Le cardinal Sarah aborde les sujets de l'islam, de l'immigration, des racines chrétiennes ...

Interrogé par Jean Sévillia dans Le Figaro Magazine

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Le Figaro : Il y a une religion dans le monde qui ne semble pas connaître la crise et qui progresse. Craignez-vous la confrontation avec l'islam ?

Cardinal Sarah : J'espère que vous ne donnez pas au mot "confrontation" une connotation guerrière ou conflictuelle. La guerre est l'oeuvre du démon et de ses fils. Ce qui m'inquière le plus c'est que l'islam ne rencontre qu'un Occident décadent, sécularisé, areligieux et amoral, et donc un Occident qui n'offre aucune résistance spirituelle. Les statistiques montrent qu'il y aura dans un avenir très proche un grave déséquilibre culturel, religieux et démographique en Occident. L'Occident, décadent, sans enfants, sans familles, disparaitra, noyé et éliminé par une population d'origine islamique. L'Occident a renié ses racines chrétiennes. Mais un arbre sans racines meurt.

Le Figaro : Les Etats ont-ils légitimement le droit de réguler les flux migratoires qui traversent le monde ?

Cardinal Sarah : Dans tous les cas il sera matériellement impossible à l'Occident d'accueillir et de donner du travail à tout le monde. Je pense qu'il est légitime que les Etats puissent réglementer l'immigration. Il ne suffit pas d'accueillir pour réduire les immigrés en mendiants qu'on parque dans des camps et qu'on nourrit comme des bêtes. Il ne faut pas entretenir l'illusion que l'Occident est un paradis terrestre (...) L'islam n'atteindra pas son ambition d'islamiser le monde entier. Parce que le Seigneur n'est pas mort pour rien : Il a promis qu'Il sera avec son Eglise jusqu'à la fin des temps. Mais je crois que l'Eglise doit traverser une épreuve grave pour se redresser. Elle doit subir un martyre comme jamais au cours de l'Histoire.