12. Année de la foi: 1er Dimanche de Carême

Le combat contre le Démon
Des anges révoltés

Un grand combat

Les armes (en plus de la prière, de la pénitence et des sacrements)


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Le combat contre le Démon


st-michel.jpgEntrer en carême, c’est suivre le Christ dans son combat contre le péché, ses conséquences et son instigateur : le Démon. « Les Évangiles parlent d’un temps de solitude de Jésus au désert immédiatement après son baptême par Jean : “ Poussé par l’Esprit ” au désert, Jésus y demeure quarante jours sans manger ; il vit avec les bêtes sauvages et les anges le servent (cf. Mc 1, 12-13). A la fin de ce temps, Satan le tente par trois fois cherchant à mettre en cause son attitude filiale envers Dieu. Jésus repousse ces attaques qui récapitulent les tentations d’Adam au Paradis et d’Israël au désert, et le diable s’éloigne de lui “ pour revenir au temps marqué ” (Lc 4, 13). Les Évangélistes indiquent le sens salvifique de cet événement mystérieux. Jésus est le nouvel Adam, resté fidèle là où le premier a succombé à la tentation. (…) Le Christ se révèle comme le Serviteur de Dieu totalement obéissant à la volonté divine. En cela, Jésus est vainqueur du diable : il a “ ligoté l’homme fort ” pour lui reprendre son butin (Mc 3, 27). La victoire de Jésus sur le tentateur au désert anticipe la victoire de la passion, obéissance suprême de son amour filial du Père. » (538 - 539)


Des anges révoltés


+ La chute des Anges :

391 Derrière le choix désobéissant de nos premiers parents il y a une voix séductrice, opposée à Dieu (cf. Gn 3, 4-5) qui, par envie, les fait tomber dans la mort (cf. Sg 2, 24). L'Écriture et la Tradition de l’Église voient en cet être un ange déchu, appelé Satan ou diable (cf. Jn 8, 44 ; Ap 12, 9). L’Église enseigne qu’il a été d’abord un ange bon, fait par Dieu. “ Le diable et les autres démons ont certes été créés par Dieu naturellement bons, mais c’est eux qui se sont rendus mauvais ” (Cc. Latran IV en 1215 : DS 800).
392 L’Écriture parle d’un péché de ces anges (cf. 2 P 2, 4). Cette “ chute ” consiste dans le choix libre de ces esprits créés, qui ont radicalement et irrévocablement refusé Dieu et son Règne. Nous trouvons un reflet de cette rébellion dans les paroles du tentateur à nos premiers parents : “ Vous deviendrez comme Dieu ” (Gn 3, 5). Le diable est “ pécheur dès l’origine ” (1 Jn 3, 8), “ père du mensonge ” (Jn 8, 44).
393 C’est le caractère irrévocable de leur choix, et non un défaut de l’infinie miséricorde divine, qui fait que le péché des anges ne peut être pardonné. “ Il n’y a pas de repentir pour eux après la chute, comme il n’y a pas de repentir pour les hommes après la mort ” (S. Jean Damascène, f. o. 2, 4).

+ Le « Mauvais » :

2850 « MAIS DELIVRE-NOUS DU MAL. » La dernière demande à notre Père est aussi portée dans la prière de Jésus : “ Je ne te prie pas de les retirer du monde mais de les garder du Mauvais ” (Jn 17, 15). Elle nous concerne, chacun personnellement, mais c’est toujours “ nous ” qui prions, en communion avec toute l’Église et pour la délivrance de toute la famille humaine.
2851 Dans cette demande, le Mal n’est pas une abstraction, mais il désigne une personne, Satan, le Mauvais, l’ange qui s’oppose à Dieu. Le “ diable ” (dia-bolos) est celui qui “ se jette en travers ” du Dessein de Dieu et de son “ œuvre de salut ” accomplie dans le Christ.
2852 “ Homicide dès l’origine, menteur et père du mensonge ” (Jn 8, 44), “ le Satan, le séducteur du monde entier ” (Ap 12, 9), c’est par lui que le péché et la mort sont entrés dans le monde et c’est par sa défaite définitive que la création toute entière sera “ libérée du péché et de la mort ” (MR, prière eucharistique IV). “ Nous savons que quiconque est né de Dieu ne pèche pas, mais l’Engendré de Dieu le garde et le Mauvais n’a pas prise sur lui. Nous savons que nous sommes de Dieu et que le monde entier gît au pouvoir du Mauvais ” (1 Jn 5, 18-19).
2854 En demandant d’être délivrés du Mauvais, nous prions également pour être libérés de tous les maux, présents, passés et futurs, dont il est l’auteur ou l’instigateur. Dans cette ultime demande, l’Église porte toute la détresse du monde devant le Père.


