Rome: colloque sur le Concile Vatican II

organisé par l'Institut des Frères Franciscains de l'Immaculée

Sur le même sujet voir aussi l'article de Jean Madiran dans "Présent"

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Rome: colloque sur le Concile Vatican II


" Le Concile Vatican II et sa juste herméneutique à la lumière de la Tradition de l’Église "

a constitué l’objet d’un important Colloque d’études organisé à Rome du 16 au 18 décembre par l’Institut des Frères Franciscains de l’Immaculée. Nous reportons ici un compte rendu de ce colloque proposé par le prof. Fabrizio Cannone, qui en a suivi les travaux.

Le Colloque sur le Concile Vatican II, organisé à Rome du 16 au 18 décembre dernier par les Franciscains de l’Immaculée, constitue l’une des premières réponses à l’invitation au débat et à l’analyse critique sur Vatican II, adressée par Benoît XVI dans son fameux discours à la Curie Romaine, le 22 décembre 2005. Le débat s’est récemment ravivé, même dans la presse italienne, après la publication, au début de décembre 2010, de l’étude historico-systématique sur le Concile réalisée par le professeur Roberto de Mattei (Il Concilio Vaticano II. Una storia mai scritta, Lindau, Turin 2010). Dans ce contexte, le congrès des Franciscains de l’Immaculée représente une excellente synthèse des recherches historiques et théologiques sur le Concile, sur les herméneutiques qu’il a occasionnées, sur la valeur de ses documents et aussi sur ses points les moins clairs et les plus problématiques.

Les travaux ont été ouverts le 16 décembre par S. E. Mgr Luigi Negri, évêque de San Marino-Montefeltro, grand théologien et apologète, qui, dans son introduction, a expliqué les causes de la perte de l’identité chrétienne dans le contexte de la modernité occidentale. « L’homme que le Concile rencontre – a dit Mgr Negri – porte sur ses épaules l’échec de la modernité ». Le prélat a fait remarquer que la culture chrétienne, à l’époque moderne, s’est d’abord heurtée à la culture séculière, puis s’est vue peu à peu absorbée par cette dernière, altérant ses caractéristiques spécifiques et se conformant aux lignes de pensée du rationalisme et de l’illuminisme.

Le Concile représentait une occasion propice pour recentrer la culture catholique sur la Tradition mais, à cause des oppositions, des luttes intestines, des lectures sécularisées et des applications errantes qui le minaient, il n’a pas pu jouer son rôle. Ainsi, dans la période postconciliaire, ce n’est pas la foi et l’identité qui prévalurent mais la mise à jour et l’adaptation à la mentalité stérile du monde. Seul un retour à l’identité catholique pourra enrayer la crise historique de la foi qui sévit depuis quelques décennies.

Dans la même matinée, est intervenu Mgr Brunero Gherardini, grand représentant de l’école théologique romaine, auteur récent de deux livres d’une importance capitale, dédiés le premier au Concile (Concile Œcuménique Vatican II. Un débat à ouvrir, tr. fr. Casa Mariana Editrice 2010) et le second au concept de Tradition, du point de vue de la théologie catholique (Quod et tradidi vobis. La Tradizione vita e giovinezza della Chiesa, Casa Mariana Editrice, 2010). « Le Concile Vatican II – a affirmé Mgr Gherardini – ne fut pas un Concile dogmatique et pas même disciplinaire, mais seulement un Concile pastoral, et le sens authentique de ce caractère pastoral est encore vague ». Lorsqu’on parle du Concile, il convient de distinguer quatre niveaux différents, dont chacun exprime le Magistère suprême mais avec une qualité théologique distincte. Énoncer ici la graduation suggérée par Mgr Gherardini signifierait en trahir l’extraordinaire exactitude théologique. C’est pourquoi nous nous limitons à signaler le fait que, selon cette exégèse, un seul de ces niveaux, correspondant au troisième, comporte une validité théologique incontestable, même si ce n’est que par reflet, déduite des définitions précédentes : ce niveau coïncide avec les citations importantes de la part du Concile de doctrines déjà solennellement définies, traitant des thèmes de foi et de morale.

