L'HOMME NOUVEAU : Saint François de Sales et le 400e anniversaire de la Visitation

n° 1472 - Juin 2010

Un sommaire très riche pour le n° 1472 de l'Homme nouveau.
Nous en retiendrons l'article que donne Mgr. Gilles Wach sur Saint François de Sales.

2010.06.19_HN_2.jpgSaint François de Sales est aujourd’hui bien méconnu, alors qu’il est d’une étonnante actualité. Par sa spiritualité en effet, il se trouve être au coeur des attentes de notre monde angoissé et perdu. Chantre de l’amour divin, il fait siennes les paroles de l’apôtre saint Jean : « Deus est amor », reprises comme titre de sa première encyclique par notre Saint-Père Benoît XVI, qui nous met en garde depuis le début de son pontificat contre la dictature du relativisme et le règne du subjectivisme.
Notre société ne sait plus répondre aux questions essentielles et éternelles que se pose l’homme ; comme échappatoire, nos contemporains s’évadent alors trop facilement dans de nouvelles spiritualités pseudo-mystiques, émotionnelles et spectaculaires de type new age.
Suggérons-leur donc la consultation – gratuite – d’un bon médecin, psychologue chevronné, et pédagogue même : le doux mais réaliste Docteur de l’Église saint François de Sales, qui leur dira : le Coeur de Dieu a fait le coeur de l’homme. Voilà le principe essentiel qui fait que le coeur de l’homme est fait pour aimer Dieu.
« Sitôt que l’homme pense un peu attentivement à la divinité, il sent une certaine émotion de coeur qui témoigne que Dieu est Dieu du coeur humain ». Pour l’y aider, il prescrira encore de prendre le temps de contempler la création, premier livre où se laisse découvrir cet amour de Dieu.
Devant une réalité aussi belle, comment le coeur de l’homme demeurerait-il insensible ? Et sous l’effet de la grâce divine, le voici qui bientôt s’embrase. Les fausses spiritualités contemporaines et leurs succédanés enferment l’homme sur lui-même ou le vident de manière stérile, sans lui permettre de s’ouvrir à Dieu et aux autres hommes. Il se cherche lui-même, veut s’aimer lui-même, mais sans la source même de l’amour, qui est Dieu. Il n’aime donc pas.
Mais alors, comment aimer ? Eh bien, en aimant, rétorque le bon sens salésien ! « Il faut aimer Dieu de tout son coeur, écrit l’évêque de Genève; je ne sais point de plus grande finesse pour parvenir à aimer que d’aimer, car on apprend à étudier en étudiant, à parler en parlant, à travailler en travaillant, et donc à aimer en aimant. La mesure de l’amour, c’est d’aimer sans mesure ».
Avec sa prodigieuse pénétration psychologique, l’Apôtre du Chablais, après leur avoir laissé entrevoir cet amour de Dieu pour l’homme, explique aux âmes assoiffées d’amour ce que c’est que d’aimer. Cette réponse d’amour au Dieu d’amour consiste à Lui unir notre âme, à la fondre en Lui par la parfaite conformité de notre volonté à la Sienne et le développement de la vie de la grâce.
Cette spiritualité est pour tous les hommes. « Mon intention, dit saint François de Sales, est d’instruire ceux qui vivent dans les villes et les villages, à la cour comme dans les boutiques ». En lisant son Introduction à la vie dévote, l’on comprend que son génie consiste à avoir su trouver pour chacun le mot ou la manière de faire, bien différente selon les cas et les lieux, pour le porter à Dieu.

Mgr Gilles Wach
Prieur général de l’Institut du Christ-Roi Souverain Prêtre