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POSTFACE

 

Quia vir desideriorum es...

Daniel IX, 23.

 

Je voudrais saluer la valeur du présent ouvrage, abrégé pratique découlant d'une bonne fréquentation des Pères. Fréquentation assidue, goutée, méditée, priée.

 

La quête amoureuse de Dieu chez ces grandes âmes ressemble à l'effort patient des hommes du désert. Parce que l'eau est vitale au désert, une part prioritaire de leur temps et de leur énergie a été consacrée à chercher l'eau. Puis à creuser, à déblayer, a nettoyer le puit où l'eau vient jaillir. Enfin à puiser pour eux-mêmes d'abord, laissant ensuite accès à un trop plein où d'autres peuvent boire. Nous cherchons ce qu'ils cherchent. Ils nous apprennent à être, mais surtout à rester, avant tout, des chercheurs de Dieu. C'est possible, c'est beau... C'est loin d'être évident.

 

Riga quod est aridum... Le Saint Esprit irrigue volontiers de son eau vive les âmes assoiffées. Mais nous devons à cette meilleure tradition spirituelle de nous conduire à la source, de nous y ramener, et de nous en offrir l'eau fraîche et précieuse, comme au creux des mains.

La relation, la fréquentation de Dieu et de l'âme passe nécessairement et toujours par la médiation du Christ, comme le rappelle le Père Marie Eugène à la suite des grands saints du Carmel. Pour le chrétien, prêtre, religieux, religieuse ou laïc, tout se résume en quelques mots:

« Cherchez d'abord le Royaume des cieux... »

« Marie a choisi la meilleure part »

« Pour moi, vivre, c'est le Christ »

« Je vis mais ce n'est plus seulement moi qui vis, c'est Jésus Christ qui vit en moi ».

« Vous tous qui avez été baptisés, vous avez revêtu le Christ »

 

Le développement, l'épanouissement surnaturel de l'âme en Dieu, ne serait-ce pas la priorité évangélique? Ne serait-ce pas aussi cette part meilleure et possible ? Ne serait-ce pas la suite profonde et cohérente du baptême ?

C'est parce que le cœur est « exposé » au Seigneur que le témoignage de la foi, le prolongement de l'acte intérieur dans les œuvres extérieures devient possible. Il faut cette longue fréquentation, cette présence assidue, cet échange mystérieux. « Demeurez en moi, et moi en vous » ; n'est-ce pas la loi de tout amour, a fortiori de l'amour de Dieu ?

La métaphysique enseigne ce que le bon sens confirme ; « A mesure qu'on est proche d'une cause, on en reçoit l'efficacité ». Cela vaut en premier lieu pour Dieu infiniment saint, et cause de toute sainteté.

 

Pour redevenir, comme le prophète Daniel, des hommes de désir spirituel en plein XXI° siècle, il nous faut donc découvrir notre pauvreté intérieure. Et non seulement la découvrir mais l'aimer, l'assumer dans l'oraison, la poser devant Dieu. Et pour cela comprendre qu'elle attire Dieu. « Ma fille, montre-moi ton vide, lui seul attire ma plénitude », disait le Christ à Sainte Faustine.

 

L'école d'oraison à la suite des pères du désert est une bonne inspiration suivie.

Elle a aidé et aidera encore bien des âmes à se poser en présence de Dieu, à vivre le quaerite primum de l'Evangile.

Que ceux qui ont permis cette aventure spirituelle trouvent ici l'expression de ma gratitude.

Abbé Alexis Garnier, Fraternité Saint Pierre