13 mai 1917 : « Amélia est au purgatoire jusqu’à la fin du monde. »
La pureté
La précédente méditation nous a fait réfléchir sur le purgatoire. La Sainte Vierge affirma qu’Amélia y serait jusqu’à la fin du monde. Mais sait-on pour quelle raison ? Le père Martins dos Reis fit une enquête discrète sur cette jeune fille d’environ vingt ans, morte peu avant les apparitions. Il découvrit que la pauvre Amélia était morte dans des circonstances comportant « un irrémédiable déshonneur en matière de chasteté ». Notre-Dame a permis que nous connaissions ce fait pour notre instruction. Car dans les paroles qu’elle prononça à Fatima, il n’est pas directement question de la chasteté. Cependant, par la suite Notre-Dame donna quelques précisions aux petits voyants.
Les précisions de Notre-Dame
Un soir, à Aljustrel, Jacinthe confia à sa mère : « Maman, (…) Notre-Dame a dit que le péché de la chair est celui qui conduit le plus d’âmes en enfer ». Dans le troisième mémoire, sœur Lucie confirme cette confidence de Jacinthe :
Quelquefois, on m’a demandé si Notre-Dame, à l’une des apparitions, nous avait fait savoir quelle sorte de péchés offensait Dieu davantage. À ce qu’on dit, Jacinthe, à Lisbonne, aurait nommé le péché de la chair. Comme c’était l’une des questions qu’elle me posait aussi parfois, elle a dû, sans doute, la soumettre à Notre-Dame, à Lisbonne, et c’est alors que Notre-Dame le lui aurait fait savoir.
Jacinthe disait cela peu avant sa mort en 1921. Que dirait-elle aujourd’hui ? Qui rappelle de nos jours que le péché qui conduit le plus d’âmes en enfer est le péché de la chair ?
Sœur Lucie écrivit un jour à l’évêque de Gurza :
Comme vous le savez, à la Cova da Iria, Notre-Dame s’est plainte des nombreux péchés par lesquels Dieu est très offensé, et plus d’une fois Elle a demandé prière et pénitence en réparation. Elle a réclamé qu’on fasse pénitence et Elle a annoncé plusieurs châtiments qui viendront si les hommes ne changent pas de vie. Toutefois, Elle n’a pas parlé d’une espèce particulière de péché. Mais comment douter que le péché d’impureté ne soit l’un des principaux qui amena Notre-Dame à s’adresser à nous avec une telle amertume, lors de sa dernière apparition ? Et aussi cette autre demande : « Priez, Priez beaucoup et faites des sacrifices pour les pécheurs, car beaucoup d’âmes vont en enfer parce qu’elles n’ont personne qui se sacrifie pour elles ».
Ces âmes qui se perdent éternellement sont, sans doute, pour la majeure partie, les victimes de cette lèpre vénéneuse qui infecte actuellement une grande partie de l’humanité. N’est-il pas vrai aussi que, déjà dans l’Ancien Testament, ce fut ce péché qui provoqua plusieurs fois le châtiment du Seigneur ?
À notre époque où ce péché est si répandu, ces affirmations seront peut-être jugées bien dures. Pourtant, c’est bien ce qu’a dit la Sainte Vierge aux petits voyants. Et ce serait une folle présomption de notre part de contester un jugement de Dieu.
Un enseignement traditionnel
C’est de plus un enseignement parfaitement traditionnel. Sur les dix commandements que contient le décalogue, deux concernent l'impureté : le sixième « Tu ne commettras pas d’adultère » et le neuvième « Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain ».
De son côté, saint Paul est catégorique : « Quant à la fornication, à l'impureté sous toutes ses formes, ou encore à la cupidité, que leurs noms ne soient même pas prononcés parmi vous : c'est ce qui sied à des saints. De même pour les grossièretés, les inepties, les facéties : tout cela ne convient guère… » (Ep 5, 3-4).
Car Dieu a ce péché en horreur. Dans l’une de ses extases, Notre-Seigneur révéla à sainte Catherine de Sienne :
Si grande est la misère de ces pécheurs, que non seulement Moi, qui suis la pureté même, je ne les puis souffrir, mais que les démons eux-mêmes dont ils se sont faits les amis et les serviteurs, ne peuvent voir commettre tant d’obscénités. Aucun péché n’est plus abominable que celui-là et n’éteint davantage la lumière de l’intelligence. Les philosophes eux-mêmes, - non par la lumière de la grâce qu’ils n’avaient pas, mais par celle que la nature leur donnait, - ont connu que ce péché dégradant obscurcissait l’intelligence ; aussi gardaient-ils la chasteté et la continence pour mieux étudier.
