jeudi 25 mars 2021

Recollection des chefs de chapitre d'Ile de France

Cette année, c’est au Bon Conseil dans le 7e arrondissement de Paris que se sont retrouvés les chefs de chapitre d’Ile de France le 7 mars. Les buts de cette journée sont multiples : profiter de ce temps de carême pour faire une récollection, tisser des liens entre les différents chefs de chapitre et bien sur en savoir davantage sur l’édition du pèlerinage de Chartres 2021 tout en préparant les méditations du prochain pelerinage.

La journée débute par la messe célébrée par l'abbé de Massia en présence de plus de soixante-dix de chefs de chapitre. Le thème du pèlerinage ne saurait cependant nous faire oublier le saint à qui notre année est confiée : c’est donc sur Saint Joseph que prêche le célébrant.

La matinée se poursuit par un rapide moment de convivialité autour d’un petit déjeuner, première occasion de se retrouver après une longue pause. Chacun échange sur la tournure que prit son pèlerinage l’année précédente malgré ces temps d’épidémie.

Avant d’entendre les topos spirituels, le responsable IDF vient nous donner un grand message d’espérance, tentant de rassurer ceux qui doutent encore de l’existence de notre pèlerinage cette année. Le reste de la journée sera consacré à l’approfondissement du thème de notre marche : « Je suis la Voie, la Vérité et la Vie », grâce aux abbés Damaggio, de Massia, Garnier et au père Chalufour. C’est pour nous l’occasion de saisir davantage notre devoir de connaitre Dieu et de proclamer la Vérité. Pour cela, nous sont rappelés les moyens qui nous sont donnés pour nous unir à Lui en particulier la Messe et les sacrements, grâce à l’Eglise qui est la médiation entre Dieu et les hommes. Et c’est de cela que vit notre âme pour avancer vers le ciel, dans une union toujours plus intime avec Dieu.

Nous avons également l’honneur d’avoir une intervention de Jean de Tauriers, président de l’association et Louis de Lestang, directeur de pèlerins et de rappeler toutes les actions proposées par Notre Dame de Chrétienté et de rentrer davantage dans le détail de l’organisation du pèlerinage à venir…qui aura bien lieu !

Cette journée conviviale s’achève par le salut du saint sacrement, où nous pouvons d’ores et déjà confier nos chapitres et notre marche. Nous repartons sanctifiés, rassurés, et plein d’espérance !

Un chef de chapitre

mercredi 17 mars 2021

Adieu « Humanae vitae ». Son fossoyeur arrive ( tiré de Diakonos.be)

(s.m.) Je reçois et je publie.  L’auteur de la note, Thibaud Collin, est professeur de philosophie au Collège Stanislas de Paris et a publié des essais importants sur les théories du « gender », le mariage homosexuel et la laïcité politique.  Son dernier livre, datant de 2018, s’intitule : « Le mariage chrétien a-t-il encore un avenir ? ».

Le point de départ de sa réflexion, c’est la récente nomination de Philippe Bordeyne, 61 ans, théologien moraliste, recteur de l’Institut catholique de Paris, comme président de l’Institut théologique pontifical « Jean-Paul II » pour les Sciences du mariage et de la famille, en remplacement de PierAngelo Sequeri.

Il entrera en fonction en septembre.  Et cela marquera une volte-face radicale de l’Institut qui porter le nom de Jean-Paul II, mais qui est toujours plus éloigné de l’enseignement du pape qui l’a fondé et de son prédécesseur Paul VI.

Le tremblement de terre qui a chamboulé l’Institut en 2018 est l’œuvre de son Grand Chancelier, l’archevêque Vincenzo Paglia, sur mandat du Pape François, visiblement au grand dam du pape émérite Benoît XVI.