Les autres domaines du magistère conciliaire, en raison de leur nature pastorale, de leur nouveauté intrinsèque ou de leur contextualisation historique contingente, ne comportent en eux-mêmes pas d’infaillibilité, ni de caractère définitif ; ils exigent donc un certain hommage de l’intelligence, mais non « l’obéissance de la foi ». L’erreur d’un bon nombre de théologiens du post-Concile consista précisément à dogmatiser un Concile qui se voulait être pastoral, faisant de ce dernier tout autre chose que ce que celui qui l’avait convoqué s’était fixé.

Dans la deuxième partie de la matinée, le prof. R. P. Rosario M. Sammarco FI a parlé de La formation permanente du clergé à la lumière de la Presbyterorum Ordinis, montrant comment cette juste indication conciliaire a pu s’égarer dans les méandres du post-Concile marqué par l’évidente rupture d’avec la Tradition, rupture causée, comme le dirait Benoît XVI, par la “théologie moderne”. Le fait signalé par le théologien, de la disparition à partir des années ’70 de la discussion des “cas de morale” est significatif : cette importante pratique conseillée par des saints comme Charles Borromée et qui s’est généralisée durant le XIXème siècle, devenant un point de référence pour les confesseurs et les pasteurs d’âmes, a soudainement disparu dans les années ’70 et s’est même vue retirée du nouveau Code de 1983.

Signe qu’une certaine discontinuité a eu lieu, selon une mesure différente, non seulement entre le pré-Concile et le Concile mais aussi entre le Concile et le post-Concile. Cependant le post-Concile, en contredisant le Concile – comme par exemple sur l’usage du latin liturgique recommandé par les assises mais rejeté dans les faits – n’a pas été une “génération spontanée” : il aurait plutôt été voulu et actualisé par les autorités compétentes, précisément sous l’influence d’une orientation anthropologique de la théologie et même de la religion.

Après le père Sammarco, le prof. Ignacio Andereggen, enseignant à la Grégorienne et philosophe catholique de haut rang, a tenu une leçon magistrale. Le professeur a défini l’essence philosophique de la modernité à partir de l’analyse de quatre auteurs fondamentaux : Descartes, Kant, Hegel et Freud. En chacun de ces auteurs, abstraction faite de toutes les différences qui les distinguent, on peut noter la présence d’un relativisme épistémologique qui fut le trait typique de la soi-disant “Renaissance” et, d’un autre côté, le refus de la tradition philosophique en tant que telle. Avec ces auteurs, on se retrouve toujours à un nouveau début : preuve que la philosophie moderne et contemporaine, en rejetant le patrimoine commun de la pensée de l’humanité, ne se base que sur elle-même. Le refus de la pensée scholastique et de la métaphysique en est également l’un des axes principaux. Dans quelle mesure cette pseudo-philosophie a-t-elle influencé le Concile ? Andereggen ne l’a pas précisé mais il est évident que plusieurs évêques et surtout plusieurs experts, spécialement ceux issus des milieux français (Chenu, Congar, etc.) et allemands (Rahner, Küng, etc.) en étaient imprégnés. D’où l’insurrection, comme Maritain le signalait déjà en 1966, à seulement une année de la fermeture des travaux conciliaires, du “néo-modernisme” effectivement plus subtil et plus dangereux que l’ancien, aussi pour la raison qu’il est moins explicitement assumé et déclaré. Sans une vraie philosophie, a sagement expliqué Andereggen, il est impossible de pratiquer la théologie : et sans une théologie correcte la doctrine de la foi se corrompt.

Dans l’après-midi du même jour, le prof. Roberto de Mattei a montré dans sa relation que le Concile Vatican II ne peut être présenté comme un évènement, naissant et mourant en l’espace de trois ans, sans en considérer les racines profondes et, de même, les conséquences considérables qu’il a entraînées dans l’Église. Le lien entre le Concile et le post-Concile, a affirmé le prof. Roberto de Mattei, n’est pas de nature doctrinale, soit entre les documents du Concile et d’autres documents du post-Concile.