Un grand combat


394 L’Écriture atteste l’influence néfaste de celui que Jésus appelle “ l’homicide dès l’origine ” (Jn 8, 44), et qui a même tenté de détourner Jésus de la mission reçue du Père (cf. Mt 4, 1-11). “ C’est pour détruire les œuvres du diable que le Fils de Dieu est apparu ” (1 Jn 3, 8).
395 La puissance de Satan n’est cependant pas infinie. Il n’est qu’une créature, puissante du fait qu’il est pur esprit, mais toujours une créature : il ne peut empêcher l’édification du Règne de Dieu. Quoique Satan agisse dans le monde par haine contre Dieu et son Royaume en Jésus-Christ, et quoique son action cause de graves dommages – de nature spirituelle et indirectement même de nature physique – pour chaque homme et pour la société, cette action est permise par la divine Providence qui avec force et douceur dirige l’histoire de l’homme et du monde. La permission divine de l’activité diabolique est un grand mystère, mais “ nous savons que Dieu fait tout concourir au bien de ceux qui l’aiment ” (Rm 8, 28).

+ Divination et magie :

2116 Toutes les formes de divination sont à rejeter : recours à Satan ou aux démons, évocation des morts ou autres pratiques supposées à tort “ dévoiler ” l’avenir (cf. Dt 18, 10 ; Jr 29, 8). La consultation des horoscopes, l’astrologie, la chiromancie, l’interprétation des présages et des sorts, les phénomènes de voyance, le recours aux médiums recèlent une volonté de puissance sur le temps, sur l’histoire et finalement sur les hommes en même temps qu’un désir de se concilier les puissances cachées. Elles sont en contradiction avec l’honneur et le respect, mêlé de crainte aimante, que nous devons à Dieu seul.
2117 Toutes les pratiques de magie ou de sorcellerie par lesquelles on prétend domestiquer les puissances occultes pour les mettre à son service et obtenir un pouvoir surnaturel sur le prochain, – fût-ce pour lui procurer la santé –, sont gravement contraires à la vertu de religion. Ces pratiques sont plus condamnables encore quand elles s’accompagnent d’une intention de nuire à autrui ou qu’elles recourent à l’intervention des démons. Le port des amulettes est lui aussi répréhensible. Le spiritisme implique souvent des pratiques divinatoires ou magiques. Aussi l’Église avertit-elle les fidèles de s’en garder. Le recours aux médecines dites traditionnelles ne légitime ni l’invocation des puissances mauvaises, ni l’exploitation de la crédulité d’autrui.

+ « Un dur combat contre les puissances des ténèbres » :

407 La doctrine sur le péché originel – liée à celle de la Rédemption par le Christ – donne un regard de discernement lucide sur la situation de l’homme et de son agir dans le monde. Par le péché des premiers parents, le diable a acquis une certaine domination sur l’homme, bien que ce dernier demeure libre. Le péché originel entraîne “ la servitude sous le pouvoir de celui qui possédait l’empire de la mort, c’est-à-dire du diable ” (Cc. Trente : DS 1511 ; cf. He 2, 14). Ignorer que l’homme a une nature blessée, inclinée au mal, donne lieu à de graves erreurs dans le domaine de l’éducation, de la politique, de l’action sociale (cf. CA 25) et des mœurs.
409 Cette situation dramatique du monde qui “ tout entier gît au pouvoir du mauvais ” (1 Jn 5, 19 ; cf. 1 P 5, 8) fait de la vie de l’homme un combat : « Un dur combat contre les puissances des ténèbres passe à travers toute l’histoire des hommes ; commencé dès les origines, il durera, le Seigneur nous l’a dit, jusqu’au dernier jour. Engagé dans cette bataille, l’homme doit sans cesse combattre pour s’attacher au bien ; et non sans grands efforts, avec la grâce de Dieu, il parvient à réaliser son unité intérieure. » (GS 37, § 2).