Mais le président Sequeri était resté en place – un théologien d’une valeur reconnue et non suspect de conservatisme – pour porter courageusement la flamme d’une interprétation de l’encyclique « Humanae vitae » de Paul VI fidèle à son sens originel :

> Surprise. Un des hommes de François défend “Humanae vitae”

Mais aujourd’hui, ce dernier garde-fou vient de tomber.  Bordeyne se bat depuis des années pour le dépassement de cette encyclique et une nouvelle approche de la théologie de la famille qui, pour lui – et selon lui, pour le Pape François également – « ne s’arrête pas au triangle petit-bourgeois d’un père, un mère et des enfants », mais qui « est le lieu où chaque individu grandit comme une personne en relation », et donc « mépriser les famille différentes, ce serait aussi mépriser ce travail de socialisation » (interview à « La Croix », 8 avril 2016).

La parole au professeur Collin.

Mais alors qu’on l’appelle Institut « Amoris Laetitia »

par Thibaud Collin

La nomination annoncée de Mgr Philippe Bordeyne, actuel recteur de l’Institut Catholique de Paris, au poste de président de l’Institut Jean-Paul II est la dernière étape de la refondation opérée par Mgr Paglia et par le Pape François de cette institution explicitement voulue par saint Jean-Paul II et fondée par Carlo Caffarra. Cela confirme que cette refondation est bien une révolution.

La riche réflexion du pape polonais sur le corps sexué, le mariage et la famille peut être perçue comme une réponse au fiasco de la réception de l’encyclique de saint Paul VI “Humanae vitae”. Non que ce texte porte sur l’intégralité de ces sujets, loin s’en faut, mais il peut être considéré comme la pierre de touche de toute la doctrine de l’Église sur la sexualité et le mariage. La mentalité contraceptive à laquelle s’oppose l’encyclique est en effet objectivement la condition de possibilité de la légitimation sociale de l’avortement, des technologies de la procréation et de toutes les revendications LGBTQ.

Or la refondation de l’Institut Jean-Paul II entreprise depuis quelques années par Mgr Paglia, passant par le limogeage d’une bonne partie de ses professeurs et la nomination de théologiens comme Maurizio Chiodi  et Gilfredo Marengo, ne prend clairement plus “Humanae vitae” comme pierre de touche. Ce texte est désormais vu comme trop « abstrait » et « théorique » ; le statut qu’il lui est accordé en fait un idéal, quand bien même on le qualifierait de « prophétique »… autant dire un bibelot que l’on pose sur la cheminée pour la décoration et auquel on ne touche plus.  La nomination de Philippe Bordeyne confirme ce changement de paradigme. Qu’on en juge sur pièces. Voici ce que Mgr Bordeyne dit dans un texte écrit à l’occasion des synodes de la famille de 2014 et 2015 :

« L’encyclique ‘Humanae vitae’ enseigne que les méthodes naturelles de maîtrise de la fécondité sont seules licites. Il faut toutefois reconnaître que la distance entre la pratique des fidèles et l’enseignement magistériel s’est creusée. Est-ce pure surdité aux appels de l’Esprit ou le fruit d’un travail de discernement et de responsabilité chez les couples chrétiens soumis à la pression de nouveaux modes de vie ? Les sciences humaines et l’expérience des couples nous enseignent que les rapports entre désir et plaisir sont complexes, éminemment personnels et donc variables selon les couples, et qu’ils évoluent dans le temps au sein du couple. Devant le devoir moral impérieux de lutter contre les tentations de l’avortement, du divorce et du manque de générosité face à la procréation, il serait raisonnable de renvoyer le discernement sur les méthodes de régulation des naissances à la sagesse des couples, en mettant l’accent sur l’éducation morale et spirituelle permettant de lutter plus efficacement contre les tentations dans un environnement souvent hostile à l’anthropologie chrétienne. »

« Dans cette perspective, l’Église pourrait admettre une pluralité de chemins pour répondre à l’appel général à maintenir l’ouverture de la sexualité à la transcendance et au don de la vie.  (…) La voie des méthodes naturelles impliquant la continence et la chasteté pourrait être recommandée comme un conseil évangélique, pratiquée par des couples chrétiens ou non, requérant la maîtrise de soi dans l’abstinence périodique. L’autre voie, dont la licéité morale pourrait être admise et le choix confié à la sagesse des époux, consisterait à user des méthodes contraceptives non abortives. S’ils décident d’introduire cette médecine-là dans l’intimité de leur vie sexuelle, les époux seraient conviés à redoubler d’amour mutuel. Celui-ci est seul à pouvoir humaniser l’usage de la technique, au service d’une écologie humaine de l’engendrement ». (“Synode sur la vocation et la mission de la famille dans l’Eglise et monde contemporain 26 théologiens répondent”, Bayard, 2015, p. 197-198). »

Ce texte est un condensé de ce que nombre de théologiens et d’épiscopats ont dit à propos de la norme éthique rappelée par saint Paul VI et fondée par saint Jean-Paul II anthropologiquement dans les catéchèses sur la « théologie du corps » et moralement dans « Veritatis splendor ».

