Servir le bien commun

En raison de sa grandeur et de son importance, le bien commun doit être recherché, aimé, servi par tous les citoyens. Il est l’objet de cette charité supérieure dont Pie XI disait « tel est le domaine de la politique qui regarde les intérêts de la société toute entière et qui, sous ce rapport, est le champ de la plus vaste charité, de la charité politique, dont on peut dire qu’aucun autre ne lui est supérieur, sauf celui de la religion ».

Le service du bien commun est donc bien d’abord la mission propre de l’Etat et des gouvernants. Léon XIII rappelait le principe selon lequel «  l’autorité civile ne doit servir, sous aucun prétexte, à l’avantage d’un seul ou de quelques uns, puisqu’elle a été constituée pour le bien commun ».

Comment l’Etat peut-il y parvenir ? par les lois, les institutions et les services qui relèvent de son gouvernement et de son administration. " La mission de l’Etat est de contrôler, aider, régler les activités privées et individuelles de la vie nationale pour les faire converger harmonieusement vers le bien commun" (Pie XII – Encyclique Summi Pontificatus).

L’Etat doit d’abord « avoir soin également de toutes les classes de citoyens, en observant rigoureusement les lois de la justice distributive » (Léon XIII – Encyclique Rerum Novarum) et protéger les droits de chacun et de tous.

Il doit cependant "se préoccuper d’une manière spéciale des faibles et des indigents. La famille des riches se fait comme un rempart de ses richesses et a moins besoin de la protection publique. La masse indigente au contraire, sans richesse pour la mettre à couvert, compte surtout sur le patronage de l’Etat. Que l’Etat entoure donc de soins et d’une sollicitude particulière les salariés qui appartiennent à la multitude des pauvres" (Pie XI – Quadragesimo Anno).

Il est intéressant de constater l’actualité et la nécessité urgente de cette notion de la Doctrine Sociale de l’Eglise à l’heure ou le bien commun semble méprisé, méconnu, bafoué, trahi, privilégiant la course aux jouissances diverses et donc la coalition des intérêts privés contre le bien commun et assurant ainsi la suprématie du chacun pour soi.

Le concept spiritualiste du bien commun a été trop longtemps éclipsé par le concept matérialiste de l’intérêt général, comme somme des intérêts particuliers, de l’hédonisme et de l’arrivisme. A nous d’en retrouver la vraie valeur et de participer à sa reconstruction.