Il existe plutôt un rapport historique, étroit et indissociable, entre le Concile, en tant qu’évènement se déroulant entre 1962 et 1965, et le post-Concile, qui s’étale entre 1965 et 1978 et qui continue jusqu’à nos jours. Cette période, prise dans sa totalité, de 1965 à 1978, année de la mort de Paul VI, forme un unicum, une époque qu’on peut définir comme l’époque de la Révolution conciliaire, de même que les années entre 1789 et 1796, et peut-être jusqu’en 1815, ont constitué l’époque de la Révolution française. La prétention de séparer le Concile du post-Concile, selon Roberto De Mattei, est aussi insoutenable que celle de séparer les textes conciliaires du contexte pastoral dans lequel ils ont été produits. Aucun historien sérieux, aucune personne de bon sens, ne saurait accepter cette séparation artificielle qui naît plus d’une prise de position que d’une évaluation sereine et objective des faits. « Aujourd’hui encore – a conclu l’historien romain – nous vivons les conséquences de la “Révolution conciliaire” qui a anticipé et accompagné celle de soixante-huit. Pourquoi vouloir le cacher ? L’Église, comme l’a affirmé Léon XIII, en ouvrant aux chercheurs les Archives Secrètes du Vatican, “ne doit pas craindre la vérité” ».

L’historien français Yves Chiron, n’ayant pu faire le déplacement à Rome, a offert sa contribution par sa relation bien documentée, parlant notamment de la volonté de certains évêques et cardinaux sous Pie XI et Pie XII de convoquer un nouveau Concile ou plutôt de compléter Vatican I, brutalement interrompu à cause de l’invasion de Rome en septembre 1870. Ces mêmes papes, bien qu’étant intéressés par ces propositions, les ont finalement rejetées afin d’éviter des dangers de fractionnement et de “démocratisation” de l’Assemblée délibérante. Les documents cités par Chiron concernant les thèmes à traiter dans l’éventuel Synode sont intéressants : ils étaient semblables à ceux proposés par la suite par la Curie Romaine sous Jean XXIII, dans les schémas préparatoires, lesquels furent rejetés en bloc (sauf le schéma sur la Liturgie) au cours du débat en salle à cause de l’opposition manifestée par certains pères progressistes influents.

La journée du 17 décembre a été ouverte par une relation de nature historique sur Certains personnages, faits et influences au Concile Vatican II du prof. R. P. Paolo M. Siano FI, lequel a montré comment l’optimisme pastoral envers l’homme et envers le monde, suggéré par les textes conciliaires, fut utilisé par divers lobbies comme un levier pour conditionner le déroulement et la réception de Vatican II. L’auteur a également expliqué la cause de certains phénomènes de crise – doctrinale, spirituelle, liturgique et missionnaire – du post-Concile : elles prennent leur source dans certaines idées et actions de différents pères et experts des assises conciliaires. Le père Siano a proposé au moins deux “remèdes” contre la crise : une Mariologie “forte” – sur la ligne de la Tradition et du Magistère de l’Église : la Sainte Vierge est le “carrefour” des vérités de la foi – et une Liturgie plus orientée (même visiblement) vers le Christ crucifié.

Ensuite, le prof. R. P. Giuseppe M. Fontanella FI a tenu une communication, concise mais dense, intitulée Perfectae caritatis et la vie religieuse. Où les expériences pastorales ont-elles conduit ? Selon le conférencier, le document conciliaire se situe sur la même ligne que le développement atteint par la théologie en matière de vie religieuse, mais plusieurs actualisations successives semblent avoir cédé à l’esprit de la sécularisation et de l’horizontalisme. Les religieux, selon cette optique, devraient diminuer les pratiques proprement religieuses et augmenter leur insertion dans le monde, s’éloignant ainsi de l’esprit des fondateurs. Une fois encore les chiffres parlent plus que les analyses extravagantes. Malgré la « vocation universelle à la sainteté » tant répétée, les instituts de perfection ont perdu une grande partie de leurs membres, surtout ceux ayant le plus innové par rapport à leurs coutumes et usages traditionnels.