Désormais la boucle est bouclée : l’esprit ecclésial des années ’70 a fini par gagner Rome ! Mais pourquoi la « distance » s’est-elle « creusée » si ce n’est parce que la plupart des pasteurs n’ayant pas pris à bras le corps cette bonne nouvelle sur la régulation des naissances identifiée à un fardeau insupportable ne l’ont jamais vraiment transmise à ceux qui leur étaient confiés ? Dès lors, pourquoi parler de « surdité » aux appels de l’Esprit comme si effectivement la voix de Celui-ci avait rejoint les oreilles des fidèles ?

La réalité est que la plupart de ceux-ci n’ont eu vent de la doctrine de l’Église sur ce sujet que par les media mainstream. Le travail de transmission n’ayant pas été fait, il n’est pas étonnant que l’appropriation n’ait pas eu lieu.

On a donc beau jeu de dire que ce texte n’ayant pas été reçu, il serait peut-être nécessaire de le passer au tamis des sciences humaines et de la « sagesse » des couples. Raisonnement circulaire qui permet de le liquider discrètement. Faire de la régulation naturelle des naissances l’objet d’une option révèle que le sacrement de mariage n’est plus perçu comme orienté vers la sainteté à laquelle tous les baptisés sont appelés.

Comment ne pas voir que ces affirmations relativisent gravement l’enseignement magistériel et induit en erreur les couples de bonne volonté qui ne voient dès lors cette norme éthique non pas comme une voie de bonheur mais comme un idéal quasi inhumain ? La doctrine de « Humanae vitae » exige bien sûr d’être incarnée dans une pastorale et une « éducation morale et spirituelle » mais celle-ci n’a pas à être mesurée par les sciences humaines, par nature incapables de saisir la vérité du langage des corps. La finalité de l’éducation est la subjectivation adéquate, c’est-à-dire la réalisation libre du vrai bien humain.

Les pasteurs et les laïcs engagés dans la pastorale du mariage doivent donc travailler à rendre aimable le bien à réaliser dans les actes libres, actes par lesquels les époux signifient dans le langage du corps la vérité de leur amour conjugal. Affirmer qu’il faudrait laisser à la conscience des couples le choix de la méthode de régulation révèle que la norme éthique est vue de manière extérieure et non pas comme engageant la personne dans son entièreté, bref de manière déjà technique : un peu comme si je me demandais : « Je dois aller à tel endroit ; vais-je prendre le vélo ou la voiture ? » D’où l’expression ô combien révélatrice « d’humanisation de la technique par l’amour » ! Alors que justement l’introduction de la technique vient brouiller le don de soi en faisant de l’union des corps une sorte de mensonge puisqu’il ne signifie plus objectivement la communion des époux. Le sommet de la confusion est atteint quand on indique que cette humanisation de la technique doit être mise au service de l’écologie humaine !

Seule la vertu de chasteté, intrinsèquement liée au bien de la communion conjugale et source de la continence temporaire mais ne s’y réduisant pas, peut sauvegarder, dans l’unité de la personne corps et âme, la vérité de l’amour. Seule la chasteté hisse la vie sexuelle des époux à la hauteur de la valeur de la personne et évite de réduire celle-ci à ses seules valeurs sexuelles. Dans le champ de l’amour, la technique ne peut et ne pourra jamais remplacer la vertu.

Il est enfin étonnant de penser la contraception comme une sorte de rempart à l’avortement ; toutes les études montrent au contraire que le progrès de la mentalité contraceptive encourage de facto l’avortement, sans compter qu’aujourd’hui nombre de pilules sont aussi abortives.

