Le Grand Rabbin de France écrit au gouvernement pour s'opposer à la dénaturation du mariage

Le courage et la lucidité de Gilles Bernheim

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Gilles Bernheim, Grand Rabbin de France, donc la plus haute autorité religieuse du judaïsme français, a envoyé à François Hollande et Jean-Marc Ayrault un document de 25 pages pour expliquer son hostilité au projet de loi sur la dénaturation du mariage.


Le texte intégral


Ci-dessous les extraits que donne "le Salon beige"


«Il n'y aurait ni courage, ni gloire à voter une loi en usant davantage de slogans que d'arguments et en se conformant à la bien-pensance dominante par crainte d'anathèmes».
Le texte a été également adressé à tous les ministres, à tous les parlementaires et aux instances concernés par cette question. Gilles Bernheim, philosophe de formation, a pris le temps de rédiger un «essai» sur le sujet. Il y démonte un à un chaque argument asséné par le lobby gay. Exemple : "Ce que l’on entend : “ Le plus important, c’est l’amour. Un couple homosexuel peut donner beaucoupd’amour à un enfant, parfois même plus qu’un couple hétérosexuel. ”
Ce que l’on oublie souvent de dire : L’amour ne suffit pas, même si la capacité des homosexuels à aimer n’est évidemment pas en cause. Aimer un enfant est une chose, aimer un enfant d’un amour structurant en est une autre. Il ne fait pas de doute que des personnes homosexuelles ont les mêmes capacités à aimer un enfant et à lui témoigner cet amour que des personnes hétérosexuelles, mais le rôle des parents ne consiste pasuniquement dans l’amour qu’ils portent à leurs enfants. Résumer le lien parental aux facettes affectiveset éducatives, c’est méconnaître que le lien de filiation est un vecteur psychique et qu’il est fondateur pour le sentiment d’identité de l’enfant. Toute l’affection du monde ne suffit pas, en effet, à produire les structures psychiques de base qui répondent au besoin de l’enfant de savoir d’où il vient. Car l’enfant ne se construit qu’en se différenciant, ce qui suppose d’abord qu’il sache à qui il ressemble. Il a besoin, de ce fait, de savoir qu’il est issu de l’amour et de l’union entre un homme, son père, et une femme, sa mère, grâce à la différence sexuelle de ses parents. Les enfants adoptés, eux aussi, se savent issus de l’amour et du désir de leurs parents, bien que ceux-ci ne soient pas leurs géniteurs. Le père et la mère indiquent à l’enfant sa généalogie. L’enfant a besoin d’une généalogie claire et cohérente pour se positionner en tant qu’individu.(...)"
Désormais toutes les religions en France s'opposent à cette évolution de société. Pour Gilles Bernheim: «À l'heure de conclure, il ressort que les arguments invoqués d'égalité, d'amour, de protection ou de droit à l'enfant se démontent et ne peuvent, à eux seuls, justifier une loi.»
«Ce qui pose problème dans la loi envisagée, c'est le préjudice qu'elle causerait à l'ensemble de notre société au seul profit d'une infime minorité, une fois que l'on aurait brouillé de façon irréversible trois choses:

  • les généalogies en substituant la parentalité à la paternité et à la maternité,
  • le statut de l'enfant, passant de sujet à celui d'un objet auquel chacun aurait droit,
  • les identités où la sexuation comme donnée naturelle serait dans l'obligation de s'effacer devant l'orientation exprimée par chacun, au nom d'une lutte contre les inégalités, pervertie en éradication des différences.

Ces enjeux doivent être clairement posés dans le débat sur le mariage homosexuel et l'homoparentalité. Ils renvoient aux fondamentaux de la société dans laquelle chacun d'entre nous a envie de vivre.»