Ensuite, S. E. Mgr Athanasius Schneider, évêque auxiliaire allemand de Karaganda au Kazakhstan, a tenu une conférence sur le sens pastoral du Concile, montrant, à travers plusieurs citations, qu’il existe dans le Concile un esprit théocentrique, apostolique, pénitentiel et missionnaire, et que la dimension missionnaire serait même pratiquement la note caractéristique du Concile. Il est incontestable que Vatican II, lu dans cette optique, possède une grande quantité de beaux textes de spiritualité et de religiosité, de doctrine homogène, faisant corps avec la grande Tradition de l’Église. Le problème, selon le Prélat, se trouve dans la mauvaise interprétation de certains passages moins clairs : il est également évident que lorsqu’on parle d’interprétation, spécialement si comprise dans un sens universel et autoritaire, on ne peut pas faire référence à une école particulière, comme celle de Bologne, par exemple, mais on doit plutôt se référer aux commissions postconciliaires et aux épiscopats mêmes. C’est donc sur ceux-ci que retombe la responsabilité de certaines lectures minimalistes et arbitraires. En tout cas, Mgr Schneider a courageusement demandé un nouveau Syllabus des erreurs apparues en matière d’interprétation du Concile : si ce Syllabus devait être publié un jour par la plus Haute Autorité, il fera certainement du bien à tous les catholiques.

Une conférence d’une grande valeur théologique fut celle du R. P. Serafino M. Lanzetta, jeune théologien des Franciscains de l’Immaculée. Le père Lanzetta a fait un status quaestionis sur l’approche théologique de Vatican II, à travers l’analyse de la réception du Concile par diverses écoles théologiques postconciliaires. La conclusion qui en découle est que le Concile, dont personne ne peut douter sincèrement de la rectitude d’intention, a favorisé les herméneutiques opposées du post-Concile pour avoir abandonné, ou du moins négligé l’approche métaphysique des réalités de la foi et de la morale. Ce que le Concile enseigne, il le fait en utilisant une forme descriptive et très souvent seulement allusive : ceci a permis aux novateurs d’extrapoler des conclusions théologiques aberrantes dont le Vatican II n’est pas responsable, sinon à cause d’un certain manque de clarté et de précision terminologique.

Il était, par exemple, impossible d’appliquer ces nombreuses herméneutiques en acte ainsi que les grilles interprétatives si variées, aux textes de Vatican I : si elles ont été appliquées avec une certaine facilité à Vatican II, cela est dû à un certain rejet du langage scholastique typique de la tradition théologique précédente, laquelle a été nommée, avec mépris, “livresque”. On a voulu la remplacer par le « ressourcement » (De Lubac), c’est-à-dire le retour aux Pères : mais les Pères, sur plusieurs points de la théologie et de la philosophie, en savent moins que nous, vu le progrès théologique réalisé dans la compréhension de la Révélation Divine immuable et l’apport décisif du Concile de Trente et de Vatican I en matière de dogmatique. Le retour aux Pères et à leurs formules, à la liturgie des origines et à l’Écriture cache bien souvent sous le parfum une odeur prononcée de biblicisme, de fidéisme et d’archéologisme : tout ce que le Pape Pie XII repoussait prophétiquement dans l’Humani generis (1950).

L’abbé Florian Kolfhaus, de la Secrétairerie d’État, a tenu une importante relation. Le théologien allemand a fait une critique “de l’intérieur” des documents conciliaires, en montrant que leur valeur magistérielle variée et différentiée correspond à leur majeure ou mineure autorité, laquelle se réduit quelques fois à un pur précepte disciplinaire. Le Concile Vatican II a voulu être un Concile pastoral, c’est-à-dire orienté vers les nécessités de son temps, tourné vers l’ordre de la pratique. Il n’a affirmé aucun nouveau dogme, aucun anathème solennel, et il a promulgué des catégories différentes de documents par rapport aux Conciles précédents ; et malgré cela, Vatican II doit être compris dans la continuité ininterrompue du Magistère, puisqu’il a été un Concile de l’Église légitime, œcuménique et doué de l’autorité relative. Certains de ses documents, c’est-à-dire les décrets et les déclarations, comme l’Unitatis Redintegratio sur l’œcuménisme, Nostra Aetate sur les religions non-chrétiennes et Dignitatis Humanae sur la liberté religieuse, a souligné l’abbé Kolfhaus, ne sont ni des documents définissant des vérités infaillibles, ni des textes disciplinaires présentant des normes concrètes.