Bref, la nomination de cette figure managériale qu’est Philippe Bordeyne confirme que l’Institut Jean-Paul II, en pleine hémorragie d’étudiants, devrait par honnêteté intellectuelle changer de nom. On pourrait l’appeler, par exemple, l’Institut « Amoris laetitia ».

Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

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Lundi 15 mars 2021

Homélie pour le Dimanche de Laetare

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Sermon pour le 4ème dimanche de carême 2021

 

Mes frères,

Nous sommes encore, je le reconnais, bien loin de la Pentecôte, mais en ce dimanche joyeux de Laetare c’est du pèlerinage de Chartres dont je voudrais vous parler un instant ce matin. Hélas, l’année dernière ce pèlerinage, en raison de l’épidémie, n’avait pas eu tout le faste des années précédentes… et nous sommes à vrai dire pour cette année encore dans l’incertitude…

Mais une chose demeure pourtant certaine : ce pèlerinage est un moment important pour notre vie personnelle et pour la vie de l’Eglise. Pour beaucoup(et j’en suis d’ailleurs), il a été l’occasion de découvrir le monde de la tradition avec la beauté de ses rites, la solidité de sa doctrine ainsi que cet enthousiasmeconquérant des marcheurs et du clergé, lesquels sont des signes d’espérance et de renouveau. 

Alors pourquoi vous parler du pèlerinage de Chartres en ce jour ? Toutsimplement parce qu’il y a selon moi un lien assez clair entre la liturgie de ce dimanche et un moment particulier du pèlerinage que vous connaissez certainement, et qui est celui de l’arrivé au bivouac de Gas, le dimanche soir. 

Depuis la veille, depuis cette fraiche matinée passée en partie à traverser Paris, vous avez marché, chanté et prié ; d’abord avec joie et entrain et puis, en fin de journée, à force d’avoir enchaîné les kilomètres sous un soleil de plomb ou sous une pluie battante, vous avez commencé à sentir la fatigue et pour certains même l’usure. Le lendemain matin, à une heure où tous les coqs de toutes les fermes de France dorment encore, vous avez entendu retentir le Gloria de Vivaldi à travers les immenses enceintes de la sono, et vous avez entendu aussi cette voix anonyme -heureusement pour elle !-, prononçant gravement la phrase rituelle qui lance la journée, cette phrase que nous redoutons tous du fond de nos duvets : « Amis pèlerins, bonjour ! Il est cinq heures ; Je vois encore des tentes debout ! ».

Durant la journée du dimanche, vous avez marché avec courage, toujours en lutte contre les éléments, et tandis que les chapelets s’égrenaient et que votre pauvre corps accumulait les courbatures et les ampoules, vous avez eu degrandes joies spirituelles certes, mais aussi des déceptions et des déconvenues, surtout si vous avez cru naïvement les indications du service d’ordre : « La prochaine halte ? A peine à 200m, juste au bout du chemin ! ». 10 km plus tard,vous êtes enfin arrivés au bivouac de Gas, et vous avez ressenti une impression étrange, impression qui s’apparente peut-être, en tout cas je l’espère, à celle du dimanche de Laetare, ce dimanche en rose qui marque une halte bienfaisante dans notre carême.

Et d’abord, c’est cette ambiance de joie, la joie des retrouvailles après l’effort ; parfois même il vous arrive de rencontrer des personnes que vous n’avez pas vues depuis des années, et qui sont à peu près dans le même état que vous. 

Tout ce petit monde boîte, sourit et chante dans cette grande crevasse beauceronne qui se remplit peu à peu de pèlerins fourbus, le visage buriné par le soleil, et qui peuvent enfin se reposer et savourer une boîte de conserve et un sandwich écrasé lesquels, en cette soirée unique, sont  attendus comme un menu de chef étoilé…

Mais cette joie a aussi une autre dimension : en cette journée du dimanche, nous avons suivi la belle Messe de la Pentecôte, qui nous a rappelé la naissance de l’Eglise à laquelle nous sommes fiers d’appartenir. Et en fin d’après-midi, alors que nous étions tentés par le découragement face à la fatigue, nous avons entrevu furtivement les clochers de la cathédrale de Chartres au milieu des champs de blé, et nous avons alors douloureusement ployé le genou en chantant un Salve Regina. 

