Peu importe le nombre, restons fidèles et mobilisés !

Pouvons-nous rester indifférents à tout ce qui dépasse le cercle restreint de nos préoccupations personnelles ? N'avons-nous pas le devoir, en tant que chrétien de faire rayonner autour de nous ce trésor que l'Eglise nous transmet à la suite du Christ depuis 2000 ans ? Que l’on soit 100, 1000, 10 000, 100 000, 1 million ou 1 milliard à manifester notre attachement à nos convictions, peu importe ; il est de notre devoir de le faire…que cela ne change pas demain les lois, c'est une certitude mais peu importe également : rien n'est inutile ; l'écho de nos voix permet de maintenir la question du débat, peut-être de faire réfléchir certains, et à défaut, d'être garde-fou de la normalisation mentale généralisée de  l'absurde. 

Dans un monde qui sécrète une idéologie contraire à l'annonce de l'Evangile et qui envahit tous les secteurs de la vie sociale, notre conscience chrétienne doit nous bousculer. Le pape Jean-Paul II nous rappelle dans son encyclique Evangelium Vitae que l'Eglise ne peut rester indifférente à la culture de mort qui compromet radicalement l'accueil du message chrétien. "En vertu du mystère du verbe de Dieu qui s'est fait chair, tout homme est confié à la sollicitude maternelle de l'Eglise. Aussi toute menace contre la dignité de l'homme et contre sa vie ne peut-elle que toucher le cœur même de l'Eglise ; elle ne peut que l'atteindre au centre même de sa foi en l'incarnation rédemptrice du fils de Dieu et dans sa mission d'annoncer l'Evangile de la vie dans le monde entier et à toute créature".

 Cette culture de mort constitue en fait une structure de péché que le catéchisme de l'Eglise catholique définit comme une situation sociale qui influence les hommes à pécher, alors que le propre de la vie en société est de favoriser l'acquisition de la vertu.

Cette structure de péché trouve sa source dans le laïcisme qui veut organiser la société en ignorant le rapport de l'homme avec Dieu par une sorte d'antichristianisme qui construit l'anthropocentrisme, où l'homme prend la place de Dieu. Les aspirations de l'homme sont alors mises au centre de toutes les préoccupations sociales, en oubliant que la principale aspiration de l'âme humaine consiste en un don total de soi, par amour, au Créateur.

Cela génère finalement la pratique de tous les autres péchés capitaux : l'avarice et l'envie se traduisent par le matérialisme et la société de consommation ; l'égoïsme par l'individualisme, qui consiste à vouloir construire son propre bonheur dans l'indifférence la plus totale à l'égard de son prochain et parfois même à ses dépens, comme on peut le constater dans les projets de loi de bioéthique. La luxure qui travestit l’amour humain comme bien de consommation ou homologation de déviances. Enfin, la paresse qui se traduit aujourd'hui par une recherche systématique de la facilité, la perte du sens de l'effort, du sacrifice, du dépassement de soi-même, et un goût immodéré pour le confort. La colère est aussi au rendez-vous si l'on songe à l'esprit de contestation et de revendication systématique. 

Prenons donc conscience que le premier et unique moyen de "bâtir la civilisation de l'amour", selon les termes du pape Paul VI, consiste d'abord à vivre pleinement des vertus théologales de Foi, d'Espérance et de Charité, pour ensuite les répandre, tel un parfum, partout où nous passons. Demandons au Seigneur la grâce de participer, au moins de cette manière accessible à tous, à la nouvelle Evangélisation.