Jean-Paul II sera béatifié le dimanche de la Divine miséricorde

le 1er mai 2011

Jean-Paul II sera béatifié le dimanche de la Divine miséricorde


Nous reproduisons ci-dessous l'article de Jeanne Smits paru dans "Présent" (18 janvier 2011)

Jean-Paul_II_d2.PNGA peine connue la reconnaissance du miracle attribué à l’intercession de Jean-Paul II – la guérison de sœur Marie-Simon-Pierre, des Petites sœurs des Maternités catholiques, inexplicablement et totalement guérie de la maladie de Parkinson –, la date de la béatification a été fixée au 1er mai prochain et c’est Benoît XVI lui-même qui la célébrera à Rome. De nombreuses voix critiques se sont élevées, que ce soit parmi des fidèles traditionalistes sur des forums d’internet, ou à la tête de la Fraternité Saint-Pie X qui republie la photo de Jean-Paul II baisant le Coran et rappelle Assise, l’effondrement liturgique qui s’est poursuivi selon son pontificat, et d’autres initiatives contestées, ou, à l’inverse, « à gauche » de l’Eglise. C’est le cas de ce « prêtre-poète » du Nicaragua, Ernesto Cardenal, l’une des figures de proue de la théologie de la libération (condamnée pendant le pontificat de Jean-Paul II) qui a déclaré à l’AFP : « Comment peut-on déclarer saint (sic) quelqu’un qui a protégé le père Maciel et son ordre, les Légionnaires du Christ ? »

Aucune vie humaine – sauf celle de la Très Sainte Vierge Marie, que Jean-Paul II aima au point de choisir comme devise Totus Tuus – n’est exempte d’erreurs, de fautes, de péchés. La rapidité avec laquelle a été ouvert le procès en béatification du pape polonais, comme la rapidité de son instruction, peuvent laisser croire que sa vie, ses actes, ses œuvres n’ont pu en un laps si court être soumis au scrutin pointilleux que l’on serait en droit d’attendre pour un pontificat de cette importance.

Mais ce n’est pas le pontificat qui sera béatifié : c’est l’homme. L’homme qui, aux yeux du monde, a incarné la réalité que notre monde conteste : Dieu existe, nous sommes faits pour la vie éternelle, et pour cela il nous faut être configurés au Christ. La maladie, la déchéance physique, les souffrances inimaginables subies par Jean-Paul II depuis l’attentat qui faillit lui coûter la vie en 1981 n’ont pas empêché qu’il se montrât, jusqu’à son dernier souffle, ancré dans l’amour du Christ, un bloc de prière, de courage et même de joie.

Et si le Saint-Esprit veut qu’il nous soit proposé comme exemple, peut-être est-il urgent de savoir quel est précisément cet exemple. Quelles sont les vraies leçons de ce Pape venu de l’Est.

  • Il aura été le Pape des réalités face aux utopies sans précédent qui défigurent notre monde.
  • La meurtrière utopie communiste : Jean-Paul II restera dans les esprits et dans les cœurs comme l’homme qui a fait tomber le Mur de Berlin.
  • L’utopie mondialiste : relisez son testament spirituel, Mémoire et identité, qui est une hymne à la patrie et à la vérité défendue dans l’adversité.
  • L’utopie de la libération de l’homme des contraintes de la loi naturelle : inlassablement, Jean-Paul II a proclamé la beauté et la vérité du plan de Dieu pour l’homme, combattant ainsi la pire absurdité qu’il ait été permis au monde de connaître – l’abolition de la différence entre l’homme et la femme et leur rôle complémentaire et respectueux de la loi de Dieu pour participer à son œuvre créatrice.
  • On ne le sait pas assez : c’est le cardinal Karol Wojtyla, bataillant depuis sa Pologne d’où il ne pouvait sortir pour participer quand même à la commission chargée de réfléchir à un éventuel assouplissement de la doctrine catholique sur la contraception, qui, quoique du camp minoritaire, a donné l’ossature d’Humanae Vitae, et qui a été entendu. Son message, regrette son biographe Georges Weigel, a été retranscrit de manière trop sèche. Mais enfin dès Amour et responsabilité il avait perçu vers quelle inhumanité courait un monde oublieux du vrai sens de l’amour humain jusqu’à le contredire absolument.
  • Jean-Paul II aura aussi été le Pape de Fatima. Et le Pape de la Divine Miséricorde, lui qui a canonisé sœur Faustine, qui a institué le dimanche de la Divine Miséricorde et qui est mort lors de cette fête – et qui sera béatifié, aussi, en cette occasion – indique par là la seule voie de notre salut.

Et comment imaginer qu’il ne croyait pas au caractère sacrificiel de la messe, puisqu’il nous a donné à dire et nous laisse l’héritage de cette prière de la petite sainte polonaise : « Père éternel, je vous offre le Corps et le Sang, l’Ame et la Divinité de votre Fils bien-aimé, Notre-Seigneur Jésus-Christ, en réparation de nos péchés et de ceux du monde entier »…

JEANNE SMITS - Article extrait du n° 7266 du mardi 18 janvier 2011