C’est en cela que réside la grande nouveauté de Vatican II : contrairement à tous les autres Conciles, qui exposaient la doctrine ou la discipline, il transcende toutes ces catégories. Il s’agit d’une exposition doctrinale, qui ne vise pas à donner de définitions ni à imposer de limites dans l’intention de combattre l’erreur, mais qui est tournée vers l’agir pratique conditionné par le temps. Le Concile n’a proclamé aucun “nouveau” dogme et n’a révoqué aucune “vieille” doctrine, mais a plutôt fondé et promu une nouvelle praxis dans l’Église. La proposition de l’abbé Kolfhaus est de mieux préciser l’expression fuyante « magistère pastoral » par le « munus praedicandi » plus limité que le « munus determinandi ». Cela signifie : annonce de la doctrine, non pas définition doctrinale ; liée au temps et conforme au temps, non pas immuable et pas toujours égale ; qui oblige, mais n’est pas infaillible.

Le 18 décembre, dernier jour des travaux, S. E. Mgr Agostino Marchetto, parlant du Renouvellement à l’intérieur de la Tradition, a confirmé le caractère contradictoire des analyses de l’école progressiste de Bologne, avec Dossetti, Alberigo, Melloni, etc., niant également, concernant le rapport Concile-post-Concile, qu’on puisse parler d’un post hoc, propter hoc. Il reste à comprendre, comment il a donc été possible à une école théologique ultra-minoritaire de s’imposer presque partout, dans l’enseignement universitaire catholique, dans les facultés de théologie et d’histoire ecclésiastique, dans les revues les plus lues par les théologiens, dans la pensée des pasteurs et même des fidèles.

Le prof. R. P. Nicola Bux, pour sa part, a parlé de la disparition du ius divinum dans la liturgie : cette disparition date aussi de Vatican II et de l’immédiat post-Concile. Le liturgiste de Bari a remarqué que la Sacrosanctum Concilium permettait une interprétation en conformité avec la tradition liturgique catholique, exprimée encore en 1963 par la Veterum Sapientia de Jean XXIII, mais dans les faits, les logiques de la désacralisation et de l’innovation ont prévalu. En effet, entre 1965 et le nouveau missel de 1970, des circulaires et des autorisations non seulement différentes mais même contradictoires ont été promulguées de la part de divers organes, comme la Congrégation pour la doctrine de la Foi et celle pour le Culte divin, entraînant un chaos liturgique dont l’Église entière ne s’est plus jamais remise. Le prof. Bux a encouragé l’assistance à une double fidélité à la tradition liturgique, réhabilitée par le récent Motu proprio Summorum Pontificum, et à l’exemple du Souverain “Liturge” qui, peu à peu, est en train de remettre de l’ordre et du décor dans la célébration du Culte Divin.

Le néo-cardinal Velasio de Paolis, illustre canoniste, a conclu par de vibrantes paroles en défense du droit ecclésiastique, jugé même antiévangélique dans les années du post-Concile. La loi est source de liberté et de sécurité, par contre l’anomie (l’absence de loi ou d’une loi sûre) crée les malentendus, les injustices, les discordes et les ruptures. Lorsque le droit divin et canonique règnera de nouveau parmi les ecclésiastiques, la confusion générale actuelle s’atténuera et une nouvelle phase s’ouvrira pour l’Église.

Les travaux, sagement modérés, durant les trois jours, par le père Alessandro M. Apollonio FI, ont été clôturés par Mgr Gherardini, insistant sur le fait que le Concile Vatican II n’a pas été un unicum, un “bloc dogmatique”, mais un Concile pastoral. C’est donc sur le plan pastoral qu’il doit être situé et jugé, sans les exagérations herméneutiques qui imposent sa dogmatisation.

Cela fut le message de conclusion du colloque romain destiné certainement à faire tache d’huile, en raison du nombre et de la qualité des intervenants et des participants, parmi lesquels se distinguaient le cardinal Walter Brandmüller et le secrétaire de la Commission Pontificale Ecclesia Dei, Mgr Guido Pozzo. Du reste, le cardinal Ratzinger lui-même déclarait, déjà en 1988, devant les évêques du Chili : « Le Concile, en tant que tel, n’a défini aucun dogme et a voulu s’exprimer consciemment à un niveau inférieur, comme un Concile purement pastoral ». Toutefois, c’est précisé