Y’en a des biens !

"l'humeur de Pasquin" dans "l'Homme nouveau"

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Y’en a des biens !


A lire dans le dernier numéro de "l'Homme nouveau"


L’islam est depuis quelques mois le sujet principal de nos journaux, blogues, conférences et même des sermons dominicaux.
C’est donc tout naturellement que ce thème s’invite à ce dîner où tout est parfaitement bien disposé, sauf les intelligences. Nous sommes chez des bourgeois libéraux quadragénaires. Chacun y va de son avis, et monsieur Quisaittout pérore bruyamment ; il prétend tordre le cou aux idées reçues en bombardant les convives d’autres idées reçues, comme si un chrétien de gauche expliquait les méfaits du capitalisme en commentant le futur bouquin de DSK : « Mais si, je suis socialiste ! ».
Bref la discussion est animée : l’islam et la tolérance, la tolérance face à l’islam. Madame Sossotte, que le sujet devait ennuyer, lâche alors : « Mais quand même, y’en a des biens. »
Alors d’un coup, comme si un morceau de plâtre du plafond était tombé dans la soupière, éclaboussant tous les convives de velouté de navets, la discussion s’arrête net ! Madame Sosotte est éternelle : elle existait déjà quand, en 375, les Huns envahissaient l’Europe. « Y’en a des biens » ! Elle devait être encore là, en 732, à Poitiers, faisant la morale à Charles Martel. On l’imagine aussi il y a mille ans, alors que les Vikings se répandaient sur nos plages ! Ou plus proche encore, juste avant le débarquement, venant faire son topo avant les briefings de combat : « Y’en a des biens » !
Comme si c’était le sujet ! Plutôt que de nier le problème en balançant des truismes humanitaro-gélatineux, néocolonialistes et condescendants, autant le formuler clairement en affirmant aussi les évidences christiques exigeantes : ce sont nos frères !
Cette affirmation a plusieurs avantages : elle est radicale et oriente la façon dont nous réglerons le problème. Elle permet la correction et valide le vieil adage de bon sens : décidément on ne choisit pas sa famille !