Mercredi 8 septembre 2010

NATIVITÉ DE LA SAINTE VIERGE

Un beau texte de Madame Louise de France (1737-1787), fille de louis XV, en religion Mère Thérèse de Saint-Augustin

PRIÈRE POUR OBTENIR L’HUMILITÉ PAR LA MÉDITATION DE LA NAISSANCE DE MARIE

Vous me l’avez enseignée, ô mon Dieu, cette importante vérité : vous l’avez confirmée par vos exemples : vous m’avez dit que vous vous plaisiez à habiter dans un cœur dont l’humilité vous prépare l’entrée ; je connais aujourd’hui l’accomplissement de ce grand oracle. Une Vierge destinée par votre choix à devenir la Mère de votre Fils unique, n’attire point vos complaisances par la splendeur de sa condition. Plus elle semble inconnue aux yeux d’un monde fastueux, plus aussi elle s’attache les vôtres. Vous savez la démêler dans les ténèbres de l’humiliation, au milieu des ténèbres qui obscurcissent son berceau. Les dons de votre grâce, qui l’ont enrichie dès les premiers instants de sa conception font toute sa grandeur ; l’humilité accompagne son entrée sur la terre : à ces titres, vous la chérissez, vous la bénissez, vous la regardez comme une créature la plus digne de vos faveurs. Quelle estime ferais-je encore de votre Grandeur, séparée de l’état de votre grâce ? Et quel autre moyen de me maintenir dans cette heureuse possession, que celle qui m’attache à vous, ô mon Dieu, par l’exercice assidu des mortifications évangéliques ?

Obtenez-moi, Vierge Sainte, le goût pour ce devoir, et la fidélité à m’en acquitter. Agréez tout ce que je porte de vœux au pied de votre berceau. Croissez et pour le Dieu qui vous fait naître, et pour vous-même qu’il fait naître. Après être sortie du sein de Dieu, vous devez un jour le porter dans le vôtre. Vivez et croissez pour lui présenter son tabernacle. Il doit vous élever à la plus auguste dignité. Vivez et croissez pour la plus glorieuse de toutes les destinées. C’est par vous que Jésus viendra à nous, et qu’il nous tirera de l’esclavage du péché ; vivez et croissez pour notre salut et pour notre bonheur. Protégez-nous contre les ennemis invisibles qui nous menacent ; soyez, pendant ma vie et à ma mort, une Mère de miséricorde ; et que, dès ce moment, mon cœur et mon sein puissent devenir comme les vôtres une demeure digne du Saint des Saints. Ainsi soit-il.

On peut retrouver les écrits de Mère Thérèse de Saint Augustin sur le site du Carmel en France

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