Les pèlerins parisiens de Notre-Dame de Chrétienté ont toute leur place à St Roch

Monsieur l’abbé, les pèlerins de Chartres vous connaissent bien. Depuis la rentrée vous êtes vicaire à la paroisse Saint Roch, au cœur de Paris, pouvez-vous nous présenter cette paroisse et cette église ?

Abbé Iborra : Si l'église actuelle, construite au 17e siècle et achevée au 18e, reflète la sobriété, très classique, du baroque français, malgré les nombreuses œuvres picturales et plastiques qu’elle abrite, la paroisse est plus ancienne et elle est chargée d’histoire. Une chapelle s’élevait depuis le 13e siècle sur ce site, extérieur à la ville, et c’est là, devant la porte Saint-Honoré, que Jeanne d’Arc fut blessée lorsqu’elle chercha à prendre Paris.

L’église, très proche du palais des Tuileries et des couvents devenus clubs révolutionnaires (Feuillants, Jacobins, Cordeliers), fut mêlée de près aux troubles qui ensanglantèrent Paris lors de la Révolution : c’est sur ces marches par exemple que Bonaparte écrasa une insurrection royaliste en 1795.

La prospérité du quartier attira gens de lettres et artistes, avec la proximité du musée du Louvre, de la Comédie française et de l’Opéra. C’est pourquoi la paroisse reçut au début du 20e siècle la charge de l’aumônerie des artistes.

Aujourd’hui la paroisse ajoute aux vieilles familles d’un des quartiers les plus chics et les plus anciens de Paris les nombreux touristes qui, entre deux visites, viennent y prier. Depuis le mois de septembre elle accueille aussi la communauté de forme extraordinaire qui était jusqu’alors – historiquement parlant – en notre paroisse-mère, S. Germain l’Auxerrois.

Quelle place prend la « forme extraordinaire » à Saint Roch ? Comment s’organise la Messe de 9h30 ?

Abbé Iborra : La nécessité de trouver pour abriter les offices de la cathédrale une église proche de Notre-Dame, devenue impraticable depuis l'incendie qui l'a ruinée, a poussé l'archevêque à demander que S. Roch, toute proche, puisse accueillir les fidèles de la messe traditionnelle jusqu'alors célébrée à S. Germain. Nous avons conservé l'horaire, l'avançant d'un quart d'heure car il y a encore deux autres messes le matin à S. Roch.

La messe traditionnelle est célébrée dans le prolongement de la nef, en la magnifique chapelle baroque de l'Assomption qui peut accueillir environ 200 personnes. La schola de S. Germain l'Auxerrois en assure le chant tandis qu'une équipe d'étudiants s’occupe du service liturgique.

Notre Dame de Chrétienté compte de nombreux pèlerins parisiens, étudiants, professionnels, familles. Comment peuvent-ils mieux connaître la vie de votre nouvelle paroisse, et vous aider ? Avez-vous un message pour eux ?

Abbé Iborra : L’église est ouverte tous les jours de la semaine et deux messes au moins y sont célébrées chaque jour, en forme ordinaire. Je vais commencer, à la Toussaint, un cours d’histoire de l’Église, ouvert à tous. Il reprendra celui que je donne au séminaire de la Fraternité S. Pierre à Wigratzbad. Le curé et moi-même publions nos sermons sur le site paroissial (http://www.paroissesaintroch.fr).

La messe traditionnelle est célébrée tous les dimanches à 9h30. Ceux qui voudraient participer de plus près à notre communauté peuvent rejoindre le groupe des clercs ou la schola. Il y a également un groupe de scouts d’Europe. Des catéchumènes se préparent au baptême ou à la confirmation, sacrements qui leur seront conférés en la forme extraordinaire. Il est toujours possible de les rejoindre. Enfin, pour ceux qui voudraient aller plus loin, il est toujours possible de participer, avec les autres paroissiens, aux activités classiques d’une paroisse : catéchisme, service des pauvres, etc.

Les pèlerins de Notre-Dame de Chrétienté ont d’autant mieux leur place à S. Roch que notre saint patron, qui vécut au 14e siècle, fut lui-même pèlerin par vocation. Né à Montpellier, il se fit pèlerin, se rendit à Rome, contracta la peste sur le chemin du retour et périt, encore jeune, en Lombardie. Son corps repose aujourd’hui en l’église S. Rocco de Venise...