Malheureusement, de nos jours, malgré ces enseignements parfaitement clairs, l'humanité, et même les chrétiens, ne font que glisser de plus en plus vers des mœurs dégradantes et finissent par perdre la foi. Car disait saint Ambroise : « Le luxurieux abandonne le chemin de la foi ».
La vertu de Notre-Dame
Aussi, faut-il demander à Notre-Dame qui est la pureté même, de nous faire comprendre l’horreur de ce péché.
La pureté est la vertu la plus éclatante de Marie. La splendeur de sa virginité toujours intacte fait d'elle la créature la plus radieuse que l'on puisse imaginer, la Vierge la plus céleste, un « reflet de la lumière éternelle » (Sg 7, 26).
Le dogme de la virginité perpétuelle de Marie, celui de la conception virginale de Jésus, œuvre du Saint-Esprit, et celui de sa maternité virginale, ces trois vérités revêtent l'Immaculée d'une splendeur virginale « que les cieux ne peuvent contenir » (1 R 8, 27). Et tout au long des siècles, dans l'Église, de nombreuses vierges se sont inspirées de la Sainte Vierge pour commencer déjà sur cette terre à ne vivre que pour Jésus, pour « suivre l'Agneau » (Ap 14, 4) dans le temps et l'éternité.
S'il y a eu et s'il y a encore des fous qui veulent jeter l’ombre de leur misère sur une vérité de foi aussi éblouissante que la virginité perpétuelle de Marie, outre saint Jérôme qui mit en déroute les hérétiques Elvidius et Jovinien, et saint Ambroise qui écrivit des pages sublimes sur la virginité, toute l'Église au cours de son histoire millénaire a célébré et a glorifié en Marie la toute Vierge, la toujours Vierge de corps et d'âme, la Vierge sainte consacrée divinement par la présence du Verbe de Dieu qui s'est incarné en elle, se revêtant de la même virginité que celle de sa mère.
Malheureusement, si nous regardons l'humanité, la vision de la virginité de la Sainte Vierge s'évanouit de la manière la plus brutale. Impureté, luxure, sensualité, adultère, pornographie, homosexualité, obscénité, spectacles indécents, relations pré-matrimoniales, contraception, divorce, avortement... C'est le spectacle répugnant que l'humanité offre aujourd’hui aux yeux de tous. Quel océan de boue sur cette pauvre terre ! Peut-on continuer ainsi sans provoquer « la colère de Dieu » ? (Ep 5, 6). On comprend pourquoi La Sainte Vierge révéla à la petite Jacinthe qui ne comprenait pas le sens des mots qu'elle utilisait : « Le péché de la chair est celui qui conduit le plus d’âmes en enfer ».
Qui pourrait contredire cette affirmation s'il observe le spectacle honteux que le monde offre chaque jour ? Certes, le péché d'impureté n'est ni le pire ni le plus grave ; mais il est le plus fréquent et le plus répugnant.
Quels remèdes ?
Quelle est le remède contre cette véritable lèpre qu’est l’impureté ? La prière, le recours fréquent aux sacrements et la fuite des occasions mauvaises. Tout péché d'impureté : actes, désirs, regards, pensées, mauvaises lectures, ... est un péché grave. Il faut donc se défendre, de toutes ses forces, jusqu’à la violence si nécessaire, parce que « le désir de la chair, c'est la mort, tandis que le désir de l'esprit, c'est la vie et la paix puisque le désir de la chair est ennemi de Dieu... » (Rm 8, 6-7).
Saint Benoît et saint François se jetèrent dans les épines pour éteindre « la concupiscence qui attire et leurre » (Jc 1, 14). Saint Thomas utilisa un tison ardent pour chasser une grave tentation. Sainte Maria Goretti se laissa frapper de quatorze coups de couteaux pour sauve-garder sa virginité.
Pour éviter les occasions les plus habituelles de pécher, il faut mortifier :
- ses regards, et pour cela éviter le cinéma, la télévision, les mauvaises lectures et internet,
- sa langue, et pour cela éviter les obscénités, les conversations déshonorantes,
- l'ouïe, et pour cela ne pas écouter des chansons ou des plaisanteries vulgaires.
Il faut aussi se méfier de la vanité et s'opposer de toutes ses forces aux modes indécentes.
Car « la vie de l'homme sur la terre est une bataille » (Job 7, 1). Il est nécessaire d'être continuellement vigilant, avec l'aide de Dieu (prière et sacrements) pour ne pas se laisser « dominer par la concupiscence » (1 Tes. 4, 5). C'est humiliant, mais telle est notre condition, car la chair et l’esprit sont toujours en lutte serrée entre eux : « J'aperçois une autre loi dans mes membres qui lutte contre la loi de ma raison et m'enchaîne à la loi du péché qui est dans mes membres » (Rom. 7, 23).