Les armes (en plus de la prière, de la pénitence et des sacrements)


+ L’exorcisme ; l’exemple de Jésus et la pratique de l’Eglise :

550 La venue du Royaume de Dieu est la défaite du royaume de Satan : “ Si c’est par l’Esprit de Dieu que j’expulse les démons, c’est qu’alors le Royaume de Dieu est arrivé pour vous ” (Mt 12, 28). Les exorcismes de Jésus libèrent des hommes de l’emprise des démons (cf. Lc 8, 26-39). Ils anticipent la grande victoire de Jésus sur “ le prince de ce monde ” (Jn 12, 31). C’est par la Croix du Christ que le Royaume de Dieu sera définitivement établi.
1673 Quand l’Église demande publiquement et avec autorité, au nom de Jésus-Christ, qu’une personne ou un objet soit protégé contre l’emprise du Malin et soustrait à son empire, on parle d’exorcisme. Jésus l’a pratiqué (cf. Mc 1, 25-26), c’est de lui que l’Église tient le pouvoir et la charge d’exorciser (cf. Mc 3, 15 ; 6, 7. 13 ; 16,17). Sous une forme simple, l’exorcisme est pratiqué lors de la célébration du Baptême. L’exorcisme solennel, appelé “ grand exorcisme ”, ne peut être pratiqué que par un prêtre et avec la permission de l’évêque. Il faut y procéder avec prudence, en observant strictement les règles établies par l’Église. L’exorcisme vise à expulser les démons ou à libérer de l’emprise démoniaque et cela par l’autorité spirituelle que Jésus a confiée à son Église.

+ La victoire du Christ :

1708 Par sa passion, le Christ nous a délivrés de Satan et du péché. Il nous a mérités la vie nouvelle dans l’Esprit Saint. Sa grâce restaure ce que le péché avait détérioré en nous.
2853 La victoire sur le “ prince de ce monde ” (Jn 14, 30) est acquise, une fois pour toutes, à l’Heure où Jésus se livre librement à la mort pour nous donner sa Vie. C’est le jugement de ce monde et le prince de ce monde est jeté bas (cf. Jn 12, 31 ; Ap 12, 10). “ Il se lance à la poursuite de la Femme ” (cf. Ap 12, 13-16), mais il n’a pas de prise sur elle : la nouvelle Eve, “ pleine de grâce ” de l’Esprit Saint, est préservée du péché et de la corruption de la mort (Conception immaculée et Assomption de la très sainte Mère de Dieu, Marie, toujours vierge). “ Alors, furieux de dépit contre la Femme, il s’en va guerroyer contre le reste de ses enfants ” (Ap 12, 17). C’est pourquoi l’Esprit et l’Église prient : “ Viens, Seigneur Jésus ” (Ap 22, 17. 20) puisque sa Venue nous délivrera du Mauvais.


Pour aller plus loin :
- Congrégation pour la Doctrine de la Foi : Foi chrétienne et démonologie, 26 juin 1975 : http://www.vatican.va/roman_curia/c...


Résolution pratique :

  • « Le Seigneur qui a enlevé votre péché et pardonné vos fautes est à même de vous protéger et de vous garder contre les ruses du Diable qui vous combat, afin que l’ennemi, qui a l’habitude d’engendrer la faute, ne vous surprenne pas. Qui se confie en Dieu ne redoute pas le Démon. “ Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? ” (Rm 8, 31) » (S. Ambroise, sacr. 5, 30). (2852)