Le soir venu, dans le bivouac, notre joie est devenue plus apaisée et plus profonde : dans le silence de la nuit, nous avons adoré Jésus dans l’ostensoir, entouré de bougies et de bannières, alors que quelques ombres furtives sontenfin allées, après deux jours de lutte contre le diable, demander discrètement le pardon du Seigneur, afin d’être enfin purifiées de leurs fautes.

Certes, mes chers amis, toutes ces joies ne sont pas des joies définitives : Le bivouac de Gas n’est pas la cathédrale de Chartres, cette cathédrale qui nous accueillera le lendemain avec ses cloches retentissantes et ses merveilles de pierre et de verre. Et par conséquent le lundi matin, il faudra courageusement reprendre la route, après avoir à nouveau entendu le Gloria de Vivaldi à cinq heures ainsi que la voix du Stentor criant : « Amis pèlerins, Bonjour ! », puisque notre inconnu -on se sait trop comment !- a miraculeusement échappé au lynchage la veille…

Et pourtant, mes frères, c’est cette joie de l’étape qui va nous donner toute l’aide et toute la motivation nécessaires pour parvenir jusqu’au terme de notre route. Elle aura été, si je puis dire, le prélude de la joie totale au moment de l’arrivée.

Le dimanche de Laetare, c’est exactement cela ! Ce n’est pas la joie du but : l’alléluia n’est pas revenu dans notre liturgie, et la couleur blanche des ornements n’est pas encore à l’ordre du jour. Toutefois, c’est une joie bien réelle que l’Eglise nous offre à travers sa liturgie : les fleurs, en effet, sont réapparues sur l’autel, l’orgue peut à nouveau se faire entendre, et le violet s’est transformé en rose. 

Par ailleurs, notre joie repose aussi sur cette certitude que nous sommes lesenfants de Dieu, des enfants non pas élevés dans la crainte, comme autrefois le peuple d’Israël, mais élevés dans l’amour et par conséquent dans la liberté. Saint Paul vient d’avoir des mots merveilleux à ce sujet dans l’épitre qui vient d’être lue.

Tout cela, évidemment, nous annonce la joie et la libération de pâques, tout comme le bivouac de Gas nous donne un avant-goût de l’arrivée à Chartres le lendemain... mais n’oublions pas que Chartres est à la fois un but mais aussi une étape, de la même manière que la fête de Pâques est aussi chaque année un but et une étape. Le but ultime, nous le savons, c’est le ciel.

Aussi, mes chers amis, profitons bien de cette halte joyeuse et pleine de ferveur du dimanche de Laetare, mais surtout gardons bien à l’esprit qu’une halte sert à se reposer mais aussi à faire le point. Et tout d’abord, posons-nous cesquestions : où en suis-je dans mon carême ? Depuis le mercredi des Cendres, ai-je vraiment entrepris une réforme de ma vie chrétienne ? Ma prière est-elle plus fervente ? Mes défauts sont-ils combattus? Mes sacrifices sont-ils de vrais sacrifices ? 

Par ailleurs mes frères, vous avez remarqué que ce dimanche de joie est aussi un dimanche eucharistique, tant il est vrai que le trésor de l’eucharistie est, lui aussi, une joie temporaire qui prépare la joie définitive du ciel : certes, le jeudi saint, nous commémorerons l’institution de ce sacrement admirable, mais déjà en ce jour, nous le contemplons par anticipation avec le miracle de la multiplication des pains. Cette multiplication des pains, en effet, nous enseigne ce qu’est vraiment l’eucharistie : elle nous montre que ce sacrement est la manifestation la plus haute de la surabondance, du non-calcul et de la démesure de Dieu envers nous.

Aussi, mes chers amis, de la même façon que le bivouac de Gas, au pèlerinage de Chartres, est l’occasion de retrouver des forces, pensons aussi à l’importance du sacrement de l’eucharistie, cette nourriture céleste qui nous fortifie et qui nous aide à avancer au cours de notre pèlerinage sur la terre. 

