Saint Frère André de Montréal
« Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile » disait saint Paul de Tarse.
Cet appel mystérieux l’a poussé à dépasser les frontières entre l’Asie mineure
et l’Europe. Plus tard – et c’est une grande fierté que nous pouvons
avoir en tant que chrétiens – la France fille aînée de l’Église a, au fil des
siècles, à son tour porté l’Évangile très loin, par delà les océans.
Le Québec ne fit pas d’exception et de nombreux saints fondateurs,
continuèrent d’annoncer le Christ sur le nouveau continent. Saint Frère
André de Montréal est, pour nous pèlerins, un exemple de sainteté vers
laquelle il nous faut tendre.
Né le 8 août 1845 dans un petit village près de Montréal, il est le 8e enfant
sur 13 d’une humble et pauvre famille. Très vite, André grandira sous
l’ombre de la Croix. Orphelin de père à 9 ans puis deux ans après de mère,
il sera confié à un oncle puis à une tante.
À 17 ans, il est cordonnier et boulanger. Il mène une vie de pénitence
et de prières, inquiétant son entourage et détériorant sa santé fragile. Mais
il se plaît à accomplir des tâches rudes.
À 25 ans, il rentre à la Congrégation de la Sainte Croix, recommandé
auprès des supérieurs par l’abbé Joseph-André Provençal qui verra déjà en
lui un saint. André est un novice à la conduite impeccable mais manquera
d’être renvoyé plusieurs fois en raison de sa santé fragile. Après trois
longues années de noviciat, l’évêque de Montréal intervient pour qu’il soit
autorisé à prononcer ses voeux.
Il a alors la charge de la porterie du collège. Il y restera pendant quarante
ans, remplissant cette tâche avec une incroyable fidélité et charité. Il
accueillera tous ceux qui se présenteront, les pauvres, les malades et les
handicapés, prenant la résolution de traiter tous ceux qui sonnent à cette
porte, comme le Christ lui-même.
Cette porte que saint Frère André a tenue toutes ces années, nous
sommes appelés à faire de même. Cette porte est avant tout celle de notre
âme. « Je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre
la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui et lui avec moi. »
Saint Frère André guérisseur des corps et guérisseurs des âmes…
125 000 miracles sont répertoriés lors de son procès de béatification. Il distribue
des médailles de Saint Joseph et de l’huile d’olive en demandant
aux personnes de se frictionner avec confiance. Tous ceux qui viennent à
lui ne seront pas guéris, mais il y reconnaît là, une pédagogie toute divine.
Ce sont souvent ceux ayant déjà une foi solide que le Seigneur éprouve
davantage.
« Mon Dieu, donnez à ceux qui vous cherchent de vous trouver
et à ceux qui vous ont trouvé de vous chercher encore. »
« Ce n’est pas moi qui guéris, c’est Saint Joseph ! » Il construira, uniquement,
une basilique en l’honneur de Saint Joseph, dans laquelle il repose
actuellement. Ces mots PAUVRETÉ, SERVICE et HUMILITÉ, guideront
sa vie comme Saint Joseph et seront sa voie pour chercher à prendre la
dernière place, dans le service à son prochain. En un mot, devenir comme
Jésus.
Il meurt à 92 ans et sera canonisé en 2010 par le Pape Benoît XVI.