénéficier des conseils avisés des chefs les plus expérimentés. Après la méditation du chapelet, M. l’Abbé Garnier nous fit réfléchir, à force d’images frappantes et avec beaucoup d’humour, au rôle des mauvais anges envers les hommes. Il nous faut apprendre à reconnaitre l’action des Esprits mauvais, et à nous servir du grand arsenal à notre disposition pour les vaincre !

Enfin, M. l’Abbé Lefer a explicité le rôle des trois archanges, en s’appuyant sur les Saintes Ecritures : leur histoire, leur mission spécifique, leur culte et l'enseignement qu'ils peuvent nous apporter.

 

Après une présentation chiffrée très enthousiasmante du pèlerinage et des nouveaux défis à relever pour les années à venir par la Direction des pèlerins, la journée s’est achevée par le Salut du Saint Sacrement. Nous sommes rentrés davantage conscients de l’importance de la charge prise, fortifiés spirituellement et mieux formés doctrinalement, prêtsà préparer de notre mieux ce pèlerinage qui s’annonce riche en grâces ! « Saints Anges, protégez-nous dans les combats ! » 

 

Un chef de chapitre