IMMIGRATION : MGR. BRINCARD RAPPELLE LES EXIGENCES DU BIEN COMMUN

A la lumière de la doctrine sociale de l'Eglise

Lu sur le Salon Beige : Mgr Brincard, évêque du Puy-en-Velay, explique, suite à la polémique sur les Roms :

"Toute nation a besoin d'unité. (...) Comme nous le savons, une nation se construit aussi à partir d'une histoire qui a ses particularités, et d'une culture dont les développements sont appelés à être cohérents avec une vision de l'homme ouverte à la transcendance. A ce sujet, je crois nécessaire de dire clairement que les racines chrétiennes de la France font partie de l'histoire et de la culture de notre pays. Jean-Paul II puis Benoît XVI n'ont pas manqué d'en parler lors de leurs voyages apostoliques en France. ... A propos du phénomène migratoire, phénomène posant des questions d'une extrême complexité, les autorités politiques doivent concilier le respect du droit naturel plaçant l'immigré sous la protection de ceux qui le reçoivent, et la capacité d'accueil du pays dont ces autorités ont la charge. Les possibilités d'accueil font partie de ce qu'on appelle « le bien de tous». C'est pourquoi «les autorités politiques peuvent en vue du bien commun, dont elles ont la charge, subordonner l'exercice du droit d'immigration à diverses conditions juridiques, notamment au respect du devoir des migrants à l'égard du pays d'adoption». Mais il appartient aussi à l'autorité politique de favoriser, avec le concours de tous, les projets réalistes d'insertion. Il existe d'autres domaines dans lesquels l'Eglise est appelée à intervenir pour servir le bonheur de tous. Je cite un exemple : en s'appuyant tant sur la raison que sur la foi, l'Eglise affirme que la dignité de la personne humaine doit être reconnue à tout être humain depuis sa conception jusqu'à sa mort naturelle. Autrement dit, l'Eglise refuse énergiquement qu'un homme dise à son frère en humanité : «Tu es homme à partir du moment où je le décide»."

C'est l'occasion de rappeler deux références :

  • Le Catéchisme de l'Eglise Catholique, 1998, n° 2241 - "Les autorités politiques peuvent en vue du bien commun dont ils ont la charge subordonner l'exercice du droit d'immigration à diverses conditions juridiques, notamment au respect des devoirs des migrants à l'égard du pays d'adoption. L'immigré est tenu de respecter avec reconnaissance le patrimoine matériel et spirituel de son pays d'accueil, d'obéir à ses lois et de contribuer à ses charges."
  • La Commission pontificale Justice et Paix, le 3 novembre 1988, dans "l’Eglise face au racisme", rappelle également qu’ "il appartient aux pouvoirs publics, qui ont la charge du bien commun, de déterminer la proportion de réfugiés ou d’immigrés que leurs pays peut accueillir, compte tenu de ses possibilités d’emploi et de ses perspectives de développement".