Pèlerinage 2013 - Envoi de l'abbé Denis Coëffet, aumônier général

Notre-Dame de Paris - Samedi 18 mai

abbe_Coeffet_centre.JPG

Version imprimable


Chers pèlerins,

Notre Seigneur Jésus-Christ nous l'affirme haut et fort : "Je ne vous laisserai pas orphelins." N'importe quel éducateur le sait : le pire, pour un enfant, comme pour tout homme, est de se savoir sans racines, sans guide, dans l'ignorance de ce qu'il est et de ce qu'il doit devenir.

Au matin de notre pèlerinage, réunis physiquement, mais surtout spirituellement par notre communion à la Sainte Eucharistie, nous affirmons que Notre Seigneur, et Lui seul, demeure notre guide et notre espérance en notre véritable destinée : par son Incarnation il donne son honneur à sa créature; par sa Rédemption il lui livre les moyens de maintenir cet honneur. Le divin est la raison d'être de l'humain.

Chers pèlerins, nous avons entre nos mains fragiles le sommet de l'éducation : laisser la Sainte Trinité établir sa demeure en l'âme de chacun, afin de recevoir à l'instant fixé par Dieu la charité parfaite de sa vision béatifique. C'est pourquoi :

Parents, n'ayez pas peur : "ils" veulent nous décourager, nous faire perdre toute espérance. "Ils" ont décidé de nous imposer leur vision idéologique, contre-nature et donc contre Dieu. Car la loi naturelle n'est pas autre chose que la Loi divine inscrite au cœur de tout homme. C'est bien pourquoi toute loi humaine ne peut exister et être respectée que dans son rapport avec cette Loi divine, dans sa volonté de magnifier le Bien commun de la société.

Parents et familles, vous seuls avez en dépôt le trésor de l'éducation : ne vous laissez pas voler votre propriété éternelle ! Semez avec patience et persévérance : méprisez et gardez-vous de l'ivraie envahissante qui veut monopoliser le champ de Dieu. L'heure des comptes sonnera, et ce sont les familles, les papas et les mamans de tous les enfants qui obtiendront la justice que la Miséricorde a promise.

Enfants, de tout âge et de toute condition : vous êtes l'expression de la Chrétienté en marche. N'écoutez surtout pas les sirènes de la fausse liberté, de l'égoïsme et du libertinage. Vous avez décidé de veiller : faîtes-le dans la grande obéissance des enfants de Dieu, démontrant pacifiquement votre refus et votre dégoût du grand mensonge moderne. Lève-toi et marche, enfance du Christ ! Laisse-toi prendre dans les bras grand-ouverts de l'Église, sainte mère qui te conduit au véritable Père de ton âme. Affirme joyeusement pendant ces trois jours ton irréductible certitude de devenir ce que tu es.

Et toi, notre chère France, heureuse de vivre ce pèlerinage avec tes frères et sœurs de tant de patries réunies sous le ciel de Dieu, souviens-toi que tu portes dans ton sol millénaire la marque de la Croix. A travers ton histoire tu l'as glorieusement montré. Partant des tours de Paris nous allons aux flèches de Chartres, croisant sur notre route églises et calvaires, marques de la Chrétienté dont tu as porté le flambeau. relève-toi, ô pays bien aimé : tes enfants te demandent l'enseignement de ton histoire chrétienne. Ils ne veulent rien inventer, ils n'ont nul besoin de nostalgie. Mais sonnent à leurs oreilles le cri des fondateurs et des saints, des chefs et d'un peuple unis sous la bannière du Christ-Roi : Gesta Dei per Francos !

L'Église a parlé en ce lieu-même, par la voix du Cardinal Pacelli, futur Pie XII, le 13 juillet 1937. C'est donc lui qui lance notre marche : "Soyez fidèles à votre traditionnelle vocation : jamais heure n'a été plus grave pour vous en imposer les devoirs, jamais heure n'a été plus belle pour y répondre. Ne laissez pas passer l'heure, ne laissez pas s'étioler les dons que Dieu a adaptés à la mission qu'Il vous confie. Ne les gaspillez pas, ne les profanez pas au service de quelque autre idéal trompeur, inconsistant ou moins noble et moins digne de vous."

Ainsi soit-il.