Saint Dominique Savio détruisit les mauvais illustrés que lui avaient donnés ses camarades. Saint Louis de Gonzague reprit en public quelqu'un qui parlait grossièrement, alors que par ailleurs il s'imposait de terribles pénitences. Saint Alphonse de Liguori enlevait ses lunettes quand son père l'emmenait au théâtre. Voilà des exemples qui devraient nous stimuler à utiliser tous les moyens de sauvegarder la pureté de notre cœur et de nos sens.
La chasteté conjugale
Mais les problèmes moraux les plus sérieux sont ceux qui concernent les époux. La chasteté conjugale est un devoir de tous les époux chrétiens et c'est un devoir fécond en grâces et en bénédictions. Malheureusement, les assauts du démon sont nombreux : contraception, onanisme, divorces et avortements font des hécatombes parmi les époux chrétiens, sans parler des relations pré-matrimoniales, qui ne sont que la profanation des corps et des âmes des fiancés, malheureux esclaves de la sexualité.
On veut deux enfants et c'est tout. Puis c'est la pilule ou les autres moyens pour éviter de nouvelles grossesses. Et ainsi on profane, parfois pendant des années, les relations matrimoniales qui devraient au contraire symboliser l'union du Christ et de l'Église (Ep 5, 25).
La pilule contraceptive est venue de l'enfer, disait saint Padre Pio, et celle qui l'utilise commet un péché mortel. « Est intrinsèquement mauvaise toute action qui, soit en prévision de l'acte conjugal soit dans son déroulement, soit dans le développement de ses conséquences naturelles se proposerait comme but ou comme moyen de rendre impossible la procréation » affirme le Catéchisme de l’Église Catholique. Saint Padre Pio disait encore : « Pour chaque mariage, le nombre des enfants est fixé par Dieu », non par le caprice des conjoints ; et aussi : « Celui qui est sur le chemin du divorce est sur le chemin de l'enfer ». Quant au crime de l'avortement, voici le jugement du Catéchisme de l’Église Catholique : « L'avortement direct, c'est-à-dire voulu comme une fin ou comme un moyen est gravement contraire à la loi morale » et « Qui procure un avortement... encourt l'excommunication ».
Ouvrons bien les yeux ! Profaner le sacrement du mariage entraîne châtiments et malédictions sur les familles. Rappelons-nous « qu'on ne se moque pas de Dieu » (Gal 6, 7). Nous devons donc tout faire pour avoir une conduite parfaitement pure et chaste afin de ne jamais offenser Notre-Seigneur par ce péché d’impureté qui le blesse tant. Alors, pour avoir la force d’éviter ce si ignoble péché et tous les autres, utilisons le moyen donné par Notre-Dame elle-même et que Jacinthe, peu avant de mourir, résuma si merveilleusement à sa cousine :
Dis à tout le monde que Dieu nous accorde ses grâces par le moyen du Cœur Immaculé de Marie ; que c’est à Elle qu’il faut les demander ; que le Cœur de Jésus veut qu’on vénère avec lui le Cœur Immaculé de Marie.
NOTA BENE :
- Prier le chapelet :
- Pour les pèlerins qui prient le chapelet quotidiennement : avoir cette prochaine consécration de soi-même au Cœur Immaculé de Marie comme intention générale ;
- Pour ceux qui n’ont pas encore l’habitude de dire le chapelet quotidiennement : une dizaine avec cette même intention générale de sa prochaine consécration.
- Offrir à Dieu 1 sacrifice pour la conversion des pécheurs, et la nôtre en particulier.
- Dire les 4 prières de l’Ange et de Notre-Dame de Fatima pour la conversion des pécheurs :
- (Prière d’oraison pendant la journée) : « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime, et je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne Vous aiment pas ». L’Ange de la Paix, printemps 1916.
- (Prière d’oraison pendant la journée et après chaque communion) : « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre les Très Précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé. Et par les mérites infinis de Son Très Saint Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs ». L’Ange de la Paix, automne 1916.
- (Lorsque l’on fait un sacrifice) : « Ô Jésus, c’est par amour pour Vous, pour la conversion des pécheurs, en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie, et pour le Saint-Père ». Notre-Dame, 13 juillet 1917 (et Jacinthe qui a rajouté « et pour le Saint-Père »).
- (Après chaque mystère du chapelet) : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au Ciel toutes les âmes, secourez surtout celles qui ont le plus besoin de Votre sainte miséricorde ». Notre-Dame, 13 juillet 1917.
Bienheureux François et Jacinthe, priez pour nous !
Saint Michel Archange, gardien de la France, priez pour nous !