Chers pèlerins, chers pèlerins non marcheurs, chers amis, nous voici au début de ce pèlerinage 2017! Pourquoi se lancer à nouveau sur les routes de Chartres, pourquoi tourner nos regards vers Marie, célébrée à Paris et à Chartres, alpha et oméga de notre pèlerinage ? Parce que Marie récapitule le passé et le présent, la douleur et l’espérance, la connaissance de l’Homme et la soif de Dieu. Parce que Marie est un signe, une direction, une lumière.
Marie est mère de l’Eglise car mère de Dieu. En cela elle insuffle et protège la race des hommes et le Monde que son fils a créé. En cela, elle n'a pas d’obstacle temporel car l’intelligence de l’Esprit Saint transparaît en elle. Par son « fiat », Marie perce le mystère de la liberté humaine en sacrifiant sa vision à celle de Dieu. En cela, elle est un modèle de Foi. « Par le Christ, avec Marie ». En cela, elle est un modèle de sainteté, car, humaine, elle ne s’appuie pourtant qu’en Dieu. En cela, elle est un modèle d’humanité, car toute sa vie est une suite de joies cachées, même au pied de la Croix. Marie, médiatrice de toutes grâces. Cause de tout ce qui l’a précédée, elle est la médiatrice de l’éternité.
« Marie, mère d’espérance ». Portant avec son Fils les douleurs de la Passion, elle exprime dans son humanité la totalité des peines du monde. Dans son visage, toutes les souffrances de l’âme humaine. Marie nous rappelle que là où est la douleur, là est Dieu. « Marie, mère des malades ». La pénitence Mariale est un rappel de l’indispensable conversion de nos cœurs à la présence et à l’action de l’Esprit Saint, réel gardien de nos vies et maître des événements. Marie nous montre que Jésus se laisse toucher, que sa miséricorde est en actes, qu’il est créateur et sauveur. « Marie, mère auxiliatrice ». Par la Foi, et l’Espérance, la souffrance devient une prière.
« Marie, experte en humanité ». Épouse et Mère de Dieu, elle est mère de Jésus et Jésus est le Verbe incarné, vraiment Dieu et vraiment homme. « Le Verbe s’est fait chair ». Marie porte en elle l’intention créatrice de Dieu, son amour multiplicateur et débordant de fécondité. Bossuet dit « Marie, Mère de Dieu pour tout obtenir et Mère des hommes pour tout accorder ». Assoiffée de Dieu, elle donne son corps, et sa vie, pour son Créateur. Pleinement humaine, elle connaît le prix de son abandon, et pourtant garde la paix du cœur. Marie est le signe que la sanctification, loin d’être une tentative pour s’élever par soi même, est le don que Dieu fait à ceux qui renoncent à eux-mêmes sans chercher une raison pour cela autre que l’amour.
Cher amis pèlerins, Marie est la vigie de la Chrétienté. Reine d’espérance, experte en humanité, et Reine de la Foi, elle est tout à la fois le moule de la vie Chrétienne, et sa figure de style, sa proue. La Vierge est, à elle seule, la limite entre la nature créée et celle incréée. Aussi est-elle le plus sûr chemin vers la conversion, puis vers la paix dans Notre Seigneur. Marie, synthèse entre l’imperfection humaine et la gloire de la perfection divine. Marie, récapitulatrice de l’abandon humain et du rachat par Notre Seigneur. Enfin, Marie, toujours Vierge, vainc le péché et révèle la vraie jeunesse de l’homme dans sa pureté. « Marie, plus jeune que le péché » (G. Bernanos). Amis pèlerins, à la suite de Marie, mettons de côté nos doutes, nos peurs, et notre fébrilité, et, à genoux, implorons la force de la Foi !