Jacques Trémolet : un devoir de solidarité

dans "Présent" du 9 juin 2010

L'article de Jacques Trémolet a été écrit à propos de l'affaire de l'école Saint Projet (Bordeaux). Mais ce qu'il dit du devoir de solidarité s'applique aussi partout où il nous faut résister, que ce soit aux provocations des "kiss-in" ou à toutes les formes de catophobie.

Texte intégral de l'article : n°7110 Trémolet.pdf

Conclusion de l'article :

Benoît XVI a tout vu. La dictature du relativisme est infiniment plus redoutable que le fut celle du communisme, car ses armes sont multipliées et, dans le vide juridique qui est le fruit même de ce relativisme puisque, si tout peut être justifié, logiquement, tout peut être condamné ! C’est vraiment la peste de notre fabuliste : « Ils n’en mourraient pas tous, mais tous étaient frappés. » Celui – homme, famille, école ou institution – qui a contre lui l’administration, le texte, le juge et la presse n’a aucune chance de s’en sortir, sauf s’il a, autour de lui, avec lui, des amis.

Et donc, pour résister victorieusement, il faut une vraie solidarité. Comme en Pologne, au temps de Walesa et de Wojtyla – Solidarnosc. Dans cette solidarité, on commence toujours, avant tout, par soutenir, secourir, entourer, aider celui qui est attaqué. Même – et surtout – si la victime a commis une faute, une imprudence, une erreur. La haine s’accroche toujours à quelque chose de vrai – seul Notre Seigneur a été «haï sans raison». Chacun de nous offre une prise, et sur cette prise, les méchants commencent leur mauvais procès. Si les bons se mettent à leur tour, et parfois même avant les méchants, à accabler de leurs reproches, ou de leurs suspicions, celui que la rumeur orchestrée a déjà désigné comme coupable, la défaite est inéluctable. Mais, si, au contraire, la parfaite lucidité sur nos inévitables manquements individuels devient une raison supplémentaire de défendre et d’aider, alors la victoire devient possible.

La charité fraternelle, avec tout ce qu’elle comporte de lucidité impeccable et de fraternité généreuse – de courage, en somme, et de sens de l’honneur – est, contre la dictature du relativisme, la seule arme invincible. Veritas in caritate ! Caritas in veritate ! Sous le regard intelligent et doux de Benoît XVI, ut semper !