Pèlerinage 2018 - jour 1 - un jour un Saint

Sainte Thérèse d’Avila et Saint Joseph


Chers pèlerins,

Connaissez-vous celle qui eut un amour passionné, une confiance inconditionnelle en Saint Joseph? Celle qui fut à l’origine de sa dévotion dans le monde entier ?
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Eh bien, c’est sainte Thérèse d’Avila ! C’est pourquoi nous l’avons choisie comme Sainte Patronne de ce premier jour du pèlerinage.

Née au début du XVIe siècle, elle était, dit-on, fort jolie, profondément intelligente, d’un tempérament de feu, avec une plume talentueuse, un humour délicieux et un merveilleux bon sens. Elle quittera le monde pour entrer au Carmel à 20 ans. À l’âge de 40 ans, elle se convertira radicalement, connaîtra des grâces mystiques extraordinaires et réformera l’Ordre des Carmélitespuis celui des Carmes avec l’aide de saint Jean de la Croix. Canonisée quarante ans après sa mort, elle sera la première femme proclamée Docteur de l’Église, par le pape Paul VI.

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Tout cela, vous le saviez probablement, mais ce que vous ne savez peut-être pas, c’est le lien très étroit qui unissait cette grande sainte et Saint Joseph ! C’est ce que nous allons découvrir avec cette méditation.

Tout a commencé par une maladie qui l’a éprouvée pendant trois ans. Mais laissons-la nous expliquer dans quel état elle se trouvait : « Ma faiblesse allait au-delà de tout ce qui peut se dire : il ne me restait que les os, et cela dura plus de huit mois. Je demeurai ensuite durant près de trois ans toute percluse, quoique avec un peu d’amendement… Me trouvant, si jeune encore, frappée de paralysie, et voyant le triste état où m’avaient réduite les médecins de la terre, je résolus de recourir à ceux du Ciel pour obtenir ma guérison… Je pris pour avocat et pour protecteur le glorieux Saint Joseph, et je me recommandai très instamment à lui. Son secours éclata de la manière la plus visible. Ce tendre père de mon âme, ce bien-aimé protecteur se hâta de me tirer de l’état où languissait mon corps… »

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Saint Joseph ne se contente pas de guérir sainte Thérèse, il va continuer à veiller sur elle pendant toute sa vie, car les dangers ne manqueront pas, en particulier lors de ses nombreux périples.

Un jour qu’elle était en voyage afin de fonder un couvent en Andalousie, elle traversa les défilés de la sierra Morena. Les conducteurs des chariots s’égarèrent et s’avancèrent imprudemment le long d’un passage si étroit que l’on ne put bientôt ni avancer ni reculer. Sainte Thérèse et ses com-pagnes restent suspendues au-dessus du précipice ; au moindre mouve-ment, elles vont y rouler avec leur équipage.

« Prions, mes filles ! dit la sainte. Demandons à Dieu par l’intercession de Saint Joseph qu’il nous délivre de ce péril !»

À l’instant même, une voix semblable à celle d’un vieillard leur crie avec force : « Arrêtez, arrêtez ! Vous êtes perdues, si vous avancez.

— Mais comment nous tirer de ce mauvais pas ? demandent-elles.

— Inclinez vos chariots de tel côté, reprend la voix, et rebroussez chemin. »

Les indications sont suivies ; les guides, à leur grande surprise, retrouvent aussitôt une route excellente, et, pleins de reconnaissance envers leur sau-veur, ils s’élancent du côté où il leur parlait, afin de le remercier. Sainte Thérèse les suit du regard, elle les voit courir à toutes jambes et chercher en vain.

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« Vraiment, dit-elle à ses filles, je ne sais pourquoi nous laissons aller ces bonnes gens, car c’est la voix de mon père Saint Joseph que nous avons entendue, et ils ne le trouveront pas. »

Saint Joseph est surtout bien connu pour son aide dans les diffi-cultés matérielles. Sainte Thérèse en a bénéficié plus d’une fois, comme par exemple lors de la construction de son premier couvent où les travaux furent arrêtés, faute d’argent pour payer les ouvriers : « Saint Joseph, mon véritable Père et Maître, m’apparut et me fit comprendre que l’argent ne me manquerait pas, et que je pouvais m’engager avec les ouvriers. Ce que je fis, sans avoir le moindre sou en caisse, et le Seigneur pourvut à tout d’une manière qui provoqua l’admiration de tous ceux qui l’apprirent. »

Ce couvent fut tout naturellement placé sous le patronage de son bienfaiteur, Saint Joseph. Finalement, c’est tout l’Ordre du Carmel qui se mettra sous sa protection et le prendra comme Saint Patron en 1631. Dans son autobiographie, sainte Thérèse explique la raison profonde de sa dévotion envers Saint Joseph et pourquoi elle s’est consacrée à lui ainsi que son Ordre. « Le Seigneur semble avoir donné grâce aux autres saints pour nous assister dans tel ou tel besoin ; mais Saint Joseph, je le sais par expérience, nous assiste dans toutes nos nécessités. NotreSeigneur veut nous montrer, sans aucun doute, qu’Il exauce dans le Ciel toutes les prières de celui auquel il obéissait sur la terre ; car Joseph, en qualité de père nourricier et de père adoptif, avait ici-bas le droit de lui commander. » Pour sainte Thérèse, Saint Joseph est bien l’intercesseur universel ! Non seulement pour les maladies, les dangers corporels, les nécessités matérielles, mais aussi et surtout pour la vie spirituelle. Y compris pour l’oraison, et quand on sait que toute la vie d’une carmélite est fondée sur l’oraison (pas moins de deux heures par jour…), on peut faire confiance à la sainte quand elle nous dit : « Que celui qui ne trouve personne pour lui enseigner l’oraison choisisse cet admirable saint pour maître, il n’aura pas à craindre de s’égarer sous sa conduite. »

DSC_9701.JPG Ainsi, chers pèlerins, vous savez désormais à qui vous adresser pour apprendre à faire oraison ou bien à persévérer. N’hésitez pas non plus à demander à un prêtre, à un séminariste ou à une religieuse sur la colonne de vous éclairer, puisque ce pèlerinage est tout spécialement sous le patronage de Saint Joseph !

Pour conclure cette méditation sur sainte Thérèse d’Avila, nous lui laisserons volontiers une dernière fois la parole pour lui permettre de nous exhorter tous à avoir une véritable dévotion envers Saint Joseph : « Je voudrais porter tout le monde à la dévotion envers ce glorieux saint, tant j’ai d’expérience de son crédit auprès de Dieu. Je demande seulement, pour l’amour de Dieu, à ceux qui ne me croient pas d’en faire l’essai. »

Enfin, ceux qui voudraient en savoir plus sur la vie de sainte Thérèse d’Avila sont fortement invités à aller lire sur le site de Notre-Dame de Chrétienté la très belle méditation consacrée à sa vie. En attendant, restons, chers pèlerins, en silence quelques minutes pour méditer sur cette vie magnifique de sainte Thérèse d’Avila, et demandons-lui toutes les grâces dont nous avons besoin, en particulier d’augmenter en nos âmes l’amour et la dévotion pour Saint Joseph.
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