Et surtout n’oublions pas que si l’Eucharistie est le ciment de notre vie chrétienne, elle est aussi le ciment de l’Eglise, cette Eglise catholique qui est préfigurée en particulier par la ville de Jérusalem. D’ailleurs, avez-vous remarqué à quel point Jérusalem est présente dans la liturgie de ce dimanche ? Jetez un œil sur votre missel : « Réjouis-toi, Jérusalem » ; « Il ne sera jamais ébranlé, celui qui habite dans Jérusalem » ; et surtout, dans l’antienne de Communion : « Jérusalem, qui est construite comme une cité, dont toutes les parties se tiennent ensemble ».  

Ainsi mes chers amis, c’est bien tout un peuple que Moïse conduit vers la terre promise ; c’est toute une foule que Jésus nourrit sur la montagne ; c’est toute une colonne de milliers de marcheurs qui s’avance chaque année dans la plaine de Beauce vers les flèches de Notre-Dame de Chartres. N’oublions jamais, mes frères, que le moindre de nos péchés nous abime mais qu’il abime aussi l’Eglise tout entière ; mais soyons bien certains que le moindre effort ou le moindre sacrifice nous grandit et donne à notre Eglise un surcroît de splendeur. Amen.

 

Abbé Philippe Jouachim, FSSP, Chapelain de l'Immaculée Conception à Versailles

Pèlerinage de Pentecôte 2021

Chers pèlerins,

Après de nombreuses discussions avec les autorités ces dernières semaines, Notre-Dame de Chrétienté a décidé de démultiplier le pèlerinage de chrétienté les 22, 23 et 24 mai 2021 prochains :

  • de Paris à Chartres pour les chapitres d’Ile-de-France et de la région Centre,
  • par des pèlerinages locaux pour les chapitres des autres régions.

Ce choix est guidé par le souci de maintenir ces trois jours de chrétienté bénéfiques en grâces en s’adaptant à la situation sanitaire de cette année.

Dans cette période difficile, nous sommes confiants dans votre enthousiasme à être des pèlerins actifs témoignant que l’unique Espérance repose dans Celui qui a dit « Je suis la Voie, la Vérité, la Vie ». Le pire serait cette année que la bannière de votre chapitre ne soit pas déployée, nous vous demandons donc, chers pèlerins, dans l’esprit de Tradition, de Chrétienté et de Mission qui nous unit de bien vouloir respecter scrupuleusement nos consignes.

Les chapitres Adultes, Pastoureaux, Enfants, Familles de l’Ile-de-France et du Centre pourront s’inscrire dans les conditions habituelles. La date d’inscription dépendra des instructions gouvernementales. Nous vous remercions de consulter notre site régulièrement où toutes ces informations seront données. Nous retiendrons les premiers inscrits dans un souci d’équité et selon les quotas qui nous seront alors fixés.

Tous les chapitres des autres régions de Province et des pays étrangers sont vivement invités à organiser des pèlerinages locaux comme l’an passé et bien évidemment dans le respect des règlementations en vigueur. Les pèlerins peuvent dès maintenant prendre contact avec l’association ou le responsable régional de Notre-Dame de Chrétienté. Chaque région aura à cœur de s’unir aux prières des pèlerins de Chartres par différentes activités spirituelles et pèlerinages. Nous demandons aux pèlerins des chapitres des régions de l’étranger et de Province (excepté ceux de la région Centre) qui souhaitent participer à ces différentes activités de s’inscrire en grand nombre comme l’année passée sur le site afin de recevoir livret du pèlerin et bracelet.

Les Anges gardiens, nos pèlerins non marcheurs de France et du monde entier, complèteront cette chaîne spirituelle. L’inscription se fera également dans des conditions habituelles sur le site de Notre-Dame de Chrétienté.

En vous remerciant de vos prières pour que le trente-neuvième pèlerinage de chrétienté puisse avoir lieu dans ces conditions, je vous remercie infiniment de votre compréhension, votre fidélité et votre engagement.

Notre-Dame de Paris, priez pour nous
Notre-Dame de Chartres, priez pour nous
Saint Joseph, protégez-nous
Notre-Dame de la Sainte Espérance, convertissez-nous


Jean de Tauriers
Président